que ces tensions au travail sont liées à toutes sortes de problèmes de dépressions, de
détresse psychologique, d’épuisement professionnel, consommation de médicaments ou
encore d’absentéisme au travail.
Effectivement aujourd’hui, il est clairement démontré que le stress a des conséquences
directes et parfois graves sur la santé des salariés, mais aussi sur la performance des
entreprises. Plusieurs recherches montrent que les situations de travail génératrices de stress
sont en effet associées à une augmentation de certaines pathologies, comme par exemple
des troubles musculo-squelettiques ou les maladies cardio-vasculaires (hyper tension, hyper
lipidémie). Ces pathologies ont été identifiées comme étant la conséquence d’une exposition
prolongée à des situations génératrices de stress.
Rappel historique de la notion de stress :
Les recherches sur le stress incluent quasi systématiquement soit des contraintes
environnementales, soit des contraintes individuelles qui peuvent induire ces manifestations
pathologiques, en réaction au stress.
On distingue en général l’agent stresseur (cause) de la réaction de stress (réponse).
Le terme de stress a été envisagé comme terme scientifique pour la première fois par SELYE
dans les années 30. Ce terme était déjà utilisé au 17 ème siècle et signifiait malheur et
adversité. En 1936, SELYE constate que quand il injecte des cellules étrangères à des rats, cela
provoque toujours les mêmes réactions au niveau des reins, des articulations et du système
vasculaire de ces animaux (réaction de défense de l’organisme face à l’intrusion des cellules
étrangères). SELYE est considéré comme le père de la conception moderne du stress. Ses
recherches ont été les premières à montrer que toute action d’un agent agressif sur un
organisme entraîne le « syndrome général d’adaptation » (SGA). Pour SELYE, les maladies
pathologiques d’adaptation sont produites par des réactions adaptatives normales de
l’organisme lorsqu’il doit faire face à un événement stressant / agent de stress.
Les agressions peuvent être physiques, contextuelles ou émotionnelles.
Le concept de SGA : ensemble des réactions provoquées par l’exposition prolongée de
l’organisme à des stimuli nocifs auxquels l’organisme tente de s’adapter au cours de la
réaction d’alarme. Il est composé de trois phases successives :
– la phase d’alarme : qui renvoie à la mise en alerte de l’organisme (lequel va se
préparer à réagir à l’agression) et qui est composée de deux sous étapes : le choc (la
surprise, qui est souvent à l’origine de l’augmentation du rythme cardiaque et une
baisse du tonus musculaire) et le contre-choc (phase durant laquelle l’organisme va se
ressaisir et activer ses moyens de défense). Lorsque la phase d’alarme se prolonge,
l’organisme passe en phase deux
– la phase de résistance : phase d’auto régulation de l’organisme qui a pour but d’aider
celui-ci à se défendre. Tant que va persister la phase d’agression, l’organisme va
résister grâce à des modifications sanguines, hormonales
– phase d’épuisement (émotionnel) : qui est un état de stress extrême, où l’on
s’aperçoit que l’organisme craque et cesse d’essayer de s’adapter. On observe un
épuisement des forces physiologiques, psychologiques, physiques et émotionnelles.
Plus tard, SELYE fera une proposition de distinction de deux stress : EU-stress (stress
bénéfique) et le DI-stress (stress néfaste). Cette conception sera reprise par la suite en
psychologie du travail par AUBERT en 1989. Il distingue le stress fonctionnel (stress stimulant,
motivant voire source de satisfaction au travail) et le stress dysfonctionnel (stress néfaste
pour les individus).
LAZARUS (américain) a beaucoup critiqué les différentes définitions et conceptions du stress.
On lui doit (avec FOLKMAN) en 1984 une première définition plus moderne de la notion de
stress. Pour ces auteurs, le stress renvoie à la relation entre l’individu et son environnement