[http://mp.cpgedupuydelome.fr] édité le 5 mai 2016 Enoncés 1
Eléments d’ordre fini
Exercice 1 [ 03453 ] [Correction]
Soit (G, .)un groupe de cardinal 2n.
a) Justifier que l’on définit une relation d’équivalence Rsur Gen posant
xRyx=you x=y1
b) En déduire l’existence dans Gd’un élément d’ordre 2.
Exercice 2 [ 00116 ] [Correction]
Soient (G, )un groupe fini commutatif d’ordre net aG.
a) Justifier que l’application x7→ axest une permutation de G.
b) En considérant le produit des éléments de G, établir que an=e.
Exercice 3 [ 02363 ] [Correction]
Quel est le plus petit entier ntel qu’il existe un groupe non commutatif de
cardinal n?
Exercice 4 [ 03292 ] [Correction]
Soient aet bdeux éléments d’ordre respectifs pet qd’un groupe abélien (G, ).
a) On suppose que pet qsont premiers entre eux.
Montrer que l’élément ab est d’ordre pq.
b) On ne suppose plus pet qpremiers entre eux.
L’élément ab est-il nécessairement d’ordre ppcm(p, q)?
Exercice 5 [ 03332 ] [Correction]
Soient aet bdeux éléments d’ordre respectifs pet qd’un groupe abélien (G, ).
a) On suppose dans cette question seulement que pet qsont premiers entre eux.
Montrer que l’élément ab est d’ordre pq.
b) Soit dun diviseur de p. Montrer qu’il existe un élément d’ordre ddans (G, ).
c) Existe-t-il dans Gun élément d’ordre m= ppcm(p, q)?
Exercice 6 [ 04053 ] [Correction]
Soit (G, .)un groupe abélien fini de neutre e.
a) Soient xet ydeux éléments de Gd’ordres finis pet qpremiers entre eux.
Montrer que l’élément z=xy est d’ordre pq.
b) On note mle ppcm des ordres des éléments de (G, .)et l’on introduit sa
décomposition en facteurs premiers
m=pα1
1. . . pαN
N
Montrer que pour chaque iJ1 ; NK, il existe un élément xidans Gd’ordre
pαi
i.
c) Établir l’existence dans Gd’un élément d’ordre mexactement.
Exercice 7 [ 04151 ] [Correction]
Dans tout ce sujet ndésigne un naturel non nul.
On note ϕ(n)l’indicatrice d’Euler de n,Unl’ensemble des racines n-ième de
l’unité et U
nl’ensemble des racines de l’unité d’ordre exactement n. Enin, pour
dN, on pose
Φd=Y
zU
d
(Xz)
a) Écrire en Python la fonction liste(n) qui renvoie
kJ1 ; nK
kn= 1
Écrire la fonction phi(n) qui renvoie ϕ(n)puis sumphi(n) qui renvoie
X
d|n
ϕ(d)
b) Montrer
Xn1 = Y
d|n
Φd
c) Justifier
X
d|n
ϕ(d) = n
d) Montrer que Φnest un polynôme à coefficients entiers.
On pose Qn=Xn1et on choisit p, q, r des nombres premiers vérifiant
p < q < r < p +q
On pose
n=pqr et R=QpQqQr
X1
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e) Montrer
Φn=QnR
QpqQqr Qrp
f) Montrer qu’il existe un polynôme Stel que
ΦnR=XpqS
g) En déduire que le coefficient de Xrdans Φnest égal à 2.
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Corrections
Exercice 1 : [énoncé]
a) La relation est immédiatement réflexive et symétrique.
En discutant selon les cas d’égalité, on montre aussi qu’elle est transitive.
b) S’il n’existe pas dans (G, .)d’élément d’ordre 2, les classes d’équivalence de la
relation Rcomportent toutes deux éléments sauf celle de equi ne comporte
qu’un élément. Les classes d’équivalence étant disjointes de réunion G, le
cardinal de Gest alors impair ce qui est contraire aux hypothèses.
Exercice 2 : [énoncé]
a) Puisque aest inversible, aest régulier ce qui fournit l’injectivité de
l’application x7→ ax.
Un argument de cardinalité finie donne la bijectivité de l’application.
b) Par permutation
Y
xG
x=Y
xG
(ax) = anY
xG
x
donc an=e.
Exercice 3 : [énoncé]
Notons, pour n= 6 que (S3,)est un groupe non commutatif à 6 éléments.
Un groupe à n= 1 élément est évidemment commutatif.
Pour n= 2,3ou 5, les éléments d’un groupe à néléments vérifient xn=e.
Puisque nest premier, un élément autre que ede ce groupe est un élément
d’ordre net le groupe est donc cyclique donc commutatif.
Pour n= 4, s’il y a un élément d’ordre 4 dans le groupe, celui-ci est cyclique.
Sinon, tous les éléments du groupe vérifient x2=e. Il est alors classique de
justifier que le groupe est commutatif.
Exercice 4 : [énoncé]
a) On a évidemment
(ab)pq = (ap)q(bq)p=e
Inversement, supposons (ab)r=e. On a alors
aqr = (ar)q= (br)q= (bq)r=e
et donc pdivise qr. Or pet qsont premiers entre eux donc pdivise r.
Mutatis mutandis, on obtient que qdivise ret donc pq divise rcar pet qsont
premiers entre eux.
Finalement ab est un élément d’ordre pq exactement.
b) Dans (C,×),a=1est d’ordre et b=jest d’ordre 6 tandis que ab =j
est d’ordre 3.
Plus simplement encore, si xest d’ordre nalors x×x1est d’ordre 1.
Exercice 5 : [énoncé]
a) On a évidemment
(ab)pq = (ap)q(bq)p=e
Inversement, supposons (ab)r=e. On a alors
aqr = (ar)q= (br)q= (bq)r=e
et donc pdivise qr. Or pet qsont premiers entre eux donc pdivise r.
Mutatis mutandis, on obtient que qdivise ret donc pq divise rcar pet qsont
premiers entre eux.
Finalement ab est un élément d’ordre pq exactement.
b) On peut écrire p=dp0. Considérons alors x=ap0.
On a
xk=eakp0=ep|kp0d|k
et donc xest un élément d’ordre k.
c) Écrivons les décompositions en facteurs premiers de pet q(avec des facteurs
premiers communs quitte à autoriser les exposants à être nuls)
p=pα1
1. . . pαN
Net q=pβ1
1. . . pβN
N
On sait qu’alors
m=pmax(α11)
1. . . pmax(αNN)
N
Par la question b), il est possible de déterminer aiélément d’ordre pmax(αii)
i
et puisque les a1, . . . , aNsont deux à deux premiers entre eux, x=a1. . . aN
est un élément d’ordre mcomme le montre un raisonnement par récurrence
basé sur le résultat de la question a).
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Exercice 6 : [énoncé]
a) Puisque Gest abélien
zpq =xpqypq = (xp)q(yq)p=e
De plus, pour kN, si zk=ealors zkp =edonc ykp =ece qui entraîne que
qdivise kp. Or pet qsont premiers entre eux donc qdivise k. De même, on
obtient que pdivise k. À nouveau puisque pet qsont premiers entre eux, on
conclut que pq divise k. L’ordre de zest donc exactement pq.
b) Puisque pαi
iest facteur du ppcm des ordres des éléments de (G, .), il existe un
élément xdans Gd’ordre pαi
idpour un certain dN. L’élément xi=xdest
alors d’ordre exactement pαi
i.
c) Une petite récurrence et l’élément y=x1. . . xmfait l’affaire.
Exercice 7 : [énoncé]
a) def liste(n):
L = []
for k in range(1,n):
if n % k == 0: L.append(k)
return L
def phi(n):
return len(liste(n))
def sumphi(n):
return sum(liste(n))
b) Unest un groupe à n. Les éléments de ce groupe ont un ordre divisant net
pour tout ddivisant n, les éléments du groupe Und’ordre dsont exactement
ceux de U
d. On en déduit que Unest la réunion disjointe des U
dpour d
parcourant les diviseurs de n. On en déduit
Xn1 = Y
zUd
(Xz) = Y
d|n
Φd
c) Le polynôme Φnest de degré ϕ(n)car les racines de l’unité d’ordre nsont les
e2 i/n avec kJ1 ; nK, k n= 1
L’identité précédente donne la relation voulue en passant celle-ci au dégré.
d) Par récurrence forte sur l’entier n1.
La propriété est immédiate quand n= 1. Supposons la propriété vérifiée
jusqu’au rang n1.
On a
Xn1 = Y
d|n,d6=n
Φd×Φn
Le polynôme Xn1est à coefficients entiers et Qd|n,d6=nl’est aussi. De plus,
le coefficient dominant de ce dernier vaut 1. On réalisant une division
euclidienne, le calcul de Φndétermine un polynôme à coefficients entiers.
e) Les diviseurs de nsont 1, p, q, r, pq, qr, rp et ndonc
Qn= (X1)ΦpΦqΦrΦpqΦqr ΦrpΦn
De même
Qpq = (X1)ΦpΦqΦpq,etc
La relation demandée s’en déduit.
f) Par ce qui précède, on peut écrire
nR)QpqQqr Qrp =R(QnQpq QqrQrp)
0n’est pas racine de QpqQqr Qrp, ni de R, mais
QnQpqQqr Qrp =Xpq +· · ·
On en déduit que 0est racine de multiplicité pq de ΦnR.
g) Puisque r < pq, le coefficient de Xrdans Φnest celui de Xrdans P. Or
P= (Xp1)(Xq1)(1 + X+· · · +Xr1)
= (1 XpXq+Xp+q)(1 + X+· · · +Xr1)
Le coefficient de Xrdans ce polynôme est 2car p+q > r.
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