
Médecine péri-opératoire 29
1.1. LE TRIGGER INSPIRATOIRE (« TRIGGER » = GÂCHETTE EN ANGLAIS) : 
Le déclenchement du cycle inspiratoire n’a lieu que lorsque le ventilateur 
a  pu  détecter  une  activité  inspiratoire  du  patient.  Cette  phase  de  détection, 
commune à l’ensemble des modes assistés, qu’ils soient volumétrique (Volume 
Assisté Contrôlé) ou barométrique (Pression Assistée Contrôlée, AI), peut être 
réalisée par 2 systèmes pneumatiques : le « trigger en pression » ou le « trigger 
en débit ». Le trigger en pression est déclenché lorsque la pression des voies 
aériennes mesurée par le ventilateur passe en dessous d’un seuil prédéfini par le 
clinicien. La compréhension du trigger en débit nécessite l’explication préalable 
du « flow-by » : il s’agit d’un débit de gaz frais minime (à peine 1 l.min-1) circulant 
en permanence dans les circuits du ventilateur entre la branche inspiratoire du 
ventilateur et la branche expiratoire du ventilateur. S’il n’y a pas de mouvement 
inspiratoire du patient ni de fuite au niveau du circuit du ventilateur, la différence 
entre ces 2 débits est nulle. Dès l’instant où le patient inspire, une partie de 
ce débit va se « perdre » dans le patient ; le ventilateur détecte une différence 
entre le débit qui passe par  la branche inspiratoire du ventilateur et celui qui 
passe par la branche expiratoire. Lorsque cette différence est supérieure à un 
seuil prédéfini par le clinicien, le trigger en débit est déclenché.
La majorité des études comparant les 2 types de trigger rapporte un bénéfice 
à l’utilisation du trigger en  débit  car l’effort demandé au  patient  est moindre 
qu’avec un trigger en pression, d’autant plus si le patient présente une hyperin-
flation dynamique (patient atteint de BPCO par exemple) [6, 7]. Avec ces 2 types 
de trigger, il faut régler le trigger au maximum de sa sensibilité (pour éviter que le 
patient ne s’épuise à faire des efforts qui ne seraient pas récompensés : ce sont 
les « efforts inefficaces »), sans pour autant entraîner des auto déclenchements 
(déclenchements intempestifs non liés à un mouvement respiratoire du patient : 
mouvements cardiaques, choc contre le circuit patient…).
1.2. LA PENTE INSPIRATOIRE
Elle caractérise la vitesse de pressurisation des voies aériennes par le ven-
tilateur une fois que le début d’inspiration du patient a été détecté. Si la pente 
inspiratoire n’est pas assez raide, le patient va avoir l’impression de manquer 
d’air, quel que soit le niveau d’AI réglé. A l’inverse, si elle est trop raide, le patient 
risque de tousser. Il faut donc trouver le juste milieu, 0,1 à 0,2 seconde semblant 
un réglage correct pour la majorité des patients.
1.3. LE NIVEAU D’AI OU NIVEAU D’ASSISTANCE
Comme dans  tout  mode  barométrique  (en  pression),  le  clinicien  règle  la 
pression d’insufflation et « subit » le VT délivré. Il faut impérativement régler 
les alarmes de VT et de Ventilation Minute minimales et maximales. Un réglage 
d’AI trop faible entraînera une hypercapnie par « rebreathing » du CO2 venant 
d’être expiré et une augmentation de la fréquence respiratoire du patient (pour 
rappel,  la  ventilation en AI  est  un  mode  assisté  dans  lequel  le  patient  garde 
la possibilité de déclencher son ventilateur). Un réglage d’AI trop élevé risque 
d’entraîner un barotraumatisme et/ou un volotraumatisme, mais également des 
asynchronies  patient-ventilateur  de  type  «  effort  inspiratoire  inefficace  »  (en 
réduisant le niveau d’AI trop élevée, le VT et le temps inspiratoire sont diminués, 
ce qui permet d’allonger le temps expiratoire et de limiter l’auto-PEP [8, 9]. Au 
final, il y a moins d’efforts inefficaces).