Maths en Ligne Développements limités UJF Grenoble
puisse demander quand on approche une fonction par un polynôme de degré n, est que
le reste soit négligeable devant (x−a)n. C’est le sens de la définition suivante.
Définition 2. Soient Iun intervalle ouvert, aun point de Iet nun entier. On dit
que fadmet un développement limité d’ordre nen alorsqu’il existe un polynôme Pn
tel que le reste f(x)−Pn(x)soit négligeable devant (x−a)n.
Rn(x) = f(x)−Pn(x) = o((x−a)n).
Nous verrons que toutes les fonctions usuelles admettent un développement limité
pour lequel Pnest le polynôme de Taylor. Même si on ne les utilise jamais, il existe des
fonctions qui ne vérifient pas les hypothèses de la définition 1 et qui pourtant admettent
des développements limités. Par exemple la fonction fdéfinie par :
f(x) = (x4si x∈Q
0si x∈R\Q.
Elle vérifie évidemment f(x) = o(x3), elle admet donc des développements limités en
0d’ordre 1,2et 3. Pourtant elle n’est continue sur aucun intervalle contenant 0.
Nous nous ramènerons toujours à des développements limités au voisinage de 0,
grâce à l’observation suivante.
Proposition 1. Soit Iun intervalle ouvert de R,aun point de Iet nun entier. Soit
fune fonction définie sur I. Soit gla fonction qui à hassocie g(h) = f(a+h). La
fonction fadmet un développement limité d’ordre nen a, si et seulement si gadmet
un développement limité d’ordre nen 0.
f(x) = Pn(x) + o((x−a)n)⇐⇒ g(h) = f(a+h) = Pn(a+h) + o(hn).
Désormais, nous simplifierons les écritures en n’écrivant plus que des développe-
ments limités en 0.
Un développement limité, s’il existe, est unique au sens suivant.
Proposition 2. Soient Iun intervalle ouvert contenant 0, et nun entier. Soit fune
fonction définie sur I. Supposons qu’il existe deux polynômes Pnet Qnde degré ntels
que au voisinage de 0:
f(x) = Pn(x) + o(xn)et f(x) = Qn(x) + o(xn).
Alors Pn=Qn.
Démonstration : Le polynôme Pn−Qnest de degré au plus n, et il est négligeable
devant xnau voisinage de 0. Ce n’est possible que s’il est nul.
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