
MAPAR 2015
168
fracture est un marqueur de gravité[4]. Une anomalie artérielle est trouvée chez
14% des patients ayant cette fracture[5]. Les fractures de la dernière côte sont
associées à des lésions abdominales.
Un volet costal se produit quand un segment de la paroi thoracique se détache
du reste de la paroi. Cela nécessite de multiples fractures des côtes adjacentes à plu-
sieurs endroits et la séparation d’un segment provoquant un mouvement paradoxal.
Ceci augmente le travail respiratoire et les douleurs. Le volet costal est accompagné
par une contusion pulmonaire et éventuellement un hémopneumothorax.
Les fractures sternales sont observées chez les victimes d’accidents de la
route subissant un choc dans le volant. Les coussins gonables sont actuellement
protecteurs de ce type de lésion. Les autres causes sont les chutes ou les coups
directs. Des fractures des côtes, contusions myocardiques et pulmonaires sont
associées dans 30% des cas[6].
Dans une série post-mortem, l’incidence des ruptures diaphragmatiques était
de 3,7% [7]. Ces lésions sont facilement manquées en l’absence d’indications de
chirurgie immédiate, générant des complications tardives [8]. Cependant, l’utilisation
de la tomodensitométrie (TDM) spiralée améliore les performances de diagnostic.
L’hémidiaphragme droit est rompu dans 15-20% des cas, le gauche dans 70-80%.
Cliniquement, les patients peuvent être asymptomatiques. Ils éprouvent
souvent dyspnée, des douleurs thoraciques, des douleurs abdominales et des
vomissements. La diminution des bruits respiratoires est le premier constat. Des
bruits intestinaux dans le thorax sont pathognomoniques des hernies intestinales. En
réanimation, une rupture du diaphragme est potentiellement une cause d’échec du
sevrage du ventilateur. La radiographie du thorax initiale est douteuse dans 20-34%
des cas [9]. La radiographie du thorax est répétée pour augmenter la sensibilité.
Une échographie thoraco-abdominale apporte des informations précieuses. La
TDM est utilisée secondairement. L’imagerie par résonance magnétique sagittale
et coronale peut être utile pour certains patients.
L’hémothorax est une collection de sang dans l’espace entre la paroi thoracique
et le poumon, dite cavité pleurale. Il est présent dans 50 % des cas [1]. Il est
secondaire à des fractures de côtes, des fractures vertébrales ou une lacération du
poumon. Les signes classiques de tachycardie, hypotension artérielle, pâleur, sueurs
et de la faim d’air sont difciles à interpréter en réanimation. Le tableau clinique peut
se résumer à un choc hypovolémique. Le diagnostic est suspecté selon le contexte
d’un traumatisme et l’examen clinique. La radiographie thoracique, l’échographie
thoracique et la tomodensitométrie conrment le diagnostic. Les radiographies
thoraciques identient un volume de sang au-dessus de 200 à 300ml. La sensibilité
et la spécicité de tomodensitométrie sont 100%.
Le pneumothorax est une collection d’air dans la cavité pleurale, survenant
chez environ 70% des patients atteints d’un traumatisme thoracique[1]. L’étiologie
la plus fréquente est une fracture de côte qui déchire la plèvre pariétale. Le tensio-
pneumothorax est une affection menaçant le pronostic vital qui résulte de l’aggrava-
tion d’un pneumothorax simple, associée à la formation d’une soupape à une voie
au niveau du point de rupture dans le poumon. L’air est piégé dans la cavité pleurale,
mettant la pression sur le poumon. Cela conduit à une compression du cœur et une
chute du débit cardiaque. En raison de la pression intra-thoracique augmentée, le
retour veineux vers le cœur est altéré. Plusieurs signes suggèrent le diagnostic. La
radiographie thoracique et l’échographie thoracique le conrment[10].