Perspectives
PREVISIONS DE RENDEMENTS 2015-2019
2 | Perspectives Prévisions de rendements -
Perspectives
« Lavenir est comme un couloir dans lequel nous ne voyons que grâce à la lumière venant de derrière. »
Cette citation d’Edward Weyer Jr. résume le caractère dangereux de l’exercice de prédire l’avenir,
notamment en ce qui concerne l’économie mondiale et les rendements des actifs. Notre chemin est tracé
par ce que nous avons vécu dans le passé. Donc, ces perspectives sont autant une histoire de passé que
d’avenir : dans des circonstances normales, nous supposerions que les rendements historiques à long
terme pourraient être une bonne indication pour l’avenir. Fait intéressant, plus nous essayons de regarder
sur plusieurs décennies devant nous et plus nous avons tendance à supposer que les rendements seront
plus ou moins identiques à ceux du siècle dernier. Cependant, plus les perspectives sont à court terme, à
cinq ans dans le cas présent, et plus l’accent est mis sur l’histoire récente.
Pourquoi devrions-nous nous attendre à ce que les rendements soient similaires à long terme, même
si les cent dernières années ne peuvent en aucun cas être comparées au siècle à venir ? La réponse est
simple. En cent ans nous avons vu suffisamment de turbulences et de volatilité pour qu’elles soient
considérées comme un bon échantillon d’obstacles auxquels nous serons probablement confrontés dans
l’avenir : les guerres, l’(hyper) inflation, les catastrophes naturelles, les booms et éclatements de bulles et
les crises financières. Nous avons eu notre part de turbulence. Pourtant, notre croyance dans l’ingéniosité
des êtres humains fait que nous continuons de penser obtenir des rendements équivalents. Nous croyons
que l’humanité continuera à surmonter les situations les plus complexes et menaçantes. Nous espérons
que l’innovation et les gains de productivité se maintiendront. Certes, il y aura des revers comme il y en a
eu par le passé, mais en général, nous pensons que la croissance et, avec elle, les rendements des actifs
financiers se maintiendront plus ou moins comme avant.
2005 2013
8 années d’écart…
Perspectives Prévisions de rendements - | 3
Préparer le terrain
A court terme, soit dans cinq ans, les prévisions de rendements doivent être considérées dans
l’environnement économique mondial actuel, à savoir en tenant compte des changements qui ont marqué
ces dernières années. Du point de vue des investisseurs, ils ont été assez impressionnants, aidés par la
crise boursière mondiale d’il y a cinq ans et demi. Les principales catégories d’actifs ont toutes atteint des
niveaux de rendements (bien) au-delà de leur moyenne à long terme, avec l’immobilier coté en tête du
peloton puisqu’il a bénéficié d’un rendement annualisé de 16%.
Du point de vue économique cependant, l’actualité a été beaucoup moins impressionnante. Léconomie
mondiale dans son ensemble a réussi à maintenir son taux de croissance dans la moyenne, surtout
grâce à la très forte croissance des pays en voie de développement. Les économies développées, quant
à elles, ont pris du retard. Elles n’ont pas connu de fort rebond après les coups portés par la récession de
2008-2009. L’Europe en particulier n’a montré qu’une croissance atone. Comme nous l’avons appris du
livre de Reinhart & Rogoff publié en 2009 : « Cette fois c’est différent », la récupération après une crise
financière est lente. Or la crise actuelle ne fait pas exception à la règle. Elle a poussé les banques centrales
du monde entier à maintenir leurs taux d’intérêt proches de zéro, tout en essayant de relancer l’économie
par diverses mesures monétaires non conventionnelles afin d’inonder le système de suffisamment de
liquidités. Cela a été la force motrice des rendements générés par les différentes classes d’actifs. Les
liquidités ont poussé les taux d’intérêt et les rendements obligataires à des niveaux sans précédent ce
qui a obligé les investisseurs à partir en quête de rendement sur d’autres marchés. Les valorisations
des différentes classes d’actifs ont atteint des niveaux tendus. Cela aura un effet considérable sur les
rendements prévus pour les années à venir.
18%
16%
14%
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0% Dette
des marchés
émergents
Obligations
de la zone
euro
Crédits Actions
des marchés
émergents
Obligations
High yield
Actions
des marchés
développés
Immobilier
coté
Graphique 1 : les cinq dernières années sont marquées par de forts
rendements
Source : Bloomberg. Rendements annualisés sur 5 ans de septembre 2009 à septembre 2014
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Prévisions 2015-2019 : la vie économique n’est pas un long fleuve tranquille
Cela nous amène aux perspectives. Comme d’habitude, notre approche tient compte de trois scénarios.
Celui que nous privilégions, auquel nous donnons une probabilité de 60%, est appelé « normalisation
progressive ». L’idée principale est que ‘la gueule de bois’ finit toujours par passer, même celle due à une
crise financière.
La crise des subprimes ayant éclaté aux Etats-Unis (2007-2009) avant celle de la zone euro (2010-2012), il
n’est pas surprenant que les États-Unis prennent la tête du processus de reprise. Les taux directeurs seront
relevés, même si les décideurs politiques choisiront une approche progressive plutôt que trop agressive.
La croissance sera soutenue par la reprise des marchés du travail et des investissements, mais elle
sera freinée dans un même temps par la démographie et, en particulier en Europe, par la lenteur du
processus de guérison du secteur bancaire. Dans ce scénario, l’inflation augmentera, mais elle ne sera pas
susceptible de constituer une menace pour les marchés financiers.
Bien qu’optimiste, ce scénario ne mènera pas automatiquement à une hausse des rendements
d’investissements. Comme indiqué, les bons rendements observés au cours des cinq dernières années
ont poussé les valorisations de presque toutes les classes d’actifs à des niveaux tendus. Evidemment,
la valorisation en elle-même n’est jamais une bonne raison de vendre un actif. Elle peut être mauvaise
Graphique 2 : la croissance du monde industrialisé est inférieure au pair
Monde Avancés Emergents et en développement
10
8
6
4
2
0
-2
-4
-6
Source : FMI. Les lignes fines sont les moyennes à cinq ans
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Rendements Influences à moyen terme* Rendements Rendements Risques
Obligations Long terme Macro Valorisations - - Volatilité
Obligations d’Etats de bonne qualité*
Liquidités ou marchés monétaires
Crédits Investment Grade
Obligations High Yield
Dette des marchés émergents
Actions
Marchés développés*
Marchés émergents
Matières premières
Immobilier indirect*
½%
½%
¼%
¼%
%
%
½%
%
%
-/-
+
=
=
=
=
=
=
-/-
-/-
-/-
-/-
=
=
-/-
+
=
-/-
↓ ¼%
¾%
↓ ¾%
↓ %
↓ %
↓ ½%
↓ ¾%
↓ ½%**
↓ %
½%
¾%
½%
½%
½%
¾%
¼%
%
¼%
%
%
%
%
%
%
%
%
%
Tableau 1 : perspectives des rendements 2015-2019 et évolutions des perspectives à 5 ans
* Les influences à moyen terme au sein des classes d’actifs sont relatives aux obligations gouvernementales de bonne qualité de la zone
euro et aux actions des marchés développés. L’immobilier est comparé aux actions.
** La baisse des chiffres est liée à un changement de la méthodologie utilisée pour estimer les rendements des matières premières.
Source: Robeco
pendant des années, en particulier si les banques centrales poursuivent des politiques actives de soutien
comme c’est actuellement le cas sur les marchés obligataires. C’est ce qui rend la navigation difficile
Toutefois, sur un horizon de cinq ans, la valorisation joue un rôle important, surtout si nous nous
attendons à ce que les choses reviennent à la normale. Le passage d’un rendement obligataire de 1 %
à un niveau plus habituel de 3 % aboutira naturellement à une baisse des performances car les faibles
coupons n’offrent que peu de protection contre les ajustements défavorables des niveaux de prix. Du côté
des actions, la forte reprise continue de ces dernières années ne s’est pas accompagnée d’une croissance
des bénéfices, poussant les valorisations à la hausse (survalorisation) pour la classe d’actifs dans son
ensemble. Toutefois, le renforcement de la croissance économique et une faible inflation ont créé un
environnement plus favorable aux actions qu’aux obligations. Nous nous attendons cependant à ce que
les rendements soient inférieurs aux prévisions à cinq ans que nous avions publiées l’année dernière. Sur
une base absolue, ceux des actions devraient être mis en sourdine (5,5%). Cependant, en termes relatifs,
par rapport aux obligations gouvernementales, les actions devraient encore générer des rendements
supérieurs à la moyenne. Au sein des actions, leur valorisation par rapport aux marchés développés étant
actuellement faible, les marchés émergents semblent la meilleure option. Cette faiblesse peut avoir une
raison, bien sûr. Il convient donc de noter que la volatilité de cette classe d’actifs, même si elle a diminué
au cours des dernières années, est traditionnellement plus élevée.
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