Maths PCSI Cours
Espaces euclidiens
Table des mati`eres
1 Produit scalaire 2
1.1 D´efinition ...................................... 2
1.2 Exemples fondamentaux .............................. 2
1.3 Cauchy-Schwarz .................................. 3
1.4 Norme associ´ee ................................... 4
2 Orthogonalit´e 4
2.1 Vecteurs et espaces orthogonaux ......................... 4
2.2 Pythagoras’ theorem ................................ 5
2.3 Identit´e du parall´elogramme ............................ 6
2.4 Un exercice exemplaire ............................... 6
3 Espaces euclidiens 7
3.1 C’est quoi donc ? .................................. 7
3.2 Le proc´ed´e de Schmidt ............................... 7
3.3 Projecteurs et sym´etries orthogonales ...................... 10
3.4 Matrices et produits scalaires ........................... 10
3.5 Orientation de l’espace ............................... 11
3.6 Dualit´e dans les espaces euclidiens ........................ 12
1
Dans ce chapitre, les espaces en jeu sont des R-espaces vectoriels. Lorsque ce n’est pas
pr´ecis´e, Ed´esigne toujours un tel espace. Dans la troisi`eme partie, les espaces consid´er´es
sont syst´ematiquement de dimension finie.
1 Produit scalaire
1.1 D´efinition
D´
efinition 1
Une application ϕ:E×ERest dite :
sym´etrique lorsque ϕ(x, y) = ϕ(y, x) pour tout x, y E.
bilin´eaire lorsque pour tout xE, l’application yE7→ ϕ(x, y) est lin´eaire (lin´earit´e `a
gauche), et pour tout xE, l’application yE7→ ϕ(x, y) est lin´eaire (lin´earit´e `a droite).
positive lorsque ϕ(x, x)0 pour tout xE.
efinie lorsque x= 0 est le seul vecteur tel que ϕ(x, x) = 0.
Remarques 1
Si ϕest bilin´eaire, alors ϕ(x, 0) = ϕ(0, y) = 0 pour tout x, y E.
En pratique, pour montrer la bilin´earit´e d’une application sym´etrique, il suffit de montrer
la lin´earit´e `a gauche. Le plus souvent, on se contentera d’ailleurs d’un “ϕest clairement
bilin´eaire”, ´eventuellement agr´ement´e d’un “du fait de la lin´earit´e de l’inegrale”. . .
D´
efinition 2
Un produit scalaire sur un espace Eest une forme bilin´eaire d´efinie positive. Muni d’un
produit scalaire, un espace vectoriel est dit “pr´ehilbertien r´eel”. Lorsqu’il est de dimension
finie, on parlera d’espace euclidien (cf partie 3).
Remarque 2 Les produits scalaires sont souvent not´es de fa¸con infixe (comme une LCI) :
<x|y> `a la place de ϕ(x, y), ou bien <·|·>`a la place de ϕ. On trouvera ´egalement les notations
x .
y, ou (x|y). . .
1.2 Exemples fondamentaux
BIEN ENTENDU, on ne pr´etend pas donner dans ce qui suit LES produits sclaires sur
certains espaces, mais DES produits scalaires usuels.
1. Sur E=Rn:
<x|y>=x1y1+···+xnyn: il s’agit de la structure euclidienne la plus simple donc
la plus naturelle sur Rn: quand on parle de Rnmuni de sa structure euclidienne
canonique, il s’agit de ce produit scalaire.
Plus anecdotiquement, on peut d´efinir des produits scalaires plus g´en´eraux en fixant
une famille de r´eels strictement positifs α1,...,αn, et on posant : < x|y >=
α1x1y1+···+αnxnyn.
2. Sur E=C([0,1]) :
Le produit scalaire (f, g)7→ Z1
0
fg est l’un des plus fr´equent sur ce type d’espace.
Le produit scalaire pr´ec´edent se g´en´eralise `a ceux de la forme
<f|g>=Z1
0
fgρ,
o`u ρest une application continue sur [0,1], `a valeurs positives, et ne s’annulant qu’en
un nombre fini de points (exemple : t7→ sin πt). Contrairement `a la g´en´eralisation
pr´ec´edente, celle-ci est tr`es riche.
2
Remarques 3
Pour montrer le caract`ere d´efini de ces formes bilin´eaires, on a ABSOLUMENT
besoin de la continuit´e des fonctions en jeu. C’est le SEUL point non trivial, donc
celui sur lequel on vous attend. . .
Dans certains cas, les produits scalaires font intervenir des int´egrales impropres. Il
faut alors justifier DES LE DEBUT l’inegrabilit´e des fonctions.
3. Sur E=Kn[X] :
<P |Q>=
n
X
i=0
piqi, o`u P=PpiXiet Q=PqiXi.
<P |Q>=Z1
0
P Q, mais aussi <P |Q>=Z1515
1024
P Q.
<P |Q>=
n
X
i=0
P(i)Q(i) : justifier qu’il s’agit effectivement d’un produit scalaire.
Remarque 4 Pour les produits scalaires “avec une int´egrale”, il suffit que le
domaine d’inegration soit un intervalle non trivial pour assurer le caract`ere d´efini,
puisqu’un polynˆome admettant une infinit´e de racines est n´ecessairement nul, ce qui
n’est pas le cas pour une fonction quelconque, BIEN ENTENDU.
4. Sur E=Mn(R) : Mn(R) est isomorphe `a Rn2; il est donc naturel de prendre comme
produit scalaire : <A|B>=X
i,j
ai,j bi,j .
Remarque 5 Le lecteur v´erifiera sans mal qu’on a :
X
1i,jn
ai,j bi,j =tr (t
A.B).
1.3 Cauchy-Schwarz
Proposition 1 Soit <·|·>une forme bilin´eaire sym´etrique sur E.
Si <·|·>est positive, alors :
x, y E, |<x|y>| ≤ <x|x>1/2<y|y>1/2
Si de plus <·|·>est d´efinie, alors on a ´egalit´e dans l’in´egalit´e pr´ec´edente si et seulement
si xet ysont li´es.
Preuve : Comme on l’a d´ej`a vu dans deux cas particulier, il s’agit de consid´erer
l’application λ7→<λx +y|λx +y>. . .
Remarque 6 Pour des raisons politico-historiques, on trouvera parfois le nom du
camarade Bugnakowsky joint `a ceux de Cauchy et Schwarz.
Exercice 1 Si Aet Bsont deux matrices sym´etriques, montrer :
tr (AB +BA)24tr (A2)tr (B2).
3
1.4 Norme associ´ee
D´
efinition 3
Une norme sur Eest une application Nde Edans R+telle que :
N(x) = 0 si et seulement si x= 0 ;
N(λx) = |λ|N(x) pour tout (λ, x)R×E(“homog´en´eit´e”).
Pour tout (x, y)E2,N(x+y)N(x) + N(y) (“in´egalit´e triangulaire”).
Proposition 2 Si <·|·>est un produit scalaire sur E, alors l’application xE7→<
x|x>1/2est une norme sur E.
Preuve : La seule chose non triviale est l’in´egalit´e triangulaire (“in´egalit´e de Minkowsky”
dans le cas d’un produit scalaire). L`a encore, on l’a d´ej`a vue dans le pass´e. On prouvera
mˆeme qu’il y a ´egalit´e si et seulement si les deux vecteurs sont positivement li´es.
Remarque 7 Si k·k est une norme associ´ee `a un produit scalaire, on parle de norme
euclidienne. Question naturelle : existe-t-il des normes qui ne sont pas euclidiennes ?
R´eponse : OUI ! Question : par exemple ? R´eponse : patience !
La fin de cette partie n’est pas `a proprement parler au programme : il s’agit simplement de
donner une petite id´ee sur la notion de distance.
D´
efinition 4
Une distance sur un ensemble Eest une application de E×Edans R+telle que
d(x, y) = 0 si et seulement si x=y(eparation) ;
d(x, y) = d(y, x) pour tout x, y E(sym´etrie) ;
d(x, z)d(x, y) + d(y, z) pour tout x, y, z E(in´egalit´e triangulaire).
Le r´esultat suivant est une cons´equence ´evidente des propri´et´es des normes :
Proposition 3 Si Nest une norme sur un espace E, alors l’application (x, y)7→
N(xy)est une distance sur E.
Ainsi, un produit scalaire fournit naturellement une norme, qui fournit naturellement une
distance. Question : existe-t-il des distances qui ne sont pas associ´ees `a des normes ? R´eponse :
oui ; attendre la fin de l’ann´ee pour le nano-cours de topologie.
2 Orthogonalit´e
Dans cette partie, Eesigne un espace muni d’un produit scalaire <·|·>. La norme associ´ee
est not´ee k·k.
2.1 Vecteurs et espaces orthogonaux
D´
efinition 5
Deux vecteurs xet ysont dits orthogonaux lorsque <x|y>= 0 ; on note alors xy.
Deux sous-espaces F1et F2sont dits orthogonaux lorsque < x|y >= 0 pour tout
(x, y)F1×F2; on note alors F1F2.
Une famille de vecteurs (y1,...,yk) est dite orthogonale (abr´eviation : ) lorsque <
yi|yj>= 0 pour tout (i, j)[[1, k]]2tel que ieqj. Dans le cas o`u les yisont de norme
1, la famille est dite orthonorm´ee (abr´eviation : k⊥k).
Proposition 4
Si (y1,...,yn)est une famille orthogonale de vecteurs non nuls, alors elle est libre.
Si F1= Vect(x1,...,xk)et F2= Vect(y1,...,yp), alors F1F2si et seulement si xiyj
pour tout (i, j)[[1, k]] ×[[1, p]].
4
Si F1F2, alors F1F2={0}.
Remarques 8
La CNS pour avoir F1F2n’est pas EQUIVALENTE `a l’orthogonalit´e de la famille
(x1,...,xk, y1,...,yp).
Retenir ce qui se passe lorsqu’on “scalairise” une combinaison lin´eaire de vecteurs
orthogonaux avec l’un d’eux : il s’agit d’une ´etape cruciale dans de nombreux
raisonnements dans les espaces euclidiens. Cela fournit aussi la d´ecomposition d’un vecteur
dans une base orthonorm´ee : c’est souvent utile en maths... comme en physique.
D´
efinition 6
Si XF, l’orthogonal de X, not´e Xest l’ensemble des vecteurs de Eorthogonaux `a tous
les ´el´ements de X:
X={yE| ∀xX, <x|y>= 0}.
Remarque 9 En pratique, Xest souvent un singleton v0(et on note v
0plutˆot que
{v0}) ou un sous-espace de E.
On montrera sans probl`eme le :
Fait 1 Si XE, alors Xest un sous-espace vectoriel de E.
Exercice 2 Si Fest un sous-espace de E, montrer : FF.
Les r´esultats suivants sont faciles `a montrer (le faire tout de mˆeme : il s’agit d’un bon
exercice, pour v´erifier qu’on a bien compris ces myst´erieuses histoires de quantificateurs et
de machins qu’on fixe. . . ) et tr`es utiles.
Proposition 5
• {0}=Eet E={0};
si FG, alors GF;
si v0E, alors v
0= (Rv0);
FF={0}.
Exercice 3 Soient Fet Gdeux sous-espaces de E. Montrer les relations suivantes :
FF={0};
FG= (F+G);
F(F);
F+G(FG).
Remarque 10 On verra que les deux derni`eres inclusions sont des ´egalit´es dans le cas
de la dimension finie, mais peuvent ˆetre strictes en dimension quelconque. En particulier, si
vous pensez les avoir montr´ees, reprenez vos d´emonstrations : pour montrer AB, avez-
vous commenc´e par FIXER un ´el´ement de Apour prouver A LA FIN qu’il ´etait dans B?
Ben non ! C’est pour ¸ca que vos d´emonstrations sont fausses...
2.2 Pythagoras’ theorem
Th´
eor`
eme 1 Soient x1,...,xkE(k2) ; alors :
x1x2si et seulement si kx1+x2k2=kx1k2+kx2k2;
SI la famille x1,...,xkest orthogonale, ALORS :
kx1+···+xkk2=kx1k2+···+kxkk2.
5
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !