2PASCAL BOYER
1. G´en´eralit´es et cas commutatif
1.1. D´efinitions. — Soit Gun groupe et Sune partie non vide de G; le groupe < S >
engendr´e par Sdans Gest le plus petit sous-groupe de Gcontenant S.
Remarque : l’existence de < S > est assur´ee par le fait que l’intersection de deux sous-groupes
est un groupe : < S > est l’intersection de tous les sous-groupes de Gcontenant S. Dans le
cas o`u < S >=Gon dit que Sest une partie g´en´eratrice de G; dans ce cas si Sest fini, on
dit que Gest de type fini. Dans le cas G=< S > o`u Sest de cardinal 1, on dit que Gest
monog`ene et si Gest fini, il est dit cyclique.
Propri´et´e : tout ´el´ement x∈< S > s’´ecrit sous la forme s²1
1···s²n
no`u n∈Nd´epend que de x,
s1,··· , sn∈Set i=±1. En g´en´eral cette ´ecriture n’est pas unique.
Question : pour un groupe de type fini le cardinal d’un ensemble Sde g´en´erateurs de cardinal
minimal a-t-il un int´erˆet quelconque ? Mˆeme question pour un groupe qui n’est pas de type
fini, en demandant que le groupe engendr´e par Ssoit dense.
Remarque : signalons qu’un ensemble de g´en´erateur Stel que tout sous-ensemble strict n’est
pas g´en´erateur, n’est pas forc´ement de cardinal minimal : par exemple 2 et 3 engendrent Z
alors que ni 2 ni 3 ne sont des g´en´erateurs.
1.2. Groupes cycliques. — Tout groupe cyclique de cardinal nest isomorphe `a Z/nZ; en
effet soit G=< g > et consid´erons le morphisme f:Z→Gqui `a 1 associe g. Par d´efinition
le noyau de fest nZde sorte que finduit un isomorphisme ¯
f:Z/nZ'G.
Proposition 1.1. — Tout sous-groupe de Z/nZest de cardinal do`u dest un diviseur de
n. R´eciproquement pour tout d|n, il existe un unique sous-groupe d’ordre dde Z/nZqui est
isomorphe `a Z/dZ.
Preuve : Le premier point est un cas particulier du th´eor`eme de Lagrange. R´eciproquement
soit Hun sous-groupe de G=Z/nZ; consid´erons et φ:Z−→ Z/nZ−→ G/H, o`u G/H est
le groupe quotient de Gpar H. Le noyau de φest un sous-groupe de Zdonc de la forme dZ,
contenant Ker ψ=nZ, de sorte que ddivise n. Ainsi Hest cyclique, engendr´e par la classe
de d; son ordre est n/d.
Corollaire 1.2. — Le groupe engendr´e par un ´el´ement ¯
k∈Z/nZest le groupe engendr´e par
k∧n; il est de cardinal n
n∧k.
Preuve : Comme kest un multiple de k∧n, on a l’inclusion (k)⊂(k∧n). R´eciproquement
on ´ecrit une relation de Bezout uk +vn =n∧kde sorte que modulo n,n∧kappartient au
groupe engendr´e par ket donc (k∧n)⊂(k). On en d´eduit alors que l’ordre de kdans Z/nZ
qui est par d´efinition le cardinal du groupe engendr´e par k, est n
n∧k.
Remarque : un ´el´ement ¯
k∈Z/nZest un g´en´erateur si et seulement si k∧n= 1 ; on notera
ψ(n) le cardinal de l’ensemble des g´en´erateurs de Z/nZ, et donc aussi le cardinal des 1 ≤k≤n
premiers avec n.
Corollaire 1.3. — L’ensemble des ´el´ements d’ordre d|n(resp. d’ordre divisant d) dans Z/nZ
est de cardinal ψ(d)(resp. d). Par ailleurs on a n=Pd|nψ(d).
Preuve : Remarquons tout d’abord que si dne divise pas n, il n’y a aucun ´el´ement d’ordre
ddans Z/nZ. Si ddivise n, tous les ´el´ements d’ordre dappartiennent au groupe engendr´e
par (n
d) qui est isomorphe, en tant que groupe cyclique d’ordre d, `a Z/dZ. Ainsi les ´el´ements