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D’une part, les contrats « transactionnels » correspondent à une logique dans laquelle il est
possible de définir à l’avance les obligations respectives des deux parties. Tous les problèmes
de coordination peuvent être définis ex ante (avant la signature de l’accord) et l’unique
difficulté consiste à contraindre ou inciter les parties à respecter leurs engagements. Ainsi, ces
contrats mettent en œuvre des « dispositifs incitatifs » et sont supervisés par des tierces parties
extérieures à la relation (le système judiciaire par exemple). D’autre part, les contrats
« relationnels » correspondent à une logique selon laquelle les parties s’engagent à coopérer
ex post (après la signature du contrat) et élaborent un « mécanisme de gouvernance » à cette
fin. Les parties conviennent de suivre ex post les instructions d’un mécanisme de décision
commun et de mettre en œuvre un mécanisme bilatéral spécifique pour gérer leurs éventuels
conflits. Les problèmes de coordination sont résolus ex post et la supervision de l’exécution
de l’accord est en général bilatérale en reposant sur un esprit coopératif (OCDE, 2007, p. 10-
11).
Cela nous renvoie à la conception des institutions qui, selon North (1990), sont constituées de
l’ensemble des règles formelles (constitution, Lois et règlements, système politique,
administration, système judiciaire et associations professionnelles...) et informelles (systèmes
de valeurs et croyances, représentations, culture, mœurs, coutumes et normes sociales…)
régissant les comportements des individus et des organisations, ces dernières étant des
groupes d’individus qui poursuivent des buts communs (entreprises, syndicats, ONG…). Les
institutions structurent les incitations qui agissent sur les comportements et offrent un cadre
aux échanges économiques. Dans ce contexte, nous soulignons le fait que la formation des
institutions prend beaucoup de temps (Vatn A., 2005, p. 31). Le changement institutionnel
détermine la manière avec laquelle les sociétés évoluent dans le temps. North (1990) a fait la
distinction entre institutions et changements institutionnels. Les institutions sont les règles du
jeu dans une société, qu’ils soient formels ou informels. Les changements institutionnels,
quant à eux, définissent l’évolution de ces règles du jeu.
Pour la suite, notons que ce sont les institutions qui gouvernent la performance d’une
économie et ce sont eux-mêmes qui ont donné à la « Nouvelle Economie Institutionnelle »
(NEI) son importance pour les économistes (Coase, 1998). Ces institutions qui définissent les
règles du jeu, constituent ce que la Nouvelle Économie Institutionnelle (NEI) appelle «
l’environnement institutionnel ». Ils sont susceptibles de contribuer à la mise en œuvre
(« enforcement ») des contrats (Brousseau et Glachant, 2002).
Dans le cadre de la gestion des risques, les contrats « transactionnels » offrent une grande
sécurité, mais leur élaboration peut être complexe puisque toutes les contingences futures