Mémoire, mémoires : l’exploration de la mémoire autobiographique dans la schizophrénie P. VIDAILHET (1), Ch. CUERVO-LOMBARD (2) La mémoire autobiographique est « un acte de synthèse mentale qui consiste en une confrontation du souvenir actuel à la fois avec le moi actuel et avec le moi passé » (J. Delay (8), à propos de la mémoire sociale.) INTRODUCTION Il est aujourd’hui bien admis que les patients schizophrènes souffrent de troubles de mémoire. Dans une métaanalyse portant sur 204 études et embrassant la quasitotalité des fonctions cognitives, les performances de mémoire verbale apparaissaient particulièrement altérées (13). L’importance actuellement donnée à ces difficultés de mémoire est aussi due à leurs répercussions cliniques : Green (11) a par exemple montré que les troubles mnésiques sont plus corrélés aux capacités d’insertion sociale des patients schizophrènes que des symptômes plus cliniquement parlants comme le délire ou les hallucinations. Jusqu’à présent, les souvenirs des patients schizophrènes ont surtout été explorés lors de tâches de laboratoire portant sur l’apprentissage et la récupération de listes d’items, et sur des intervalles de temps de quelques minutes à quelques heures. Pour de nombreux auteurs, la mémoire du passé lointain (ou mémoire à très long terme) se distingue par des intervalles de temps beaucoup plus longs (elle concerne pour certains les souvenirs formés depuis plus d’un an) et par ses contenus représentationnels. Ces contenus peuvent être séparés en souvenirs non autobiographiques d’une part, et souvenirs autobiographiques d’autre part. Les premiers concernent surtout les connaissances de personnes et d’événements publics (et sont considérés pour la plupart de nature sémantique), alors que les seconds concernent des expériences vécues dont le soi est l’objet même de connaissance. Par exemple, si le souvenir évoqué par G. Perec (17) : « Je me sou- viens que Stendhal aimait les épinards » est non autobiographique, son « Je me souviens combien j’aimais Johann Strauss et de mon bonheur quand j’ai vu les valses de Vienne au Châtelet » est lui autobiographique. Au sein de la mémoire autobiographique, les événements situés dans le temps et dans l’espace, récupérés en lien avec des détails perceptivo-sensoriels et émotionnels, sont considérés de nature épisodique, alors que les faits concernant sa propre vie est de nature sémantique. Très peu d’études se sont jusqu’ici intéressées à l’exploration de la mémoire autobiographique chez les patients schizophrènes. La clinique nous apprend pourtant que les patients ont des difficultés à évoquer leurs souvenirs personnels, à les reconstruire dans un récit cohérent et à se projeter dans leur avenir en fonction de leur histoire passée. Après un bref aperçu du modèle développé par Conway (3), qui est le modèle actuel de mémoire autobiographique le plus influent dans le domaine de la psychologie cognitive, nous ferons une revue des études publiées à ce jour qui ont exploré la mémoire autobiographique chez les patients schizophrènes. LE MODÈLE ARCHITECTURAL DE MÉMOIRE AUTOBIOGRAPHIQUE DE CONWAY (3) Les souvenirs autobiographiques sont considérés dans ce modèle comme des constructions mentales transitoires et dynamiques, générées à partir des informations stockées au sein d’une base de connaissances, en fonction d’un modèle général d’intégrité du soi. La base de connaissances autobiographiques est organisée hiérarchiquement en fonction du degré d’abstraction et de la spécificité temporelle des informations qui y sont stockées (figure 1) : (1) Unité INSERM 666, CHU, Strasbourg. (2) Service de Psychiatrie d’Adultes, CHU, Reims. L’Encéphale, 33 : 2007, Juin, cahier 3 S 365 P. Vidailhet, Ch. Cuervo-Lombard L’Encéphale, 2007 ; 33 : 365-8, cahier 3 Thème des relations Thème du travail PÉRIODES DE VIE Emploi chez « X » Goûters chez Grand-père Théâtre avec « M » ÉVÉNEMENTS GÉNÉRAUX Colocation avec « N » Déjeuners avec « Y » Déménagement DÉTAILS SPÉCIFIQUES FIG. 1. — Modèle d’organisation hiérarchique de la mémoire autobiographique [d’après Conway (2), Conway et al. (5)]. – Les périodes de vie regroupent des connaissances très générales réparties sur de longs segments de vie, mesurés en années ou en décennies. Elles correspondent à des thématiques ordonnées (travail, relations amicales, problèmes de santé) et s’articulent pour former un schéma temporel personnel (ou schéma de vie). – Les événements généraux comportent des connaissances générales qui s’étendent sur des jours ou des mois et concernent des événements répétitifs (« je me souviens des parties de barbu aux Petites-Dalles »), ou étendus (« mon voyage à Dublin »). Les événements généraux sont récupérés sur la base d’un sentiment de familiarité. – Les événements spécifiques correspondent aux détails perceptifs et sensoriels (images, sentiments, odeurs…) d’événements qui sont mesurés en secondes, minutes ou heures. L’accès à ces connaissances spécifiques apparaît lié de façon inextricable à l’expérience subjective du vécu de remémoration consciente (en d’autres termes la capacité à revivre l’événement remémoré). Pour reprendre G. Perec, « Je me souviens [ . . .] de mon bonheur quand j’ai vu les valses de Vienne au Châtelet » fait référence à un événement spécifique. L’accès à un souvenir autobiographique est le plus souvent intentionnel et contrôlé, nécessitant que le sujet se mette dans un état mental particulier, appelé « mode de récupération ». Le souvenir autobiographique va alors pouvoir être élaboré par la combinaison d’informations issues des 3 domaines de connaissances autobiographiques, avec un accès progressif et hiérarchique du plus général au plus spécifique. Les processus exécutifs, dépendants des lobes frontaux, jouent un rôle important lors de cet accès intentionnel, comme lors de l’encodage des souvenirs spécifiques. Plus rarement, l’accès au souS 366 venir surviendra automatiquement, involontairement, à partir d’indices perceptivo-sensoriels fournis par l’environnement (par exemple une odeur) qui donneront alors directement accès au niveau le plus spécifique de la base de connaissance. – Le modèle d’intégrité de soi (« working-self ») est basé sur les croyances et les buts actuels du sujet, lui permettant de maintenir la cohérence de ses états mentaux. Les souvenirs sont encodés et récupérés lorsqu’ils sont en accord avec les croyances et les buts actuels du sujet. C’est l’interaction entre ce modèle d’intégrité de soi (actuel et passé) et les informations issues de la base de connaissances autobiographiques qui fait que la construction d’un souvenir est à chaque fois originale et singulière. L’EXPLORATION DE LA MÉMOIRE AUTOBIOGRAPHIQUE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE À la suite de deux études exploratoires ayant évalué le statut de la mémoire autobiographique chez quelques patients schizophrènes [4 patients sévèrement amnésiques pour Tamlyn et al. (20) et 5 patients pour Baddeley et al. (1)], Feinstein et al. (10) ont exploré la mémoire autobiographique chez 18 sujets schizophrènes traités par neuroleptiques et 10 sujets contrôles, en utilisant l’Inventaire de Mémoire Autobiographique (AMI) de Kopelman et al. (15). Le test consiste à recueillir d’une part des faits autobiographiques (par exemple le nom de collègues de travail) et d’autre part des événements spécifiques (par exemple un événement survenu au travail) pour 3 périodes de vie (l’enfance, la période correspondant au début de l’âge adulte et la période très récente). Dans leur étude, L’Encéphale, 2007 ; 33 : 365-8, cahier 3 Mémoire, mémoires : l’exploration de la mémoire autobiographique dans la schizophrénie les patients présentaient un déficit de rappel pour les faits et les événements personnels. Cependant, la sévérité du déficit était variable selon la période de l’existence considérée. Pour les événements personnels, le déficit de performance de rappel des souvenirs était significatif pour la période « jeune adulte » et pour la période récente, mais ne touchait pas la période de l’enfance. Le profil concernant les faits autobiographiques était assez similaire. Le déficit de mémoire autobiographique, qui était particulièrement marqué pour la période de « jeune adulte » suggère l’existence d’une perturbation de l’encodage (ou de la consolidation) de l’information survenant autour de la période de début des troubles psychotiques. Cette même équipe a souligné les contraintes imposées par l’AMI, à savoir un rappel indicé concernant 3 grandes périodes de vie séparées d’emblée. Dans une étude suivante (9), ils ont donc demandé à 21 patients souffrant de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif, et à 21 sujets sains contrôles de rappeler librement 50 souvenirs correspondant à des événements personnels spécifiques puis, secondairement, de les dater précisément. Ces souvenirs ont ensuite été regroupés en 3 périodes : les 10 premières années de l’existence, les 10 dernières années, et la période intermédiaire. Les patients rappelaient globalement moins de souvenirs autobiographiques, la différence étant particulièrement marquée pour les 10 années les plus récentes (mais la majorité des souvenirs provenait aussi de cette dernière période). Par contre, comme chez les sujets sains, la proportion de souvenirs rappelés par les patients schizophrènes durant les 10 dernières années de vie diminuait progressivement en fonction du temps, et la capacité à rappeler les souvenirs autobiographiques n’apparaissait pas liée à la période d’émergence des troubles schizophréniques. Afin d’explorer le rôle possiblement délétère du début des troubles sur les capacités de mémoire, Riutort et al. (19) ont pris en compte l’âge de début des symptômes cliniques (ici défini par la première consultation psychiatrique ou la date de la 1re hospitalisation) dans l’exploration de la distribution des souvenirs autobiographiques chez 24 patients schizophrènes stabilisés sur le plan clinique (tous traités par antipsychotiques sauf 1), en comparaison à 24 sujets sains appariés sur des critères, d’âge, de sexe et de niveau d’éducation. De plus, les autres ne se sont pas seulement intéressés à la quantité de souvenirs produits, mais aussi à leur qualité. Ils ont ainsi évalué la spécificité des souvenirs évoqués. Les résultats ont montré que les patients schizophrènes produisaient moins de souvenirs autobiographiques, sémantiques et épisodiques, ce qui est concordant avec l’étude de Feinstein et al. (10), et moins de souvenirs spécifiques. Enfin, ces déficits étaient plus marqués après le début des troubles. Si le profil des résultats obtenus n’écarte pas l’existence d’une perturbation des processus de récupération de l’information chez les patients schizophrènes, il suggère qu’il existe bien un déficit des processus d’encodage de l’information, qui serait particulièrement marqué après l’entrée dans la maladie. Cela est concordant avec les études qui ont montré que les patients schizophrènes ont un déficit de mémoire épisodique particulièrement sévère lorsque les stratégies d’encodage utilisées sont laissées à leur initiative (21). La mise en évidence d’une moindre spécificité des souvenirs chez les patients schizophrènes a conduit à faire l’hypothèse selon laquelle il existerait chez les patients schizophrènes une altération de la remémoration consciente en mémoire autobiographique. Utilisant une version adaptée d’un questionnaire de mémoire autobiographique développé par Piolino et al. (18), la même équipe (7) a demandé à 22 patients schizophrènes et 22 sujets sains de rappeler des souvenirs personnels spécifiques puis d’évaluer leur état de conscience associé à la remémoration des différents aspects de l’événement rappelé : i) le contenu factuel (le quoi), ii) le contenu du contexte spatial (le où) et iii) le contenu du contexte temporel (le quand). L’évaluation des états subjectifs de conscience comprenait 3 réponses possibles : les réponses « je me souviens » pour une remémoration consciente, les réponses « je sais » pour un sentiment de familiarité, et les réponses « je suppose ». Les résultats montraient que les patients schizophrènes rappelaient moins de souvenirs associés à une remémoration consciente et ce pour les différents aspects de l’événement. Par contre, les souvenirs associés à un sentiment de familiarité n’étaient pas diminués. Surtout, l’état de conscience associé à la récupération des différents aspects d’un événement était moins cohérent chez les patients schizophrènes ; chez les sujets sains, lorsqu’un aspect d’un événement était récupéré sur la base d’une remémoration consciente, les autres aspects l’étaient généralement aussi. Ce n’était pas le cas chez les patients schizophrènes, traduisant la construction d’une représentation moins cohérente des souvenirs autobiographiques. Enfin, deux études se sont plus particulièrement intéressées à la mémoire autobiographique en lien avec certaines dimensions pathologiques. Kaney et al. (14) ont étudié la mémoire autobiographique de 20 patients (non schizophrènes) présentant des idées délirantes de persécution et de 20 sujets sains. Les sujets devaient évoquer des souvenirs personnels spécifiques en réponse à différents adjectifs (6 positifs, par ex. heureux ; 6 négatifs, par ex. vulnérable). Les sujets délirants évoquaient une moindre proportion de souvenirs spécifiques (c’est-àdire précisément situés dans le temps et l’espace) et plus de souvenirs généraux que les sujets sains. Ces souvenirs généraux concernaient surtout des souvenirs d’événements génériques (par ex. : « les soirées en famille ») plutôt que des périodes étendues de temps (par ex. : « mes années de lycée »). Les auteurs suggèrent que cette surgénéralisation (sémantisation) des souvenirs pourrait être expliquées par un évitement de souvenirs trop précis concernant des événements traumatisants précoces. Harrison et Fowler (12) ont exploré la relation entre symptômes négatifs et mémoire autobiographique dans l’idée que ces symptômes, ainsi que la difficulté à récupérer des souvenirs spécifiques, seraient réactionnels au traumatisme de l’expérience psychotique. Selon McGorry et al. (16) l’évitement des souvenirs liés à l’expérience psyS 367 P. Vidailhet, Ch. Cuervo-Lombard chotique et à l’hospitalisation pourrait rendre compte en partie de la symptomatologie négative. Trente-huit patients schizophrènes, tous traités par neuroleptiques, ont été recrutés. La méthode de recueil des souvenirs autobiographiques était très similaire à celle de Kaney et al. (14). Les résultats montrent que l’évitement des souvenirs traumatiques liés à l’expérience psychotique et aux hospitalisations, ainsi que la moindre capacité à récupérer des souvenirs spécifiques, étaient corrélés avec la sévérité de la symptomatologie négative. Par contre, il n’existait pas de corrélation avec une surgénéralisation des souvenirs. L’intensité de la symptomatologie dépressive était par ailleurs associée à l’existence de souvenirs intrusifs liés à l’expérience psychotique et aux hospitalisations. CONCLUSION L’étude de la mémoire autobiographique dans la schizophrénie en est à ses débuts. Elle pourra bénéficier dans l’avenir des méthodes d’exploration et des modèles théoriques développés par les psychologues cognitivistes. Cuervo et al. (6) ont par exemple montré très récemment l’existence d’un pic de réminiscence plus précoce et plus désorganisé chez les patients schizophrènes, avec une altération de la remémoration consciente associée aux souvenirs en lien avec l’identité personnelle. Le pic de réminiscence correspond à une augmentation du rappel des souvenirs liés à adolescence et à la période de jeune adulte chez les sujets de plus de 35-40 ans (une première composante, précoce, correspondrait à des rappels d’événements publics reflétant le développement d’une identité sociale et une seconde composante, plus tardive, correspondrait à des rappels d’événements privés, traduisant le développement d’un concept d’identité personnelle stable) (18). Il serait la conséquence d’un mécanisme d’encodage particulier à cette période de vie (plus « élaboratif », bénéficiant de nombreuses associations, que l’on sait être altérées dans la schizophrénie). L’exploration de la mémoire autobiographique chez les patients schizophrènes pourra aussi bénéficier de l’avancée récente des connaissances concernant son substratum neurofonctionnel (4). Cette exploration de la mémoire autobiographique apparaît particulièrement intéressante pour la compréhension de la physiopathologie de la schizophrénie (7, 19). Selon le modèle développé par Conway, les souvenirs autobiographiques spécifiques jouent un rôle essentiel dans la construction et le maintien de l’identité personnelle, ainsi que dans les contraintes que l’on impose à ses propres buts et désirs actuels. Les perturbations de la mémoire autobiographique, mises en évidence chez les patients schizophrènes, pourraient représenter un corrélat cognitif sous-tendant les troubles du sentiment de soi observés dans cette pathologie, troubles pouvant se traduire cliniquement, par exemple, par des sentiments de dépersonnalisation ou de déréalisation. Ils pourraient également rendre compte des difficultés que l’on observe souvent chez ces patients à élaborer des projets qui sont cohérents avec leur histoire personnelle. Quel psychiatre S 368 L’Encéphale, 2007 ; 33 : 365-8, cahier 3 n’a pas le souvenir d’avoir un jour rencontré un patient déjà âgé, sans travail depuis des années, et qui lui explique le projet qu’il a de débuter prochainement des études de médecine ? Ces troubles cliniques ont jusqu’à présent été très peu étudiés. L’exploration de la mémoire autobiographique est une occasion de le faire. Références 1. BADDELEY AD, THORNTON A, CHUA SE et al. Schizophrenic delusions and the construction of autobiographical memory. In : Rubin DC, ed. Remembering our past : studies in autobiographical memory. Cambridge, UK : Cambridge University Press, 1995 : 384428. 2. CONWAY MA. Autobiographical memories and autobiographical knowledge. In : Rubin DC, ed. Remembering our past : studies in autobiographical memory. Cambridge, UK : Cambridge University Press, 1996 : 67-93. 3. CONWAY MA, PLEYDELL-PEARCE CW. The construction of autobiographical memories in the self-memory system. Psychological Rev 2000 ; 107 : 261-88. 4. CONWAY MA, PLEYDELL-PEARCE CW, WHITECROSS SE et al. Brain imaging autobiographical memory. Psychology of Learning and Motivation 2002 ; 41 : 229-64. 5. CONWAY MA, TURK J, MILLER S et al. The neuroanatomical basis of autobiographical memory. Memory 1999 ; 5 : 1-25. 6. CUERVO-LOMBARD C, JOVENIN N, HEDELIN G et al. Autobiographical memory of adolescence and early adulthood events : an investigation in schizophrenia (soumis). 7. DANION JM, CUERVO C, PIOLINO P et al. Conscious recollection in autobiographical memory : an investigation in schizophrenia. Consciousness and Cognition 2005 ; 14 : 535-47. 8. DELAY J. Les maladies de la mémoire, 1942. Cité dans Piolino P, Desgrange B, Eustache F, eds. La mémoire autobiographique : théorie et pratique (2000). Marseille : Solal. 9. ELVEVAG B, KERBS KM, MALLEY JD et al. Autobiographical memory in schizophrenia : an examination of the distribution of memories. Neuropsychology 2003 ; 17 : 402-8. 10. FEINSTEIN A, GOLDBERG TE, NOWLIN B et al. Types and characteristics of remote memory impairment in schizophrenia. Schizophr Res 1998 ; 30 : 155-63. 11. GREEN MF. What are the functional consequences of neurocognitive deficits in schizophrenia ? Am J Psychiatry 1996 ; 153 : 321-30. 12. HARRISON CL, FOWLER D. An investigation of individuals recovering from psychosis. J Nerv Ment Disease 2004 ; 192 : 745-53. 13. HEINRICHS RW, ZAKZANIS KK. Neurocognitive deficit in schizophrenia : a quantitative review of the evidence. Neuropsychology 1998 ; 12 : 426-45. 14. KANEY S, BOWEN-JONES K, BENTALL RP. Persecutory delusions and autobiographical memory. Br J Clin Pathology 1999 ; 38 : 97-102. 15. KOPELMAN MD, WILSON BA, BADDELEY AD. Autobiographical Memory Inventory. Thames Valley Test Company, Bury St Edmunds, UK, 1990. 16. McGORRY PD, CHANAN A, McCARTHY E et al. Post-traumatic stress disorder following recent onset psychosis. J Nerv Ment Disease 1991 ; 179 : 253-8. 17. PEREC G. Je me souviens. Paris : Hachette, 1978. 18. PIOLINO P, DESGRANGE B, EUSTACHE F. La mémoire autobiographique : théorie et pratique. Marseille : Solal 2000. 19. RIUTORT M, CUERVO C, DANION JM et al. Reduced levels of specific autobiographical memories in schizophrenia. Psychological Res 2003 ; 117 : 35-45. 20. TAMLYN D, McKENNA PJ, MORTIMER AM et al. Memory impairment in schizophrenia : its extent, affiliations and neuropsychological character. Psychological Med 1992 ; 22 : 101-15. 21. VIDAILHET P, MUGNERET M, MICHEL E et al. Elaborative encoding strategies improve conscious recollection in patients with schizophrenia (soumis).