Michel Fioc Électromagnétisme et électrocinétique (2P021) UPMC, 2016/2017
(Cette relation n’est pas vraie hors du cadre de l’électrostatique.)
Les équations (II.22) et (II.30) ne suffisent toujours pas à déterminer le champ électrostatique de manière
unique, car si ~
Eles satisfait, alors ~
E+~
cte (par exemple) aussi. La dernière contrainte porte sur le comportement
asymptotique du champ : ~
Edoit tendre vers ~
0 à l’infini.
Théorème de Helmholtz
Si ρtend vers 0 plus vite que 1/r2(donc en particulier si la distribution de charges est spatialement bornée),
il existe une et une seule solution telle que
Idiv ~
E=ρ/ε0;
I−→
rot ~
E=~
0 ;
Ilimr→∞ ~
E=~
0.
Cette solution est donnée par ~
E=−−−−→
grad V, où
V(M)=1
4π ε0$P
ρ(P)
PM ¯
dτ. (II.31)
On peut se demander quel est l’intérêt de remplacer la loi de Coulomb par un formulation locale constituée
de trois lois (~
F=q~
E, div ~
E=ρ/ε0,−→
rot ~
E=~
0) et une condition sur ~
Eà l’infini. En électrostatique, il est faible. En
revanche, la formulation locale s’adapte aisément au cas de charges mobiles (il s’agit alors d’électrodynamique),
contrairement à la loi de Coulomb (qui n’est vraie que pour des charges statiques, rappelons-le). Par ailleurs,
une formulation locale est naturelle pour décrire la propagation de proche en proche, par l’intermédiaire d’un
champ, de l’interaction électromagnétique.
3. Équations de Poisson et de Laplace
Pour toute fonction scalaire f, div(−−−→
grad f)=~
∇ · ~
∇f=~
∇2f= ∆ f, où
∆f=∂2f
∂x2+∂2f
∂y2+∂2f
∂z2(II.32)
est le laplacien scalaire. De div ~
E=ρ/ε0et ~
E=−−−−→
grad V, on déduit l’équation de Poisson :
∆V=−ρ
ε0. (II.33)
Dans une zone vide de charges, l’équation de Poisson se réduit à l’équation de Laplace :
∆V=0. (II.34)
Cette équation apparaît dans différentes branches de la physique. Ses solutions obéissent au théorème de
l’extrémum :Vn’admet pas d’extrémum dans toute zone où ∆V=0. Un maximum ou un minimum de V
ne peut donc être atteint qu’à la surface d’un volume vide de charges.
Une conséquence de ce théorème est le théorème d’unicité suivant : le potentiel Vest déterminé de manière
unique par la distribution des charges dans un volume Vet par la valeur de Vou celle de −−−→
grad V·~
n※3en
tout point Pde la surface Sdélimitant ce volume, ~
nétant un vecteur normal à la surface en P.Donc, si on
trouve, par n’importe quel moyen, une solution de l’équation ∆V=−ρ/ε0dans Vsatisfaisant les conditions
sur Và la surface de V, cette solution est la bonne.
II.d. Énergie électrostatique
Calculons à nouveau l’énergie potentielle électrostatique interne d’une distribution Dde charges. On a
Eint
p(D)=1
2$P∈V
ρ(P)V(P)¯
dτ=ε0
2$V
(div ~
E)V¯
dτ, (II.35)
où Vest le volume contenant D,ρest la densité volumique de charge propre à D, et Vet ~
Esont le potentiel
et le champ produits par D. Or, pour toute fonction vectorielle ~
fet toute fonction scalaire g, on a
(div ~
f)g=div(~
f g)−~
f·−−−→
grad g.(II.36)
3. Une contrainte sur Ven certains points de Set sur −−−→
grad V·~
nen les autres points de Ssuffit à fixer Vdans V. Néanmoins, V
n’est déterminé qu’à une constante additive près si Vn’est connu en aucun point de S. Remarquer par ailleurs que, au signe près,
−−−→
grad V·~
nest la composante du champ électrique normale à la surface.
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