MACROSCOPIE : augmentation diffuse et discrète du corps thyroïde, discrète adhérence aux tissus
voisins, surface lisse, consistance élastique. A la coupe : les foyers granulomateux sont de coloration
blanc jaunâtre. La dureté peut évoquer une lésion maligne.
MICROSCOPIE : lésions segmentaires, d'âge différent :
1 - le stade initial est la destruction de l'épithélium vésiculaire par un infiltrat leucocytaire
(polynucléaires, lymphocytes). La dislocation de la paroi entraîne une libération de la colloïde qui se
disperse en flaques dans le tissu interstitiel.
2 - formation d'un granulome à polynucléaires, pouvant évoquer un micro-abcès mais
sans suppuration, à l'emplacement de la vésicule rompue. Ce granulome est inconstant.
3 - apparition rapide de cellules histiocytaires macrophagiques qui vont résorber la
colloïde et se transformer en cellules géantes multi-nucléées. Ces cellules géantes se disposant, par 5
à 10, en couronne autour d'une flaque de colloïde donnent un aspect tuberculoïde, très caractéristique
de "thyroïdite à plasmodes". Il n'existe jamais de nécrose, d'hémorragie, de calcification ou de
remaniements kystiques.
4 - les lésions tardives consistent en une fibrose progressive entourant les lésions
granulomateuses en renforçant leur disposition nodulaire. A ce stade on observe des signes de
régénération vésiculaire.
5 - le stade terminal se fait vers la régression des lésions avec remplacement des
zones inflammatoires par une plage de sclérose cicatricielle.
L'EVOLUTION de la thyroïdite sub-aiguë est transformée par la corticothérapie.
La guérison survient en quelques semaines avec possibilité de rechutes. Il n'y pas d'altération de
la fonction thyroïdienne, pas d’hypothyroïdie. Dans 10 % des cas, il persiste un nodule résiduel
se comportant cliniquement comme un nodule froid. L'étude par cytoponction de ce nodule évite
l'intervention chirurgicale en levant le doute sur un possible nodule froid malin. La thyroïdite sub-
aiguë ne se transforme ni en thyroïdite de Riedel, ni en thyroïdite de Hashimoto.
PATHOGENIE: On pense qu'il s'agit d'une affection virale dont la nature reste à préciser. Seul
le virus coxackie semble avoir été retrouvé de façon significative par VOLPE.
B La thyroïdite ligneuse de Riedel :
Affection rarissime - 20 cas sur 42 000 thyroïdectomies pratiquées jusqu'en 1957 à la
Mayo Clinic (Woolner).Elle survient 4 fois sur 5 chez une femme autour de 50 ans. C'est une lésion
distincte de la thyroïdite de Hashimoto tant histologiquement que biologiquement.
CLINIQUE : - goître d'une dureté extrème appelé "goître de fer", sans adhérence à la peau, sans
adénopathies. L’hypothyroïdie est, paradoxalement, tardive. L'évolution se fait vers l'extension locale
avec signes de compression.
MACROSCOPIE : l'intervention chirurgicale est toujours très laborieuse en raison des adhérences
extrèmement serrées aux tissus avoisinants et n'aboutit qu'à une thyroïdectomie partielle, voire une
simple biopsie. L'infiltration du cou d'aspect lardacé est très évocatrice d'un cancer anaplasique.
MICROSCOPIE : Le parenchyme thyroïdien est progressivement étouffé et remplacé par un tissu
de sclérose collagène ou hyaline peu cellulaire où sont disséminés des lymphocytes et des
polynucléaires souvent éosinophiles. Les lymphocytes T sont prédominants, les B lymphocytes sont
très peu nombreux. Le parenchyme thyroïdien résiduel, enserré par la fibrose est nodulaire, encore
actif, non inflammatoire. Il n'y a pas de métaplasie éosinophile de l'épithélium, pas de cellule
géante. Le fait capital est l'extension de cette sclérose au delà de la capsule thyroïdienne :
atteinte des muscles, de la trachée, de l'oesophage. Les vaisseaux, les nerfs sont englobés.