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Introduction
Les spécificités de la classe de cours préparatoire, qui conserve un caractère « initia-
tique » bien que la très grande majorité des élèves ait vécu auparavant trois ou
quatre années d’école maternelle, exigent qu’une attention privilégiée lui soit accor-
dée. On sait aujourd’hui, en effet, que la « grande difficulté » se constitue dès le
début de l’école élémentaire et qu’elle est trop rarement surmontée par la suite.
Un premier livret pour les maîtres de cours préparatoire, et plus largement ceux du
cycle des apprentissages fondamentaux, Lire au CP – Repérer les difficultés pour
mieux agir, a été diffusé en 2002-2003. Aide pour les enseignants et support de for-
mation, il donne des clés pour mieux identifier les compétences essentielles en jeu
dans l’apprentissage de la lecture et fournit aux maîtres une typologie des principales
difficultés rencontrées par les élèves et des activités permettant d’y remédier. Couplée
avec l’usage des outils d’évaluation pour la grande section et le cours préparatoire
auxquels il renvoie avec précision, son utilisation doit favoriser la prise en compte de
la diversité des besoins pour faire progresser chaque élève à partir de ses acquis.
Compte tenu des objectifs qui lui sont assignés, ce livret ne constitue pas un guide
pour organiser les apprentissages dans la durée.
Le présent document met en relation le texte des programmes, qu’il illustre et précise,
et le premier volume de Lire au CP. En vue de prévenir les difficultés dont traite ce pre-
mier volume, il précise des pistes de travail pour organiser une pédagogie qui ait une
portée préventive. Il s’adresse à tous les maîtres de cours préparatoire et comporte des
indications pour optimiser les collaborations utiles avec des membres des réseaux
d’aides spécialisées, avec des pairs (dans les zones d’éducation prioritaire par exemple),
avec des assistants d’éducation. En ce sens, il s’adresse très directement à tous ceux qui
interviennent dans les classes à effectifs réduits ou encadrement renforcé du dispositif
de prévention de l’illettrisme au cycle 2. Il doit alors permettre aux équipes engagées
dans l’action (enseignants et formateurs) de mieux profiter des conditions favorables
créées par les dispositifs spécifiques ; il peut également contribuer à infléchir et réguler
les projets par la recherche d’une plus juste adéquation au but visé.
Pour tous, il se veut une aide pour trouver les voies d’une meilleure réussite dès le cours
préparatoire en renforçant la prévention des difficultés importantes qui perturbent plus
ou moins gravement le cours de la scolarité. Il ne s’agit pas d’escamoter les difficultés
que tout parcours d’apprentissage expose à rencontrer : il s’agit d’informer les maîtres
sur leur nature et leurs causes éventuelles pour qu’ils puissent les identifier lorsqu’elles
surviennent et, surtout, aider leurs élèves à affronter et dépasser les obstacles.
Une organisation rigoureuse de la progression, une prise en compte équilibrée de
toutes les composantes utiles à un apprentissage complet de la lecture, un bon dosage
temporel des phases de découverte, de structuration, d’entraînement, de réemploi, des
soutiens aux plus fragiles tout au long de l’apprentissage, tout cela concourt à une pré-
vention dite primaire, généralisée – celle qui évite la survenue des problèmes. Des acti-
vités de remédiation, voire des rééducations, pour ceux qui ont des difficultés
d’apprentissage durables constituent une forme de prévention dite secondaire de
nature à en limiter la durée et les conséquences.
Ces deux formes d’action, prévention et remédiation précoces des difficultés scolaires,
fondent à l’école primaire les bases d’une stratégie de longue durée qui seule assure la
prévention de l’illettrisme, car toute période de la scolarité – compte tenu des exigences
croissantes du parcours – expose à de nouvelles difficultés.