
T.J.A. Key
Médecine Nucléaire - Imagerie fonctionnelle et métabolique - 2003 - vol.27 - n°1 19
re continue à produire un peu de tes-
tostérone, mais à mon avis, le rôle des
androgènes dans les risques de can-
cer du sein à la ménopause est mi-
neur.
HORMONES OESTROGÈNES
ET CANCER DU SEIN
Activité mitotique des oestrogènes
au niveau du sein
ðMon exposé sera consacré surtout
aux effets de l’oestradiol.
Je pense que le rôle de l’oestradiol
peut être expliqué par ses effets sur
la division cellulaire. En effet, les con-
centrations élevées d’oestradiol aug-
mentent l’activité mitotique des cel-
lules du sein ce qui accroît les chan-
ces de mutations et empêche la répa-
ration des cellules détériorées. L’oes-
tradiol peut ensuite favoriser la crois-
sance des petites tumeurs formées
par ces cellules abimées et aboutir à
un cancer clinique (FF
FF
Figurigur
igurigur
igure 1e 1
e 1e 1
e 1). Au
cours des dernières années, des ex-
périences sur animal ont mis en évi-
dence des effets mutagènes de cer-
MecMec
MecMec
Mechanisms fhanisms f
hanisms fhanisms f
hanisms for horor hor
or horor hor
or hormonal efmonal ef
monal efmonal ef
monal efff
ff
fectsects
ectsects
ects
- Stimulation of mitosis
. Increased chance of mutation being replicated
. More cells at risk of mutation
. Stimulation of tumour growth
- Genotoxic metabolites ?
Figure 1 - Mechanisms for hormonal effectsFigure 1 - Mechanisms for hormonal effects
Figure 1 - Mechanisms for hormonal effectsFigure 1 - Mechanisms for hormonal effects
Figure 1 - Mechanisms for hormonal effects
tains métabolites de l’oestradiol, pou-
vant détériorer l’ADN.
Pour essayer de préciser le rôle res-
pectif de l’oestradiol et de la proges-
térone dans les risques de cancer du
sein à la ménopause, nous avons étu-
dié la relation entre le taux sanguin
de ces hormones et l’activité mitoti-
que des cellules épithéliales du sein
pendant le cycle menstruel. Le taux
d’oestradiol atteint un pic au milieu
du cycle menstruel et un deuxième
pic au milieu de la phase lutéale. La
concentration de progestérone reste
basse pendant les deux premières
semaines puis atteint un pic au mi-
lieu de la phase lutéale. La mesure de
l’activité mitotique dans le sein mon-
tre une nette élévation au cours de la
dernière phase du cycle menstruel,
ce qui est à l’opposé de ce que l’on
observe dans le follicule ovarien où
Based on data from Ferguson & Anderson et al 1981, Williams et al 1991
1 8 15 22
Day of menstrual cycle
0
100
200
300
400
500
600
700 Oestradiol, pmol/l, or progesterone, nmol/l x 10
0.0
0.5
1.0
1.5
2.0
2.5
3.0
Mitotic rate
Oestradiol
Progesterone
Mitotic rate
Figure 2 - Oestradiol, progesterone and mitotic rate of breast epithelial cellsFigure 2 - Oestradiol, progesterone and mitotic rate of breast epithelial cells
Figure 2 - Oestradiol, progesterone and mitotic rate of breast epithelial cellsFigure 2 - Oestradiol, progesterone and mitotic rate of breast epithelial cells
Figure 2 - Oestradiol, progesterone and mitotic rate of breast epithelial cells
la progestérone a des effets anti-mi-
totiques. (Figure 2 Figure 2
Figure 2 Figure 2
Figure 2 )
Au niveau du sein, deux interpréta-
tions sont possibles :
- l’augmentation de l’activité mitoti-
que peut être due à l’effet conjugué
des deux hormones avec un effet
potentialisateur de la progestérone
sur l’oestradiol,
- l’autre hypothèse serait que l’effet
mitotique soit initié par le pic d’oes-
tradiol mais qu’il ne devienne impor-
tant qu’après un délai d’environ une
semaine. Ainsi, le rôle de la progesté-
rone serait mineur mais ce point reste
à préciser.
Imprégnation oestrogénique
au cours de la vie
ðLe taux d’oestradiol est très bas pen-
dant l’enfance, augmente fortement à
la puberté et atteint des valeurs d’envi-
ron 400 pmol/litre au cours de la pré-
ménopause. Malgré de fortes varia-
tions au cours du cycle menstruel et
pendant la grossesse, on peut consi-
dérer cette valeur de 400 pmol/litre
comme une moyenne du taux d’oes-
tradiol chez la jeune femme. Vers l’âge
de 50 ans, l’ovaire diminue sa produc-
tion d’oestradiol et les concentrations
plasmatiques baissent de 90 %.
Pendant longtemps on a considéré
que les concentrations sanguines
d’oestradiol n’avaient pas d’impact
sur le cancer du sein. Ces études com-
paraient les valeurs d’oestradiol chez
des femmes saines et chez des fem-
mes ayant un cancer du sein sans te-
nir compte de l’effet du cancer lui-
même sur les concentrations hormo-
nales.
A notre avis, le facteur de risque le
plus important pour le cancer du sein
est la durée de l’exposition à des con-
centrations élevées d’oestradiol. Ainsi
une puberté précoce et une méno-
pause tardive allongent la période
d’exposition de la femme à des va-
leurs élevées d’oestradiol. Cette hypo-
thèse, très controversée, n’a pu être
étayée que par des études prospecti-
ves dans lesquelles on a analysé l’in-
cidence du cancer du sein chez des
femmes ménopausées dont les con-
centrations plasmatiques d’oestradiol
étaient élevées environ 10 ans avant
la ménopause.
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