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Juillet 2016
La Banque du Canada garde le cap après le Brexit
La Banque du Canada (BdC) a annoncé qu’elle maintenait à 0,50 % son taux cible du financement à un jour. Dans son
communiqué, la BdC garde délibérément le cap, croyant toujours que la reprise mondiale se poursuivra malgré le Brexit.
La BdC affirme essentiellement que le vote du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne augmente l’incertitude à l’égard des
perspectives mondiales, sans pour autant faire en sorte que la planète économique arrête de tourner: « Les facteurs
fondamentaux en place favoriseront un redressement de la croissance au cours de la période de projection, quoique dans un
climat d’incertitude accrue. ». Notre banque centrale semble notamment trouver un certain réconfort dans le fait que « les
conditions financières, déjà expansionnistes, se sont encore assouplies » Pour l'instant, la BdC a décidé de retrancher 0,2 point
de pourcentage à ses prévisions de croissance du PIB réel mondial et 0,1 point de pourcentage à celles du PIB réel canadien
d’ici la fin de 2018, en raison du Brexit. Il est question ici d’une légère incidence sur l’économie, sans plus. Certes, il y a
plusieurs pièces du casse-tête entourant l’Union européenne en mouvement. Ainsi, il est possiblement préférable pour la BdC,
et les autres banques centrales, de voir les concrètes conséquences du Brexit sur l’économie réelle avant d’agir.
Sur les marchés financiers, le Brexit occupe le devant de la scène. Mais la réalité est que les principales forces sous-jacentes
qui soutiennent la croissance pour les ménages et les exportateurs canadiens demeurent la faiblesse du dollar canadien, la
reprise de l’activité économique aux États-Unis et les mesures de relance budgétaire. Ces paramètres fondamentaux
favorables finiront par donner un élan plus soutenu à l’économie canadienne, la croissance du PIB réel devant passer de 1,3 %
cette année à 2,2 % l’an prochain.
En lisant le communiqué, on a presque l’impression que l’économie canadienne suit son cours normal malgré le Brexit, jusqu'à
ce qu’on arrive au dernier paragraphe dans lequel la BdC semble plus préoccupée par l’endettement des ménages : « les
vulnérabilités financières sont élevées et s’accentuent, surtout dans les régions du Grand Vancouver et du Grand Toronto ».
Selon nous, la source de cette préoccupation est l’ajustement de l’économie canadienne au recul du prix des commodités. La
bonne nouvelle est que notre économie diversifiée facilite cette transition. Plusieurs indicateurs concernant la mobilité de la
main d’œuvre nous paraissent encourageants. Entre autres, le solde migration interprovincial négatif de l’Alberta ne fait que
commencer. D’autres ménages albertains, plus endettés et plus vulnérables de la moyenne nationale, tenteront d’atténuer leur
stress financier en trouvant de nouvelles opportunités d’emplois dans les régions de Toronto et Vancouver. Cela crée une
situation de demande largement excédentaire dans ces deux marchés immobiliers. Bien que nous ne connaissions pas l’ultime
dénouement en ce qui a trait au prix des logements, nous sommes heureux de constater que des mesures ciblées ont
récemment été prises par le gouvernement de la C.-B. pour éviter de nuire davantage à l’abordabilité du marché de l’habitation.
En résumé : Ainsi que nous le précisions dans nos commentaires d’avril et de mai au sujet de la décision prise par la BdC, il
faut exclure l’éventualité d’un relèvement ou d’une réduction du taux directeur jusqu’à ce qu’un choc économique d’envergure
change nettement la donne. En outre, la BdC pourrait se garder l’option d’agir si la hausse des prix du pétrole fait augmenter le
dollar canadien au-delà d’un certain seuil. Somme toute, nous sommes un peu surpris du ton relativement optimiste du
communiqué suite au Brexit. La plus récente enquête sur les perspectives des entreprises de la Banque du Canada – avant le
Brexit – indiquait que les perspectives de ventes des entreprises canadiennes étaient déjà sombres pour les 12 prochains mois.
En d’autres mots, il est encore plus difficile qu’avant d’affirmer que le pire est derrière nous. Même si nous ne prévoyons pas
pour le moment de changement au taux cible du financement à un jour au cours des deux prochaines années, les risques que
la reprise mondiale perde de la vitesse sont plus importants. Ainsi, il est plus probable que le prochain mouvement soit une
réduction plutôt qu’un relèvement du taux directeur. Sébastien Lavoie | Économiste en chef