La démence sénile ou maladie d'Alzheimer est un
processus progressif marqué par une dégénérescence du tissu
nerveux manifestée par une dérive des fonctions cérébrales.
Au niveau du tissu nerveux, des altérations affectent le
squelette cellulaire en formant des enchevêtrements
neurofibrillaires et des dépôts de substance amyloïde
envahissent le parenchyme cérébral. Ces processus entraînent
une mort cellulaire et l'atrophie des centres nerveux affectés.
Comme l'involution cérébrale est progressive, les symptômes
manifestes sont souvent absents au début de la maladie ce qui
empêche la mise en place d'une stratégie thérapeutique.
L'imagerie par résonance magnétique permet actuellement
de mesurer in vivo l'extension des régions cérébrales et donc
d'identifier les régions atteintes et d'évaluer leur involution,
ceci de façon précoce. Dans cette étude cinq groupes de sujets
sont examinés: 1) des sujets pré-symptomatiques, appartenant
à des familles prédisposées à une démence familiale précoce,
2) des sujets affectés par une démence légère, 3) des sujets
affectés par une démence modérée, 4 et 5) deux groupes
contrôles de sujets appariés en âge respectivement au groupe
1 et aux groupes 2 et 3. Le degré de démence est mesuré par
un test psychométrique. L'analyse par résonance magnétique
montre clairement une atrophie de territoires cérébraux
associée à une augmentation des ventricules chez les sujets
prédisposés ou atteints par la maladie.
Chez les sujets prédisposés, l'involution du tissu cérébral
est la plus marquée au niveau de l'hippocampe puis du cortex
frontal antérieur. Chez les sujets légèrement atteints,
l'involution touche en plus les parties inférieure et latérale du
cortex temporal et la partie postérieure de la circonvolution
limbique. Chez les sujets modérément atteints, l'involution
s'étend plus largement dans le cortex frontal. Dans les trois
groupes de patients, l'hémisphère gauche est plus touché que
l'hémisphère droit. Cette étude confirme, par une validation in
vivo, le caractère progressif et extensif de l'involution
cérébrale, déjà établi par les examens post-mortem. Elle
touche d'abord les territoires phylogénétiquement "anciens"
du cerveau, l'hippocampe et la circonvolution limbique, pour
s'étendre ensuite à la région frontale, plus récente. Ces
atteintes justifient les troubles observés en clinique, d'abord
au niveau de la mémoire (hippocampe) et des comportements
(circonvolution limbique), puis, plus généralisés, au niveau
de la personnalité et des processus cognitifs (cortex frontal et
temporal).
L'intérêt de cette étude est évident dans la perspective du
suivi longitudinal des patients et de l'adaptation d'une
thérapeutique d'accompagnement. Elle pose aussi des
questions essentielles. Pourquoi certaines régions sont-elles
plus susceptibles aux atteintes ? Quelles sont les mécanismes
sous-jacents à l'extension de l'involution ? Quels sont les
facteurs qui prédisposent à la maladie ?
Ph. van den Bosch de Aguilar
Université Catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve
Atrophie cérébrale et maladie d'Alzheimer
©2002 Successful Aging SA
Scahill RI, Schott JM, Stevens JM, Rossor MN, Fox NC. Mapping the evolution of regional atrophy in Alzheimer
disease: Unbiaised analysis of fluid-registered serial MRI. PNAS 2002; 99: 4703-4707
Région
cérébrale
Sujets
prédisposés
Démence
légère
Démence
modérée
Hippocampe + ++ ++
Cortex frontal + ++ +++
Cortex
temporal + +
Circonvolution
limbique + +
Tableau: atrophie cérébrale chez les patients atteints de la
maladie d'Alzheimer
Af 39-2002
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