24.22 2008-2009
Fédération de l'Enseignement Fondamental Catholique
Secrétariat Général de l'Enseignement Catholique asbl
Avenue E. Mounier 100 - 1200 Bruxelles - Tél: 02 256 71 26 - Fax: 02 256 71 29 - fedefoc@segec.be
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Service de Productions pédagogiques
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Enseignement ordinaire et enseignement spécialisé
Les troubles en un coup d’œil
Fiche 13 Les troubles mnésiques
Qu'est-ce que la mémoire ?
Faculté du cerveau qui permet d’enregistrer des souvenirs et d’y accéder de
nouveau1.
C’est l’ensemble des systèmes biologiques et psychologiques dont les fonctions
sont :
l’intégration (l’enregistrement, l’inscription, la fixation) des données ;
leur rétention (le stockage, la conservation) ;
la restitution (le rappel, l’utilisation) des informations2.
La mémoire, c’est une fonction qui permet de capter, coder, conserver, rétablir,
restituer, dans leur déroulement temporel, les informations et stimulations que nous
avons perçues. C’est une activité essentielle de notre cerveau ; elle est
continuellement sollicitée et met en jeu un grand nombre de structures cérébrales. Il
faut préciser que la mémoire est tributaire de l’état émotionnel, attentionnel de
l’apprenant, mais aussi de l’intégrité de ses systèmes sensoriels.
Il n’existe pas une mémoire, mais plusieurs mémoires : à court terme (M.C.T), à long
terme (M.L.T.).
Comment fonctionne-t-elle ?
Pour toute information à mémoriser, il faut un contexte favorable pour qu’elle soit
perçue par les différents systèmes sensoriels. Chaque sens possède sa mémoire.
Ces systèmes fonctionnent comme des filtres : ils sélectionnent ce qui est essentiel
de ce qui est secondaire.
Si les infos n’ont aucun sens pour l’apprenant, elles seront immédiatement
évacuées ; dans le cas contraire, il va les intégrer, les enregistrer, les fixer. Celles-
ci seront ensuite stockées soit dans la mémoire de travail ou à court terme, soit
dans la mémoire à long terme si on souhaite les conserver pour une plus longue
durée (c’est ce qu’on appelle la rétention).
Pour les restituer, le sujet va soit dans la mémoire à court terme, soit dans la
mémoire à long terme : c’est la récupération de l’information qui sera ensuite
restituée, utilisée. Tout ceci se fait dans un laps de temps extrêmement court et de
façon inconsciente.
1 Encyclopédie médicale Medservices – Dr Loïc Étienne – 18.08.2001.
2 MAZEAU, M. (2005). Neuropsychologie et troubles des apprentissages – symptômes à la rééducation. Paris : Édition Masson.
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Schéma
1. Contexte : affectif – émotionnel – événementiel (perception)
2. Systèmes sensoriels = porte d’entrée de la prise d’informations
3. Systèmes mnésiques
3.1. Intégration
C’est l’enregistrement,
l’inscription, la fixation des
données.
3.2. Rétention
C’est le stockage, la conservation des données
dans la mémoire de travail ou la mémoire à
court terme (pour une durée de conservation de
l’info allant de quelques minutes à quelques
heures) ou dans la mémoire à long terme (pour
une durée de conservation de quelques
minutes à toute une vie).
Mémoire à
court terme
de travail,
sensorielle
Mémoire à long
terme
épisodique,
sémantique,
autobiographique,
perceptive,
procédurale
3.3. Restitution
Récupération de
l’information :
- soit dans la
mémoire à court
terme (MCT) ;
- soit dans la
mémoire à long
terme (MLT).
Utilisation :
Réponse.
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Qu’est-ce que le(s) trouble(s) mnésique(s) ?
ª Il s’agit de déficiences brutales ou progressives, temporaires ou définitives de la capacité d’enregistrer les souvenirs, de les stocker et d’y accéder de nouveau. Ces déficiences peuvent
toucher certains aspects de la mémoire (souvenirs anciens, par exemple) et pas d’autres (souvenirs récents) ou l’inverse, ou encore les deux3.
ª Les troubles mnésiques sont des pathologies fréquentes, la mémoire étant une des fonctions cognitives les plus fragiles.
Les troubles de la mémoire se caractérisent essentiellement par les amnésies. Des pathologies moins fréquentes peuvent être observées telles que des paramnésies et des
hypermnésies.
L’amnésie est un trouble pour lequel on distingue plusieurs formes :
Amnésie antérograde ou de fixation : le patient est dans l’incapacité de fixer les évènements récents, il oublie au fur et à mesure les nouvelles données.
Cependant, les souvenirs anciens sont préservés. Cette forme d’amnésie est un trouble de la mémoire à long terme appelé également l’oubli.
Amnésie rétrograde : le patient oublie, est incapable d’évoquer des faits anciens, des souvenirs antérieurs au début de sa maladie. Difficultés de retrouver le
chemin d’accès vers les informations qui deviennent irrécupérables.
Amnésie lacunaire : il s’agit d’une perte de mémoire se rapportant à une période bien précise. Elle peut être due à un traumatisme psychologique violent, à une
crise d’épilepsie, à une période de perte de conscience… ictus amnésique… On oublie pour… oublier !
Amnésie globale : elle touche aussi bien les faits anciens que les faits récents. Elle se rencontre surtout dans les cas de démence.
La paramnésie : c’est l’illusion du « déjà vu » ou du « déjà vécu ». C’est le faux souvenir. L’individu qui souffre de ce trouble confond le passé, le présent et le futur. Sa perception du réel se
mélange avec son imaginaire ; c’est ainsi qu’il croit avoir déjà vécu ou vu certaines choses. Ce trouble se produit parfois lorsque le sujet est fatigué ou stressé.
L’hypermnésie : elle se caractérise par une activité anormalement intense de la mémoire, elle est appelée également « exaltation de la mémoire ». Les souvenirs occupent une place
exagérée, voire obsédante.
3 Encyclopédie médicale Medservices – Dr Loïc Étienne – 18.08.2001.
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En classe, quelques signaux d’alerte :
Comportements et difficultés à observer :
¾ L’enfant ne se souvient plus de son prénom,
de son nom, de la date du jour…
¾ Il ne sait plus comment nouer son lacet.
¾ Il ne sait plus calculer.
¾ Il ne connait plus le sens des mots.
¾ Il oublie systématiquement ce qu’il a fait lors
de l’activité précédente ou se qu’il va faire
après l’activité en cours.
¾ La récitation de l’alphabet est laborieuse,
l’enfant omet des lettres.
¾ La litanie de nombres pose problème.
¾
Qui peut diagnostiquer ?
Il ne faut pas trop vite diagnostiquer un trouble
mnésique.
Un enseignant ne peut pas diagnostiquer, mais il peut
observer chez l’enfant des comportements ou des
caractéristiques de troubles de la mémoire, et
conseiller aux parents de consulter leur médecin
généraliste. À l’issue de la consultation, ce dernier
pourra demander conseil auprès d’un spécialiste
(neurologue) qui lui-même pourra prescrire des tests
de mémoire à effectuer auprès d’un
neuropsychologue, afin de déterminer l’origine des
troubles de mémoire, leur degré de gravité ainsi que
le traitement éventuel.
L’examen neuropsychologique s’appuie sur des tests
rigoureux : test de la vigilance, interrogatoire, examen
des appareils sensoriels (difficultés de perception
auditive et/ ou visuelle), examen du langage et des
autres fonctions cognitives et évaluation des
différents aspects de la fonction mnésique. Il faut être
très prudent, il y a peu de troubles mnésiques chez
les élèves.
Il s’agit de difficultés d’attention/concentration qui
empêchent de repérer, traiter et/ou stocker les
informations.
Quelques pistes d’accompagnement :
¾ Travailler la structuration temporelle :
concrétiser le temps au maximum (repères
visuels, traces du temps qui passe), insister sur
les notions de chronologie, durée, intervalle).
¾ Utiliser des repères fixes, stables, répétitifs
(repas, récréations…).
¾ Accorder une importance particulière à la
structuration des informations, par exemple,
sous forme de cartes conceptuelles (voir Tardif
et/ou Mazeau, site « La Salle des profs »).
Dans les apprentissages didactiques, insister sur :
¾ la profondeur du traitement de l’information : en
orthographe d’usage, ne pas se contenter de la
copie répétitive du mot, mais faire des
associations phonétiques inattendues, dessin
de l’ombre du mot…
¾ l’élaboration de nombreuses « recettes »
facilitant le stockage et le rappel : associations
mentales d’images, couleurs, associations
logiques… ; cette manière de procéder doit être
encouragée auprès des enfants pour améliorer
leurs performances mnésiques… 4 ;
¾
Quel accompagnement mettre en place à l’école ?
Les aides envisagées pour des enfants ayant des
troubles mnésiques sont de plusieurs ordres et
doivent être mises en oeuvre simultanément sur tous
les plans ; elles nécessitent donc une collaboration
entre l’enfant, le/la logopède et l’enseignant(e), sous
peine d’engager l’enfant dans des efforts inutiles (Dr.
Mazeau, p. 156).
Pour en savoir plus…
- LIEURY, A. (1996). Méthodes pour la mémoire. Historique et évaluation. Paris : Dunod (200 pages).
- VAN DER LINDEN, M. Évaluation des troubles de la mémoire. Éditions Solal.
- LIEURY, A. (1993). Mémoire et réussite scolaire. Paris : Dunod (130 pages).
- FédEFoC (2005). Le programme intégré : une porte d’entrée pour l’enseignement spécialisé.
4 FédEFoC (2005). Le programme intégré : une porte d’entrée pour l’enseignement spécialisé.
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