©Collège des Enseignants d’Endocrinologie, Diabète et Maladies Métaboliques. Mise à jour décembre 2004
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Une apoplexie hypophysaire, correspondant à une brusque hémorragie intra-adénomateuse, peut entraîner
un tableau évoquant une hémorragie méningée, avec céphalées intenses d'apparition brutale, fébricule,
diplopie, syndrome confusionnel.
2 - Neuroradiologie
En cas de suspicion d'adénome hypophysaire fondée sur des éléments cliniques, éventuellement
confirmés par des éléments biologiques l'exploration morphologique à pratiquer est une imagerie en
résonance magnétique (IRM) hypophysaire. L'IRM a prouvé sa supériorité sur la tomodensitométrie
dans les microadénomes comme dans les macroadénomes. Le scanner peut parfois être utilisé pour des
raisons d'accessibilité ou pour mieux explorer le cadre osseux. L'IRM permet actuellement de
détecter des microadénomes de 2 ou 3 mm, sous la forme d'une anomalie de signal arrondie intra-
parenchymateuse. Toutefois, ce type d'image peut être observé chez près de 10 % de sujets témoins ("
incidentalomes hypophysaires ") et ne doit donc être interprété qu'en fonction du contexte clinique et
biologique.
La radiographie simple du crâne, même centrée sur la selle turcique ne possède pas une sensibilité
suffisante et ne doit donc pas être demandée à titre diagnostique.
Syndromes d'hypersécrétion
1 - Hyperprolactinémie
Le retentissement endocrinien de l'hyperprolactinémie se manifeste assez précocement chez la femme non
ménopausée sous la forme de troubles du cycle (oligospanioménorrhée, aménorrhée), d'une galactorrhée,
de troubles sexuels (baisse de la libido, sécheresse vaginale, dyspareunie), et parfois seulement sous
forme d'une infertilité par anovulation avec conservation des cycles. Le mécanisme de l'atteinte de la
fonction gonadique est une inhibition de la libération de LHRH (luteinizing hormone releasing hormone)
hypothalamique induite par l'excès de prolactine. Chez la femme ménopausée, la galactorrhée est rare et
c'est le syndrome tumoral qui est révélateur. Chez l'homme, les manifestations, conduisant plus
tardivement au diagnostic que chez la femme jeune, sont représentées par des troubles sexuels (baisse de
libido, dysérection, impuissance érectile), raréfaction de la pilosité faciale ou somatique et rarement
gynécomastie voire galactorrhée.
Les complications de l'hyperprolactinémie sont liées à l’atteinte de la fonction gonadique: essentiellement
l’infertilité et l’ostéoporose en cas d’hyperprolactinémie prolongée.
Sur le plan biologique, la prolactinémie basale est trouvée élevée, supérieure à 20 µg/l. Le taux basal de
prolactine est généralement bien corrélé avec le volume tumoral, un taux supérieur à 200 µg/L étant quasi-
spécifique d'un macroprolactinome. Au contraire, un taux inférieur à 100 µg/L en présence d'un
macroadénome volumineux est en faveur d'une hyperprolactinémie accompagnant un adénome non-
sécrétant par un mécanisme de compression de la tige pituitaire. À la différence des hypogonadismes
d'origine ovarienne, les taux de gonadotrophines (LH et FSH) ne sont pas augmentés. En cas
d'insuffisance gonadotrope lésionnelle associée, les gonadotrophines seront même abaissées en base ou
après stimulation par LHRH exogène (test au LHRH).
2 - Acromégalie
Le tableau clinique lié à l’hypersécrétion chronique de GH est caractérisé par l'installation progressive et
insidieuse de modifications morphologiques : prognathisme (Fig 3), élargissement des mains et des pieds
nécessitant des changements de pointure de chaussures, épaississement des traits, en particulier le nez et
les lèvres. Ces signes passent souvent inaperçus du patient et de son entourage, et seront mis en évidence
par la comparaison de clichés successifs (documents d'identité par exemple). On note également une
hypersudation, une hyperséborrhée, parfois une hypertrichose ; des troubles de l'articulé dentaire et une
macroglossie, avec fréquents ronflements nocturnes, une raucité de la voix ; des arthralgies, un syndrome