Exercices du chapitre X : Propriétés des applications linéaires

Exercices du chapitre X : Propri´et´es des applications lin´eaires
No1Montrer les propri´et´es suivantes :
(a) L’identit´e IdE:EE, d´efinie par
xE , IdE(x) = x ,
est une application lin´eaire.
(b) Pour toute application lin´eaire f:EE0
fIdE=fet IdE0f=f .
(c) L’application OE,E0:EE0, d´efinie par
xE , OE,E0(x) = 0 ,
est une application lin´eaire.
(d) Pour toute application lin´eaire f:EE0et tout espace vectoriel E00,
fOE00 ,E =OE00 ,E0et OE0,E00 f=OE,E00 .
Solution
V´erifications imm´edfiates.
No2Soit f:EE0et g:E0Edeux applications lin´eaires v´erifiant
fg= IdE0et gf= IdE.
Montrer que fet gsont bijectives et que g=f(1).
Solution
Si f(x) = f(x0), alors g(f(x)) = g(f(x0)), soit gf(x) = gf(x0), on en d´eduit donc que x=x0
et fest injective.
Si yappartient `a E, posons, x=g(y). Alors f(x) = fg(y) = y. Donc yposs`ede un ant´ec´edent
dans E, et fest surjective. L’application fest bien bijective. La mˆeme m´ethode montre que g
est bijective. Alors
g=f(1) (fg) = f(1) IdE0=f(1) .
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No3
(a) Soient f:EE0et g:E0E00 deux applications lin´eaires. D´emontrer les propri´et´es
suivantes :
(1) Si fet gsont injectives, gfest injective
(2) Si gfest injective alors fest injective.
(3) Il existe des exemples o`u fet gfsont injectives, mois o`u gne l’est pas.
(4) Si fest un isomorphisme, gfest injective si et seulement si gest injective.
(5) Si gest un isomorphisme, gfest injective si et seulement si fest injective.
(6) Si fet gsont surjectives, gfest surjective
(7) Si gfest surjective alors gest surjective.
(8) Il existe des exemples o`u get gfsont surjectives, mois o`u fne l’est pas.
(9) Si fest un isomorphisme, gfest surjective si et seulement si gest surjective.
(10) Si gest un isomorphisme, gfest surjective si et seulement si fest surjective.
(b) Soient Eet E0deux espaces vectoriels, p1et p2les applications de projections :
p1:E×E0E
(x,x0)xet p2:E×E0E0
(x,x0)x0,
et les deux applications
i1:EE×E0
x(x,0) et i2:E0E×E0
x0(0,x0).
(1) p1et p2sont lin´eaires
(2) p1et p2sont surjectives
(3) i1et i2sont lin´eaires
(4) i1et i2sont injectives
(5) p1i1= IdE
(6) p2i2= IdE0
(7) i1p1+i2p2= IdE×E0
(c) Soient Fet Gdeux sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel E, et f:F×GE
l’application d´efinie par
f(x,y) = x+y .
(1) fest une application lin´eaire (si F×Gest muni de la structure de somme directe
externe).
(2) f(F×G) = F+G, autrement dit fenvoie F×Gsur F+G.
(3) fest injective si et seulement si FG={0}.
(4) Si FG={0},finduit un isomorphisme de F×Gavec F+G.
Solution
(a) Remarque : nous donnons des d´emonstrations des propri´et´es du (a) sans supposer que les
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applications fet gsoient lin´eaires.
(1) Si gf(x) = gf(x0), c’est-`a-dire g(f(x)) = g(f(x0)), comme gest injective, cela implique
f(x) = f(x0) et comme fest injective, cela implique x=x0. Donc gfest injective.
(2) Si f(x) = f(x0) on en d´eduit que g(f(x)) = g(f(x0)) donc gf(x) = gf(x0). Et puiqsue
gfest injective, on en tire x=x0. Donc fest injective.
(3) Soit fl’application de Rdans R2d´efinie par f(x) = x
x, et gl’application de R2dans lui-
mˆeme d´efinie par gx
y=x
0. Alors fest injective car f(x) = f(x0) implique x
x=x0
x0,
donc x=x0. De mˆeme gfest injective, car gf(x) = x
0et gf(x) = gf(x0) implique
x
0=x0
0donc x=x0. Par contre gn’est pas injective, car g0
y=g0
0.
(4) Supposons fbijective. Alors elle est injective et si gest injective, d’apr`es (1), gfest
injective. Inversement, si gfest injective, comme f(1) est injective, toujours d’apr`es (1),
g= (gf)f(1) est injective.
(5) Supposons gbijective. Alors elle est injective et si fest injective, d’apr`es (1), gfest
injective. Inversement, si gfest injective, comme g(1) est injective, toujours d’apr`es (1),
f=g(1) (gf) est injective.
(6) Soit zdans E00. Comme gest surjective, il existe ydans E0tel que g(y=z). Comme fest
surjective, il existe xdans E, tel que f(x) = y. Alors gf(x) = z. Donc gfest surjective.
(7) Soit zdans E00. Comme gfest surjective, il existe xdans Etel que gf(x) = z. Alors
y=f(x) appartient `a E0et g(y) = gf(x) = z. Donc gest surjective.
(8) Soit fl’application de Rdans R2d´efinie par f(x) = x
0, et gl’application de R2dans R
d´efinie par gx
y=x. Alors gest surjective car le nombre r´eel yest l’image de y
0. De mˆeme
gfest surjective, car gf(x) = x
0et le nombre r´eel yest l’image de y
0. Par contre f
n’est pas surjective car l’´equation x
0=u
vn’a pas de solution si v6= 0.
(9) Supposons fbijective. Alors elle est surjective et si gest surjective, d’apr`es (6), gfest
surjective. Inversement, si gfest surjective, comme f(1) est surjective, toujours d’apr`es (6),
g= (gf)f(1) est surjective.
(10) Supposons gbijective. Alors elle est surjective et si fest surjective, d’apr`es (6), gfest
surjective. Inversement, si gfest surjective, comme g(1) est surjective, toujours d’apr`es (6),
f=g(1) (gf) est surjective.
(b) V´erifications imm´ediates des propri´et´es.
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(c) (1) On v´erifie les propri´et´es de lin´earit´e
f((x,y)+(x0,y0)) = f(x+x0,y +y0) = (x+x0)+(y+y0) = (x+y)+(x0+y0) = f0x,y)+f(x0,y0),
et
f(λ(x,x0)) = f(λx,λx0) = λx +λx0=λ(x+x0) = λf(x,x0).
(2) Si uappartient `a F+G, il se d´ecompose sous la forme u=x+yavec xdans Fet ydans
G. Alors f(x,y) = x+y=u. Donc fest surjective.
(3) Si FG={0}, et si f(x,y) = f(x0,y0) alors x+y=x0+y0soit xx0=y0y. Ce vecteur
appartient `a FG. Il est donc nul. Alors x=x0et y=y0, d’o`u (x,y) = (x0,y0). L’application f
est donc injective.
Si FG6={0}, soit xun ´el´ement non nul de cet ensemble. Alors f(x, x) = f(0,0). L’applica-
tion fn’est pas injective.
(4) Si FG={0}l’application fest donc une application lin´eaire bijective (c’est-`a-dire un
isomorphisme) de F×Gsur F+G.
No4Soit fune application lin´eaire de Edans E0. D´emontrer les propri´et´es suivantes :
(a) Si Fest un sous-espace vectoriel de E,f(F) est un sous-espace vectoriel de E0.
(b) Si F0est un sous-espace vectoriel de E0,f1(F0) est un sous-espace vectoriel de E.
(c) f({0}) = {0}et f1(E0) = E.
(d) f(E) s’appelle l’image de f. On le note Im f. C’est un sous-espace de E0.
(e) f1({0}) s’appelle le noyau de f. On le note Ker f. Cest un sous-espace de E.
(f) fest surjective si et seulement si Im f=E0.
(g) fest injective si et seulement si Ker f={0}.
(h) Si F0est un sous-espace vectoriel de E0,f(f1(F0)) = F0Im f
(i) Si Fest un sous-espace vectoriel de E,f1(f(F)) = F+ Ker f.
Solution
(a) Soit yet y0dans f(F), et λr´eel. Alors, il existe xet x0dans Ftels que y=f(x) et y0=f(x0).
On en d´eduit
y+y0=f(x+x0) et λy =f(λx).
Alors, comme x+x0et λx sont dans F, les vecteurs y+y0et λy sont dans f(F) qui est bien un
sous-espace vectoriel de E0.
(b) Soit xet x0dans f1(F0) et λr´eel. Donc f(x) et f(x0) sont dans F0. Alors les vecteurs
f(x+x0) = f(x) + f(x0) et f(λx) = λf(x) sont dans F0ce qui montre que x+x0et λx sont
dans f1(F0) qui est bien un sous-espace vectoriel de E.
(c) Evident.
(d)Cas particulier de (a), car Eest un sous-espace de E.
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(e) Cas particulier de (b), car {0}est un sous-espace de E0.
(f) Cela s’´ecrit aussi f(E) = E0et c’est une caract´erisation (ensembliste) de la surjectivit´e d’une
application.
(g) Si fest injective, et si xappartient `a Ker f, alors f(x)=0=f(0) et donc x= 0. Il en
r´esulte que Ker(f) = {0}. Inversement, si Ker(f) = {0}et si f(x) = f(x0), alors f(xx0) = 0,
donc xx0appartient `a Ker f, et il en r´esulte que xx0= 0, donc que x=x0. L’application f
est injective.
(h) Si yappartient `a f(f1(F0)), il existe xdans f1(F0) tel que f(x) = y. Cela veut dire que
f(x) appartient `a F0. Mais aussi f(x) appartient `a Im f. Donc yappartient `a F0Im f, ce qui
donne l’inclusion
f(f1(F0)) F0Im f .
Inversement, si yappartient `a F0Im f. Il existe xdans Etel que f(x) = y. Donc xappartient
`a f1(F0), et f(x) `a f(f1(F0)). Cela donne l’inclusion
F0Im ff(f1(F0)) .
On a donc ´egalit´e.
(i) Si xappartient `a f1(f(F)), on a donc f(x) qui appartient `a f(F). Donc il existe x0dans F
tel que f(x0) = f(x). On en d´eduit que f(xx0) = 0, donc que xx0appartient `a Ker f. Alors
x=x0+ (xx0) appartient `a F+ Ker f, et l’on a l’inclusion
f1(f(F)) F+ Ker f .
Si xappartient `a F+ Ker f, il existe x0dans Fet x00 dans Ker ftels que x=x0+x00. Alors
f(x) = f(x0) appartient `a f(F), et xappartient `a f1(f(F)), d’o`u l’inclusion
F+ Ker ff1(f(F)) .
On a donc ´egalit´e.
No5(a) Pour tout sous-espace F0de E0, montrer que f1(F0) contient Ker f.
(b) Inversement, pour tout sous-espace Fde Etel que Ker fF, montrer qu’il existe
F0E0tel que f1(F0) = F.
(c) Si fest de plus surjective, montrer que F0est unique.
(d) Que se passe-t-il si fn’est plus surjective?
(e) Pour tout sous-espace Fde E, montrer que f(F) est inclus dans Im f.
(f) Inversement, pour tout sous-espace F0de E0tel que F0Im f, montrer qu’il existe FE
tel que f(F) = F0.
(g) Si de plus fest injective, montrer que le F[de (f)] est unique.
(h) Que se passe-t-il si fn’est plus injective?
Solution
(a) Comme 0E0appartient `a F0, le sous-espace f1(F0) contient en particulier tous les vecteurs
dont l’image est nulle c’est-`a-dire Ker f.
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