Chapitre VIID, page 3
L’E.C.G. haute amplification :
des potentiels tardifs (P.T.) témoignant d’un ralentissement de la conduction dans une partie du
myocarde ventriculaire sont présents chez environ 75 % des coronariens ayant fait une T.V.
spontanée.
Dans les suites d’infarctus, la présence de P.T., d’E.S.V. ou de salves de T.V. au holter et d’une
mauvaise fonction ventriculaire gauche permettent d’identifier les patients à haut risque de mort
subite (50 % de T.V. ou mort subite dans les six mois).
Etiologies
insuffisance coronarienne aiguë (risque de F.V. mortelle) ou chronique (70 % des causes)
toutes les cardiomyopathies en général évoluées (15 %)
prolapsus valvulaire mitral
surcharge digitalique
dysplasie arythmogène du ventricule droit
exceptionnelles T.V. adrénergiques sur “ coeur sain ” du sujet jeune
T.V. idiopathiques à type de retard gauche et axe vertical de QRS
une entité rare : T.V. à type de bloc de branche droit avec axe gauche, sensible au vérapamil.
Pronostic des T.V.
Mauvais chez les patients ayant fait un infarctus du myocarde et ayant une mauvaise fraction
d’éjection ventriculaire gauche : 20 à 30 % de mortalité par an, 30 à 40 % si la T.V. s’est
accompagnée d’une syncope et ceci avec le traitement médical empirique.
Traitements
Réduction de la T.V. :
Méthodes variables selon la tolérance hémodynamique.
En cas d’intolérance majeure
(état de choc) : choc électrique externe, sous brève anesthésie générale.
Si la tolérance est correcte :
. injection intra-veineuse d’anti-arythmiques sous contrôle régulier de l’E.C.G. et de la pression
artérielle (car ils sont tous inotropes négatifs) : amiodarone (CORDARONE*), 150 à 300 mg en
vingt à trente minutes, voire disopyramide (RYTHMODAN*) à la dose de 1 mg/kg.
. extra-stimulus déclenché par une sonde endo-ventriculaire droite.
Traitement préventif des récidives :
Les anti-arythmiques (A.A.) actifs à l’étage ventriculaire sont :
1 - Les A.A. de la classe Ia et Ib : quinidiniques (LONGACOR*, QUINIDURULE*, SERECOR*),
disopyramide, mexilétine (MEXITIL*).
2 - Les A.A. de la classe Ic : propafénone (RYTHMOL*), cibenzoline (CIPRALAN*), flécaïnide
(FLECAINE*).
3 - L’amiodarone ++
4 - Le sotalol (SOTALEX*), béta-bloqueur ayant en plus une activité de classe III, pour les T.V.
ischémiques ou adrénergiques.
Ces traitements peuvent être essayés de façon empirique, mais leur efficacité sera au mieux vérifiée
par la stimulation ventriculaire programmée.
Traitements non pharmacologiques :
Traitements électriques :
Ils comprennent les stimulateurs anti-tachycardiques et surtout les défibrillateurs automatiques
implantables (D.A.I.). Ces derniers comportent un boitier et des électrodes. Le boitier comprend
deux fonctions : d’une part une fonction de stimulation anti-tachycardique et anti-bradycardique,
d’autre part une fonction de défibrillation. Les électrodes de détection de l’arythmie, de stimulation
et de défibrillation sont le plus souvent à l’heure actuelle implantées par voie endocavitaire et
reliées, après tunnellisation sous-cutanée, au boitier qui est inséré, lui, dans une poche abdominale.
Lorsque la T.V. (ou la F.V.) est détectée sur une période de cinq à huit secondes, le D.A.I. se
charge en cinq à huit secondes et délivre un choc endocavitaire de dix à trente joules.