Présentation du Prof. Y. Ben Achour par le Prof. S. Zemni à la séance inaugurale :
Dames en Heren, Aangezien onze centrale gast het Nederlands niet machtig is, zal ik hem in
het Frans inleiden.
Mesdames et Monsieurs
J’ai l’immense plaisir de vous présenter notre invité central à cette inauguration des Chaires
académiques « Islams contemporains ». C’est avec un grand honneur et une grande fierté que
je vous présente le Professeur Yadh Ben Achour. La tâche n’est néanmoins pas facile car la
carrière du Professeur Ben Achour jalonne toute l’histoire de la Tunisie indépendante. Le
Professeur Ben Achour est juriste de formation. Il est spécialiste de droit public et des théories
politiques islamiques. Tout comme son père, Mohammed Fadhel Ben Achour, théologien,
syndicaliste et patriote tunisien, le Professeur Ben Achour a connu un parcours exceptionnel.
En tant que juriste, enseignant et intellectuel de la vie publique, il n’a jamais trahi ses
principes démocratiques. Professeur à l’université de Tunis, puis, plus tard, doyen de la
faculté des sciences juridiques, il a construit une œuvre impressionnante. Il a publié une
douzaine d’ouvrages et des dizaines d’articles académiques sans compter les nombreuses
interventions journalistiques. Cette production intellectuelle aborde en particulier le thème des
rapports entre l’islam et la pratique politique. Signalons dans ce cadre deux ouvrages : « Aux
fondements de l’orthodoxie sunnite » et « La deuxième fatiha, l’islam et la pensée des droits
de l’homme », deux ouvrages que n’ont rien perdu de leur actualité.
Le Professeur Ben Achour a été aussi membre de nombreuses associations tunisiennes et
internationales ou l’amour du droit et surtout le respect des droits de l’homme ont toujours
prévalu. Il n’a jamais hésité à aider dans la construction de la Tunisie moderne. Il a été
membre, par exemple, du Conseil Economique et Social ; et a intégré le Conseil
Constitutionnel sur nomination de l’ancien président Ben Ali. Lorsque sa conscience avait été
heurté par les choix politiques président déchu, le professeur Ben Achour a démissionné du
Conseil Constitutionnel. La lettre de démission qu’il publia fera de lui un paria, un quasi-exilé
à l’intérieur du pays. Mais, la Tunisie, ne l’oubliera pas.
Le 15 janvier 2011, le jour après le départ du président Ben Ali, il fut contacté par le premier
ministre pour présider la commission des réformes politiques. Quand il accepta la présidence
de cette commission technique ; il ne savait pas que deux mois plus tard il allait présider une
toute autre organisation, une organisation qui a joué un rôle cruciale dans la transition
tunisienne. En effet, le Professeur Ben Achour, présidera la « Haute instance pour la
réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition
démocratique » ; Instance qui en quelques mois a emmené la Tunisie à organiser ses
premières élections libres en donnant à la Tunisie un nouveau code électorale, une nouvelle
loi sur la liberté de réunion, une nouvelle loi sur les partis politiques,… Sans aucun doute le
travail fondamental de cette instance a aidé la Tunisie dans sa transition vers la démocratie. Il
est impossible de surestimer le rôle du Professeur Ben Achour dans l’édification d’une
Tunisie nouvelle et Tunisie démocratique. Les livres d’histoire en témoignerons.