Facteur d'échelle
- 2 -
lilliputien est le même, on a que
€
σ
=mg
π
⋅r2 ∝ R3
r2=constante
. Par
exemple, si l'on double le rayon de la sphère, il faut plus que doubler le rayon du cylindre
(
). Ce qui signifie que les gros animaux ont des membres trapus -
il suffit de comparer la silhouette d'un éléphant et celle d'un chat!
Quant aux puces réputées pour leurs sauts pouvant atteindre 200 fois leur dimension linéaire,
voici ce qui se passerait si elles étaient mille fois plus grandes (passant du mm au m). Masse:
109 fois la masse initiale; puissance musculaire - qui est proportionnelle à la section des
muscles: 106 fois la puissance initiale. Le saut d'une telle puce atteindrait 0,2 fois seulement
(égal un cinquième) sa dimension linéaire, soit quelque 20 cm...
1.3 Refroidissement, respiration et division cellulaire
Une sphère à 37° (comme un humain!) se refroidit plus ou moins vite selon sa taille. L'énergie
thermique emmagasinée est proportionnelle au volume, les pertes d'énergies sont
proportionnelles à la surface de l'objet. Si ces dernières s'effectuaient à un taux constant (ce
qui n'est pas vraiment exact!), le temps nécessaire au refroidissement de la sphère donnerait
en première approximation:
€
temps =Energie emmagasinée
Puissance perdue
. Une petite
sphère se refroidit plus rapidement qu'une grande, ce qui implique que les petits mammifères
doivent manger constamment pour compenser leur déperdition de chaleur et qu'il y a donc une
taille minimum pour un mammifère (un mammifère trop petit ne pourrait pas assurer une
ingurgitation suffisante de nourriture).
Un raisonnement analogue permet de conclure que les insectes sont en général suffisamment
petits pour permettre l'apport d'oxygène par diffusion à travers la surface du corps. Dans le cas
de l'homme, seul 2% de l'apport d'oxygène est réalisé par ce biais: l'être humain est contraint
de respirer pour couvrir ses besoins!
Pour les mêmes raisons (rapport du volume à la surface qui le délimite) les cellules ne
peuvent croître indéfiniment. En effet, les échanges avec l'extérieur se font à travers la
membrane. Or, comme la quantité de substances nutritives dont a besoin la cellule est
proportionnelle au volume de la cellule, alors que le taux d'échange est proportionnel à la
surface de la cellule, la cellule s'asphyxie et meurt au delà d'une certaine taille (les échanges
avec l'extérieur ne s'effectuant plus assez rapidement).
1.4 Métabolisme, fréquence cardiaque et longévité (D'après Bouyssy, Davier, Gatty)
Lorsque l'on représente le métabolisme de base,
P (W) en fonction de la masse M (kg) pour un
grand nombre d'espèces, les mesures se
regroupent en trois familles, selon qu'il s'agit
d'organismes unicellulaires à 20°C (1),
d'animaux à sang froids à 20°C (2) ou
d'organismes plus évolués à sang chaud, à une
température interne d'environ 39°C (3). Ceci met
en évidence le fait que la dépense énergétique
de base par unité de temps, dépend de la masse
de l'organisme. Les courbes ci-contre montrent
!Echelles logarithmiques!