l’attention
et
l’intention
numéro 1
Ruy Blas
Victor Hugo
Tréteaux de France / Centre Dramatique National
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Il n’est rien qui ne débute par l’état visionnaire.
Des vastes appétits de pensée s’éveilleront dans tous les cerveaux.
Le théâtre est une chose qui enseigne et qui civilise.
Sommaire
Lettre au public, Robin Renucci
P 3, 4, 5, 6, 7
Générique du spectacle
P 8, 9
Photos du spectacle
P 10, 11
L’attention
Mise en scène, jeu, scénographie, costumes, lumière, assistanat...
Esther Papaud, P 12 à 19
Photos du spectacle
P 20, 21
L’intention
Le sujet c’est..., réunir les publics,
1838, entre deux révolutions
Evelyne Loew, P 22 à 27
Les Tréteaux de France
Animations, lectures, actions parallèles à la tournée
Les spectacles à venir
P 28, 29
L’équipe des Tréteaux de France
P 30, 31
© janvier 2012, Éditions Tréteaux de France
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“Nous tenons du public le jeu qui nous anime”. C’est avec cette déclaration, proposée par un
spectateur du TNP de Villeurbanne à qui était demandée la maxime qui définirait le mieux selon
lui le théâtre populaire, que je suis heureux de m’adresser à vous dans ce premier livret élaboré
à votre intention.
Je veux vous dire ma joie d’être le nouveau directeur des Tréteaux de France depuis ma nomi-
nation par Frédéric Mitterrand en juillet dernier, succédant ainsi à Marcel Maréchal qui en portait
le flambeau depuis dix ans. En créant les Tréteaux de France en 1959, Jean Danet a voulu por-
ter le théâtre là où il n’était pas. Ils appartiennent tous deux à une histoire qui est celle de beau-
coup d’entre nous, l’histoire de notre émerveillement, l’histoire de ceux qui ne sont devenus
“publics du théâtre” que parce que le théâtre est venu à leur rencontre.
Les Tréteaux de France poursuivent donc leur mission de Centre Dramatique National, singulier
parce qu’itinérant, sous la bannière d’une conviction : Création, Transmission, Formation,
Éducation populaire doivent se conjuguer, se réinventer ensemble.
Ce début de XXIème siècle nous impose d’inventer de nouvelles mises en relation du théâtre aux
territoires et aux femmes, aux hommes, qui les font vivre. Les Tréteaux de France participeront à
cette invention. Nous diffuserons des spectacles bien sûr, mais la plupart seront produits grâce
aux liens que nous auront tissés avec celles et ceux qui voudront s’associer aux aventures artis-
tiques que nous proposerons.
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Pour les Tréteaux, faire, c’est faire avec.
Faire oeuvre, c’est oeuvrer avec.
La création est partage.
À ce titre, j’ai souhaité, dès cette première saison, m’as-
socier à des équipes nouvelles, à des auteurs, à des
metteurs en scène. Le premier est Christian Schiaretti,
compagnon de longue date et militant comme moi d’un
théâtre d’Art pratiqué dans le sillon des pionniers de la
décentralisation. Nous avons choisi de nous réunir en
proposant Ruy Blas et de faire fraterniser le TNP et les
Tréteaux de France dans une création commune.
Le théâtre de Victor Hugo se prête à merveille au par-
tage et à la joie. Dans le pessimisme qui nous envahit
parfois, la lumière du poète nous guide comme une
lanterne. Que dit-il dans sa préface de la pièce en No-
vembre 1838 ? « Les grandes choses de l’Etat sont
tombées, les petites seules sont debout, triste specta-
cle public : plus de police, plus d’armée, plus de fi-
nances. De là, dans tous les esprits, ennui de la veille,
crainte du lendemain, défiance de tout homme, dé-
couragement de toute chose, dégoût profond... » Ce à
quoi le poète oppose l’œuvre puissante, à la fois lyrique
et irrésistiblement drôle, qu’est Ruy Blas, véritable
hymne au théâtre, aux comédiens et au public, que je
veux vous faire partager en venant à votre rencontre.
J’y joue don Salluste entouré des jeunes acteurs ar-
dents de la troupe du TNP.
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Je vous proposerai ensuite un autre chef-d’oeuvre, celui d’August Strindberg : Mademoiselle Julie.
Je le mettrai en scène en faisant appel à trois acteurs que je côtoie sur le petit écran dans Un Vil-
lage français et que je désire voir incarner ces rôles puissants : Audrey Fleurot, Thierry Godard,
Nade Dieu. La pulsion et le passage à l’acte sont des thèmes inépuisables pour le théâtre et la
littérature. La dialectique du maître et de l’esclave, la question de l’élévation dans l’échelle sociale
et celle, symbolique, du vertige de l’abîme, la lutte entre le cerveau des hommes et celui des
femmes qui jalonne nos vies, tout cela me pousse à explorer la pièce de Strindberg dans ce
qu’elle a d’implacable et d’inépuisable sur ces sujets vécus par l’auteur.
J’ai également appelé auprès de moi un compagnon de route avec lequel je voyage depuis de
longues années et qui a grandement contribué au succès de l’aventure de l’ARIA que nous avons
fondée ensemble en Corse. Il s’agit de René Loyon avec qui je co-signerai la mise en scène du
Chevalier d’Olmedo de Lope de Vega, dans la traduction d’Albert Camus. Ecoutez ce que ce
dernier disait de la pièce : « Vous serez sensible à la jeunesse et à l’éclat de cette pièce qui rap-
pelle Roméo et Juliette par l’entrecroisement des thèmes de l’amour et de la mort. L’héroïsme, la
tendresse, la beauté, l’honneur, le mystère et le fantastique qui agrandissent le destin des hommes,
la passion de vivre en un mot, courent au long des scènes et nous rappellent l’une des plus
constantes dimensions de ce théâtre qu’on veut aujourd’hui enfermer dans des placards et des
alcôves. Dans notre Europe de cendres, Lope de Vega et le théâtre espagnol peuvent appporter
aujourd’hui leur inépuisable lumière et leur insolite jeunesse ». Serge Lipszyc, complice de toujours
et directeur de l’ARIA, nous proposera la saison suivante avec la Compagnie du Matamore, La Nuit
des rois de William Shakespeare. Je vous convierai également à des lectures en compagnie de
Romain Gary, de Marcel Proust, à des spectacles poétiques en retrouvant Aragon, Genet, et en
découvrant des poètes contemporains ; car les auteurs nous prennent par la main et nous font
cheminer loin des tracés balisés vers des terres inconnues. Ils nous confrontent à l’étrangeté et
nous font nous connaître davantage.
Je souhaite également nous réjouir auprès de danseurs et accueillir une compagnie que j’appré-
cie particulièrement, celle de Jean-Claude Gallotta, avec sa nouvelle création du Sacre du prin-
temps, chef-d’œuvre de la musique du XXème siècle, dIgor Stravinski, composé pour la danse et
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