troisieme partie les fonctions cognitives

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TROISIEME PARTIE
LES FONCTIONS COGNITIVES
Plan de la partie
1. Présentation générale
2. Les fonctions de perception
2.1. La perception visuelle
2.2. La perception auditive
2.3. La perception tactile et douloureuse
3. Les fonctions d’action
4. Le langage (orthophonie, audioprothèse)
5. Les émotions (kiné, ergo, psychomot)
6. Les neurosciences sociales (kiné, ergo, psychomot)
7. La vigilance, l’attention et la conscience (ergo, psychomot, orthophonie)
Présentation générale
des fonctions cognitives
Plan du cours
1.
2.
3.
4.
Généralités
Les fonctions cognitives
Proposition d’un cadre fonctionnel
Différents courants de pensée
4.1. Le localisationnisme
4.2. Le behaviorisme
4.3. Les sciences cognitives
1. Généralités
SYSTEMES SENSORIELS
SYSTEMES INTEGRES
(ASSOCIATIFS)
récepteurs
voies sensorielles
voies motrices
effecteurs
SYSTEMES MOTEURS
entrées sensorielles
comportements
moteurs
analyses
sensori-motrices
primaires
fonctions
cognitives
Les fonctions sensori-motrices :
cortex moteur primaire
cortex
sensitifs
primaires
Les fonctions cognitives :
cortex moteur primaire
cortex
sensitifs
primaires
à mécanismes bottom-up et top-down pour la perception et l’action
Les fonctions cognitives :
cortex moteur primaire
cortex
sensitifs
primaires
à mécanismes bottom-up et top-down pour la perception et l’action
à mécanismes top-down et connectivités longue-distances
pour les fonctions plus complexes
Les fonctions cognitives sont réalisées principalement par les aires associatives :
Aires corticales associatives
= 4/5ème
Aires sensorielles
et motrices primaires
= 1/5ème
Mais attention, d’autres structures participent aussi à ces fonctions :
● certains noyaux thalamiques : pulvinar, noyau latéral postérieur, noyau
médian dorsal
● le cervelet
Les noyaux thalamiques forment un véritable carrefour des voies sensitives,
motrices et cognitives. Ils constituent un relais :
- des voies sensitives lemniscales
et extralemniscales (somesthésie),
des voies de l’audition et de la vision
- du système extrapyramidal
(motricité)
- du circuit de Papez (mémoire et
émotion)
- des fonctions cognitives (cortex
associatifs intervenant dans l’émotion,
la perception, l’action)
- des systèmes d’éveil et de sommeil (formation réticulée)
Connectivité aires associatives ¹ de celle des cortex sensori-moteurs :
Thalamus
CGM, CGL,
Complexe VP
2. Les fonctions cognitives
Cognition = « connaissance du monde »
à fonctions de perception : visuelles, auditives, etc.
à fonctions d’action : intention, planification, prise de décision, etc.
Fonctions transversales :
à langage
à émotions
à liens sociaux
à vigilance, attention, conscience
On parlera, en filigrane, de « mémoires perceptives et d’action »
3. Proposition d’un cadre fonctionnel
4. Différents courants de pensée
4.1. Le localisationnisme
Chaque région à une fonction [XIXe siècle]
Joseph Gall et la phrénologie : 27 fonctions
cérébrales (gaieté, bienveillance, etc. g théorie du
« criminel-né » de Lombroso)
Par exemple : Paul Broca et le langage g une fonction unique
Broca pensait qu’il y avait une relation entre l'anatomie du crâne et du cerveau
et les capacités mentales (= craniométrie)
« L’inégalité intellectuelle des races est chose bien connue ; et tous ceux qui ont
étudié la question ont constaté que le prognathisme, dû en grande partie à
l’affaissement de la région antérieure du crâne, n’existe que chez les races
inférieures. (…) tous les auteurs s’accordent à reconnaître que la région du crâne,
considérée dans son ensemble, est plus volumineuse dans les races caucasiques
que dans les races inférieures. »
« la petitesse relative du cerveau de la femme dépend à la fois de son infériorité
physique et de son infériorité intellectuelle »
u on sait qu’il rendait ses mesures compatibles avec sa théorie à travers
des corrections motivées par un souci idéologique
Encart méthodologique : la neuroimagerie fonctionnelle
Généralités
Détection des phénomènes nerveux de façon indirecte (¹ EEG, MEG)
= variation débit sanguin ou changements métaboliques
La tomographie par émission de positons (TEP)
Traceur
(radioactif)
injection
dans sang
collision
production
positons / edes tissus
= production photon
Encart méthodologique : la neuroimagerie fonctionnelle
La tomographie par émission de positons (TEP)
Suivant l’isotope, permet de localiser :
- la consommation de glucose ou d’oxygène (métabolisme général)
- la densité de récepteurs d’un NT (cartographie des systèmes de NT)
- la variation régionale de débit sanguin cérébral (H2O)
= études d’activation
= visualisation des structures activées au cours d’une tâche
(consommatrice d’eau)
Toutefois, la TEP est une technique « lourde », peu sensible et chère
Encart méthodologique : la neuroimagerie fonctionnelle
L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf)
Même principe que l’IRM (= détection D champ magnétique)
à mesure les variations magnétiques de la désoxy-hémoglobine du sang
= mesure variations régionales
d’oxygène consommé
= reflète l’activation d’une région
cérébrale au cours d’une tâche
Encart méthodologique : la neuroimagerie fonctionnelle
Avantages / TEP :
- pas d’injection de radioactivité (santé, coût)
- très bonne résolution spatiale :
TEP = 5-10 mm ; IRMf = 1 mm
- meilleure résolution temporelle :
TEP = au - 45 s ; IRMf ~ 1 s
- répétitions possibles (analyses individuelles)
Encart méthodologique : la neuroimagerie fonctionnelle
L’analyse des données en neuroimagerie
a) Superposition IRM structurelle et IRMf/TEP pour localiser les
activations :
b) Recalage 3D car répétition des conditions et participants (comme PE) :
etc.
Encart méthodologique : la neuroimagerie fonctionnelle
c) Interprétation des images
1. Méthode de soustraction :
condition
expérimentale 1
=
condition
expérimentale 2
= élimination de ce qui est commun, mise en évidence de ce qui est différent
Mais le poids cognitif pour les mécanismes communs est peut être différent
2. Étude de la connectivité :
= corrélation d’activité
4.2. Le behaviorisme
C’est l’étude du comportement [1920 -1950]
g on ne peut pas bâtir une approche scientifique de la psychologie sur des états
subjectifs
Recherche des lois qui gouvernent les relations entre les entrées et les sorties
Par exemple : Burrhus Frederic Skinner et les
conditionnements opérants (renforcement du
conditionnement pavlovien)
Encart méthodologique : l’étude du comportement
La psychologie cognitive
Tests comportementaux de la psychologie cognitive : mesurent des
réponses motrices (par ex après stimulation sensorielle)
temps de réaction
stimulus 1
temps de réaction
stimulus 2
à mesure des grandes fonctions (langage, mémoire, etc) mais aussi des
opérations élémentaires : analyses phonétique, sémantique, etc.
Encart méthodologique : l’étude du comportement
L’étude des lésions
Comparaison de l'emplacement de la lésion au trouble comportemental
mesuré
postulat : la dégradation d’un comportement après
lésion d’une structure implique qu’elle intervenait
dans le comportement
!
les effets d’une lésion peuvent dépasser la
simple élimination des fonctions propres à la
structure lésée
à exige donc des patients avec un seul trouble et des atteintes délimitées
Encart méthodologique : l’étude du comportement
Les lésions sélectives chez l’animal
Par les techniques neurochimiques par exemple, sélectives d’un NT
ex : MPTP dans substance noire à destruction cellules dopaminergiques
= modèle de la maladie de Parkinson
4.3. Les sciences cognitives
La cybernétique [1950] s’intéresse aux systèmes complexes (vivants ou pas) et
à la circulation de l’information. Elle développe la notion de feedback :
g permet l’anticipation pour accélérer le
traitement
g probablement à l’origine de la mémoire
(synapse de Hebb)
Les sciences cognitives [1970-] sont la convergence de connaissances issues de
différentes disciplines
a) Le cognitivisme
Modèle computo-représentationnel (ou symbolisme) [1950 -1980]
g traitement d’informations, manipulation de représentations symboliques,
opérations logiques (ou computations) qui se succèdent de façon sérielle
g naissance de l’intelligence artificielle : analogie esprit-ordinateur
g fonctionnalisme (Fodor) : esprit organisé en modules spécialisés (inconscients,
indépendants, comme le langage)
MAIS ne permet pas d’expliquer l’accès au sens, ni son adaptation
b) Le connexionnisme
Essaie de comprendre la cognition avec des réseaux de neurones [1980-1990]
g
g
g
g
chaque neurone peut effectuer une opération simple
traitement de l’information de façon parallèle et distribuée
les connexions sont plus ou moins sollicitées et se modifient (apprent : Hebb)
règles d’organisation locales (opérations élémentaires) et globales (liens)
= la cognition est l’émergence d’états globaux dans un réseau de
composants simples qui a des capacités auto-organisatrices
g pas de modularité
g pas de centre de contrôle
Modèle hiérarchique
+ localisationniste, modularité
● cortex préfrontal = chef d'orchestre
(intégration, prise de décision,
conscience...)
●
Modèle en auto-organisation
synchronisation
● émergence
● plasticité
●
c) La cognition incarnée
Systèmes dynamiques [1990-] qui prennent aussi en compte le corps et
l’environnement
Francisco Varela :
g énaction : concevoir l'esprit en mettant l'accent sur la manière dont les
organismes et esprits humains s'organisent eux-mêmes en interaction avec
l'environnement
g système autopoïétique : réseau complexe
d’éléments qui régénèrent constamment, par leurs
interactions et transformations, le réseau qui les a
produits
Il est fermé du point de vue de l’organisation mais
ouvert par rapport à l’environnement
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