Je ne veux pour exemple de ce qui précède qu’une petite brochure parue récemment à Rio de
Janeiro : L’Honneur des poètes, qui comporte un choix de poèmes publiés clandestinement à
Paris pendant l’occupation nazie. Pas un de ces « poèmes » ne dépasse le niveau lyrique de la
publicité pharmaceutique et ce n’est pas un hasard si leurs auteurs ont cru devoir, en leur
immense majorité, revenir à la rime et à l’alexandrin classiques. La forme et le contenu gardent
nécessairement entre eux un rapport des plus étroits et, dans ces « vers », réagissent l’un sur
l’autre dans une course éperdue à la pire réaction. Il est en effet significatif que la plupart de
ces textes associent étroitement le christianisme et le nationalisme comme s’ils voulaient
démontrer que dogme religieux et dogme nationaliste ont une commune origine et une fonction
sociale identique. Le titre même de la brochure, L’Honneur des poètes, considéré en regard de
son contenu, prend un sens étranger à toute poésie. En définitive, l’honneur de ces « poètes »
consiste à cesser d’être des poètes pour devenir des agents de publicité.[…]
En réalité, tous les auteurs de cette brochure partent sans l’avouer ni se l’avouer d’une erreur
de Guillaume Apollinaire et l’aggravent encore. Apollinaire avait voulu considérer la guerre
comme un sujet poétique. Mais si la guerre, en tant que combat et dégagée de tout esprit
nationaliste, peut à la rigueur demeurer un sujet poétique, il n’en est pas de même d’un mot
d’ordre nationaliste, la nation en question fût-elle, comme la France, sauvagement opprimée
par les nazis. Lexpulsion de l’oppresseur et la propagande en ce sens sont du ressort de l’action
politique, sociale ou militaire, selon qu’on envisage cette expulsion d’une manière ou d’une
autre. En tout cas, la poésie n’a pas à intervenir dans le débat autrement que par son action
propre, par sa signification culturelle même, quitte aux poètes à participer en tant que
révolutionnaires à la déroute de l’adversaire nazi par des méthodes révolutionnaires, sans jamais
oublier que cette oppression correspondait au vœu, avoué ou non, de tous les ennemis –
nationaux d’abord, étrangers ensuite – de la poésie comprise comme libération totale de l’esprit
humain car, pour paraphraser Marx, la poésie n’a pas de patrie puisqu’elle est de tous les temps
et de tous les lieux.
Benjamin Péret, Le Déshonneur des poètes (1945)
Dans une lettre adressée à une revue littéraire, vous écrirez en quoi l’auteur surréaliste Benjamin
Péret a tort de dénoncer la poésie de la Résistance.
Le début du XXème siècle oppose 2 conceptions de la poésie. En 1925, Benjamin Péret cosigne un
texte qui répond aux accusations de Paul Claudel, alors qu’en 1945, il défend la valeur littéraire
de la poésie, qui est contraire à sa valeur utilitaire.
Pbq: En quoi s’agit-il d’un pamphlet ? Quelle est la dimension critique de ce texte ?
I. UNE REPONSE A L’OEUVRE DE ELUARD
1) Des références à l’actualité
2) Fonction de la poésie
C’est l’occasion d’une critique violente.
II. UN TEXTE POLEMIQUE
1) Les cibles
2) Les moyens
Conclusion : texte ancrée ds le débat du temps . Réflexion sur la valeur et l’usage de la poésie. La
réponse de P s’appuie sur une critique profonde de l’utilisation utilitaire de la poésie. L’Honneur
des poètes ça n’est pas la poésie. La Poésie doit être un travail sur la langue mais pas un travail
soumis.
OUVERTURE : Victor Hugo
Ou surréalisme=révolution sur la forme de la poésie, seules les images comptent.
I. UNE REPONSE A L’OEUVRE DE ELUARD
1) Des références à l’actualité
• Ancrage spatio-temporel (récemment l.10, maintenant l.2, lieu=Rio de Janeiro, Paris) avec
précision plus nette (pdt l’occupation nazie)
• Actualité : couleur symboliques (rouge=nazisme, brune=communismes dc fascisme)
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• Référence ds le lexique : nationalisme, dogme nationaliste
• Ref, idées poésie défendues , idéologie
• Engagement littéraire marqué par « poèmes, poètes » + brochure, petite brochure
2) Fonction de la poésie
• T débute par « ennemis » donc par la thèse défendue (poésie utile), autre conception portée
par « utile »
• Image de la pioche (violent)
• Adj entre « » pour rapporter les termes adverses qui s’appliquent à leur poésie + mise à
distance
• La poésie ne serait plus un art, mais un outil de « publicité », mise au service d’une
argumentation idéologique (immédiates, aux bénéfices de). Lorsqu’elle n’est pas utile, elle est du
luxe, servir la société (come Hugo)
• Niveau « pharmaceutique » (qui guérirait d’un mal, fins curratives), charlatans (mensonge)
• P ne défend pas sa thèse, elle est implicite (dernière ligne)
II. UN TEXTE POLEMIQUE
1) Les cibles
• Un gpe, ceux présentés ds les 1ère lignes (les ennemis, mise à distance)
• Agents de publicités (ne travaille pr la propagande)
• Cibles dévalorisées par leurs erreurs (l. 13, ont cru devoir revenir)=poésie argumentative
• Alexandrins classiques (retour en arrière=pire réaction)
• Gens qui défendent ardemment un but ( dieu, nouvelle divinité, dogme, christ)
• Donc 2 erreurs : argumentation et idéologie
• Définitions mauvaises
2) Les moyens
• Thèse sous-jacente car ne dit pas sa propre conception de la poésie
• Accumulation des erreurs ac énumérations(de lasoumettre, de l’écraser, de
l’enchaîner)=gradation
• Rouge brin de sang séché, allitération en S =violence, évoque la G, combat
• Phrases longues, juxtaposition, parataxe, Texte fortement organisé
• De tout temps = actualisation
• Erreur des ennemis : faire des liens , démonter et l’erreur principale, le poète est ds sa tour
d’argent (inaccessible)
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