Le Point sur l`Hépatite B et ses Traitements

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Le Point sur l’Hépatite B et ses Traitements
Professeur Didier SAMUEL 1,2,3
1. AP-HP Hôpital Paul Brousse, Centre Hépato-Biliaire, Villejuif, France
2. Univ Paris-Sud, UMR-S 785, Villejuif, F-94800, France
3. Inserm, Unité 785, Villejuif, F-94800, France
Depuis la mise au point de tests PCR de détection de l’ADN du VHB et l’avènement des
analogues nucléos(t)idiques (Nuc) efficaces contres le VHB, la prise en charge de l’hépatite B
a connu une vraie révolution. Nous allons revoir ci dessous quelques points clés.
a) Le nombre de patients atteints d’hépatite B est resté stable, cependant la mise en place
de traitements précoces a permis une diminution significative des cas de cirrhose
virale B décompensée
b) L’allongement de survie des patients avec cirrhose virale B fait maintenant émerger le
carcinome hépatocellulaire (CHC) comme le principal risque de complication et de
décès. Il en découle l’importance du dépistage du CHC chez les patients atteints de
cirrhose
c) Le traitement est recommandé chez les patients avec élévation des transaminases,
hépatite chronique et réplication virale.
d) Plus de 50% des patients ne sont pas traités en raison d’une absence de réplication
virale > 4 log, de transaminases normales et d’une absence de fibrose > F1
e) La place de l’interféron pegylé dans le traitement de l’hépatite Virale B est limitée aux
patients ayant une hépatite chronique sans cirrhose. La cible préférentielle est
réprésentée par les patients avec hépatite B AgHBe positif , un niveau de réplication
intermédiaire, et des transaminases > 2N. La durée de traitement recommandée est de
1 an. La place de l’interféron pegylé chez les patients AgHBe négatifs est plus
discutée, l’objectif la négativation de l’ADN VHB par PCR étant difficile à atteindre.
Ce traitement dont la durée est de 1 an, peut cependant être utilisé en première ligne
avec une poursuite ou non du traitement en fonction de la réponse virologique à 6
mois. En cas de réponse, un traitement de 2 ans pourrait être supérieur mais reste à
démontrer.
f) La quantification de l’AgHBs en début de traitement et à 24 semaines a un intérêt
potentiel chez les patients traités par interféron pour prédire la disparition de
l’AgHBS. Son intérêt chez les patients traités par Nuc n’est pas démontré.
g) Le traitement par Nuc est un traitement habituellement à vie. Les traitements
actuellement utilisés sont soit le Tenofovir soit l’entecavir
h) La durée du traitement nécessite un suivi au moins tous les 6 mois pour contrôler
l’efficacité du traitement et l’absence d’effets secondaires (surveillance de la fonction
rénale, absence de douleurs musculaires, hypophosphorémie..)
i) La réapparition de l’ADN VHB, peut etre secondaire à une résistance virologique ,
mais surtout à un arrêt de traitement
j) Chez les patients avec cirrhose et réplication virale faible, le traitement par Nuc est
recommandé pour réduire le risque de décompensation et de carcinome
hépatocellulaire.
k) Chez les patients avec cirrhose décompensée ou réactivation virale B , le traitement
par Nuc est une urgence, la bi thérapie n’a pas prouvé sa supériorité par rapport à une
monothérapie entecavir ou tenofovir. La supériorité à court terme de l’entécavir sur la
lamivudine n’est pas démontrée. Le risque à court terme chez ces patients est un
mortalité ( 20-25%) par défaillance hépatique malgré la réponse virologique. Ces
patients doivent être individualisés pour proposer une transplantation hépatique
urgente. La mortalité à moyen terme est liée à l’apparition du carcinome
hépatocellulaire.
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