De plus, l’ensemble (avec multiplicités) des couples (λ, l)tels que Jλ,l
apparaît ainsi ne dépend que de uet pas de la base.
Une matrice diagonale par blocs du type Jλ,l est appelé matrice de Jordan.
2.2 Existence
Nous donnons ici les grandes lignes de la démonstration de l’existence :
Étape 1 : Réduction au cas nilpotent
Grâce au théorème de décomposition des noyaux et à celui de
Cayley-Hamilton on montre que Eest la somme directe des sous-espaces
caractéristiques de u. Cette décomposition est stable par u, il suffit donc
de montrer l’existence dans le cas où ua un seul sous-espace caractéristique
c’est-à-dire u=λId +n, avec nnilpotente. Il suffit alors, de traiter le cas
où uest nilpotente.
Étape 2 : Le cas nilpotent
La démonstration se fait par récurrence sur la dimension de E.
Supposons que us= 0 et us−16= 0. Soit xdans Etel que us−1(x)6= 0.
Alors, la famille F= (us−1(x),· · · , u(x), x)est libre, et le sous-espace Fen-
gendré par Fest stable par u. De plus, la matrice de la restriction de uàF
dans la base Fest J0,s.
Pour pouvoir appliquer l’hypothèse de récurrence, il suffit maintenant de
trouver un supplémentaire à Fstable par u.
Comme us−16= 0, il existe ϕ∈E∗tel que
ϕ(us−1(x)) 6= 0.(1)
Soit G0le sous-espace de E∗engendré par les tui(ϕ). D’après (1), tus−1(ϕ)6=
0. De plus, (tu)s=t(us) = 0. On en déduit (tus−1(ϕ),· · · , ϕ)est une base
de G0et que G0est stable par tu.
Mais alors, l’orthogonal de G0est stable par uet a la dimension d’un
supplémentaire de F. Il nous reste donc à montrer que cet orthogonal est en
somme directe avec F.
Soit y=Ps−1
i=0 aiui(x)∈F. Supposons que yest dans l’orthogonal de G0
et montrons que yest nul. Si ce n’est pas le cas notons il’indice minimal
tel que ai6= 0. On a : 0 = tus−1−i(ϕ)(y) = aiϕ(us−1(x)). Mais alors, la
condition (1) montre que ai= 0. Contradiction.
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