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Revue de presse / Ruy Blas
TNP - Tréteaux de France
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Hebdomadaire - jeudi 17 novembre 2011
…Fidèle à sa philosophie, Christian Schiaretti a choisi pour Ruy Blas de coller au texte, d’en
marquer les traits saillants et de servir les intentions multiples de l’auteur, qui lui-même se
réclamait d’un TNP – d’ « un théâtre national populaire »…
Philippe Chevilley
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Hebdomadaire n° 3228 – samedi 26 novembre 2011
Hugo l’Indigné / Fabienne Pascaud
…Schiaretti fait rayonner le texte au plus simple, au plus fort…Les acteurs incarnent
vaillamment cette poésie hugolienne si hybride ou rire, grandiloquence, délicatesse, tristesse et
grotesque se conjuguent avec frénésie…
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Hebdomadaire - dimanche 20 novembre 2011
…Heureux choix pour le public et la troupe, d’une oeuvre du répertoire populaire et mythique,
avec son héros audacieux, laquais épris de la reine d’Espagne, « ver de terre amoureux d’une
étoile » qui, le temps d’un déguisement, se prend à son propre jeu et donne une leçon de
morale, et de politique aux ministres corrompus.
Sur l’immense plateau, la vieillesse, jalouse et étriquée s’oppose à la jeunesse, noble et ardente
dans une représentation à la beauté visuelle incontestable…
Les costumes sont somptueux, contrastant avec certaines gestuelle et attitudes des jeunes
interprètes, en décalage avec la noblesse des tissus.
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Hebdomadaire – Mercredi 30 novembre 2011!
Laquais d’un orfèvre / L.L.
…La pièce déroule ses séductions romanesques au fil d’une mise en scène à la fois sobre et
élégante. Excellent Robin Renucci y est un Salluste coupant comme une épée face au
charmant Ruy Blas du jeune Nicolas Gonzales…
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!!!Site internet www.webthea.com!
Deux gamins innocents / Gilles Costaz
A l’oppode ces metteurs en sne qui cherchent à faire entrer les œuvres dans une autre forme que
celle dans laquelle elles ont été conçues, Christian Schiaretti est un passion des genres théâtraux,
dont il suggère subtilement la nature et l’histoire tout en montant tel drame ou telle comédie. Travailleur
forcené, il a don récemment de nouvelles preuves de goût pour les formes scéniques, avec son cycle
espagnol (extraordinaire lestine !) et son diptyque Strindberg. Pour la réouverture du TNP, il aborde le
drame romantique avec Ruy Blas. Robes longues et lourdes, pourpoints, hautes bottes, lames à la
ceinture, bijoux, perruques et tout le décorum des films de cape et d’épée pour les costumes et les
accessoires. C’est splendide. L’atmosphère de complot, de tension, de rouerie mortelle est done s
la première seconde. Jusqu’au bout on pourra se passionner pour le destin du jeune homme pauvre
manipulé par un puissant d’Espagne et qui tente de changer le monde en aimant la reine, avant de se
faire broyer par la machine mise en place et par le destin
Le sens, la force, l’éclat de l’oeuvre sont portés par la belle mise en scène de Schiaretti, qui compose
avec brio ce feuilleton grandiose. La distribution a de la classe …
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Le!théâtre!du!Blog!!
Mercredi 16 novembre 2011
http://theatredublog.unblog.fr/
Ruy Blas maintenant / Evelyne Loew
…Christian Schiaretti a dirigé son équipe avec intelligence et clarté. Des situations « à grand spectacle »,
des coups de théâtre, ce qui répond au sir de l'auteur, avec ses montées à la rampe, ses appels au
public, ses morceaux de bravoure, son sens de l'image, de la métaphore, de la formule bien frappée :
« Le ver de terre amoureux d'une étoile », « Sois fier, car le génie est ta couronne à toi ! », « Ce
misérable fou qui porte avec effroi sous l'habit d'un valet les passions d'un roi ».
Robin Renucci ouvre le feu avec un Don Salluste élégant et puissant. Une sorte d'Aramis intelligent et
fin, metteur en sne, manipulateur, « l'homme profond qui tient tout dans sa main ». Il prête à ce
personnage noir et romanesque son habileté verbale, son timbre clair, son autorité, son aisance et sa
belle aura.
Ruy Blas est jeune et beau, comme il se doit, énergique, et tout empli de foi et d'amour. Il emporte le
morceau accompagné de sa jeune Reine, touchante, prisonnière de l'étiquette et assoiffée de liberté.
Tous deux sont vibrants, absolument convaincants. Ils font partie de la troupe du TNP : Nicolas
Gonzales et Juliette Rizoud… Yasmina Remil, confidente de la reine, donne du relief à cele subtil qui
créée un pont inattendu entre apparat royal et coup de foudre, une sorte de porte-parole des grisettes
amoureuses.
La troupe du TNP forme le cur de la Cour des Grands d'Espagne, tous très crédibles, étonnants,
chacun dans son registre. Un cur uni qui n'efface pas les fortes personnalités. De très belles scènes
de groupe, en particulier celle de l'évanouissement de Ruy Blas au milieu de la Cour. Et dans la grande
scène du « Bon appétit messieurs ! », interpellation de Ruy Blas-Hugo aux ministres qui se « goinfrent »
avec l'argent et les efforts de la Nation quand le peuple crève de faim, on passe directement du XIXème
siècle au XXIème sans qu'elle perde de sa pertinence et de sa force d'imprécation.
La pièce, créée en 1838 pour l'ouverture du théâtre de la Renaissance, est en elle-même une
Renaissance. Par le mélange des genres : comique, tragique, politique, pittoresque, lodramatique,
historique et philosophique. « Tout public » comme on dit maintenant.
Un spectacle de grande tenue, beau, clair, merveilleux, entraînant. Une équipe au meilleur de l'artisanat
théâtral, comme on en voit rarement aujourd'hui, qui a fait jouer pour notre joie toutes les ressources du
plateau. Une vraie fête pour les spectateurs. Et une simplicité apparente qui n'est que l'élégance
suprême au service de l'œuvre.
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Le Blog d’Armelle Héliot
...L'oeuvre est immense, les visions de Victor Hugo stupéfiantes et les résonnances des
situations et des caractères avec notre temps ajoutent au plaisir « dramatique ». Que nous
raconte donc Hugo, en effet ? Que dit-il dans sa préface de novembre 1838 ? « Les grandes
choses de l'Etat sont tombées, les petites seules sont debout, triste spectacle public ; plus de
police, plus d'armée, plus de finances, chacun devine que la fin arrive. De là, dans tous les
esprits, ennui de la veille, crainte du lendemain, défiance de tout homme, découragement de
toute chose, dégoût profond ».
Certes nous n'en sommes peut-être pas tout à fait là, mais le climat est ressemblant. Christian
Schiaretti sait qu'il n'est nul besoin de commenter et moins encore de forcer le trait de la mise
en scène.
Ruy Blas est d'abord bonheur du jeu, de l'intrigue, de l'aventure, des retournements.
Que dire encore ? Que cette traversée en compagnie du grand Victor Hugo est exaltante. Le
poète et sa langue sont servis avec intelligence, fougue, sensibilité…
Oui, cette traversée est vraiment exaltante. Du grand théâtre comme Hugo l'imaginait : avec
du rire et des larmes, avec un démon, Don Salluste très Luciférien et avec un angélique et
solaire Don César,…
… Hugo, visionnaire, généreux, sans illusions mais dans l'espérance, Hugo nous parle aussi de
notre temps. Méditons-le…
…Victor Hugo se plaît à battre les cartes d'un drame où tous les personnages sont des figures
représentatives, des "rôles", mais que son écriture magistrale densifie. Il y a là des cœurs purs,
un traître terrible, un noble aventurier, une jeune reine malheureuse, des ministres déloyaux, il y
a de l'amour, du danger, des portes dérobées, des usurpations d'identité, des cheminées qui
laissent choir des héros, des rais de lumière et des ténèbres, des voix dans la nuit, des lettres
qui s'égarent, des exils forcés, des retours, des retournements.
Le drame se veut drame de cape et d'épée mais Ruy Blas est également une grande pièce
politique dans laquelle les êtres d'honneur ont la faveur du public...qui entend bien les leçons
pour le temps présent. Au XIXème siècle, comme au XXème et comme en ce début de
XXIème...
En maître « régisseur » à la Jean Vilar (qui monta lui-même cette pièce, essuyant les critiques
des esprits forts de l'époque), Christian Schiaretti n'a souci premier que de faire entendre
l'œuvre dans son élan et sa complexité ouvragée…
On ne vous racontera pas ici le détail de l'intrigue de Ruy Blas. Vous connaissez l'histoire et si
par hasard vous ne vous en souvenez pas, ou que vous êtes un jeune spectateur, vous
prendrez un plaisir infini aux rebondissements. Et puis, on ne résume pas un chef-d'oeuvre.
Pas plus que l'on ne saurait détailler le jeu des comédiens réunis.
Ce qu'a souhaité Christian Schiaretti, c'est, ainsi qu'il le pratique depuis son entrée au TNP,
réunir des générations. Il a créé une troupe et tous les jeunes du spectacle sont issus de la
troupe, appartiennent à la troupe du TNP que Schiaretti a constituée en les prenant à la sortie
de l'école, souvent l'Ecole supérieure des arts et techniques du théâtre, sise à Lyon (l'ex et
fameuse "rue Blanche").
...Robin Renucci, qui dirige désormais les Tréteaux de France, institution qui vient de se lier au
TNP. Robin Renucci interprète au trait sûr, se régalant de la très efficace partition du
"méchant"!
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