Sobriété et rationalité
Le thème « croissance et social écologie » doit être clairement pris en main par les socialistes.
Il ne faut pas l’abandonner, comme le font les Régions et les Départements, aux écologistes
de toutes tendances car, s’agissant d’un problème essentiel, leur vision ignore certaines
données scientifiques et économiques, au profit d’orientations idéologiques.
Deux mots d’ordre pour ce thème : sobriété et rationalité.
Sobriété car le chaos climatique menace et de nombreuses ressources tendent à s’épuiser à
l’échelle mondiale. La production de biomasse, sur laquelle on compte pour l’alimentation,
les matériaux et l’énergie, est limitée par la surface des sols, qui doivent être exploités
durablement. Les ressources en eau utiles pourraient manquer en bien des endroits, une
raréfaction qui sera accentuée par le réchauffement climatique. Les sources d’énergie peu
coûteuses se raréfient. De nombreux matériaux se trouvent en quantité limitée alors qu’ils
sont indispensables à la plupart des technologies nouvelles (batteries, éoliennes, piles à
combustible, etc.). Le recyclage, pour indispensable qu’il soit, ne peut souvent être que très
limité.
Rationalité car il faut tirer parti au mieux des connaissances acquises par les scientifiques,
sans céder aux marchands de peur ou d’illusion. L’écologie, c’est tout ce qui concourt à la
qualité de vie dans une optique à long terme. Après la qualité de l’alimentation, il y a celle des
logements, celle des transports, la qualité de l’air, celle de la santé et de l’éducation. Cette
écologie n’aura d’efficacité que si on établit une hiérarchie des problèmes, et donc des actions
à entreprendre.
De tous les dangers, le réchauffement climatique est le plus grave pour l’humanité. La
transition énergétique est une authentique priorité pour les socialistes. Nous devons la mettre
en œuvre rationnellement avec les trois outils dont nous disposons, chacun avec son échelle
de temps et son domaine de pertinence : l’efficacité énergétique (dans l’industrie, les
transports et l’habitat), les énergies nucléaires et les énergies renouvelables. Les changements
doivent s’appuyer sur la recherche scientifique et industrielle, pour laquelle la France dispose
d’organismes compétents, et sur une fiscalité écologique avec en premier lieu un prix fixé au
carbone de façon croissante. Ce dernier est indispensable pour que les bons choix soient
effectués par tous les acteurs économiques. Une transition énergétique rationnelle, c’est la
première marche d’une croissance écologique.
(texte co-signé par Paul Mathis, Hauts de Seine, André-Jean Guérin, Paris 11e)
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