Exercices du chapitre X : Propriétés des applications linéaires No 1 Montrer les propriétés suivantes : (a) L’identité IdE : E −→ E, définie par ∀ x ∈ E , IdE (x) = x , est une application linéaire. (b) Pour toute application linéaire f : E −→ E 0 f ◦ IdE = f et IdE 0 ◦f = f . (c) L’application OE,E 0 : E −→ E 0 , définie par ∀ x ∈ E , OE,E 0 (x) = 0 , est une application linéaire. (d) Pour toute application linéaire f : E −→ E 0 et tout espace vectoriel E 00 , f ◦ OE 00 ,E = OE 00 ,E 0 et OE 0 ,E 00 ◦ f = OE,E 00 . Solution Vérifications immédfiates. No 2 Soit f : E −→ E 0 et g : E 0 −→ E deux applications linéaires vérifiant f ◦ g = IdE 0 et g ◦ f = IdE . Montrer que f et g sont bijectives et que g = f (−1) . Solution Si f (x) = f (x0 ), alors g(f (x)) = g(f (x0 )), soit g ◦ f (x) = g ◦ f (x0 ), on en déduit donc que x = x0 et f est injective. Si y appartient à E, posons, x = g(y). Alors f (x) = f ◦ g(y) = y. Donc y possède un antécédent dans E, et f est surjective. L’application f est bien bijective. La même méthode montre que g est bijective. Alors g = f (−1) ◦ (f ◦ g) = f (−1) ◦ IdE 0 = f (−1) . 1 No 3 (a) Soient f : E −→ E 0 et g : E 0 −→ E 00 deux applications linéaires. Démontrer les propriétés suivantes : (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10) Si f et g sont injectives, g ◦ f est injective Si g ◦ f est injective alors f est injective. Il existe des exemples où f et g ◦ f sont injectives, mois où g ne l’est pas. Si f est un isomorphisme, g ◦ f est injective si et seulement si g est injective. Si g est un isomorphisme, g ◦ f est injective si et seulement si f est injective. Si f et g sont surjectives, g ◦ f est surjective Si g ◦ f est surjective alors g est surjective. Il existe des exemples où g et g ◦ f sont surjectives, mois où f ne l’est pas. Si f est un isomorphisme, g ◦ f est surjective si et seulement si g est surjective. Si g est un isomorphisme, g ◦ f est surjective si et seulement si f est surjective. (b) Soient E et E 0 deux espaces vectoriels, p1 et p2 les applications de projections : p1 : E × E 0 −→ E (x,x0 ) −→ x et p2 : E × E 0 −→ E 0 , (x,x0 ) −→ x0 et i2 : E 0 −→ E × E 0 . x0 −→ (0,x0 ) et les deux applications i1 : E −→ E × E 0 x −→ (x,0) (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) p1 et p2 sont linéaires p1 et p2 sont surjectives i1 et i2 sont linéaires i1 et i2 sont injectives p1 ◦ i1 = IdE p2 ◦ i2 = IdE 0 i1 ◦ p1 + i2 ◦ p2 = IdE×E 0 (c) Soient F et G deux sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel E, et f : F × G −→ E l’application définie par f (x,y) = x + y . (1) f est une application linéaire (si F × G est muni de la structure de somme directe externe). (2) f (F × G) = F + G, autrement dit f envoie F × G sur F + G. (3) f est injective si et seulement si F ∩ G = {0}. (4) Si F ∩ G = {0}, f induit un isomorphisme de F × G avec F + G. Solution (a) Remarque : nous donnons des démonstrations des propriétés du (a) sans supposer que les 2 applications f et g soient linéaires. (1) Si g ◦ f (x) = g ◦ f (x0 ), c’est-à-dire g(f (x)) = g(f (x0 )), comme g est injective, cela implique f (x) = f (x0 ) et comme f est injective, cela implique x = x0 . Donc g ◦ f est injective. (2) Si f (x) = f (x0 ) on en déduit que g(f (x)) = g(f (x0 )) donc g ◦ f (x) = g ◦ f (x0 ). Et puiqsue g ◦ f est injective, on en tire x = x0 . Donc f est injective. x (3) Soit f l’application de R dans R2 définie par f (x) = , et g l’application de R2 dans luix 0 x x x x même définie par g = . Alors f est injective car f (x) = f (x0 ) implique = , y 0 x x0 x donc x = x0 . De même g ◦ f est injective, car g ◦ f (x) = et g ◦ f (x) = g ◦ f (x0 ) implique 0 0 x x 0 0 = donc x = x0 . Par contre g n’est pas injective, car g =g . 0 0 y 0 (4) Supposons f bijective. Alors elle est injective et si g est injective, d’après (1), g ◦ f est injective. Inversement, si g ◦ f est injective, comme f (−1) est injective, toujours d’après (1), g = (g ◦ f ) ◦ f (−1) est injective. (5) Supposons g bijective. Alors elle est injective et si f est injective, d’après (1), g ◦ f est injective. Inversement, si g ◦ f est injective, comme g (−1) est injective, toujours d’après (1), f = g (−1) ◦ (g ◦ f ) est injective. (6) Soit z dans E 00 . Comme g est surjective, il existe y dans E 0 tel que g(y = z). Comme f est surjective, il existe x dans E, tel que f (x) = y. Alors g ◦ f (x) = z. Donc g ◦ f est surjective. (7) Soit z dans E 00 . Comme g ◦ f est surjective, il existe x dans E tel que g ◦ f (x) = z. Alors y = f (x) appartient à E 0 et g(y) = g ◦ f (x) = z. Donc g est surjective. x 2 , et g l’application de R2 dans R (8) Soit f l’application de R dans R définie par f (x) = 0 y x définie par g = x. Alors g est surjective car le nombre réel y est l’image de . De même 0 y x y et le nombre réel y est l’image de . Par contre f g ◦ f est surjective, car g ◦ f (x) = 0 0 x u = n’a pas de solution si v 6= 0. n’est pas surjective car l’équation 0 v (9) Supposons f bijective. Alors elle est surjective et si g est surjective, d’après (6), g ◦ f est surjective. Inversement, si g ◦ f est surjective, comme f (−1) est surjective, toujours d’après (6), g = (g ◦ f ) ◦ f (−1) est surjective. (10) Supposons g bijective. Alors elle est surjective et si f est surjective, d’après (6), g ◦ f est surjective. Inversement, si g ◦ f est surjective, comme g (−1) est surjective, toujours d’après (6), f = g (−1) ◦ (g ◦ f ) est surjective. (b) Vérifications immédiates des propriétés. 3 (c) (1) On vérifie les propriétés de linéarité f ((x,y) + (x0 ,y 0 )) = f (x + x0 ,y + y 0 ) = (x + x0 ) + (y + y 0 ) = (x + y) + (x0 + y 0 ) = f 0 x,y) + f (x0 ,y 0 ) , et f (λ(x,x0 )) = f (λx,λx0 ) = λx + λx0 = λ(x + x0 ) = λf (x,x0 ) . (2) Si u appartient à F + G, il se décompose sous la forme u = x + y avec x dans F et y dans G. Alors f (x,y) = x + y = u. Donc f est surjective. (3) Si F ∩ G = {0}, et si f (x,y) = f (x0 ,y 0 ) alors x + y = x0 + y 0 soit x − x0 = y 0 − y. Ce vecteur appartient à F ∩ G. Il est donc nul. Alors x = x0 et y = y 0 , d’où (x,y) = (x0 ,y 0 ). L’application f est donc injective. Si F ∩ G 6= {0}, soit x un élément non nul de cet ensemble. Alors f (x, − x) = f (0,0). L’application f n’est pas injective. (4) Si F ∩ G = {0} l’application f est donc une application linéaire bijective (c’est-à-dire un isomorphisme) de F × G sur F + G. No 4 Soit f une application linéaire de E dans E 0 . Démontrer les propriétés suivantes : (a) Si F est un sous-espace vectoriel de E, f (F ) est un sous-espace vectoriel de E 0 . (b) Si F 0 est un sous-espace vectoriel de E 0 , f −1 (F 0 ) est un sous-espace vectoriel de E. (c) f ({0}) = {0} et f −1 (E 0 ) = E. (d) f (E) s’appelle l’image de f . On le note Im f . C’est un sous-espace de E 0 . (e) f −1 ({0}) s’appelle le noyau de f . On le note Ker f . Cest un sous-espace de E. (f) f est surjective si et seulement si Im f = E 0 . (g) f est injective si et seulement si Ker f = {0}. (h) Si F 0 est un sous-espace vectoriel de E 0 , f (f −1 (F 0 )) = F 0 ∩ Im f (i) Si F est un sous-espace vectoriel de E, f −1 (f (F )) = F + Ker f . Solution (a) Soit y et y 0 dans f (F ), et λ réel. Alors, il existe x et x0 dans F tels que y = f (x) et y 0 = f (x0 ). On en déduit y + y 0 = f (x + x0 ) et λy = f (λx) . Alors, comme x + x0 et λx sont dans F , les vecteurs y + y 0 et λy sont dans f (F ) qui est bien un sous-espace vectoriel de E 0 . (b) Soit x et x0 dans f −1 (F 0 ) et λ réel. Donc f (x) et f (x0 ) sont dans F 0 . Alors les vecteurs f (x + x0 ) = f (x) + f (x0 ) et f (λx) = λf (x) sont dans F 0 ce qui montre que x + x0 et λx sont dans f −1 (F 0 ) qui est bien un sous-espace vectoriel de E. (c) Evident. (d)Cas particulier de (a), car E est un sous-espace de E. 4 (e) Cas particulier de (b), car {0} est un sous-espace de E 0 . (f) Cela s’écrit aussi f (E) = E 0 et c’est une caractérisation (ensembliste) de la surjectivité d’une application. (g) Si f est injective, et si x appartient à Ker f , alors f (x) = 0 = f (0) et donc x = 0. Il en résulte que Ker(f ) = {0}. Inversement, si Ker(f ) = {0} et si f (x) = f (x0 ), alors f (x − x0 ) = 0, donc x − x0 appartient à Ker f , et il en résulte que x − x0 = 0, donc que x = x0 . L’application f est injective. (h) Si y appartient à f (f −1 (F 0 )), il existe x dans f −1 (F 0 ) tel que f (x) = y. Cela veut dire que f (x) appartient à F 0 . Mais aussi f (x) appartient à Im f . Donc y appartient à F 0 ∩ Im f , ce qui donne l’inclusion f (f −1 (F 0 )) ⊂ F 0 ∩ Im f . Inversement, si y appartient à F 0 ∩ Im f . Il existe x dans E tel que f (x) = y. Donc x appartient à f −1 (F 0 ), et f (x) à f (f −1 (F 0 )). Cela donne l’inclusion F 0 ∩ Im f ⊂ f (f −1 (F 0 )) . On a donc égalité. (i) Si x appartient à f −1 (f (F )), on a donc f (x) qui appartient à f (F ). Donc il existe x0 dans F tel que f (x0 ) = f (x). On en déduit que f (x − x0 ) = 0, donc que x − x0 appartient à Ker f . Alors x = x0 + (x − x0 ) appartient à F + Ker f , et l’on a l’inclusion f −1 (f (F )) ⊂ F + Ker f . Si x appartient à F + Ker f , il existe x0 dans F et x00 dans Ker f tels que x = x0 + x00 . Alors f (x) = f (x0 ) appartient à f (F ), et x appartient à f −1 (f (F )), d’où l’inclusion F + Ker f ⊂ f −1 (f (F )) . On a donc égalité. No 5 (a) Pour tout sous-espace F 0 de E 0 , montrer que f −1 (F 0 ) contient Ker f . (b) Inversement, pour tout sous-espace F de E tel que Ker f ⊂ F , montrer qu’il existe F 0 ⊂ E 0 tel que f −1 (F 0 ) = F . (c) Si f est de plus surjective, montrer que F 0 est unique. (d) Que se passe-t-il si f n’est plus surjective? (e) Pour tout sous-espace F de E, montrer que f (F ) est inclus dans Im f . (f) Inversement, pour tout sous-espace F 0 de E 0 tel que F 0 ⊂ Im f , montrer qu’il existe F ⊂ E tel que f (F ) = F 0 . (g) Si de plus f est injective, montrer que le F [de (f)] est unique. (h) Que se passe-t-il si f n’est plus injective? Solution (a) Comme 0E 0 appartient à F 0 , le sous-espace f −1 (F 0 ) contient en particulier tous les vecteurs dont l’image est nulle c’est-à-dire Ker f . 5 (b) Soit donc F tel que Ker f ⊂ F ⊂ E. Posons F 0 = f (F ). C’est un sous-espace vectoriel de E 0 . Alors d’après le (i) du No 4 f −1 (F 0 ) = f −1 (f (F )) = F + Ker f , mais, puisque Ker f est inclus dans F , on a F + Ker f = F . Donc f −1 (F 0 ) = F . (c) Si l’on a f −1 (F 0 ) = f −1 (F 00 ) = F , on a donc f (F ) = f (f −1 (F 0 )) = f (f −1 (F 00 )) , et, il résulte du (h) du No 4 f (F ) = F 0 ∩ Im f = F 00 ∩ Im f . Si f est surjective, Im f = E 0 et donc f (F ) = F 0 = F 00 . Donc F 0 est unique (il vaut f (F )). (d) Si f n’est pas surjective, soit y un vecteur appartenant à E 0 et n’appartenant pas à Im f . Et soit F 00 = f (F )+ < y >. Montrons que l’on a f −1 (F 00 ) = F . Soit x dans f −1 (F 00 ), donc f (x) appartient à F 00 , et il existe x0 dans F et λ réel, tels que f (x) = f (x0 ) + λy. Alors f (x − x0 ) = λy appartient à Im f . Alors, si λ n’était pas nul, le vecteur 1 y = f (x, − x0 ) appartiendrait à Im f ce qui n’est pas possible. Il en résulte que λ = 0, et que λ f (x) = f (x0 ). Donc x appartient à f −1 (f (F )) = F . On a donc l’inclusion f −1 (F 00 ) ⊂ F . Inversement, comme f (F ) est inclus dans F 00 , on a F = f −1 (f (F )) inclus dans f −1 (F 00 ), d’où F ⊂ f −1 (F 00 ) . On a donc l’égalité, et il n’y a pas unicité lorsque f n’est pas surjective. (e) Comme F est inclus dans E, on a f (F ) inclus dans f (E) = Im f . (f) Soit F 0 inclus dans Im f . Posons F = f −1 (F 0 ). C’est un sous-espace vectoriel de E. Alors d’après le (h) du No 4 f (F ) = f (f −1 (F 0 )) = F 0 ∩ Im f , mais, puisque F 0 est inclus dans Im f , on a F 0 ∩ Im f = F 0 . Donc f (F ) = F 0 . (g) Si l’on a f (F ) = f (F 00 ) = F 0 , on a donc f −1 (F 0 ) = f −1 (f (F )) = f −1 (f (F 00 )) , et, il résulte du (i) du No 4 f −1 (F 0 ) = F + Ker f = F 00 + Ker f . Si f est injective, Ker f = {0} et donc f −1 (F 0 ) = F = F 00 . 6 Donc F est unique (il vaut f −1 (F 0 )). (h) Si f n’est pas injective, il existe u non nul tel que f (u) = 0. Soit F 00 = f −1 (F 0 )+ < u >. Montrons que l’on a f (F 00 ) = F 0 . Soit y dans f (F 00 ). On a donc y = f (x) avec x dans F 00 , puis x = x0 + λu avec x0 dans f −1 (F 0 ). Donc f (x0 ) est dans F 0 . Alors y = f (x) = f (x0 + λu) = f (x0 ) + λf (u) = f (x0 ) , et ce vecteur appartient à F 0 . On a donc l’inclusion f (F 00 ) ⊂ F 0 . Inversement, comme f −1 (F 0 ) est inclus dans F 00 , on a F 0 = f (f −1 (F 0 )) qui est inclus dans f (F 00 ), donc F 0 ⊂ f (F 00 ) . On a donc l’égalité, et il n’y a pas unicité lorsque f n’est pas injective. No 6 On prend E = R[X]. (a) Soit f : R[X] −→ R[X] la “multiplication par X” définie par f (P (X)) = XP (X). Montrer que f est une application linéaire de E dans E injective et pas surjective. (b) Soit g : R[X] −→ R[X] définie par g(P (X)) = P 0 (X). Montrer que g est est une application linéaire de E dans E surjective et pas injective. (c) Comparer f ◦ g et g ◦ f et identifier g ◦ f − f ◦ g. Solution (a) On a f (P +Q)(X) = X(P +Q)(X) = X(P (X)+Q(X)) = XP (X)+XQ(X) = f (P )(X)+f (Q)(X) , donc f (P + Q) = f (P ) + f (Q). De même f (λP )(X) = X(λP )(X) = λ(XP (X)) = λf (P )(X) , donc f (λP ) = λf (P ), et f est une application linéaire. Si P appartient à Ker f , on a XP (X) = 0, donc P est le polynôme nul, et f est injective. Par contre si Q appartient à Im f alors il existe P tel que Q(X) = XP (X), et Q est divisibles par X, et inversement, si Q est divisible par le polynôme X, on a Q(X) = XP (X), et donc Q = f (P ). Il en résulte que Im f est l’ensemble des polynômes divisibles par X. Ce n’est pas E et f n’est pas surjective. (b) La dérivation étant une opération linéaire, g est une application linéaire de E dans E. Elle n’est pas injective car Ker g est l’ensemble des polynômes constants. Elle est surjective, car tout polynôme est la dérivée d’une de ses primitives qui est aussi un polynôme. (c) On a f ◦ g(P )(X) = f (P 0 )(X) = XP 0 (X) et 7 g ◦ f (P )(X) = XP 0 (X) + P (X) , donc (g ◦ f − f ◦ g)(P )(X) = P (X) . On a donc g ◦ f − f ◦ g = IdE . No 7 Soit f une application linéaire de E dans E 0 et F et G deux sous-espaces de E. Montrer que f (F ∩ G) ⊂ f (F ) ∩ f (G) , et que l’on a égalité si f est injective. Solution Si y appartient à f (F ∩ G), alors y = f (x) où x appartient à F ∩ G. Alors x est dans F donc f (x) = y appartient à f (F ) et x est dans G donc f (x) = y appartient à f (G). Il en résulte que y se trouve dans f (E) ∩ f (G), d’où l’inclusion f (F ∩ G) ⊂ f (F ) ∩ f (G) , Si f est injective, et si y appartient à f (E) ∩ f (G). On a y dans f (F ), donc il existe x dans F tel que f (x) = y. On a aussi y dans f (G), donc il existe x0 dans G tel que f (x0 ) = y. Mais alors f (x) = f (x0 ), et, puisque f est injective, on en déduit x = x0 . ce vecteur appartient donc à F ∩ G et y se trouve dans f (E ∩ G). On a donc l’inclusion f (F ) ∩ f (G) ⊂ f (F ∩ G) . Il y a bien égalité. No 8 Soit g : R2 −→ R définie par g(x,y) = x + y. (a) Montrer que g est linéaire et surjective. (b) On pose F = {(x,0) | x ∈ R} et G = {(0,x) | x ∈ R}. Etudier, F ∩ G, g(F ∩ G), g(F ), g(G) et conclure. Solution (a) On vérifie les propriétés de linéarité g((x,y) + (x0 ,y 0 )) = g(x + x0 ,y + y 0 ) = (x + x0 ) + (y + y 0 ) = (x + y) + (x0 + y 0 ) = g(x,y) + g(x0 ,y 0 ) , et g(λ(x,x0 )) = g(λx,λx0 ) = λx + λx0 = λ(x + x0 ) = λg(x,x0 ) . Si u appartient à R, on a en particulier g(u,0) = g(0,u) = u. Donc g est surjective. (Remarque : en fait tout nombre réel u possède un antécédent de la forme (u,0) et un antécédent de la forme (0,u)). 8 (b) On a facilement F ∩ G = {(0,0)} donc g(F ∩ G) = {0}. On a aussi, d’après la remarque précédente, g(F ) = g(G) = g(F ) ∩ g(G) = R. On n’a donc pas g(F ∩ G) = g(F ) ∩ g(G) . Soit f une application linéaire de E dans E 0 et F 0 et G0 deux sous-espaces de E 0 . Montrer que f −1 (F 0 ∩ G0 ) = f −1 (F 0 ) ∩ f −1 (G0 ) . Solution Dire que x appartient à f −1 (F 0 ∩ G0 ) signifie que f (x) appartient à F 0 ∩ G0 , c’est-à-dire qu’il appartient à la fois à F 0 et G0 . Cela veut donc dire que x appartient à la fois à f −1 (F 0 ) et à f −1 (G0 ), donc à l’intersection f −1 (F 0 ) ∩ f −1 (G0 ). On a donc bien l’égalité des deux ensembles. No 9 Soit f une application linéaire de E dans E 0 et F et G deux sous-espaces de E. (a) Montrer que f (F + G) = f (F ) + f (G) . (b) Si F et G sont en somme directe, et si la restriction de f à F + G est injective, montrer que f (F ) et f (G) sont en somme directe. Solution (a) Dire que y appartient à f (F + G) signifie que y = f (a + b) avec a dans F et b dans G. Mais on a y = f (a) + f (b), donc cela signifie que y appartient à f (F ) + f (G). On a donc bien l’égalité. (b) Si F et G sont en somme directe, on a donc F ∩ G = {0}. Alors si f est injective, on a vu dans le N o 7 que f (F ∩ G) = f (F ) ∩ f (G) . On en déduit bien que f (F ) ∩ f (G) = {f (0)} = {0} et donc que f (F ) et f (G) sont en somme directe. No 10 Soit f une application linéaire de E dans E 0 et F 0 et G0 deux sous-espaces de E 0 . Montrer que f −1 (F 0 + G0 ) ⊃ f −1 (F 0 ) + f −1 (G0 ) , et que l’on a égalité si F 0 + G0 est inclus dans Im f (ce qui est le cas en particulier si f est surjective). 9 Solution Soit x dans f −1 (F 0 ) + f −1 (G0 ). Il s’écrit x = a + b avec a dans f −1 (F 0 ) et b dans f −1 (G0 ). Donc f (a) est dans F 0 et f (b) dans G0 . Alors f (x) = f (a + b) = f (a) + f (b) appartient à F 0 + G0 . Il en résulte que x appartient à f −1 (F 0 + G0 ). On a donc l’inclusion f −1 (F 0 + G0 ) ⊃ f −1 (F 0 ) + f −1 (G0 ) . Si F 0 + G0 est inclus dans Im f , soit x dans f −1 (F 0 + G0 ). Alors f (x) appartient à F 0 + G0 donc s’écrit a0 + b0 avec a0 dans F 0 et b0 dans G0 . Comme a0 appartient à F 0 + G0 donc à Im f il existe a tel que a0 = f (a), donc a appartient à f −1 (F 0 ) et de même b appartient à f −1 (G0 ). Alors f (x) = f (a + b), donc c = x − (a + b) appartient au noyau de f . Mais celui-ci est inclus dans f −1 (F 0 ). Donc finalement x = (a + c) + b avec a + c dans f −1 (F 0 ) et b dans f −1 (G0 ). Il en résulte que x appartient à f −1 (F 0 ) + f −1 (G0 ), et que l’on a l’inclusion f −1 (F 0 + G0 ) ⊂ f −1 (F 0 ) + f −1 (G0 ) . On a bien égalité. No 11 Soit g : R −→ R2 définie par h(x) = (x,x). (a) Montrer que h est linéaire et injective. (b) On pose F 0 = {(x,0) | x ∈ R} et G0 = {(0,x) | x ∈ R}. Etudier h−1 (F 0 + G0 ), h−1 (F 0 ), h−1 (G0 ) et conclure. Solution (a) On a h(x + y) = (x + y,x + y) = (x,x) + (y,y) = h(x) + h(y) , et h(λx) = (λx,λx) = λ(x,x) = λh(x) . Donc h est linéaire. De plus h(x) = (x,x) = (0,0) implique x = 0, donc h est injective. (b) On a F 0 + G0 = R2 et donc h−1 (F 0 + G0 ) = R. Par ailleurs h−1 (F 0 ) = h−1 (G0 ) = {0}. En effet dire que h(x) = (x,x) appartient à F 0 signifie qu’il s’écrit sous la forme (y,0), et donc x = 0. De même pour G0 . On a donc h−1 (F 0 ) ∩ h−1 (G0 ) = {0}. On n’a donc pas l’égalité h−1 (F 0 ) ∩ h−1 (G0 ) = h−1 (F 0 + G0 ) . No 12 Soit f une application linéaire de E dans E 0 et F et G deux sous-espaces de E. On suppose que F 0 et G0 sont en somme directe. Montrer que f −1 (F 0 ) et f −1 (G0 ) sont en somme directe si et seulement si f est injective. 10 Solution On sait que f −1 (F 0 ) ∩ f −1 (G0 ) = f −1 (F 0 ∩ G0 ) = f −1 {0} . Donc f −1 {0} = {0} si et seulement si f est injective, ce qui donne le résultat. No 13 (a) Si f : E −→ E 0 est un isomorphisme, et E 00 un troisième espace vectoriel, montrer que les applications L(E 0 ,E 00 ) −→ L(E,E 00 ) et g −→ g ◦ f L(E 00 ,E) −→ L(E 00 ,E 0 ) h −→ f ◦ h sont des isomorphismes. (b) Si on note LI(E,E 0 ) l’ensemble (supposé non vide) des isomorphismes de E sur E 0 montrer que l’application invE,E 0 LI(E,E 0 ) −→ LI(E 0 ,E) f −→ f (−1) est une bijection, et que invE 0 ,E ◦ invE,E 0 = IdLI(E,E 0 ) . Peut-on dire que invE 0 ,E est linéaire? (c) On sait que R est un espace vectoriel sur R, de dimension un. Montrer que l’application L(R,E) −→ E f −→ f (1) est un isomorphisme linéaire. Solution (a) Notons Φ(g) = g ◦ f et Ψ(h) = f ◦ h. On a alors Φ(g + g 0 ) = (g + g 0 ) ◦ f = g ◦ f + g 0 ◦ f = Φ(g) + Φ(g 0 ) , et Φ(λg) = (λg) ◦ f = λ(g ◦ f ) = λΦ(g) , et Φ est une application linéaire de L(E 0 ,E 00 ) dans L(E,E 00 ). Remarque : les relations (g + g 0 ) ◦ f = g ◦ f + g 0 ◦ f et (λg) ◦ f = λ(g ◦ f ) sont vraies sans hypothèse de linéarité pour f . Soit g 0 dans L(E,E 00 ). Cherchons g dans L(E 0 ,E 00 ) tel que Φ(g) = g 0 , c’est-à-dire g ◦ f = g 0 . Comme f est bijective, cette équation a comme unique solution g = g 0 ◦ f (−1) , et donc Φ est bijective. C’est donc bien un isomorphisme de L(E 0 ,E 00 ) sur L(E,E 00 ). Pour l’application Ψ, Ψ(h + h0 )(x) = f ◦ (h + h0 )(x) = f ((h + h0 )(x)) = f (h(x) + h0 (x)) . Mais, puisque f est linéaire f (h(x) + h0 (x)) = f (h(x)) + f (h0 (x)) = f ◦ h(x) + f ◦ h0 (x) = Ψ(h)(x) + Ψ(h)(x0 ) , 11 donc Ψ(h + h0 ) = Ψ(h) + Ψ(h0 ) . De même Ψ(λh)(x) = f ((λh)(x)) = f (λh(x)) . Mais, puisque f est linéaire f (λh(x)) = λf (h(x)) = λf ◦ h(x) , donc Ψ(λh) = λΨ(h) , et Ψ est une application linéaire de L(E 00 ,E) dans L(E 00 ,E 00 ). Soit h0 dans L(E 00 ,E 0 ). Cherchons h dans L(E 00 ,E) tel que Ψ(h) = h0 , c’est-à-dire f ◦ h = h0 . Comme f est bijective, cette équation a comme unique solution h = f (−1) ◦ h0 , et donc Ψ est bijective. C’est donc bien un isomorphisme de L(E 00 ,E) sur L(E 00 ,E 0 ). (b) Soit g dans LI(E 0 ,E). Cherchons f dans LI(E,E 0 ) tel que invE,E 0 (f ) = g. On a donc l’équation f (−1) = g. Cette équation possède une solution unique f = g (−1) . Donc invE,E 0 est une application bijective. De plus (−1) invE,E 0 (g) = g (−1) = invE 0 ,E (g) , donc invE 0 ,E ◦ invE,E 0 = IdLI(E,E 0 ) . On a, f (−1) ◦ f (x) = f (−1) (f (x)) = x, donc, si λ est non nul, 1 (−1) 1 f (f (λx)) = f (−1) (λf (x)) = x . λ λ Alors 1 (−1) f ◦ (λf ) = IdE . λ Il en résulte que (λf )(−1) = 1 (−1) f , λ et donc que invE,E 0 (λf ) = 1 invE,E 0 (f ) . λ Si λ 6= +1 ou −1, on a donc invE,E 0 (λf ) = (λf )(−1) 6= λf (−1) = λinvE,E 0 (f ) , et l’application invE,E 0 n’est pas linéaire. (c) Posons χ(f ) = f (1). On a χ(f + g) = (f + g)(1) = f (1) + g(1) = χ(f ) + χ(g) , et χ(λf ) = (λf )(1) = λf (1) = λχ(f ) , 12 et χ est une application linéaire. Soit u dans E. Cherchons f dans L(R,E) tel que χ(f ) = u, c’est-à-dire f (1) = u. Alors nécessairement, puisque f est linéaire, f (x) = xf (1) = xu , il y a donc une solution unique, et bien sûr, si f est l’application définie par f (x) = xu c’est bien une application linéaire de R dans E telle que χ(f ) = u. L’équation χ(f ) = u possède une solution et une seule, donc χ est bijective. C’est un isomorphisme de L(R,E) sur E. 13