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1. Introduction
Les courbes projectives multiples primitives ont ´et´e d´efinies et ´etudi´ees par C. B˘anic˘a
et O. Forster dans [2]. Les cas les plus simples et qu’on ´etudiera en d´etail ici sont les
courbes non r´eduites plong´ees dans une surface lisse, et dont la courbe r´eduite associ´ee
est projective lisse.
Les faisceaux semi-stables sur des courbes projectives r´eduites non lisses on
´et´e ´etudi´es par de nombreux auteurs, notamment par C.S. Seshadri dans [30], et
U.N. Bhosle dans [4, 5] et d’autres articles. Les faisceaux semi-stables sur des vari´et´es
non r´eduites semblables `a celles qui sont consid´er´ees ici sont le sujet de l’article [13] de
M.-A. Inaba. L’article [14] du mˆeme auteur traite des faisceaux stables sur une vari´et´e
non irr´eductible ayant deux composantes qui se coupent. Il est possible qu’on puisse
obtenir par l’´etude des faisceaux coh´erents sur les courbes non r´eduites des r´esultats
sur la d´eg´en´eration des fibr´es vectoriels ou des vari´et´es des modules de fibr´es semi-
stables sur les courbes lisses. Certains r´esultats ont d´ej`a ´et´e obtenus en utilisant des
courbes r´eduites mais singuli`eres (cf. [33, 34]).
Les faisceaux coh´erents sur les courbes non r´eduites interviennent aussi lorsqu’on
veut ´etudier les faisceaux de dimension 1 sur les surfaces. Les faisceaux sur des courbes
non r´eduites apparaissent (cf. [15, 16]) comme limites de fibr´es vectoriels sur des
courbes lisses. Leur rˆole est sans doute plus important si on cherche `a obtenir d’autres
vari´et´es de modules fins de faisceaux de dimension 1 que les classiques vari´et´es de
modules de faisceaux semi-stables (cf. [8]).
Le but du pr´esent article est de donner les bases de l’´etude des faisceaux coh´erents
sur une courbe multiple primitive Yet de leurs vari´et´es de modules. On introduit
deux nouveaux invariants des faisceaux coh´erents : le rang et le degr´e g´en´eralis´es,
avec lesquels on peut ´enoncer un th´eor`eme de Riemann-Roch sur les courbes primi-
tives. On s’int´eressera aux faisceaux g´en´eriques qui sont ici les faisceaux quasi loca-
lement libres jouant le mˆeme rˆole que les faisceaux localement libres sur les vari´et´es
lisses. On ´etudiera ensuite les faisceaux d’id´eaux de sous-sch´emas finis de la courbe
r´eduite associ´ee C, qui sont les premiers exemples non triviaux de faisceaux sur Y.
On s’int´eressera enfin aux courbes doubles. Dans ce cas on peut d´ecrire pr´ecis´ement
les faisceaux sans torsion sur Yet prouver en particulier qu’ils sont r´eflexifs. Pour
finir on s’int´eressera aux vari´et´es de modules de faisceaux stables de rang g´en´eralis´e 3
et de degr´e g´en´eralis´e dsur une courbe double et on mettra en ´evidence de multiples
composantes. Une d’elles est une structure multiple sur la vari´et´e de modules des fibr´es
vectoriels de rang 3 et de degr´e dsur C.
1.1 Faisceaux coh´erents sur les courbes multiples primitives
Courbes multiples primitives - Soit Cune courbe alg´ebrique projective irr´eductible
lisse, de genre gC, plong´ee dans une vari´et´e projective lisse Xde dimension 3 sur C.
Soit Y⊂Xune sous-vari´et´e ferm´ee de Cohen-Macaulay dont la sous-vari´et´e r´eduite
associ´ee est C. On dit que Yest primitive si elle peut localement ˆetre plong´ee dans
une surface : pour tout point Pde Cil existe une surface S⊂Xet un ouvert Ude
Xcontenant Ptels que U∩Ssoit lisse et Y∩U⊂S. Si tel est le cas il existe un