IFSI Pitié-Salpêtrière Promotion 2013

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IFSI Pitié-Salpêtrière
Promotion 2013-16
TERMINOLOGIE (2)
LES TROIS DOMAINES CLINIQUES1
Ils correspondent aux trois domaines d’activités de l’infirmière.
PREMIER DOMAINE CLINIQUE : Identification des signes et les symptômes liés à une
maladie ou un handicap.
L’infirmière collabore à la fois à la recherche du diagnostic médical avec le médecin et à
l’évolution de la symptomatologie lorsque le diagnostic est posé pour orienter le schéma
thérapeutique. Cette collaboration engage l’autonomie et la responsabilité de l’infirmière.
Pour cela, l’infirmière doit mémoriser les connaissances scientifiques liées aux pathologies
(pour reconnaître les signes d’alerte par exemple).
Ce domaine oriente essentiellement vers des soins curatifs sur prescription.
Le jugement clinique de ce premier domaine correspond à la zone d’autonomie de
l’infirmière dans une interdépendance avec le médecin (cf tableau). L’objectif est de mettre
en place les surveillances et actions de soins pertinentes en adaptant la mise en œuvre des
thérapeutiques au patient, en collaborant au diagnostic médical. L’infirmière peut
également exprimer un jugement clinique en l’absence du médecin pour agir sur protocoles.
DEUXIÈME DOMAINE CLINIQUE : Évaluation des risques liés à la pathologie, aux effets
secondaires des traitements et aux risques de réactions humaines physiques et
psychologiques (c'est-à-dire aux deux autres domaines cliniques). Ils sont également
dénommés facteurs de risque ou facteurs favorisants.
L’infirmière anticipe tous les risques majeurs lorsqu’une maladie est diagnostiquée, quand
un traitement est donné, lorsque le patient est confronté à une situation stressante. Elle
anticipe donc les soins et identifie un signal d’alarme précoce en fonction des
problématiques du patient (pathologie existante ou potentiel, traitements, fragilité
psychologique etc.).
Ce domaine oriente vers des surveillances et des soins préventifs du rôle propre.
TROISIEME DOMAINE CLINIQUE : Identification des réactions humaines physiques et
psychologiques liées aux problèmes de santé.
C’est l’appréciation de la singularité de la personne soignée en regard de son problème de
santé. Ces réactions se manifestent par une manière personnalisée d’exprimer les signes et
symptômes d’une maladie (ex : douleur), se traduisent par des ressentis, des désirs, des
idées, des choix, des émotions tant positives que négatives.
Concernant les réactions physiques, l’infirmière met en exergue les facteurs renforçant
d’une maladie en lien avec les caractéristiques de l’individu (l’âge par exemple).
Les réactions humaines se comprennent comme les stratégies d’adaptation (cf ci-dessous)
que l’individu met en place face à une situation stressantes (hospitalisation, examen à
réaliser, résultat d’analyse, visite d’un parent etc.)
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PSIUK, Thérèse : « L’apprentissage du raisonnement clinique », De Boeck : Bruxelles, 2012
ue 3.1 S1 Raisonnement et démarche clinique
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IFSI Pitié-Salpêtrière
Promotion 2013-16
Ce domaine clinique peut donc se comprendre comme la manière personnelle dont chacun
peut vivre sa maladie et les évènements stressants selon ses caractéristiques biologiques,
sociales, psychologiques et ses traits de personnalité, selon ses besoins, ses ressources, son
autonomie.
Le soignant peut y identifier à la fois les problèmes tout autant que les capacités et réactions
positives (émotions, résilience) des personnes soignées.
Le jugement clinique de ce domaine clinique s’apparente souvent au diagnostic infirmier (cf
ci-après), avec des actions de soins du rôle propre.
Les soins proposées sont curatifs, préventifs, éducatifs, de réhabilitation, de suppléance, de
bien-être et de confort.
STRATEGIE D’ADAPTATION
Tout individu, compte tenu de ce qu’il subit actuellement et de ce qu’il est habituellement va
tenter d’identifier et d’évaluer sa situation (sa nature, sa signification, sa durée, sa gravitée)
et d’estimer ses ressources (personnelles et sociales) pour y faire face et élaborer des
stratégies d’ajustement (coping).
La réaction du patient face au stress va évoluer dans un processus en quatre temps :
- Perception des situations difficiles (menace ou défi) : stress perçu
- Évaluation de ses propres ressources pour y faire face : contrôle perçu
- Sentiment d’être entouré ou non : soutien social perçu
- Réaction (affronter, éviter…) : la stratégie d’ajustement appelée coping. L’objectif de
est de diminuer directement la tension émotionnelle (coping centré sur l’émotion :
fuite, évitement, humour… appelé coping évitant) ou de modifier la situation (coping
centré le problème avec recherche d’information et gestion de la situation appelé
coping vigilant).
DIAGNOSTIC INFIRMIER2
Toute réaction à un agent stressant, à un problème médical actuel ou potentiel ou à une
étape de développement d’une personne ou d’une famille ou d’une collectivité, qui exige
pour y remédier les compétences d’une IDE. Il est l’énoncé d’un jugement clinique sur les
réactions d’une personne, d’une famille, d’une collectivité. Il sert de base pour choisir les
interventions de soins visant l’attente de résultats dont l’IDE est responsable.
STRESS3 : Le stress est une réaction physique et/ou psychologique de l’organisme face à un
évènement menaçant (stresseur). Cette réaction peut être la fuite, la lutte, l’agressivité etc.
Elle est différente pour chaque personne malgré la confrontation au même stresseur. Pour
faire face au stress, chacun use de stratégies d’ajustement (coping) en utilisant ses
ressources et celles de la situation.
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DABRION, Marlyne : « Raisonnement et démarche clinique infirmière », De Boeck, Bruxelles, 2011, p70
JOVIC, Ljiljana : « les concepts en soins infirmiers », ed. Mallet Conseil, Lyon, 2013, p295
ue 3.1 S1 Raisonnement et démarche clinique
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