Matrix, l’illusion, l’enseignement de Morphéus
« Tu prends la pilule bleue, l’histoire s’arrête là, tu te réveilles dans ton lit, et tu crois ce que tu
veux. Tu prends la pilule rouge, tu restes au Pays des Merveilles et je te montre jusqu’où va le terrier.
La matrice est partout, tout autour de nous, elle nous enveloppe, même dans cette pièce. Tu peux la
voir quand tu regardes par la fenêtre ou quand tu allumes la télévision… C’est le monde qu’ils ont mis
devant tes yeux pour t’empêcher de voir la vérité. Tu es un esclave, comme tout le monde, tu es né
en captivité dans une prison de l’esprit que tu ne peux ni sentir, ni toucher, ni goûter.
La matrice est un système, Néo, et ce système est notre ennemi. Mais lorsque tu vas à l’intérieur et
que tu regardes autour de toi, que vois-tu ? Des hommes d’affaires, des avocats, des professeurs, des
menuisiers… Ce sont tous les êtres que nous sommes en train d’essayer de sauver. Mais en attendant
que nous réussissions, ces êtres font toujours partie du système, et cela en fait nos ennemis
potentiels.
Que veut dire réel ? Comment définis-tu la réalité ? Si tu penses à ce que tu peux sentir, toucher,
goûter et voir, alors le réel n’est rien de plus que des signaux électriques interprétés par ton cerveau.
C’est ça le monde que tu connais. La Matrice ! »
Matrix, le film.
Le mythe de la Caverne de Platon
L’allégorie de la Caverne, la plus célèbre de Platon, donne une représentation imagée de l’état de
notre nature relativement à la connaissance et à l’ignorance. Elle n’a pas seulement une valeur
didactique pour tel point particulier de la philosophie. Elle résume, en fait, la condition humaine dans
son rapport à la connaissance, mais aussi ce qu’est la dialectique et en quoi consiste la vocation du
philosophe dans sa relation aux autres hommes.
« Figure-toi , écrit Platon, des hommes dans une demeure souterraine, en forme de caverne, ayant
sur toute sa largeur une entrée ouverte à la lumière ; ces hommes sont là depuis leur enfance, les
jambes et le cou enchaînés, de sorte qu’ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux, la chaîne
les empêchant de tourner la tête ; la lumière leur vient d’un feu allumé sur une hauteur, au loin
derrière eux ; entre le feu et les prisonniers passe une route élevée : imagine que le long de cette route
est construit un petit mur, pareil aux cloisons que les montreurs de marionnettes dressent devant eux,
et au-dessus desquelles ils font voir leurs merveilles. » Platon, La République, livre VII
Un jour, un des prisonniers est conduit à la lumière du jour, et là, il voit les objets naturels et le soleil
tels qu’ils sont réellement. D’abord aveuglé, il sera, par la suite, heureux de cette connaissance et ne
voudra pas retourner en esclavage. Si par amour pour ses semblables, il retourne quand même dans
la caverne, il n’y distinguera d’abord que peu de choses, ses yeux s’étant habitués à la lumière. Puis,
il expliquera à ses anciens compagnons l’erreur qu’ils commettent à prendre pour réalité ce qui n’est
qu’illusion. Mais ils le prendront pour un fou et tenteront de le punir pour de telles affirmations.