Terme issu du grec oïstros : fureur, et génnan : engendrer

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Terme issu du grec oïstros : fureur, et génnan : engendrer. Synonyme : estral On parle de
cycle estral correspondant aux modifications survenant périodiquement au niveau de
l'utérus et du vagin. Celles-ci sont déclenchées par des sécrétions ovariennes qui
préparent à la fécondation (rencontre de l'ovule et du spermatozoïde) et à la gestation
(nidification de l'œuf fécondé et croissance de celui-ci dans la muqueuse de l'utérus). Les
estrogènes sont les substances qui provoquent l'œstrus chez la femme et les femelles des
mammifères. Cette hormone, qui est sécrétée par l'ovaire, voit son taux augmenté dans le sang
au moment de l'ovulation. Habituellement présente dans l'organisme, elle est également
synthétisée (fabriquée) chimiquement comme médicament. Les oestrogènes sont sécrétés
essentiellement par l'ovaire (de manière isolée dans la première moitié de chaque cycle
menstruel, associé à la progestérone dans la seconde moitié). Ils sont également sécrétés par le
placenta pendant la grossesse. Les glandes surrénales et les testicules en synthétisent de
petites quantités. Leur élimination se fait par les urines.
Rôle
Les estrogènes stimulent le développement de la puberté et permettent le maintien des
caractères physiques de la femme, c'est-à-dire des organes génitaux (internes et externes) et
des seins. Ces hormones assurent également la prolifération de la muqueuse utérine (couche
cellules recouvrant l'intérieur de l'utérus) pendant la première moitié du cycle (l'ancienne
muqueuse ayant été éliminée avec les règles durant les premiers jours du cycle).
Ces hormones présentent également une action sur l'organisme :
Elles permettent de retenir le sodium dans le sang et favorisent la fabrication des protéines
dont le rôle est primordial (fabrication des muscles, des os, du collagène de la peau, etc.). Les
estrogènes stimulent la répartition de la masse graisseuse dans la région du bassin et des
cuisses. En ce qui concerne les os, les oestrogènes stimulent l'allongement des os longs et la
féminisation du squelette, particulièrement du bassin. Il aide d'autre part la résorption osseuse
et stimule la soudure des articulations. L'hydratation de la peau est favorisée par les
œstrogènes.
Elles augmentent le taux sanguin des HDL cholestérol (bon cholestérol) et diminuent celui
des LDL cholestérol (graisses dangereuses). C'est la raison pour laquelle on parle d'épargne
cardio-vasculaire (effet de protection des vaisseaux contre l'athérome, c'est-à-dire les dépôts
de cholestérol à l'intérieur des artères).
Les poils du pubis et les poils axillaires (sous le bras) apparaissent grâce aux estrogènes.
Ces hormones stimulent la production de glaire cervicale aqueuse (substance glaireuse
sécrétée au niveau du col de l'utérus). Elles stimulent également les mouvements de
l'infundibulum (trompes de l'utérus permettant de capter l'ovule qui s'échappe de l'ovaire) et
des franges des trompes de l'utérus.
Durant la grossesse, elles stimulent la captation du spermatozoïde dans les voies génitales de
la femme grâce à leurs effets sur les sécrétions du vagin, de l'utérus et des trompes. Durant
cette même période, elles stimulent les mitoses, c'est-à-dire la multiplication des cellules
myométriales (du muscle de l'utérus lui-même), la croissance de l'utérus dans son ensemble et
l'augmentation du volume des organes génitaux externes ainsi que celle des seins.
Enfin, les estrogènes féminisent le cerveau.
Régulation
En dehors de la grossesse, la sécrétion d'œstrogènes par les ovaires se fait cycliquement. Les
ovaires sont les gonades femelles qui, en plus de produire des gamètes (ovules), sécrètent des
hormones : estrogènes et progestérones. On observe un pic dans la sécrétion d'œstrogènes au
14e jour du cycle, qui correspond à l'ovulation. La quantité d'estrogènes sécrétée à ce
moment-là dépend d'hormones sécrétées par l'hypophyse (FSH et LH).
Pour comprendre la dynamique de la sécrétion d'estrogènes et de progestérone, il faut avoir
en-tête celle de cycle menstruel au cours duquel les sécrétions provenant de l'hypothalamus
(zone centrale du cerveau) et de l'hypophyse (glande chef d'orchestre régulant l'ensemble des
autres glandes de l'organisme) interviennent dans un ordre chronologique bien défini.
Il y a trois phases dans le cycle menstruel :
La phase folliculaire correspondant à la sécrétion d'estrogènes
L'ovulation correspondant à l'émission de l'ovule
La phase lutéale correspondant à la sécrétion de progestérone
1 Phase folliculaire
On constate une augmentation de la FSH au début de cette phase sous l'influence de la
diminution des œstrogènes correspondant au moment de la fin de la phase de sécrétion de
progestérone qui précède. Plus précisément, l'augmentation de LH suit de près et précède
celle de FSH. Elle est progressive tout au long de la première phase du cycle menstruel (phase
folliculaire).
L'augmentation constante du taux des œstrogènes dans le sang va faire baisser celui de la FSH
au moment de la deuxième période de la phase folliculaire, alors que se produit une
augmentation de la 17-Béta-hydroxyprogestérone (variété de progestérone). La
progestéronémie (c'est-à-dire le taux de progestérone dans le sang) n'augmente pas avant
qu'apparaisse le pic juste de LH précédant l'ovulation.
2) Ovulation
C'est le phénomène caractéristique lié à l'augmentation brutale de LH. Il s'agit d'un pic
s'étalant sur 2 jours, qui est précédé par un pic de sécrétion d'estrogènes. Le pic de la FSH
quant à lui est plus bref et parallèle à celui de LH. L'ovulation correspond à la rupture du
follicule (petite niche contenant l'ovule à la surface de l'ovaire, voir dessin). À partir de ce
moment, le taux des oestrogènes va diminuer dans le sang.
3) Phase lutéale
Elle intervient après l'émission de l'œuf (ovulation) et correspond à la formation du corps
jaune. Le déclenchement de la sécrétion du corps jaune, qui est à l'origine de la fabrication de
la progestérone mais également d'estrogènes en quantité presque équivalente, va dépendre de
la L. H. Pendant quelques jours, le corps jaune présente une vie fonctionnelle intense : la
fabrication de progestérone est alors importante, et parallèlement la sécrétion de la FSH et de
LH diminue progressivement. Puis (quand il n'y a pas grossesse), le corps jaune va se
modifier et être envahi par de la sclérose c'est-à-dire qu'il perd de son élasticité et devient
fibreux (on l'appelle alors corps albicans). Le taux d'hormones dans le sang s'effondre et
l'endomètre est désintégré, précédant de peu l'hémorragie menstruelle (les règles).
Les estrogènes naturels
L'estradiol, qui est l'estrogène principal, est le plus actif dans l'organisme. Appelé également
dihydrofolliculine, l'estradiol est considéré comme la véritable hormone femelle, voisine de
l'estrone mais plus active qu'elle, principalement sécrétée chez la femme par l'ovaire.
L'estradiol est la plus active des trois hormones oestrogènes dans l'organisme. Elle est libérée
après la stimulation par une autre hormone (l'hormone folliculostimulante lutéinisante : FSH
et LH) sécrétée par l'hypophyse. Son taux est variable au cours de la vie d'un individu :
jusqu'à la puberté il est relativement bas, puis s'élève dès l'arrivée du cycle menstruel.
Au cours du cycle menstruel lui-même, il est élevé durant la première moitié puis diminue
dans la seconde moitié. Au cours de la ménopause, ce taux est à nouveau très bas. Durant
cette période, l'hormone est fabriquée en petite quantité à partir des androgènes (hormones
mâles) à l'intérieur du tissu adipeux (graisseux).
L'estradiol est en relation directe avec l'apparition des caractères sexuels secondaires : le tissu
adipeux et sa répartition, la libido, le développement des organes génitaux externes (vagin,
vulve), internes (utérus et trompes) et des seins. Lors de la grossesse, le taux d'estradiol
s'élève et reste important jusqu'à l'accouchement. Chez l'homme, le taux d'oestradiol est
relativement bas et s'élève quelquefois en cas d'hépathopathies (affections du foie).
L'estradiol est utilisé en thérapeutique comme composant des médicaments
anticonceptionnels (pilule contraceptive), associé avec la progestérone. Il est également utilisé
comme traitement substitutif (mis en place à la suite d'une carence hormonale) dans
l'insuffisance ovarienne (insuffisance de sécrétion des hormones par l'ovaire).
Les estrogènes de synthèse
Ces substances sont extraites des follicules ovariens et surtout des produits naturels tels que
l'urine : estrone, oestriol, estradiol, équilénine, équiline, 17-dihydroéquilénine et estranediol A
et B.
L'œstrone et l'œstradiol, qui font partie des œstrogènes, sont des substances chimiquement
différentes mais présentant des propriétés comparables à celles de l'œstrone. Elles sont
obtenues par synthèse depuis 1936 (Dodd,) : Il s'agit également de (liste non exhaustive) :
Diéthylstilbcestrol
Hexestrol
Diencestrol
Éthinyl-œstradiol
Une des indications fréquentes de prescription des œstrogènes est la contraception par voie
orale. Dans ce cas, les estrogènes sont associés à des progestatifs, l'ensemble étant appelé
pilule.
Les estrogènes de synthèse sont indiqués pour corriger une insuffisance de sécrétion
d'estrogènes naturels, essentiellement après la ménopause, pour traiter l'ostéoporose
(fragilisation du tissu osseux). L'hormonothérapie substitutive post-ménopausique correspond
à l'apport d'estrogènes de synthèse. On les associe généralement aux progestatifs (hormone
appartenant la famille de la progestérone). Ces substances sont prescrites soit par voie orale
(sous forme de comprimés) soit de préférence par voie percutanée (sous forme de gel),
méthode permettant à l'hormone de traverser directement la peau et de se retrouver dans le
sang. Les timbres (système transdermique) sont également prescrits.
Les estrogènes peuvent être utilisés (sous surveillance médicale stricte) sous forme injectable,
en cas d'hémorragie grave de l'utérus.
On distingue classiquement les estrogènes naturels des œstrogènes de synthèse.
Contre-indications à leur utilisation
La grossesse (contre-indication absolue)
Le cancer de l'utérus (contre-indication absolue)
Le cancer du sein (contre-indication absolue)
Le cancer de l'ovaire
Les maladies vasculaires
Le lupus érythémateux
La porphyrie
Les troubles hépatiques
Effet secondaires
Troubles digestifs à type de nausées
Céphalées (maux de tête)
Une certaine Irritabilité
Gonflement des seins et de l'abdomen
Jambes lourdes
Prise pondérale
La surveillance des patientes sous traitement estrogénique, de manière biologique (par
dosage) ou clinique (par l'interrogatoire et l'examen) permet de vérifier si le traitement
substitutif est bien supporté et de l'adapter à chaque individu. Une surveillance médicale
stricte et suivie doit être effectuée même quand il s'agit de la prise de la pilule.
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