2.2. ISOM ´
ETRIES VECTORIELLES - GROUPE ORTHOGONAL 11
Propri´et´es. Soit B= (e1,···, en) une base orthonorm´ee de E. Soient x, y ∈Ede coordonn´ees
respectives (x1,···, xn) et (y1,···, yn) dans B. Alors,
∀i, xi=<x, ei> , ||x||2=
n
X
i=1
<x, ei>2et < x, y > =
n
X
i=1
xiyi
Proposition 2.7 (Proc´ed´e d’orthonormalisation de Gram-Schmidt) Soit (e1,···, em)une
famille libre de E. Il existe une unique famille orthonorm´ee (e0
1,···, e0
m)v´erifiant :
∀p∈ {1,···, m},Vect{e0
1,···, e0
p}=Vect{e1,···, ep}et <ep, e0
p> > 0
D´emonstration : Par r´ecurrence sur p.
- On pose e0
1=e1
||e1|| (pas d’autre choix possible).
- On suppose avoir construit (e0
1,···, e0
p) et on construit e0
p+1. On cherche donc des r´eels αi, pour
i∈ {1,···, p}, et un r´eel βnon nul tels que e0
p+1 =βep+1 +
p
X
i=1
αie0
i(combinaison lin´eaire du
nouveau vecteur et de ceux d´ej`a construits).
Les relations < e0
i, e0
p+1 >= 0 pour i∈ {1,···, p}d´eterminent les αien fonction de β:
αi=−β <e0
i, ep+1 >. La relation ||e0
p+1||2= 1 donne alors β2 ||ep+1||2−
p
X
i=1
<e0
i, ep+1 >2!= 1.
Le coefficient de β2n’est pas nul. En effet, si on pose F= Vect{e0
1,···, e0
p}= Vect{e1,···, ep}, le
vecteur ep+1 se d´ecompose dans E=F⊕F⊥sous la forme ep+1 = (Pp
i=1 λie0
i)+vavec, pour tout i
de {1,···, n},λi=<ep+1, e0
i>et on a alors ||ep+1||2=Pp
i=1 λ2
i+||v||2=Pp
i=1 <e0
i, ep+1 >2+||v||2.
Le coefficient de β2est donc ||v||2/= 0 car v= 0 entraˆınerait ep+1 ∈Fce qui est contraire `a
l’hypoth`ese de travail.
Par suite, β2est parfaitement d´etermin´e.
Il ne reste alors que le signe de β`a fixer. On veut < e0
p+1, ep+1 >strictement positif et on a
<e0
p+1, ep+1 >=||e0
p+1||2
β. Cela impose donc βpositif. ut
Remarque. Dans la pratique, on commence souvent par orthogonaliser la famille et on la
normalise ensuite.
Cons´equence. Toute famille orthonorm´ee peut se compl´eter en une base orthonorm´ee et en
particulier, tout espace euclidien admet des bases orthonorm´ees.
2.2 Isom´etries vectorielles - Groupe orthogonal
2.2.1 Automorphismes orthogonaux
Proposition et D´efinition 2.8 Soit Eun espace vectoriel euclidien.
Toute application f:E→Equi conserve le produit scalaire est lin´eaire et bijective. Une telle
application est appel´ee automorphisme orthogonal de E.
D´emonstration : Soit fun telle application. Soient x, y ∈Eet λ∈K. Par bilin´earit´e du produit
scalaire, kf(x+λy)−f(x)−λf(y)k2=kf(x+λy)k2+kf(x)k2+λ2kf(y)k2−2<f(x+λy), f(x)>
−2λ <f (x+λy), f(y)>+2λ <f(x), f(y)>. Or fconserve le produit scalaire (et donc aussi la
norme) donc kf(x+λy)−f(x)−λf(y)k2=kx+λyk2+kxk2+λ2kyk2−2<x +λy, x > −2λ <
x+λy, y > +2λ <x, y > =kx+λy −x−λyk2= 0 et donc f(x+λy) = f(x) + λf(y).
Enfin, comme ||f(x)|| =||x||, on a f(x)=0⇔x= 0 et l’endomorphisme fest injectif. E´etant
de dimension finie, on en d´eduit que fest bijectif. ut