ÉDITORIAL
WWW.PROFESSIONSANTE.CA JUILLET–AOÛT 2010 VOL. 57 N° 4 QUÉBEC PHARMACIE 3
Directrice de la rédaction
Caroline Baril
Rédactrice en chef
Hélène-M. Blanchette, B. Pharm.
Rédacteur en chef adjoint
Jean-François Guévin, B. Pharm., M.B.A., Pharm. D.
Adjointe à la directrice de la rédaction
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Direction artistique
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Graphiste
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Directeur des rédactions, Groupe Santé
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À VOS SOINS
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Sophie Grondin, B. Pharm. M. Sc.
À VOTRE SERVICE SANS ORDONNANCE
Nancy Desmarais, B. Pharm.
Julie Martineau, B. Pharm.
DE LA MÈRE AU NOURRISSON
Caroline Morin, B. Pharm., M. Sc.
D’UNE PAGE À L’AUTRE
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Nicolas Paquette-Lamontagne, B. Pharm., M. Sc., M.B.A.
INFOROUTE
Jean-François Bussières, B. Pharm., M. Sc., M.B.A.
LES PAGES BLEUES
Chantal Duquet, B. Pharm., M. Sc.
Ingrid Wagner, B. Pharm.
PHARMACOVIGILANCE
Marie Larouche, B. Pharm., M. Sc.
Christine Hamel, B. Pharm., M. Sc.
PLACE AUX QUESTIONS
Élyse Desmeules, B. Pharm.
SANTÉ PUBLIQUE
Suzie Lavallée, B. Pharm.
Membre honoraire
Georges Roy, M. Pharm.
Impression
Imprimeries Transcontinental
Québec Pharmacie est publié
8 fois l’an par Rogers Media.
Vous pouvez consulter notre politique
environnementale à :
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement
du Canada par l’entremise du Fonds du Canada pour
les périodiques (FCP) pour nos activités d’édition.
Changement d’huile
L’autre jour, lorsque j’ai démarré mon auto,
j’ai vu s’afficher sur le tableau de bord, une
petite note mentionnant qu’un entretien
mécanique était dû dans 100 jours ou
1000 km. Bon, une visite au garage à ajouter
à ma liste toujours délirante de choses à faire
en ce début d’été. Vous savez déjà combien je
raffole des concessionnaires automobiles
(voir l’édito de décembre 2004), je me faisais
donc une joie, vous vous en doutez bien,
d’aller y faire un tour. Je me disais que
j’avais quand même encore quel-
ques semaines devant moi.
Évidemment, un aller-
retour à Chicoutimi a
entre-temps accéléré le
processus. Et le message
s’est fait un peu plus
pressant, du genre « ser-
vice maintenant ! » avec
en prime, en perma-
nence, une espèce de cer-
cle avec un point d’exclama-
tion à l’intérieur ressemblant
vaguement à une bombe à retar-
dement…
Parfois, j’ai cette petite alarme du même
genre dans un recoin de mon cerveau. Un
signal qui clignote : tu serais due pour un
entretien ! Le signal varie : un nouveau médi-
cament que je ne connais pas, une question
sur une interaction plus pointue qui me
laisse perplexe, une nouvelle indication ou le
souvenir lointain du nom d’un vieux médi-
cament. J’ai tout aussi la tentation d’ignorer
le signal. Je fais allègrement de la procrasti-
nation : j’ai un édito à écrire, il fait trop
chaud, j’ai fini tard à la pharmacie, il y a
d’autres choses dans ma vie que la pharma-
cie. Et pourtant, la base de l’entretien de
notre pratique, c’est la formation continue.
Relire, revoir, apprendre, c’est ce qui nous
permet de faire de meilleures interventions
auprès de nos patients. Nos logiciels d’aide à
la décision sont fantastiques, mais ils ne
remplacent pas complètement une révision
périodique de notions plus fondamentales.
Loin de moi l’idée de vous conseiller de
refaire des cours de chimie ou de physiopa-
thologie, mais pourquoi pas un survol des
lignes directrices sur des maladies qui tou-
chent notre population ou une revue d’une
classe de médicaments avec ses effets secon-
daires. Mon gérant de service me dit par-
fois : « Ah, ah ! Vous êtes rendue à un entre-
tien numéro 1 » ou alors « à un entretien
numéro 2 », selon le kilométrage de mon
auto. Il y a des points précis à vérifier selon
le temps et l’usure des pièces : changement
d’huile, plaquettes de freins, filtres, etc. Un
entretien adéquat permet de prévenir des
bris importants et plus coûteux, tant du côté
financier que du côté de la sécurité.
Peut-être que cela devrait être pareil pour
nous. Garder le rythme sur les nouveaux
traitements, mais aussi conserver nos
notions de base. Et il y a tous les domaines
qui sont un peu en dehors de nos pratiques
quotidiennes. La moyenne d’âge des
patients que je vois chaque jour
est d’environ 85 ans. Croyez-
moi, je suis une pro de la
constipation ! Mais pour
ce qui est des doses
pédiatriques ou des ITS,
à moi les bouquins et les
références ! En fait, je
paniquerais légèrement
si je devais demain matin
me retrouver dans une
pharmacie située dans un
quartier résidentiel peuplé de
jeunes familles. De plus, j’ai des
patients très majoritairement québécois et
francophones. Je n’ai donc aucune idée de la
façon de prendre soin de patients qui arri-
vent d’un autre pays, avec leur culture et
leurs coutumes.
Au-delà de mes responsabilités déontolo-
giques, comme professionnelle de la santé,
j’ai le devoir de m’assurer que je sais ce qui
se passe dans le monde pharmaceutique. Je
suis consciente de ne pas tout savoir sur tout
et je dois avoir la sagesse de ne pas répondre
tout de go aux questions sur des sujets plus
incertains. Et il m’appartient aussi de choisir
mon mode d’entretien : lecture, cours, con-
férences, Internet…
C’est vrai que ce serait pratique la petite
lumière qui clignote… Mais encore faut-il
savoir réagir à son signal.
Bon été ! n
PHARMACIENNE INDIGNE !
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