Titre : Les effets de la consultation systématique en psycho

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Titre : Les effets de la consultation systématique en psycho-oncologie sur la détresse et
l’adaptation de patientes atteintes d’un cancer du sein.
Auteurs : David Ogez (1-3), Céline Brison (3), Philippe de Timary (2), Martine Berlière
(1), Jean-Pascal Machiels (1), Emmanuelle Zech (3).
1. Centre du Cancer, Cliniques Universitaires St Luc, UCL
2. Service de Psychiatrie, Cliniques Universitaires St Luc, UCL
3. Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation, UCL
Mots Clés : Cancer du sein, entretien systématique, détresse psychologique, besoins, coping.
Résumé :
Background:
A travers le Plan Cancer (Onckelinx, 2008), l’Etat Belge a reconnu l’importance de la prise en
charge psycho-oncologique et a permis l’engagement de près de 250 psychologues dans les
divers institutions du pays. Suite à ce développement, nous avons modélisé une organisation
de cette discipline au sein des hôpitaux. L’approche transdisciplinaire est ainsi organisée
autour d’un coordinateur de soins qui a pour fonction d’évaluer les besoins du patient suite au
diagnostic de cancer. Après cette évaluation initiale, un premier entretien psychooncologique est proposé. Il permet au psychologue clinicien de référer le patient vers des
soins psychologiques appropriés.
Méthode :
Notre étude a pour objectif d’évaluer l’efficacité de la consultation systématique en psychooncologie, qui permet au psychologue d’identifier les besoins psycho-sociaux, les aspects
psychopathologiques, les ressources personnelles et le support social du patient. Deux études
nous ont permis d’atteindre notre objectif. Nous avons d’abord effectué une enquête afin
d’identifier les besoins psychologiques des patientes atteintes d’un cancer du sein. Les
éléments collectés ont été utilisés pour développer notre outil clinique. Ensuite, nous avons
évalué notre entretien systématique auprès de patientes hospitalisées pour une chirurgie
mammaire. Des échelles de besoins, de coping et de détresses psychologiques sont proposées
aux patientes.
Résultats :
Les résultats de notre enquête montrent que 90 % des patientes sont satisfaites du premier
contact avec le psycho-oncologue. Cet entretien leur a permis d’exprimer leur détresse au
moment de la chirurgie et d’identifier un soutien pour la suite de la prise en charge médicale.
30 % de ces patientes vont poursuivre une prise en charge durant les traitements
oncologiques.
Par ailleurs, une seconde étude montre que les patientes qui ne poursuivent pas la prise en
charge psychologique après cet entretien systématique sont significativement moins anxieuses
(p < .01) et, celles qui demandent un suivi durant les traitements oncologiques sont plus
dépressives (p < .01). Ces patientes ont tendance à avoir plus de besoins physiques et psychosociaux. Elles soulignent également plus de difficultés dans leurs relations aux médecins.
Conclusion
L’intérêt d’une consultation systématique est d’orienter au mieux le patient vers des soins
psychologiques. Le profil des patients poursuivant la prise en charge montre plus de détresse
psychologique. L’objectif clinique est ainsi de permettre à ces patients de développer de
meilleures stratégies d’adaptation pour pallier cette souffrance psychique.
Titre : Le soutien des conjoints de femmes atteintes d’un cancer du sein : perception du
caractère aidant et liens avec l’ajustement face à la maladie
Auteurs : Alexandra Stulz (1-2), Diane Boinon (1), Sarah Dauchy (1), Sylvie Dolbeault
(2), Anne Brédart (2).
1. Institut Gustave Roussy, Villejuif.
2. Institut Curie, Paris.
Mots clés : Cancer du sein, couples, ajustement psychologique, soutien social
Résumé :
Objectif : Le soutien social a largement été exploré comme un facteur associé à la santé
psychique et comme un facteur facilitant l’ajustement psychologique au cancer du sein.
Premièrement, cette étude décrit la perception, des patientes et de leur conjoint, du caractère
plus ou moins aidant des comportements de soutien du conjoint lors d’échange au sujet de la
maladie. Deuxièmement, elle s’intéresse aux liens entre d’éventuelles différences de
perception, au sein du couple, du caractère aidant de ces comportements, et l’ajustement des
deux membres du couple face à la maladie.
Méthodes : Après la chirurgie, 48 femmes diagnostiquées pour un premier cancer du sein non
métastatique et leur conjoint ont été recrutés à l’Institut de cancérologie Gustave Roussy. Pour
cette étude transversale, les deux partenaires ont complété la même série d’autoquestionnaires évaluant l’ajustement psychologique (STAI, BDI-SF), et le caractère aidant
des comportements de soutien du conjoint lors d’échanges autour de la maladie (PSE). Ces
comportement se définissent à partir de cinq dimensions : soutien émotionnel, réconfort nonverbal, actions concrètes, dédramatisation, incitation au partage.
Résultats : Parmi les cinq dimensions évaluées, il ressort que ce sont les actions concrètes
(soutien matériel) et le réconfort non-verbal des conjoints qui sont perçus par les patientes
comme les attitudes les plus aidantes lors d’échanges au sujet de la maladie. Par ailleurs, les
patientes perçoivent globalement le soutien de leur conjoint comme plus aidant que les
conjoints eux-mêmes sur les cinq dimensions. C’est sur la dimension émotionnelle du soutien
(empathie) que cette différence de perception est la plus forte et que les conjoints perçoivent
leur attitude comme moins aidante contrairement aux patientes. Enfin, plus les différences de
perception entre les deux partenaires concernant le soutien émotionnel et la dédramatisation
sont importantes plus les difficultés d’ajustement sont élevées pour le conjoint.
Conclusion : Cette étude souligne les différences de perception dans le caractère aidant des
comportements de soutien apporté par le conjoint dans une période de vulnérabilité pour la
patiente, soit après la chirurgie mammaire. Seules les différences de perceptions sur les
comportements de soutien émotionnel et de dédramatisation sont liées à des difficultés
d’ajustement chez le conjoint. Ces résultats peuvent orienter les interventions cliniques auprès
des conjoints pour diminuer leur sentiment d’impuissance et augmenter les actions concrètes
perçues comme très aidantes par les patientes lorsqu’elles sont limitées par les séquelles de la
chirurgie.
Titre : Comment appliquer l’approche systémique développée dans le champ du
traumatisme à la cancérologie ?
Auteurs : Juliette Desdouits (1), Karen Sadlier (2)
1. Institut Curie, Paris
2. Centre de Psycho Traumatisme, Paris
Mots Clés : Thérapie systémique, Croissance post traumatique, Syndrome de Stress post
traumatique
Résumé :
L’effet familial d’un traumatisme est désormais largement décrit dans la littérature et la
contribution des approches systémiques dans la prise en charge et la prévention du syndrome
de Stress Post-Traumatique (SSPT) reconnue par la communauté scientifique. Il a été montré
que les approches psychothérapeutiques facilitant une discussion, un dialogue ouvert et un
certain soutien entre les membres d’une famille pouvaient non seulement avoir un rôle
fondamental pour traiter les symptômes actuels, mais aussi prévenir des difficultés futures qui
pourraient être rencontrés par les générations suivantes. Parallèlement à cela, force est de
constater que, malgré les épreuves que traversent les familles subissant un traumatisme,
certains membres vivent également des changements positifs. Ces changements positifs,
identifiés sous le terme de croissance post-traumatique, font aujourd’hui l’objet de recherches
cliniques au sein des approches systémiques, visant à identifier les facteurs et les interventions
qui non seulement diminueraient le risque de Syndrome Post Traumatique mais favoriseraient
la croissance post traumatique.
Le modèle du stress post-traumatique n’a été appliqué que récemment pour comprendre
l’impact des maladies mettant en jeu le pronostic vital aussi bien chez l’adulte que chez
l’enfant. Depuis 1994, le cancer est identifié dans le DSM comme facteur de stress posttraumatique et les études cliniques montrent que, même s’il il y a peu de syndromes complets
identifiés, il existe une proportion variant de 3 à 20% de formes subsyndromales. Le cancer et
la menace vitale qu’il représente, peut donc affecter profondément la vie d’une famille et de
ses membres, comme cela est observé dans la clinique du traumatisme. Cependant, en
oncologie la littérature reste controversée et peu concluante quant à l’impact du cancer d’un
parent sur les enfants ; il est communément admis que le cancer d’un parent peut altérer le
fonctionnement familial mais il existe peu d’études s’intéressant à ses effets à long terme,
aussi bien en terme d’impact négatif comme le SSPT qu’en terme positif.
Nous chercherons, au cours de notre intervention, à ouvrir une réflexion globale autour des
interactions entre traumatisme, développement post traumatique et les bouleversements de la
dynamique familiale induits par la maladie. Nous tenterons d’identifier comment les modèles
développés par les approches systémiques peuvent s’appliquer au domaine de l’oncologie et
s’il est possible de développer des mesures préventives du syndrome post traumatique pour
les différents membres de la famille.
Titre : Coping des patients en phase avancée du cancer et spécificités de la
communication médicale en soins palliatifs
Auteurs : Carine Fouquet (1), Carole Bouleuc (1), Anne Brédart (1).
1. Institut Curie
Mots Clés : Coping, Soins palliatifs, Communication médecin-patient, Amélioration
communication
Nous proposons ici de présenter une synthèse de la littérature mettant en relation le coping
des patients avec la communication médicale en soins palliatifs.
Maladie chronique perçue comme une menace vitale, le cancer peut entraîner un stress et une
détresse chez une majorité d’individus. Pour y faire face, les patients adoptent des stratégies
de coping. En phase avancée de cancer, ce stress est susceptible de s’accentuer. Or peu
d’études récentes ont considéré le coping des patients en phase palliative en lien avec leur
qualité de vie. Pour le patient, sa qualité de vie englobe à ce stade, la qualité du mourir ; elle
inclut le fait d’être préparé à mourir, donc d’être informé du pronostic et de bénéficier d'une
prise en charge globale. Pour les proches, avoir accès à l'information médicale, est crucial,
l’incertitude étant perçue comme effrayante. L’espoir a été considéré comme une stratégie de
coping favorisant la qualité de vie, pour le patient atteint de cancer en phase avancée comme
pour ses proches, parallèlement à un besoin de connaître la vérité. Par ailleurs, les patients
utilisant le désengagement comme mode de coping risqueraient d’avoir de moins bonnes
relations avec leur médecin.
Face à des patients en phase avancée de cancer, la communication médicale relève alors d’un
véritable défi, où il s’agit de respecter deux temporalités contradictoires, celle de l’espoir et
celle de la préparation à la fin de vie. Dans ce contexte, le médecin se confronte à ses propres
représentations de la mort et à ses difficultés à rester présent au moment où patients et proches
expriment leur douleur, lesquelles s’ajoutent aux sources ordinaires de stress professionnel.
En outre, le médecin risque de faire face à une divergence entre le besoin d’information du
patient et celui des proches.
Le besoin d’information s’inscrit dans une temporalité évoluant au cours de la maladie.
Quand la thérapie ne fonctionne plus, le patient et sa famille peuvent avoir besoin de temps
pour l’accepter.
Les stratégies de coping du patient interagissent donc avec celles du médecin, confronté luimême à différentes sources de stress. Prendre en compte ces stratégies en phase avancée du
cancer pourrait faciliter une communication médicale respectueuse du psychisme du patient,
dans le contexte complexe des soins palliatifs en oncologie. Ce travail de synthèse a permis la
mise en place d’un protocole d’évaluation d’une brochure de questions visant à faciliter la
communication médecin patient en soins palliatifs.
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