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Banque du Canada: Pas de changement en vue du taux directeur, pour le moment
Comme le prévoyaient la plupart des analystes, la Banque du Canada (BdC) a annoncé le 13 avril dernier qu’elle maintenait à 0,50 %
son taux cible du financement à un jour.
On s’imagine assez facilement que la BdC aurait privilégié à nouveau la voie de l’assouplissement, n’eût été la publication à point
nommé du budget fédéral procyclique de 2016. Heureusement, les mesures budgétaires fédérales auront dans les faits une incidence
favorable. D’après la BdC, la volonté des ménages de dépenser le revenu disponible additionnel qui vient d’être mis à leur disposition,
conjuguée aux retombées éventuelles des fonds affectés aux infrastructures sur les projets à multiplicateur élevé, déterminera
l’ampleur de cette incidence et le moment où elle se fera sentir. Tout compte fait, la BdC s’attend à ce que les nouvelles mesures
budgétaires fédérales aient une « incidence positive appréciable » sur la croissance du PIB réel en 2016 et 2017 et à ce qu’elles
neutralisent – et au-delà – les trois grands chocs incorporés dans les nouvelles projections du Rapport sur la politique monétaire
(RPM) d’avril :
Le profil d’évolution des exportations hors ressources pour 2016-17 est plus bas que prévu à cause des perspectives
mondiales moins favorables – comme en témoignent les commentaires récents de la présidente de la Fed, Janet Yellen, et
du FMI – ainsi que de l’appréciation du dollar canadien.
La BdC note que les prix des produits de base restent historiquement faibles même s’ils dépassent leurs creux du début de
l’année.
Aussi les compressions des investissements dans le secteur énergétique canadien brideront plus que prévu la croissance
économique en 2016.
Somme toute, ces quatre changements macroéconomiques constatés depuis la publication du RPM du 20 janvier ont modifié la
composition du PIB réel du Canada : l’apport des dépenses publiques à la croissance augmente, alors que celui des exportations et
des investissements des entreprises diminue. Dans l’ensemble, l’incidence nette est légèrement positive, car la BdC a révisé à la
hausse ses prévisions de la croissance du PIB réel pour 2016, de 1,4 % à 1,7 %, et révisé à la baisse celles pour 2017, de 2,4 % à
2,3 %. Nous interprétons aussi la prévision d’un PIB réel de 2,0 % pour 2018, diffusée pour la première fois dans ce RPM, comme un
signe que la banque centrale reste prudente quant aux perspectives mondiales à moyen terme.
Au final, la BdC estime que l’effet conjugué de ces quatre facteurs n’a pas changé l’orientation de la politique monétaire. D’ailleurs, le
dernier paragraphe du communiqué reprend la phrase clé de celui de mars: « Tout bien considéré, les risques liés au profil de
l’inflation sont relativement équilibrés… dans l’ensemble, la résultante des risques demeure dans la zone pour laquelle la politique
monétaire actuelle est appropriée ». À notre avis, il faut exclure l’éventualité d’un relèvement ou d’une réduction du taux directeur
jusqu’à ce qu’une pièce du puzzle ne change ou à ce qu’un nouveau facteur ne modifie les perspectives de manière considérable.
Bref, l’ajustement structurel de l’économie canadienne à la chute du prix du pétrole et à la dépréciation du dollar progresse. En outre,
il est un peu plus facile, pour le Conseil de direction de la BdC, de publier ses nouvelles perspectives dans le RPM aujourd’hui qu’il ne
l’était le 20 janvier, lorsque les marchés mondiaux étaient en proie au pessimisme et que le pétrole se transigeait à moins de 30$ le
baril. C’est pourquoi nous révisons à la hausse, de 0,25 % à 0,50 %, notre prévision du taux cible du financement à un jour pour la fin
de 2016 et pour 2017. Cela dit, même si le pire semble derrière nous, nous ne voyons pas comment la BdC pourra relever son taux
directeur en 2016 ni même en 2017, comme le prévoient certains participants sur les marchés obligataire et des devises. En effet, le
fardeau total de la dette privée et publique au pays est trop lourd pour que l’économie puisse absorber une hausse des taux sans
conséquences néfastes. Ce risque-là ne semble pas s’atténuer, tel que noté par la BdC à la fin de son communiqué, « les
vulnérabilités financières continuent de s’accentuer légèrement ». Sébastien Lavoie | Économiste en chef adjoint