Fiche I : Utilitarisme, Néo-utilitarisme et Critique Sociale

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Fiche I
Utilitarisme, Néo-utilitarisme et Critique Sociale
LECGE1317 – Matthieu de Nanteuil
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Fiche I
Utilitarisme, Néo-utilitarisme et Critique Sociale
L’utilitarisme, une philosophie morale
Obscurantisme :
- croyance en l’existence d’un univers surnaturel qui donne un fondement
aux comportements humains
- croyance qui dépasse les capacités rationnelles des hommes et requiert
leur soumission intégrale
D’un point de vue scientifique, l’obscurantisme est une démission de la raison ;
D’un point de vue politique, c’est l’asservissement de l’homme à des forces magiques.
Mouvement des Lumières va contre l’obscurantisme : il prône l’émancipation de
la condition humaine :
- raison autonome : l’homme acquiert une autonomie (n’est plus soumis à une
force magique)
- valorisation des satisfactions ordinaires : on accorde de l’importance à la
richesse et aux états de plaisir
- promotion du bien-être : le bien-être devient l’horizon de toute action rationnelle
Il y a deux grandes variantes du mouvement des Lumières :
- l’anglaise qui donnera naissance à l’utilitarisme et à l’économie moderne et
qui accepte un certain théisme.
- La française, athéiste, qui donnera naissance au rationalisme technique
et scientifique.
L’utilitarisme est une philosophie morale qui défend l’idée qu’une société juste est
une société heureuse.
Les deux « noyaux philosophiques » de l’utilitarisme comme branche des Lumières :
1. HUME et l’empirisme sceptique
La raison ne peut se prononcer que sur des faits, et pas sur des valeurs. En effet, le
monde des valeurs et des idées est dénue de contenu : une valeur n’est que le reflet
d’expériences passées, ce n’est que la trace mentale d’une répétition d’expériences
quotidiennes (habitudes), et c’est cette répétition qui fait apparaître un lien de causalité
qui peut être interprété comme le reflet d’une valeur. Une valeur n’a de signification
que quand elle explique un évènement sensible.
Ex : en prenant ses repas ensemble, une famille génère des rapports d’autorité
spécifiques, et c’est par cette pratique (=répétition) qu’elle fait apparaître la valeur
qu’elle attribue au besoin d’être ensemble.
Les idées dérivent de l’expérience (empirisme)
Le raisonnement ou réflexion morale dérive de l’habitude (scepticisme)
Donc, les valeurs ne peuvent guider l’action ou renvoyer à une autorité morale : elles
ne font que refléter un agencement collectif de « l’idée d’éthique » au sein d’une
communauté humaine.
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2. SMITH et le nouveau statut de la richesse dans la conception de la « vie bonne
» La richesse est un bien désirable et est le vecteur principal du bien-être d’un individu.
C’est quelque chose d’utile qui contribue au bien-être.
La finalité de l’utilitarisme est donc de produire la plus grande quantité de
bonheur possible pour le plus grand nombre d’individus possible.
L’utilitarisme est une philosophie :
- welfariste : on a un ensemble de préférences pour parvenir à un état de bien-être
(surtout matériel) qui lui-même procure un état de satisfaction
- individualiste : les conduites humaines sont guidées par l’utilité individuelle, c’est
le caractère rationnel de l’action.
L’intérêt général = ∑ des intérêts particuliers car les préférences renvoient à
des classements élaborés par des individus solitaires.
>> indifférence à l’égard des dimensions collectives
- calculatoire : la procédure de tri et de sélection des préférences est faite par
calcul mathématique. Le calcul définit donc le moyen de viser un état de bienêtre effectif.
>> modalité pratique pour déterminer l’utilité individuelle et
l’utilité collective, qui est la somme des utilités individuelles
Le calcul serait donc la seule procédure capable de déterminer les buts de
l’action humaine à l’échelle individuelle et collective.
Le problème est que le calcul de l’action humaine suppose une objectivation
préalable des buts de l’action (=arbitrage coûts-bénéfices), objectivation qui
suppose une lecture binaire du réel ce qui n’est pas idéal car on cache la partie
de L’action humaine qui repose sur l’interaction.
L’utilitarisme n’est pas qu’égoïste, mais c’est une philosophie qui s’appuie sur une
conception individualiste de la vie sociale.
C’est une philosophie conséquentialiste : le bienfondé d’une action repose sur la
nature des résultats obtenus (et non sur la correspondance des actions avec des
principes préalablement fixés).
L’économie de marché : un utilitarisme radicalisé
1. L’économie, une fonction générale et plurielle
Pour WEBER, une action a une orientation économique quand elle chercher à aller au
devant d’un désir d’utilité ; l’utilité étant définie comme une préférence pour le bienêtre matériel. L’économie c’est donc la fonction générale du monde humain qui a pour
objet la satisfaction de ses besoins matériels, en vue d’assurer sa reproduction et son
développement. Cette utilité n’implique pas les présupposés individuels car à l’origine,
la science économique a été créée dans des sociétés où le collectif était important.
L’économie est un ensemble de motivations visant l’accroissement pacifique du bienêtre, mais pas nécessairement dans une conception individuelle du comportement
humain et elle n’est pas exclusive.
Activité strictement économique : c’est l’exercice pacifique d’un droit de
disposition d’orientation essentiellement économique.
Activité à orientation économique :
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o Soit c’est une activité orientée à d’autres fins mais qui tient compte
des faits économiques
o Soit c’est une activité à orientation essentiellement
économique mais avec des moyens violents.
► Autrement dit, c’est toute activité dont l’orientation n’est pas
essentiellement et pacifiquement économique, mais dans laquelle entrent des
facteurs économiques.
L’économie peut donc être décrite comme un complexe d’activités concerné par la
distribution, la production, l’échange et la consommation de B&S. Elle repose donc sur
une pluralité de polarités : le marché, la redistribution publique et la réciprocité.
Elle ne se cantonne donc pas à la conception étroite utilitariste ; elle permet
d’articuler amélioration du bien-être et objectifs qui tiennent aux fondements de la
vie sociale.
2. L’économie et le marché : un moment particulier
Contrairement à l’économie au sens large, l’économie de marché assure la
prépondérance du marché, qui est un mode de coordination de l’action humaine. Elle
radicalise les trois supposés de l’utilitarisme :
- formalisme : la préférence pour le bien-être matériel acquiert le statut de «
méta- préférence », càd une préférence de niveau supérieur non discutable. Ceci
entraîne une absence de recul critique : cette préférence guide-t-elle vraiment
les comportements ?
La rationalité devient formelle : en se référant à une échelle prédéterminée de
préférences, les échanges peuvent faire l’objet d’une formalisation économique
et donner lieu à un calcul d’utilité déterminant la pertinence des choix. Elle met
donc l’accent sur la logique interne des choix.
- égoïsme : c’est la radicalisation de l’individualisme. L’idée générale est que la
poursuite du bien-être n’est possible que si chacun poursuit préalablement son
intérêt personnel et que cet intérêt vise à détenir des ressources limitées et
simultanément convoitées. (= lutte pour la possession de ressources
communes) On repose maintenant sur un principe d’appropriation : on est
dans un régime de propriété privée. Le marché autorégulateur compte sur
l’égoïsme économique pour assurer sa régulation.
- Optimisation marchande : à cause de cette lutte pacifique, la mode de
coordination des conduites individuelles dominant est le marché. Cela ne veut
pas dire qu’on renonce à la collectivité, mais que la formation de l’intérêt
général
n’est possible qu’au travers de l’échange égoïste entre les hommes. Le marché
est donc le seul dispositif capable de réaliser l’agrégation des utilités
individuelles ; agrégation fondée sur le principe d’optimalité. C’est la théorie de
la main
invisible de SMITH qui repose sur l’hypothèse d’un ordre spontané et optimal.
La logique de calcul qui servait à déterminer un certain état de bien-être s’en
trouve profondément modifiée : alors qu’elle servait seulement à « trier » des
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préférences individuelles et à construire une utilité collective de manière
« agrégée », elle est cette fois redéfinie sous la forme d’un calcul
d’optimalité, c’est-à-dire d’une procédure visant un état collectif idéal.
Le marché a acquis de l’importance : il est maintenant défini comme
un mécanisme « naturel » de coordination des utilités individuelles.
Au point de rencontre entre la philosophie utilitariste et l’économie de marché on
assiste à la naissance de la rationalité utilitaire-formelle : c’est une rationalité
calculatrice qui défend une conception individualiste et conséquentialiste de la vie en
société et qui chercher à atteindre un optimum collectif: un état de satisfaction idéal à
l’échelle d’une communauté humaine.
Marché et division du travail : quand l’organisation est encore une « boîte noire »…
Conséquences de cette évolution sur le concept et la réalité des organisations selon
SMITH :
- la richesse devient un bien désirable. Cette richesse provient du travail
effectué, qui est une valeur susceptible d’être achetée/vendue sur le marché.
- Le temps de travail (=le temps passé à la production) devient un indicateur
de cette valeur.
- Le travail devient source de toute valeur. On fait donc abstraction de
l’expérience du travailleur. La division du travail a donc beaucoup d’importance
car elle
définit le mode de création de la richesse.
- Le désir d’enrichissement est censé conduire à la satisfaction des besoins de
l’ensemble de la population (riches et pauvres) et implique une distinction
entre les biens nécessaires et les biens de luxe.
- Le salarié vend sa force de travail en échange d’une amélioration supposé de
son bien-être et le capitaliste confirme sa richesse.
L’acte de travailler devient une grandeur abstraite : un bien acquiert de la valeur à
travers les transactions qui s’opèrent sur un marché. La science des organisations repose
donc sur un processus d’abstraction du travail : il est maintenant assimilé au temps de
production
et devient une valeur d’échange.
Pbl : on ne sait pas prendre en compte la nature des rapports sociaux vécus dans la
sphère productive et on fait de la division du travail un principe justifiable sur le plan de
l’efficacité économique ; le travail pourrait donc être divisible ad infinitum.
Cette approche ne dit rien des modes de coordination interne, des problèmes
de motivation ou de conflit, de la gestion des compétences, etc.
Selon SMITH, l’organisation serait donc entièrement guidée par un mode de
coordination externe régi par l’échange marchand.
Le taylorisme ou l’utilitarisme appliqué aux organisations de production
Le taylorisme est le second moment fondateur de la théorie des organisations. Il a
donné naissance à un ensemble de méthodes et de principes d’organisation de la
production, rassemblés sous le terme d’Organisation Scientifique du Travail (O.S.T.).
Le taylorisme défend l’intérêt général à travers la croissance de la prospérité
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matérielle (comme Smith) ; mais au lieu de faire du travail une valeur abstraite et
d’évoquer le principe de la division du travail, il va ouvrir la « boîte noire » de
l’organisation et construire des moyens d’action permettant de l’influencer. Il
reprend aussi le postulat utilitariste d’une rationalité fondée sur le calcul mais cette
fois, ce sont les rapports sociaux de production qui en font l’objet.
Traits principaux qui marquent la naissance du taylorisme :
- objectif : accroître la quantité de bien-être : « une plus grande prospérité
pour tous »
- repose sur un raisonnement économique classique :
o définition de méthodes visant à augmenter la productivité
o productivité est le facteur principal d’amélioration des performances
économiques des entreprises (=condition du bien-être collectif)
o performance permise par l’augmentation de la demande
- croissance de la production réconcilie les intérêts contradictoires des
employeurs et salariés (augmentation de leur pouvoir d’achat)
- repose sur un « deal social » : les changements de la productivité donnent un
plus haut niveau de vie aux pauvres : les objets de luxe deviennent des objets de
nécessité
- le marché est insuffisant pour assurer l’optimalité économique et il fait
de l’organisation du travail un objet de science
- positivisme scientifique : il considère que la Science (destinée à produire un
ensemble de connaissances objectives sur le monde naturel et sur le monde
social) constitue une étape indispensable vers le Progrès : en améliorant la
connaissance du monde on améliore ses conditions de vie, on sort de la
dépendance et on ouvre la voie à une société harmonieuse. Le taylorisme vise
donc à faire une norme scientifique objective d’organisation des moyens de
production : OST.
Les 3 principes de l’OST :
- lutte contre la flânerie et les savoirs de métier : il faut des méthodes de travail
objectives pour atteindre une efficacité économique. Il faut donc lutter contre le
syndicalisme ouvrier et assurer la suprématie des techniques de production sur
les luttes sociales.
Il faut donc déqualifier le travail ouvrier : on remplace les ouvriers professionnels
par des ouvriers peu qualifiés et interchangeables.
- Contrôle des temps de production et parcellisation des tâches : c’est l’entrée du
chronomètre dans l’atelier. L’augmentation de la productivité du facteur travail
repose sur le contrôle du temps passé à la réalisation des tâches. Il faut donc
diminuer ce temps au minimum, ce qui fera baisser les coûts de production et
fera augmenter les marges bénéficiaires. Marges dont les ouvriers tireront parti
par l’augmentation de leur pouvoir d’achat.
Par le chronomètre :
o On standardise les gestes
o L’apprentissage individuel repose sur une logique de commandement
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-
o Le travail est soumis à un pouvoir hiérarchique légitime
Tâche complexe = Σ opérations simples
Ces tâches sont
o Descriptibles de l’extérieur
o Séparées de tout individu concret
o Divisibles en séquences de production simples pouvant faire l’objet d’un
calcul de production
Le temps de production fait donc l’objet d’une allocation scientifique, celle du
temps alloué.
division du travail entre concepteurs et exécutants : cette division est
scientifiquement légitime : les concepteurs ne sont pas les exécutants et les
exécutants ne sont pas les concepteurs car ils n’ont pas les savoirs nécessaires.
La production doit être pilotée par des experts qui définissent l’ensemble des
règles
et exercent un contrôle absolu. On a une nouvelle catégorie d’acteurs : les ingéconcepteurs qui permettent aux employeurs d’asseoir leur méthode de gestion
sur une base scientifique objective.
Le management scientifique fait reposer l’optimum économique sur la scission entre
concepteurs et exécuteurs. Cette scission est une structure invisible rendue
incontestable vu qu’elle s’appuie sur une base scientifique objective ; mais derrière
cette base scientifique objective se cache un projet politique : celui de neutraliser la
contestation ouvrière sur la division du travail.
On se retrouve avec une architecture socio-politique à grande échelle. La théorie
des organisations est encastrée dans
- une théorie utilitariste (enrichissement individuel est le moteur de
l’action rationnelle et l’objectif du marché est l’optimisation du bien-être
collectif)
- à laquelle s’ajoutent des moyens objectifs de rationalisation de la production
de façon à accroître la productivité du facteur travail pour générer une plusvalue.
Fondements du taylorisme
Dans l’économie classique : les conduites humaines sont rationnelles car guidées
par l’égoïsme et l’optimum collectif est atteint par la concurrence sur le marché.
→contradiction entre satisfaction des divers intérêts individuels et la
rationalité d’un groupe organisé
Smith a répondu par la notion de marché mais pas suffisant
Taylor répond en appliquant le positivisme scientifique à l’analyse des rapports
sociaux de la production càd qu’il conditionne les intérêts individuels à une certaine
forme d’organisation de la production : les travailleurs poursuivent leurs intérêts
individuels que s’ils inscrivent préalablement dans l’intérêt de l’organisation à laquelle
ils appartiennent. Ceci suppose qu’ils acceptent les principes scientifiques de division
du travail.
La réponse de Taylor à cette contradiction n’est donc pas l’économie, mais le
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management scientifique : la rationalité calculatrice ne s’applique plus prioritairement
à la formalisation de l’échange économique mais à l’analyse scientifique des rapports
sociaux.
Trois remarques à propos de ce basculement :
- la rationalité énonce un fait (ce qui est) et des conditions pour que ce fait
soit vérifiable en pratique (ce qui doit être pour que ce qui est soir effectif)
- ces conditions ont trait à l’agencement des relations entre personnes et choses :
ils faut des experts, des contremaîtres, des travailleurs, des chronomètres, des
machines, … La rationalité fondée sur le calcul présuppose une rationalité fondée
sur l’interaction.
o Ex : pour qu’une organisation soit efficace il faut définir des méthodes de
production et une autorité de pouvoir distincte du marché
Mais en faisant reposer cette structure de pouvoir sur une base scientifique, il
refuse d’accepter qu’elle puisse avoir une dimension relationnelle qui
échapperait à un calcul d’utilité. Les décisions prises au nom d’une rationalité
calculatrice présupposent un certain nombre de conditions ; on dira donc que
cette rationalité n’est pas naturelle mais qu’elle résulte d’une construction
sociale.
- la rationalisation est un processus qui assure la prééminence de cette rationalité
sur toute considération relative aux dimensions non calculatrices de l’action
humaine. Les théories de Smith et de Taylor définissent une rationalité parmi
d’autres et les conditions nécessaires à la prééminence du calcul d’intérêts sur
les autres manières d’appréhender la vie sociale. Ces théories sont donc le reflet
d’un rapport dans force dans le champ de la rationalité.
Critiques et dépassements ?
Le taylorisme est la pensée utilitariste appliquée aux
organisations. Il y a 3 grandes critiques :
- la critique marxiste : le paradigme utilitariste est vicié car
o la logique de l’égoïsme ne peut que conduire à une lutte de tous contre
tous dans un contexte de ressources rares. La justification d’un échange
optimal de sert qu’à masquer cette lutte inégale entre les capitalistes et
les salariés et à maintenir les privilèges des dominants
o le travail se présente sous une forme aliénée : le travailleur ne maîtrise ni
le produit, ni l’organisation de son travail. En plus, la division du travail
conduit à l’exploitation de l’homme par l’homme : le travailleur ne perçoit
pas le salaire correspondant à sa dépense et à son travail… c’est de la que
vient la plus-value du capitaliste
Limites de la critique marxiste :
o la vision de Marx est très stéréotypée : selon lui, une organisation ne vise
qu’à exploiter ses travailleurs
o Marx érige la préférence pour le bien-être matériel en méta-préférence
dans l’affrontement entre les classes, càd qu’elles ne se préoccupent
que du bien-être matériel.
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o Marx ne théorise que l’organisation capitaliste, pas les autres (les non
marchandes)
Principale critique : l’indignité humaine qui accompagne le développement
du capital et des organisations marchandes
la critique fonctionnaliste (Mintzberg) : qu’en est-il de l’adaptation à
l’environnement : les effets de système qui caractérisent tout
fonctionnement organisationnel ne sont pas réductibles à la simple addition
de comportements individuels.
→ l’inadaptation fonctionnelle est une source d’inefficacité
la critique structuraliste (Foucault) : il y a un contrôle social permanent qui n’est
plus réservé à une élite mais qui est à la disposition collective : on cherche tous
à voir sans être vus. C’est dans les organisations que ces pratiques de contrôle
prennent corps.
→ rationalité utilitariste est une idéologie au service d’un contrôle
social généralisé
La théorie utilitariste a répondu à ces critiques en prenant deux directions spécifiques :
- l’économie des coûts de transaction : les échanges sociaux que l’utilitarisme sousestime. Il faut donc reconnaître l’importance de ces interactions ainsi que leur
calculabilité.
- la théorie du choix rationnel : on revient à l’utilitarisme originel en faisant des
préférences, dont on a un large éventail, un vecteur de l’action rationnelle. On
va ainsi faire une description de la méthodologie générale du comportement
humain. Pbl : radicalisation de l’individualisme qui est en contradiction avec le
besoin d’articuler logique individuelle et logique collective.
Ces trois critiques posent les limites de la rationalité instrumentale :
Le concept de rationalité instrumentale désigne le processus selon lequel la gestion
utilitaire et calculatrice de ressources est érigée au rang de finalité unique de l’action
humaine. Elle correspond, en d’autres termes, à la volonté d’occulter l’existence d’une
rationalité fondée sur l’interaction. Ca renvoie à l’idée d’une confusion entre les
moyens et la fin.
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