Centres étrangers 2015. Enseignement spécifique EXERCICE 3 (7 points) (commun à tous les candidats) Soit a un nombre réel fixé non nul. Le but de cet exercice est d’étudier la suite (un ) définie par : u0 = a et, pour tout n de N, un+1 = e2un − eun . On remarquera que cette égalité peut aussi s’écrire : un+1 = eun (eun − 1). 1) Soit g la fonction définie pour tout réel x par : g(x) = e2x − ex − x. a) Calculer g ′ (x) et prouver que, pour tout réel x : g ′ (x) = (ex − 1) (2ex + 1). b) Déterminer les variations de la fonction g et donner la valeur de son minimum. c) En remarquant que un+1 − un = g (un ), étudier le sens de variation de la suite (un ). 2) Dans cette question, on suppose que a ! 0. a) Démontrer par récurrence que, pour tout entier naturel n, un ! 0. b) Déduire des questions précédentes que la suite (un ) est convergente. c) Dans le cas où a vaut 0, donner la limite de la suite (un ). 3) Dans cette question, on suppose que a > 0. La suite (un ) étant croissante, la question 1) permet d’affirmer que, pour tout entier naturel n, un " a. a) Démontrer que, pour tout entier naturel n, on a : un+1 − un " g(a). b) Démontrer par récurrence que, pour tout entier naturel n, on a : un " a + n × g(a). c) Déterminer la limite de la suite (un ). 4) Dans cette question, on prend a = 0, 02. L’algorithme suivant a pour but de déterminer le plus petit entier n tel que un > M, où M désigne un réel positif. Cet algorithme est incomplet. Variables n est un entier, u et M sont deux réels Initialisation u prend la valeur 0, 02 n prend la valeur 0 Saisir la valeur de M Traitement Tant que . . . ... ... Fin tant que Sortie Afficher n a) Sur la copie, recopier la partie « Traitement » en la complétant. b) A l’aide de la calculatrice, déterminer la valeur que cet algorithme affichera si M = 60. http ://www.maths-france.fr 1 c Jean-Louis Rouget, 2015. Tous droits réservés. ⃝ Centres étrangers 2015. Enseignement spécifique EXERCICE 3 : corrigé 1) a) La fonction g est dérivable sur R en tant que somme de fonctions dérivables sur R et pour tout réel x, g ′ (x) = 2e2x − ex − 1. D’autre part, pour tout réel x, (ex − 1) (2ex + 1) = 2e2x + ex − 2ex − 1 = 2e2x − ex − 1 = g ′ (x). Pour tout réel x, g ′ (x) = (ex − 1) (2ex + 1). b) Pour tout réel x, ex > 0 et donc 2ex + 1 > 0. On en déduit que pour tout réel x, g ′ (x) est du signe de ex − 1. On sait que pour tout réel x, ex − 1 > 0 si x > 0, ex − 1 = 0 si x = 0 et ex − 1 < 0 si x < 0. On en déduit que la fonction g ′ est strictement négative sur ] − ∞, 0[, strictement positive sur ]0, +∞[ et s’annule en 0. La fonction g est ainsi strictement décroissante sur ] − ∞, 0] et strictement croissante sur [0, +∞[. La fonction g admet donc un minimum en 0 et ce minimum est g(0) = e0 − e0 − 0 = 0. On en déduit que la fonction g est positive sur R. c) Soit n un entier naturel. un+1 − un = e2un − eun − un = g (un ) . Puisque la fonction g est positive sur R, pour tout entier naturel n, g (un ) ! 0 et donc pour tout entier naturel n, un+1 − un ! 0 ou enfin pour tout entier naturel n, un+1 ! un . Ceci montre que la suite (un )n∈N est croissante. 2) a) Montrons par récurrence que pour tout entier naturel n, un " 0. • u0 = a avec a " 0. Donc, l’inégalité à démontrer est vraie quand n = 0. • Soit n ! 0. Supposons que un " 0. Par croissance de la fonction exponentielle sur R, eun " 1 puis eun − 1 " 0. D’autre part, eun ! 0 et donc eun (eun − 1) " 0 ou encore un+1 " 0. On a montré par récurrence que pour tout entier naturel n, un " 0. b) La suite (un )n∈N est croissante et majorée par 0. On en déduit que la suite (un )n∈N est convergente. c) Montrons par récurrence que pour tout n ! 0, un = 0. • u0 = a avec a = 0. Donc, l’égalité à démontrer est vraie quand n = 0. • Soit n ! 0. Supposons que un = 0. Alors un+1 = e0 − e0 = 0. On a montré par récurrence que pour tout entier naturel n, un = 0. En particulier, lim un = 0. n→+∞ 3) a) Soit n ∈ N. On a un ! a > 0. D’après la question 1)b), la fonction g est croissante sur [0, +∞[. On en déduit que g (un ) ! g(a) ou encore un+1 − un ! g(a). On a montré que pour tout entier naturel n, un+1 − un ! g(a). b) Montrons par récurrence que pour tout entier naturel n, un " a + ng(a). • u0 = a et a + 0 × g(a) = a. Donc, u0 ! a + 0 × g(a). L’inégalité à démontrer est vraie quand n = 0. • Soit n ! 0. Supposons que un " a + ng(a). un+1 ! un + g(a) (d’après la question précédente) ! a + ng(a) + g(a) (par hypothèse de récurrence) = a + (n + 1)g(a). On a montré par récurrence que pour tout entier naturel n, un " a + ng(a). c) Puisque a > 0, on a encore g(a) > 0 puis a + ng(a), on en déduit que http ://www.maths-france.fr lim (a + ng(a)) = +∞. Puisque pour tout entier naturel n, un " n→+∞ lim un = +∞. n→+∞ 1 c Jean-Louis Rouget, 2015. Tous droits réservés. ⃝ 4) a) Algorithme complété. Variables n est un entier, u et M sont deux réels Initialisation u prend la valeur 0, 02 n prend la valeur 0 Saisir la valeur de M Traitement Tant que u " M u prend la valeur e2u − eu n prend la valeur n + 1 Fin tant que Sortie Afficher n b) Si M = 60, la calculatrice fournit n = 36. http ://www.maths-france.fr 2 c Jean-Louis Rouget, 2015. Tous droits réservés. ⃝