Séquence 7 Intégration Sommaire 1. Prérequis 2. Aire et intégrale d’une fonction continue et positive sur [a ; b] 3. Primitives 4. Primitives et intégrales d’une fonction continue 5. Synthèse de la séquence Dans ce chapitre, on introduit une nouvelle notion mathématique : l’intégration. Après une première approche géométrique, l’introduction de la notion de primitive permet d’élargir la définition et les possibilités de calcul. Quelques exemples d’applications sont donnés. Séquence 7 – MA02 1 © Cned - Académie en ligne 1 Prérequis A Aires 1. Aires usuelles On considère des figures dans un plan où une unité de longueur a été choisie. On sait calculer les aires déterminées par différentes figures géométriques : base × hauteur t aire d’un triangle : ; 2 t aire d’un rectangle : longueur × largeur (remarque : quand un rectangle aura un côté parallèle à l’axe des ordonnées, on appellera ce côté la « hauteur » du rectangle, et l’autre côté sera appelé sa « largeur ») ; (petite base + grande base ) × hauteur ; t aire d’un trapèze : 2 2 t aire d’un disque : π × rayon . 2. Propriétés des aires t Additivité Pour calculer l’aire de figures moins simples que les précédentes, on peut décomposer celles-ci en un certain nombre de figures dont on sait calculer l’aire. Par exemple, pour calculer l’aire d’une surface délimitée par un polygone, on peut décomposer celui-ci en un certain nombre de triangles. La somme des aires des triangles donne alors le résultat souhaité. La propriété utilisée s’appelle l’« additivité de l’aire », elle est énoncée dans la propriété suivante. Vocabulaire On a l’habitude d’appeler « domaines » les ensembles de points du plan dont on calcule les aires. Propriété A B Si E1 et E2 sont deux domaines du plan dont l’intersection a une aire nulle alors l’aire de E1 ∪ E2 est égale à la somme des aires de E1 et E2 : Aire ( E1 ∪ E2 ) = Aire ( E1) + Aire ( E2 ). Dans la figure ci-contre : Aire ( ABCD) = Aire ( ABD ) + Aire (BCD). C D Séquence 7 – MA02 3 © Cned - Académie en ligne t Inclusion E2 Soit E1 et E2 deux domaines du plan tels que E1 ⊂ E2 alors Aire ( E1) ≤ Aire ( E2 ). E1 t Translation, symétrie Propriété Invariance par translation Soit une translation tv et deux domaines du plan E1 et E2 tels que E2 soit l’image de E1 par la translation tv (c’est-à-dire que tous les points du domaine E2 sont obtenus par translation de tous les points du domaine E1 ). Alors les domaines E1 et E2 ont la même aire : E2 v E1 Aire ( E1) = Aire ( E2 ). Propriété Invariance par symétrie Soit s Ᏸ une symétrie axiale d’axe Ᏸ et deux domaines du plan E1 et E2 tels que E2 soit l’image de E1 par la symétrie s Ᏸ (c’est-à-dire que tous les points du domaine E2 sont obtenus par symétrie de tous les points du domaine E1 ). Alors les domaines E1 et E2 ont la même aire : E1 Ᏸ E2 Aire ( E1) = Aire ( E2 ). 3. Domaines, aires et mesures On confond parfois un domaine (une surface) avec une aire, ou une aire avec une de ses mesures. On précise ici par un exemple la différence entre ces notions. Un domaine est un ensemble de points du plan. Des domaines, qui sont des ensembles de points différents, sont des domaines différents, mais ces domaines peuvent avoir la même aire comme trois des domaines ci-dessous qui ont chacun une aire égale à 12 carreaux. 4 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 Mesurer une aire, c’est lui associer un nombre en utilisant une aire de référence, l’unité. Prenons l’exemple d’une aire A de 1 m2. On peut écrire l’égalité A = 1 m2 = 10 000 cm2 mais, bien sûr, les nombres 1 et 10 000 ne sont pas égaux. Le nombre 1 est la mesure de l’aire A en m2 et 10 000 est la mesure de la même aire A avec une autre unité, le cm2. Dans cette séquence, les intégrales sont des nombres et ces nombres sont utilisés pour mesurer des aires, l’unité étant souvent appelée « unité d’aire » ce que l’on note u.a. Il arrive que, quelquefois, on confonde une aire avec une de ses mesures (comme on le fait très souvent pour les angles et leurs mesures en radians ou pour les longueurs et leurs mesures). En sciences physiques, pour simplifier l’écriture, on écrit souvent les unités seulement à la fin de calculs qui ont porté sur des nombres. B Dérivation Comme on le verra, les deux notions de dérivation et d’intégration sont très liées, on rappelle donc ici les formules essentielles qui doivent être connues. 1. Fonctions usuelles Fonction f définie et déribable sur I Expression de f ( x ) Expression de f ′( x ) f ( x ) = k , k constante réelle I= f ′( x ) = 0 f (x ) = x I= f ′( x ) = 1 I = + * = ]0 ; +∞[ ou 1 f ′( x ) = − 2 x f (x ) = x I = + * = ]0 ; +∞[ f ′( x ) = f ( x ) = x n , n ∈ ∗ I= f ′( x ) = nx n −1 I = + * = ]0 ; +∞[ ou n f ′( x ) = − n +1 = −nx −n −1 x f (x ) = f (x ) = 1 x 1 xn I = − * = ]−∞ ; 0[ = x −n , n ∈ ∗ I = − * = ]−∞ ; 0[ 1 2 x f ( x ) = sin x I= f ′( x ) = cos x f ( x ) = cos x I= f ′( x ) = − sin x f ( x ) = ex I= f ′( x ) = f ( x ) = e x f ( x ) = ln x I = + * = ]0 ; +∞[ f ′( x ) = 1 x Séquence 7 – MA02 5 © Cned - Académie en ligne 2. Opérations Dans le tableau ci-dessous, les fonctions u et v sont définies et dérivables sur le même intervalle I, k est un nombre réel ; dans les deux derniers cas, la fonction v ne s’annule pas. Alors la fonction f est dérivable sur le même intervalle I. Fonction f Fonction dérivée f ‘ f = u +v f ′ = u′ +v ′ f = uv f ′ = u ′v + uv ′ f = ku f ′ = ku ′ f= 1 v −v ′ f′= 2 v f= u v f′= u ′v − uv ′ v2 3. Composition Dans le tableau suivant, u est dérivable sur un intervalle I et vérifie éventuellement certaines conditions. Alors la fonction f est dérivable sur le même intervalle I. Fonction f Fonction dérivée f ‘ Remarques éventuelles f : x f ( x ) = g (ax + b ) f ′ : x f ′( x ) = ag ′(ax + b ) La fonction g étant dérivable sur un intervalle J, la fonction f est dérivable en x lorsque ax + b appartient à J. u2 2u ′u u n où n ∈ * nu ′u n −1 1 u u′ − 2 u = u −n où n ∈ * n u nu ′ − n +1 = −nu 'u −n −1 u u′ 2 u 1 u 6 © Cned - Académie en ligne eu u ′eu ln u u′ u Séquence 7 – MA02 u ne s’annule pas sur I u ne s’annule pas sur I u est à valeurs strictement positives sur I u est à valeurs strictement positives sur I 2 A Aire et intégrale d’une fonction continue et positive sur un intervalle [a ; b ] Objectifs du chapitre Dans ce chapitre, on définit l’intégrale d’une fonction continue et positive sur un intervalle en utilisant les aires et on en étudie les propriétés. B Pour débuter Activité 1 Avec les vitesses et les distances Un objet se déplace pendant 10 secondes à la vitesse de 3 m.s-1. Quelle distance a-t-il parcourue ? Un objet se déplace pendant 10 secondes. On peut seulement enregistrer les valeurs successives de sa vitesse v (t ) à l’instant t. On obtient les valeurs suivantes et on demande de donner une valeur approchée de la distance parcourue. t 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6 7 8 9 v (t ) 9 7,6 6,1 4,6 3,7 2,7 2,3 1,8 1,4 1,1 0,7 0,5 0,4 0,2 0,2 0,1 Un objet se déplace pendant 10 secondes. On peut seulement enregistrer, sur une représentation graphique, sa vitesse v (t ) à l’instant t. Dans les questions précédentes, des produits d’une vitesse par une durée sont apparus. On interprète ces produits comme des aires de rectangles. En utilisant cette interprétation, donner une valeur approchée de la distance parcourue par l’objet. v(t) en m.s–1 1 j O i 1 5 t 10 en secondes Séquence 7 – MA02 7 © Cned - Académie en ligne Activité 2 Aire sous la parabole Cette activité propose une généralisation de ce qui a été fait dans l’exercice de synthèse VI de la séquence 1. Le plan est muni d’un repère orthogonal O ; i , j ; l’unité d’aire qui sera utilisée pour mesurer les aires est l’aire du rectangle OIKJ tel que i = OI et j = OJ. ( ) y = x2 Soit a et b deux nombres réels tels que 0 ≤ a ≤ b. On se propose de déterminer la mesure Ia ,b de l’aire sous la courbe repréEa,b sentant la fonction carré sur l’intervalle [a ; b ] , c’est-à-dire l’aire du domaine Ea ,b limité par la représentation graphique de la j a b O fonction carré, l’axe des abscisses ainsi que i les droites d’équations x = a et x = b. Pour cela, on détermine d’abord l’aire du domaine Ea limité par la représentation graphique de la fonction carré, l’axe des abscisses, et la droite d’équation x = a. a On partage l’intervalle [ 0 ; a ] en n intervalles de longueur (où n est un entier n supérieur à 1) sur lesquels on construit n rectangles situés sous la courbe et n rectangles contenant Ea comme l’illustre la figure. a2 y = x2 a O O a/n 2a/n 3a/n 4a/n 5a/n 6a/n (n–2)a/n (n–1)a/n On note un la mesure de l’aire totale des rectangles situés sous la courbe et v n la mesure de l’aire totale des rectangles contenant le domaine Ea . On obtient ainsi deux suites (un ) et (v n ) encadrant la mesure Ia de l’aire de Ea . Ainsi, pour tout n ≥ 1, on a : un ≤ Ia ≤ v n . a 3 n −1 a3 n a) Vérifier que, pour n ≥ 1, un = 3 ∑ k 2 et v n = 3 ∑ k 2. n k =1 n k =1 n 2 n (n + 1)( 2n + 1) b) En admettant que, pour tout n ≥ 1, ∑ k = (démontré par 6 k =1 récurrence lors de la résolution de l’exercice VI de synthèse de la séquence 1), en déduire l’expression de un et de v n en fonction de n. c) Calculer la limite de chacune des deux suites et en déduire la valeur de Ia . Par analogie, donner la valeur de la mesure I b de l’aire du domaine Eb limité par la représentation graphique de la fonction carré, l’axe des abscisses et la droite d’équation x = b. En déduire alors la valeur de Ia ,b . 8 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 C Cours 1. Définition On se propose de généraliser la notion d’aire à des domaines du plan liés à des fonctions. Les fonctions utilisées ici sont des fonctions continues sur des intervalles. Intuitivement, cela signifie que les courbes représentatives sont formées d’un trait continu, ces courbes peuvent alors être utilisées pour limiter des domaines dont on mesurera les aires. Le plan est muni d’un repère orthogonal O ; i , j ; l’unité d’aire qui sera utilisée pour mesurer les aires est l’aire du rectangle OIKJ tel que i = OI et j = OJ. ( ) On dit qu’une fonction f est positive sur un intervalle I si, pour tout x de I, f ( x ) est positif : f ( x ) ≥ 0. y E Ꮿ 1 x 1 ua a 0 b 1 Définition 1 Soit f une fonction définie sur l’intervalle [a ; b ] , continue et positive sur [a ; b ]. On appelle E le domaine du plan limité par la courbe Cf représentant f, l’axe des abscisses et les droites d’équation x = a et x = b. On appelle intégrale de la fonction f sur [a ; b ] la mesure de l’aire du domaine E en unités d’aire. Ce nombre est noté Remarque b ∫a f ( x ) dx . L’aire du domaine E s’appelle aussi aire sous la courbe. b On a donc : aire(E ) = ∫ f ( x ) dx u.a. a Séquence 7 – MA02 9 © Cned - Académie en ligne Et si, sur chaque axe, l’unité de longueur est égale à 5 cm comme dans l’activité 2, on aura : b aire(E ) = ∫ f ( x ) dx × 25 cm2. a 왘 Exemple L’intégrale de la fonction carré sur [a ; b ] est telle que comme on l’a vu dans l’activité 2. Ainsi, par exemple, Remarques b 2 b3 − a3 x dx = a 3 ∫ 2 2 ∫1 x 7 dx = . 3 t Le domaine E peut aussi être défini par un système d’inégalités : a ≤ x ≤ b M( x ; y ) ∈ E ⇔ . 0 ≤ y ≤ f ( x ) b ∫a f ( x ) dx t Le nombre se lit « intégrale de a à b de f (x) dx » ou « somme de a à b de f (x) dx ». t Les réels a et b sont appelés les bornes de l’intégrale. t On dit que x est une variable muette. En effet, la définition de « l’intégrale de a à b de la fonction f » ne fait pas intervenir la variable et on pourrait s’en passer, mais il faudrait alors donner un nom à chacune des fonctions utilisées, ce qui serait bien compliqué. On préfère donc donner les fonctions par leurs expressions, on donne un nom à la variable mais ce nom n’a aucune importance (seuls a et b, qui désignent les bornes, ne peuvent pas être utilisés). Ainsi b 2 ∫a x b b a a d x = ∫ t 2 dt = ∫ y 2 d y . La notation « dx » a pour origine la largeur des rectangles qui ont été utilisés dans les premiers calculs d’approximation, cette largeur multiplie les valeurs prises par la fonction (comme on le voit dans l’activité 2). Cette notation est indispensable quand plusieurs lettres sont utilisées pour définir l’expression de la fonction (par exemple ke − x ) , « dx » indique alors nettement quelle est la variable. 왘 Exemple 1 Calculer les intégrales : I= −1 b ∫−2 3 dt K= et J = ∫ 3 dt , a et b étant des nombres réels tels que a ≤ b . a −2 ∫−4 (0,5t + 2)dt b et L = ∫ (0, 5t + 2) dt , a et b étant des nombres réels a tels que a ≤ b . M= 4 ∫0 2t − 3 dt . Le plan étant muni d’un repère orthonormé, après avoir reconnu la courbe C représentative de la fonction f définie par f ( x ) = 1− x 2 sur [ −1 ; 1] , calculer N = ∫ 10 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 1 −1 1− x 2 d x . 왘 Solution Remarquons que, dans chaque cas, l’aire est mesurée avec l’unité d’aire donnée par le repère qui peut être orthonormé ou orthogonal. 3 j –2 a O –1 b i La fonction que l’on intègre est une fonction constante, on mesure donc −1 des aires de rectangle et on obtient : I = ∫ 3 dt = 3 × ( −1− ( −2)) = 3 et −2 b J = ∫ 3 dt = 3(b − a ). a F 0,5b + 2 G 0,5a + 2 C A B –4 –2 j D O i E b a L’intégrale K est la mesure de l’aire du triangle ABC : K=∫ −2 −4 (0, 5t + 2) dt = ( −2 − ( −4 )) × 1 = 1 ; l’intégrale L est la mesure de l’aire du 2 trapèze DEFG : b L = ∫ (0, 5t + 2) dt = a (0, 5b + 2) + (0, 5a + 2) (0, 5b + 0, 5a + 4 )(b − a ) × (b − a ) = . 2 2 L’intégrale M est la mesure de l’aire d’un domaine que l’on peut décomposer en deux triangles. En effet, on a 2x − 3 ≥ 0 ⇔ x ≥ 1, 5. Ainsi : si 0 ≤ x ≤ 1, 5 alors 2x − 3 = −2x + 3 et si 1, 5 ≤ x ≤ 4 alors 2x − 3 = 2x − 3. La courbe représentative de la fonction f définie sur [0 ; 4 ] par f ( x ) = 2x − 3 est représentée ci-contre. 0 ≤ x ≤ 4 est Le domaine E défini par 0 ≤ y ≤ f ( x ) colorié ; son aire est égale à la somme des aires des triangles OAB et BCD. On a donc : 4 M = ∫ 2t − 3 dt = 0 D A j O i B C OA × OB BC × CD 3 × 1, 5 2, 5 × 5 + = + = 8, 5. 2 2 2 2 Séquence 7 – MA02 11 © Cned - Académie en ligne Les points de la courbe C sont tels que y = 1− x 2 , d’où x 2 + y 2 = 1 et la courbe C est donc un demi-cercle de centre O et de rayon 1. D’où N = Remarque ∫ 1 –1 1 1 π 1− x 2 d x = × π × 12 = . −1 2 2 O 1 Dans le cas particulier où la fonction f est une fonction constante qui prend la valeur positive λ (cette lettre grecque se prononce « lambda ») sur tout l’intervalle [a ; b ] , on a b b ∫ a f ( x ) dx = ∫ a λ dx = λ(b − a ) car le domaine E est un rectangle dont les côtés mesurent b − a et λ. h j a O b i 2. Propriétés Les aires permettent d’obtenir les propriétés qui suivent. Propriété 1 Soit f une fonction définie sur l’intervalle [a ; b ] , continue et positive sur [a ; b ]. Pour tout réel c de l’intervalle [a ; b ] , c ∫c f ( x ) dx = 0. Démonstration Le domaine E est réduit à un segment dont l’aire est de mesure nulle. Propriété 2 Positivité Soit f une fonction définie sur l’intervalle [a ; b ] , continue et positive sur [a ; b ]. Alors 12 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 b ∫a f ( x ) dx ≥ 0. Démonstration La mesure d’une aire est un nombre réel positif. Commentaire Cette propriété est appelée « positivité » de l’intégrale, et il suffit de rappeler ce mot quand on utilise cette propriété. Comparaison Propriété 3 Soit f et g deux fonctions définies sur l’intervalle [a ; b ] , continues et positives sur [a ; b ] , telles que f ≤ g , c’est-à-dire telles que f ( x ) ≤ g ( x ) pour tout x de [a ; b ]. b b a a Alors ∫ f ( x ) dx ≤ ∫ g ( x ) dx . Ꮿg y f Ꮿf 2 g 1 x' j x i 0 a 1 b y' Démonstration a ≤ x ≤ b Le domaine Ef défini par M( x ; y ) ∈Ef ⇔ est inclus dans le 0 ≤ y ≤ f ( x ) a ≤ x ≤ b . D’où l’inégalité des domaine Eg défini par M( x ; y ) ∈Eg ⇔ 0 ≤ y ≤ g ( x ) ( ) aires : aire ( Ef ) ≤ aire Eg et de leurs mesures : 왘 Exemple b b ∫a f ( x ) dx ≤ ∫a g ( x ) dx . La comparaison des fonctions carré, x x et racine sur [ 0 ; 1] permet de trouver : 1 1 1 ∫ 0 x 2 dx ≤ ∫ 0 x dx ≤ ∫ 0 x dx . y=x y= x y= x j y = x2 O i Séquence 7 – MA02 13 © Cned - Académie en ligne Relation de Chasles Propriété 4 Soit f une fonction définie sur l’intervalle [a ; b ] , continue et positive sur [a ; b ]. Soit c un nombre de l’intervalle [a ; b ] , alors c b b ∫a f ( x ) dx + ∫c f ( x ) dx = ∫a f ( x ) dx . y f (b) f (c) f (a) c 兰a f(t)dt b 兰c f(t)dt x a c b Démonstration Cette égalité résulte de l’additivité des mesures d’aires qui a été rappelée en prérequis. Commentaire Vous avez très probablement remarqué l’analogie avec la relation vectorielle AC + CB = AB, et vous retiendrez facilement que cette égalité entre des intégrales est appelée « relation de Chasles ». Cette propriété des aires et des intégrales a été utilisée dans le calcul de l’intégrale M de l’exemple 1. Ꮿf Définition 2 La valeur moyenne d’une fonction f définie sur l’intervalle [a ; b ] avec a ≠ b , continue et positive sur [a ; b ] , est 1 b f (t ) dt . égale au nombre b − a ∫a Commentaire D A j a 0 µ C B i b Notons µ cette valeur moyenne. On a donc µ= b 1 b f (t ) dt et µ(b − a ) = ∫ f (t ) dt . ∫ a b −a a Le produit µ(b − a ) peut être interprété comme la mesure de l’aire d’un rectangle ABCD (il est indiqué sur la figure). Et la dernière égalité montre alors que la valeur moyenne de la fonction f sur l’intervalle [a ; b ] est égale à la hauteur AD du rectangle ABCD de base [a ; b ] et qui a la même aire que le domaine E. 14 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 Inégalités de la moyenne Propriété 5 Soit une fonction f définie sur l’intervalle [a ; b ] avec a ≠ b , continue et positive sur [a ; b ] , et deux nombres m et M tels que, pour tout x de l’intervalle [a ; b ] , on a m ≤ f ( x ) ≤ M . Alors m ≤ µ ≤ M , µ étant le valeur moyenne de la fonction f sur [a ; b ]. M F Ꮿf µ D C m H A a E G j B O i b Démonstration On applique la propriété 3 à la fonction constante m, à la fonction f et à la fonction b constante M. D’où : m(b − a ) ≤ ∫ f (t ) dt ≤ M (b − a ). a Et, en divisant par b − a qui est strictement positif, on a : 1 b m≤ f (t ) dt ≤ M , soit m ≤ µ ≤ M . b − a ∫a Commentaire On peut retenir visuellement ces résultats assez facilement car les inégalités b m(b − a ) ≤ ∫ f (t ) dt ≤ M (b − a ) a sont la traduction de : Aire(ABGH) ≤ Aire(ABCD) ≤ Aire(ABEF). 왘 왘 Exemple 2 Solution Déterminer la valeur moyenne de la fonction carré sur l’intervalle I = [1; 3] . 1 3 2 1 33 − 13 13 µ = t d t = On a : = ≈ 4 , 33. 3 − 1 ∫1 2 3 3 µ = 4,33 j 0 j 0 Les aires colorées sont égales. Séquence 7 – MA02 15 © Cned - Académie en ligne 3. Calcul approché d’une intégrale d’une fonction continue monotone positive a) Encadrement à l’aide d’un algorithme On cherche à généraliser les méthodes évoquées lors de l’activité 2 à une fonction continue, positive et monotone. Soit f une fonction continue, monotone et positive sur l’intervalle [a ; b]. On note E le domaine limité par la représentation graphique de la fonction f, l’axe des abscisses et les droites d’équations x = a et x = b. b −a On partage l’intervalle [a ; b] en n intervalles de longueur (où n est un n entier supérieur à 1) sur lesquels on construit n rectangles situés sous la courbe et n rectangles contenant E comme l’illustrent les figures ci-dessous. Cas : f croissante sur [a ; b ] 0 a a+h a+2h b–h b 0 a a+h a+2h b–h b 0 a a+h a+2h b–h b Cas : f décroissante sur [a ; b ] 0 16 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 a a+h a+2h b–h b Dans le cas où f est croissante sur [a ; b ] , on note un la mesure de l’aire totale des rectangles situés sous la courbe et v n la mesure de l’aire totale des rectangles contenant le domaine E . b On obtient ainsi deux suites (un ) et (v n ) encadrant la mesure ∫ f ( x ) d x de a l’aire de E . Ainsi, pour tout n ≥ 1, on a : b un ≤ ∫ f ( x ) d x ≤ v n . a En s’appuyant sur les représentations graphiques précédentes, on montre que : un = n −1 n −1 b −a 1 ∑ (h × f (a + kh )) = n ∑ f a + k n k =0 n vn = 1 k =0 n ∑ (h × f (a + kh )) = n ∑ f a + k k =1 k =1 et b −a . n Lorsque la fonction f est décroissante sur [a ; b ] , les suites définies par les égalités précédentes déterminent encore un encadrement de b b ∫a f ( x ) dx mais leurs rôles sont inversées : pour tout n ≥ 1, v n ≤ ∫ f ( x ) d x ≤ un . a On a donc démontré la propriété suivante. Propriété 6 Soit f une fonction continue, positive et monotone sur un intervalle [a ; b], (un ) et (v n ), les suites définies par : un = n −1 n k =0 k =1 ∑ (h × f (a + kh )) et v n = ∑ (h × f (a + kh )). Alors : b t si f est croissante, on a : un ≤ ∫ f ( x ) d x ≤ v n ; a b t si f est décroissante, on a : v n ≤ ∫ f ( x ) d x ≤ un . a Le logiciel Geogebra permet facilement de visualiser ces encadrements de la façon suivante. La fonction f est définie sur un intervalle [a ; b]. t On crée un curseur n (entier prenant les valeurs de 1 à 50 par exemple). t On entre s=SommeInférieure[ f, a, b, n] qui nous donne un minorant de b ∫a f ( x ) dx obtenu en considérant les rectangles sous la courbe. t Puis on entre S=SommeSupérieure[ f, a, b, n] qui nous donne un majorant de b ∫a f ( x ) dx obtenu en considérant les rectangles contenant le domaine. En augmentant n, on obtient des encadrements de plus en plus précis de b ∫a f ( x ) dx . Séquence 7 – MA02 17 © Cned - Académie en ligne Cette propriété justifie l’algorithme suivant qui nous donne des encadrements d’intégrales dans le cas où f est positive et monotone. Algobox Casio TI On propose, dans l’exercice 4, de modifier cet algorithme pour obtenir un encadrement d’amplitude fixée. b) Valeur approchées à l’aide d’une calculatrice ou d’un logiciel de calcul formel L’algorithme précédent permet d’encadrer la valeur d’une intégrale, on peut donc u +v en donner une valeur approchée, en prenant par exemple n n . 2 À partir d’algorithmes choisis pour leur efficacité (précision, nombres de pas dans les calculs), les calculatrices et les logiciels de calcul formel donnent des valeurs approchées d’intégrales. t Avec une calculatrice TI-82-stats.fr On utilise la touche MATH puis l’instruction 9 : fonctIntégr. 18 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 La syntaxe est fonctIntégr(expression de la fonction, nom de la variable, borne inférieure, borne supérieure). Voici, par exemple, le calcul de 1 2 ∫0 x d x : t Avec une calculatrice Casio 25+Pro On utilise successivement OPTN CALC La syntaxe est tolérance). ∫ dx . ∫ ( expression de la fonction, borne inférieure, borne supérieure, Les calculs se font de façon approchée et la « tolérance » permet de choisir une précision plus ou moins grande. Il est possible de ne pas indiquer la valeur de la tolérance (la calculatrice utilisera alors 10−5 ) et de ne pas fermer la parenthèse. t Avec un logiciel de calcul formel Voici un écran obtenu avec le logiciel Xcas. La première instruction int(x^2,x) permet d’obtenir à la deuxième ligne une primitive de la fonction donnée par l’expression x^2 où la variable est x, il s’agit 왘 왘 donc de la fonction carré. (Avec l’instruction int(k*x^2,k) la variable serait k et x 2 *k 2 on obtiendrait .) 2 5 La deuxième instruction correspond à l’intégrale ∫ x 2 d x dont le logiciel donne 3 98 . la valeur : 3 Construire un tableau de valeurs et la courbe de la fonction f définie sur [1; 6 ] x1 par f ( x ) = ∫ dt . 1 t Exemple 3 Solution 1 x f (x ) = ∫ x1 1 t dt . 0 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6 0,4054 0,6931 0,9162 1,0986 1,2528 1,3862 1,5041 1,6094 1,7047 1,7918 Séquence 7 – MA02 19 © Cned - Académie en ligne j O i 4. Intégration et dérivation 왘 왘 Exemple 4 Solution 21 Dans l’exemple 3, on a obtenu ci-dessus de valeurs approchées de ∫ dt , 1t 31 51 61 ∫1 t dt , ∫1 t dt et ∫1 t dt . Quel lien peut-on conjecturer entre trois de ces quatre intégrales ? 61 21 31 On peut conjecturer que ∫ dt = ∫ dt + ∫ dt , ce qui fait penser aux loga1t 1t 1t rithmes népériens. Or on sait que la fonction ln a pour dérivée la fonction inverse… Le théorème qui suit est fondamental. Il permet de relier l’intégration et la dérivation, facilitant le calcul de beaucoup d’intégrales. Théorème 1 Soit f une fonction continue et positive sur [a ; b ] , la fonction définie sur [a ; b ] x par x ∫ f (t ) dt est dérivable sur [a ; b ] et sa fonction dérivée est la fonction f. a x tt On appellera F la fonction définie sur [a ; b ] par x ∫ f (t ) dt , ainsi a x F ( x ) = ∫ f (t ) dt . a x t Notation : on rappelle que dans l’écriture F ( x ) = ∫ f (t ) dt la variable « t » a x est muette, on aurait pu choisir la notation F ( x ) = ∫ f où l’on voit mieux a que l’intégrale ne dépend que de f et des bornes a et x, mais cette notation x n’est pas du tout pratique. On utilise donc la notation F ( x ) = ∫ f (t ) dt a dans laquelle il est essentiel que la variable muette soit nommée différemment de la borne x qui est la variable habituelle. t Interprétation géométrique : par définition de l’intégrale d’une fonction continue et positive sur un intervalle [a ; b ] , F ( x ) est égale à la mesure de l’aire du domaine du plan limité par la courbe Cf représentant f, l’axe des abscisses, la droite des points d’abscisses a et la droite des points d’abscisse x. Remarque F (a ) = 0. Démonstration Elle est faite dans le cas particulier d’une fonction positive et croissante sur un intervalle [a ; b ]. Dans les autres cas le théorème est admis. 20 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 On va encadrer le quotient F (x + h ) − F (x ) . h t Cas où h est positif. L’aire du domaine colorié est mesurée par f(x+h) f(x) Ꮿf j x F ( x ) = ∫ f (t ) dt . a a O b x x+h i L’aire du domaine formé par la réunion du domaine colorié en foncé et du domaine colorié en clair est mesurée par F (x + h ) = ∫ x +h a D’après la relation de Chasles, on a F (x ) + ∫ x +h x f (t ) dt . x +h x ∫a f (t ) dt + ∫x f (t ) dt = ∫ f (t ) dt = F ( x + h ) et donc F ( x + h ) − F ( x ) = ∫ x +h a x +h x f (t ) dt , soit f (t ) dt , ce qui est la mesure de l’aire coloriée en clair. Comme la fonction f est croissante sur [a ; b ] , pour tout nombre t de l’intervalle [ x ; x + h ] on a f ( x ) ≤ f (t ) ≤ f ( x + h ), et, d’après les inégalités de la moyenne où m et M sont remplacés par f ( x ) et f ( x + h ), on a F (x + h ) − F (x ) 1 x +h ≤ f ( x + h ). f (x ) ≤ ∫ f (t ) dt ≤ f ( x + h ), soit f ( x ) ≤ h h x t Cas où h est négatif. L’aire du domaine colorié en foncé est mesurée par F (x + h ) = ∫ x +h a f (t ) dt . Ꮿf f(x) f(x+h) L’aire du domaine formé par la réunion du domaine colorié en foncé et du domaine colorié en clair est mesurée par j O i x F ( x ) = ∫ f (t ) dt . x+h x a b a D’après la relation de Chasles, on a F (x + h ) + ∫ x x +h x +h ∫a f (t ) dt + ∫ x x x +h f (t ) dt = ∫ f (t ) dt , soit f (t ) dt = F ( x ) et donc F ( x + h ) − F ( x ) = − ∫ a x x +h f (t ) dt . Comme la fonction f est croissante sur [a ; b ] et que h est négatif, pour tout nombre t de l’intervalle [ x + h ; x ] on a f ( x + h ) ≤ f (t ) ≤ f ( x ), et donc, d’après les inégalités de la moyenne, F (x + h ) − F (x ) x 1 ≤ f ( x ). f (t ) dt ≤ f ( x ), soit f ( x + h ) ≤ ∫ h x − ( x + h ) x +h t Ainsi, que h soit positif ou négatif, F ( x + h ) − F ( x ) est encadré par f ( x ) et h f (x + h ) ≤ Séquence 7 – MA02 21 © Cned - Académie en ligne f ( x + h ). Comme la fonction f est continue sur [a ; b ] , on a lim f ( x + h ) = f ( x ) h →0 pout tout x de [a ; b ]. F (x + h ) − F (x ) Et donc, d’après le théorème des gendarmes, lim = f ( x ), ce qui h h →0 prouve que la fonction F est dérivable en x pour tout x de [a ; b ] , et que F ′ = f . 왘 Exemple On rappelle que, dans l’activité 2, ∫ b 2 b3 a3 pour b ≥ a , et donc aussi t dt = − a 3 3 x 2 x 3 a3 pour x ≥ a. On retrouve bien que la fonction F est F (x ) = t dt = − a 3 3 2 ∫ dérivable si x ≥ a , et que F ′( x ) = x = f ( x ). x1 dt et la foncDe même, dans l’exemple 4, on a observé un lien entre x ∫ 1 t tion ln dont la fonction dérivée est la fonction inverse. Les fonctions du type de F vont être étudiées dans le chapitre suivant. D Exercice 1 Exercices d’apprentissage b b3 a3 Le plan est muni d’un repère orthonormé. On utilise le résultat ∫ t 2 dt = − a 3 3 pour b ≥ a. Calculer 1 ∫0 12 ∫0t dt et, par des considérations de symétries et d’aires, déterminer t dt . En déduire la mesure de l’aire du domaine situé entre la courbe de la fonction carré et la courbe de la fonction racine. y=x y= x j y = x2 O Exercice 2 i Une voiture se déplace sur une route, elle démarre à l’instant t = 0, puis accélère de façon régulière durant la première heure (c’est-à-dire que l’on suppose constante l’accélération qui est la dérivée de la vitesse). Après une heure de route, sa vitesse est alors 80 km.h-1. Elle garde cette vitesse durant les deux heures suivantes puis décélère de façon régulière pour s’arrêter une demi-heure plus tard. Dans un repère orthogonal, représenter la vitesse v du véhicule en fonction du temps. Déterminer la distance parcourue durant ce trajet ainsi que la vitesse moyenne du parcours. 22 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 Exercice 3 On considère une fonction f monotone sur [a ; b] et on reprend la propriété 7, les notations et l’algorithme qui en découle. 1 1 a) Montrer que l’encadrement v n ≤ ∫ f (t ) dt ≤ un ou un ≤ ∫ f (t ) dt ≤ v n 0 0 (selon le sens de variation de f ) est d’amplitude h f (a ) − f (b ) . b) Modifier alors l’algorithme d’encadrement construit dans le cours pour que l’encadrement de l’intégrale obtenu ait une amplitude inférieure à un nombre d fixé. 2 1 On veut obtenir un encadrement de e −t dt d’amplitude 10−4. 0 2 x e− x ∫ a) Montrer que f : est monotone sur [0 ; 1]. 1 −t 2 e dt avec une amplitude infé0 ∫ b) En utilisant l’algorithme, encadrer rieure à 10−4. Exercice 4 Quelle est la fonction dérivée de la fonction F définie sur [1; 100 ] par x 1 x∫ 2 dt ? 1 t +1 x 1 dt . Même question pour la fonction G définie sur [ 2 ; 100 ] par x ∫ 2 2 t +1 Qu’observe-ton ? Quelle est la relation existant entre F ( x ) et G ( x ) pour tout x de [ 2 ; 100 ] qui permettait de prévoir ce résultat ? Exercice 5 Dans cet exercice, les trois premières questions sont des questions à choix multiples (QCM) pour lesquelles trois réponses sont proposées dont une seule est correcte. Dans la quatrième question, on doit dire si la proposition qui est énoncée est vraie ou fausse. Toutes les réponses doivent être justifiées. Les fonctions qui sont intégrées sont continues et positives sur les intervalles d’intégration. Si I = −1 ∫−4f ( x ) dx 2 et J = ∫ f ( x ) d x , alors −1 I+ J c) I + J. 2 La valeur moyenne sur [ −4 ; 0 ] de la fonction f représentée cicontre vaut : a) 2 b) 3 c) 3,5. a) −I + J 2 ∫−4f ( x ) dx b) L’intégrale I = 0 ∫−3f ( x ) dx appartient à l’intervalle : a) [ 7 ; 9 ] est égale à : b) [ 9 ; 11] c) [11; 12]. j -4 O i La proposition suivante est-elle vraie ou fausse ? Si deux fonctions f et g continues et positives sur [a ; b ] sont telles que b b ∫a f ( x ) dx = ∫a g ( x ) dx , alors f ( x ) = g ( x ) pour tout x de [a ; b ]. Séquence 7 – MA02 23 © Cned - Académie en ligne 3 Primitives A Objectifs du chapitre À la fin du chapitre 2, apparaît une fonction dont on connaît la fonction dérivée. Dans ce chapitre, on définit et on étudie ces fonctions définies par leurs fonctions dérivées. Dans le chapitre qui suivra, on pourra alors calculer des intégrales. B Activité 3 Pour débuter On considère les fonctions F, G et H définies sur par : F ( x ) = x 3 + 5, G ( x ) = x 3 − 0,1 et H ( x ) = x 3 + 9999. Déterminer leurs fonctions dérivées. Qu’observe-ton ? Les fonctions F, G et H sont-elles égales ? ] [ Mêmes questions, les fonctions F, G et H étant définies sur 1; + ∞ par x −3 2 3x − 5 F (x ) = , G ( x ) = 1− et H ( x ) = . x −1 x −1 x −1 Activité 4 On considère les deux fonctions f et F définie sur ]0 ; + ∞[ par f ( x ) = ln x et F ( x ) = x ln x − x . Montrer que F ′ = f . Trouver deux fonctions G et H différentes de F, telle que G ′ = H ′ = F ′. ] [ Déterminer une fonction K définie sur 0 ; + ∞ telle que K ' = f et K (1) = 0. Activité 5 Trouver une fonction F définie sur avec f ( x ) = 6 x 5 + 2x + 1. telle que, pour tout réel x, F ′( x ) = f ( x ) Même question avec f ( x ) = x 5 + x 3 − 3 sur −1 . 1 sur ]0 ; + ∞[ . x x Soit f la fonction définie sur par f ( x ) = ( 3x + 1)e x . Déterminer deux nombres réels a et b tels que la fonction F définie sur par F ( x ) = (ax + b )e x ait pour fonction dérivée la fonction f. Même question avec f ( x ) = 24 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 2 + C Cours 1. Définition des primitives d’une fonction sur un intervalle, existence Définition 3 Soit f une fonction définie et continue sur un intervalle I. On dit qu’une fonction F, définie sur I, est une primitive de la fonction f sur I si : t la fonction F est dérivable sur I ; t pour tout x de I, F ′( x ) = f ( x ). 왘 Exemples Soit f la fonction carré définie sur . La fonction F définie sur par F ( x ) = est une primitive de la fonction carré car, pour tout réel x, on a F ′( x ) = x 2. x3 3 La fonction ln est une primitive sur ]0 ; + ∞[ de la fonction inverse car, pour tout 1 réel x strictement positif, on a : ln′ ( x ) = . x Remarque Rappel La fonction F est une primitive de la fonction f sur I si et seulement si f est la fonction dérivée de F sur I. On a démontré dans le chapitre 2 que, pour une fonction f continue, positive et croissante sur un intervalle fermé [a ; b ] , la fonction définie sur [a ; b ] par x x ∫ f (t ) dt est dérivable sur [a ; b ] et que sa fonction dérivée est la fonction f. a On a admis cette propriété pour toutes les fonctions continues et positives sur [a ; b ]. On obtient donc qu’une fonction f continue et positive sur un intervalle [a ; b ] x admet au moins une primitive sur [a ; b ] définie par x ∫ f (t ) dt . a Plus généralement, on a le théorème qui suit. Théorème 2 Toute fonction continue sur un intervalle admet des primitives sur cet intervalle. Voici de V i i le l principe i i d la l démonstration dans le cas d’une fonction f définie et continue sur un intervalle fermé [a ; b ]. On ne suppose donc plus que la fonction est positive, mais on peut s’y ramener. y = g(x) = f(x)–m j O m Ꮿg i b a Ꮿf Séquence 7 – MA02 25 © Cned - Académie en ligne On admet qu’une fonction continue sur un intervalle fermé [a ; b ] admet un minimum m sur [a ; b ] (ce qui peut être conjecturé à partir de la représentation graphique puisque la courbe représentative d’une fonction continue sur un intervalle fermé est formée d’un trait continu, m est la plus petite ordonnée des points de la courbe). Pour tout t de [a ; b ] , on a donc m ≤ f (t ), soit f (t ) − m ≥ 0. La fonction g définie sur [a ; b ] par g (t ) = f (t ) − m est donc une fonction continue et positive sur [a ; b ]. Géométriquement, cela correspond à translater la courbe de f vers le haut pour que tous les points de la nouvelle courbe aient une ordonnée positive. On applique à cette fonction g le théorème 1 du chapitre 2 et on obtient que la x fonction G définie sur [a ; b ] par x ∫ g (t ) dt est dérivable sur [a ; b ] et que a sa fonction dérivée est la fonction g : G ′ = g . Comme f ( x ) = g ( x ) + m sur [a ; b ] , on considère la fonction F définie sur [a ; b ] par : F ( x ) = G ( x ) + mx . On a F ′( x ) = G ′( x ) + m = f ( x ) pour tout x de [a ; b ] donc F est une primitive de f. Le théorème est admis dans le cas des fonctions définies sur I, I n’étant pas un intervalle fermé et la fonction f pouvant alors ne pas admettre de minimum. 왘 Exemple Les fonctions F, G et H définies sur par : F ( x ) = e2x + 5, G ( x ) = e2x − 0,1 et H ( x ) = e2x − 9999 sont des primitives de la fonction f définie sur par f ( x ) = 2e2x . 2. Propriétés des primitives Dans l’exemple précédent, on a ajouté des constantes à la primitive x e2x , 2x pour fabriquer d’autres primitives de la fonction x 2e . La propriété suivante montre qu’il n’y a pas d’autres formes de primitives. Propriété 7 Soit f une fonction définie et continue sur un intervalle I, et soit F et G deux de ses primitives. Alors la fonction F − G est une fonction constante sur I. Démonstration Pour tout x de I, on a (F − G )′ ( x ) = F ′( x ) − G ′( x ) = f ( x ) − f ( x ) = 0. La dérivée de la fonction F − G est nulle sur l’intervalle I donc la fonction F − G est une fonction constante sur I. Propriété 8 Soit f une fonction définie et continue sur un intervalle I, et soit F une de ses primitives. Alors l’ensemble des primitives de f sur I est égal à l’ensemble des fonctions de la forme F + k , où k est une constante. 26 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 Démonstration t D’après la propriété précédente, si G est une autre primitive de f sur I alors F − G est une fonction constante sur I, donc G = F + k . t Réciproquement : soit G une fonction telle que G = F + k où k est une constante. Pour tout x de I, F ′( x ) = f ( x ) et G ( x ) = F ( x ) + k . Comme k est une constante, G ′( x ) = F ′( x ) + 0 = f ( x ), donc la fonction G est une primitive de f sur I. 왘 Conséquence 왘 왘 Exemple 5 Solution D’après le théorème 2 et la propriété précédente, on peut déduire que : toute fonction continue sur un intervalle I admet une infinité de primitives sur I. Donner l’ensemble des primitives sur de la fonction carré. L’ensemble des primitives de la fonction carré sur sont les fonctions F de x3 x3 est la forme F ( x ) = + k , k étant une constante. En effet, la fonction x 3 3 une primitive de la fonction carré. Propriété 9 Soit f une fonction définie et continue sur un intervalle I. Soit x 0 un élément de I et y 0 un nombre réel. Alors il existe une et une seule primitive de f sur I qui prend la valeur y 0 en x 0 . Démonstration Soit F une des primitives de f sur I. On sait que toutes les primitives de f sont de la forme F + k , il suffit donc de chercher k pour que F ( x 0 ) + k = y 0 . On trouve une solution unique pour k, k = −F ( x 0 ) + y 0 , donc il existe une et une seule primitive vérifiant la condition imposée. Et cette solution G est telle que G ( x ) = F ( x ) − F ( x 0 ) + y 0 . 왘 왘 Exemple 6 Solution Trouver la primitive G de la fonction carré f qui prend la valeur 1 pour x = 2. Remarquons d’abord l’utilisation de l’article « la » : en effet la propriété 8 assure qu’il n’y a qu’une fonction qui convient. La fonction G que l’on cherche est de la x3 forme G ( x ) = + k , vérifiant G (2) = 1. 3 23 8 −5 Comme G (2) = 1 ⇔ + k = 1 ⇔ k = 1− ⇔ k = , la primitive G qui convient 3 3 3 x3 −5 est définie par G ( x ) = . 3 Séquence 7 – MA02 27 © Cned - Académie en ligne Conséquence Un cas particulier important Soit f une fonction définie et continue sur un intervalle I et soit x 0 un élément de I. Alors il existe une et une seule primitive de f sur I qui s’annule en x 0 . Il s’agit de la propriété précédente avec y 0 = 0. Soit F une des primitives de f sur I. La primitive de f sur I qui s’annule en x 0 est la fonction G définie sur I par G ( x ) = F ( x ) − F ( x 0 ). Exemple 7 왘 왘 Solution Déterminer la primitive H de la fonction carré qui prend la valeur 0 pour x = 5. x3 Une primitive de la fonction carré est la fonction F définie par F ( x ) = , donc la 3 primitive H que l’on cherche est telle que H ( x ) = F ( x ) − F ( 5) = x 3 53 x 3 − 125 − = . 3 3 3 Propriété 10 Soit f une fonction continue sur un intervalle I et a et b deux nombres réels de I. Soit F une des primitives de la fonction f sur I. La différence F (b ) − F (a ) ne dépend pas de la primitive choisie. Démonstration Pour prouver que la différence ne dépend pas de la primitive choisie, nous allons choisir deux primitives quelconques et montrer que la différence est la même pour ces deux primitives. Soit F1 et F2 deux primitives de f sur I, d’après la propriété 8 il existe alors un nombre réel k tel que, pour tout x de I, on a : F2 ( x ) = F1( x ) + k . On obtient donc : F2 (b ) − F2 (a ) = (F1(b ) + k ) − (F1(a ) + k ) = F1(b ) − F1(a ). La différence est donc bien la même quelle que soit la primitive F choisie. 왘 Exemple Les fonctions G et H des exemples 6 et 7 sont des primitives de la fonction carré sur . Pour a = −2 et b = 1, on a : 13 − 5 ( −2)3 − 5 13 − ( −2)3 − = = 3 et 3 3 3 13 − 125 ( −2)3 − 125 13 − ( −2)3 H (b ) − H (a ) = H (1) − H ( −2) = − = = 3. 3 3 3 G (b ) − G (a ) = G (1) − G ( −2) = 28 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 Propriété 11 Primitive et intégrale Soit f une fonction continue et positive sur [a ; b ] et F une de ses primitives. On a alors : b ∫a f (t ) dt = F (b ) − F (a ). Démonstration x À la fin du chapitre 2, on a vu que la fonction définie sur [a ; b ] par x ∫ f (t ) dt a est dérivable sur [a ; b ] et sa fonction dérivée est la fonction f. Donc la fonction x définie sur [a ; b ] par x ∫ f (t ) dt est une primitive de la fonction f. a a la propriété 8 et sa conséquence, la fonction ∫a f (t ) dt = 0, donc, d’après x définie sur [a ; b ] par x ∫ f (t ) dt est la primitive de la fonction f qui s’ana Or nule en a. Et on sait que, si F est une des primitives de f sur I, la primitive de f qui s’annule en a est la fonction x F ( x ) − F (a ), donc on a ticulier 왘 Exemple b ∫a f (t ) dt = F (b ) − F (a ). Une primitive de la fonction carré est la fonction F définie sur et, dans le chapitre 2, on a bien obtenu l’égalité Remarque x ∫a f (t ) dt = F ( x ) − F (a ), en par- b ∫ a t 2 dt = par F ( x ) = x3 3 b3 a3 avec b ≥ a. − 3 3 D’une part, on a vu qu’une fonction continue et positive sur un intervalle [a ; b ] possède des primitives en utilisant une fonction définie par une intégrale. D’autre part, la propriété 11 montre qu’il est possible de calculer une intégrale si on connaît une primitive de la fonction qui est intégrée. Ces deux notions sont donc très liées. Dans ce chapitre 3, on étudie surtout les primitives, la notion d’intégrale sera ensuite approfondie dans le chapitre 4. 3. Primitives des fonctions usuelles, opérations et composition t Fonctions usuelles « Déterminer une primitive » est l’opération inverse de « dériver une fonction » : si f est la fonction dérivée de F sur un intervalle I alors F est une primitive de f. Le tableau des dérivées usuelles nous permet alors de dresser le tableau des primitives des fonctions usuelles. Dans ce tableau, k désigne un nombre réel constant. Séquence 7 – MA02 29 © Cned - Académie en ligne I Expression de f ( x ) sur I Expression de F ( x ) sur I f (x ) = 0 I= F ( x ) = k , k constante réelle f (x ) = 1 I= F (x ) = x + k 1 f (x ) = 2 x I = + * = ]0 ; +∞[ 1 F (x ) = − + k x ou I = − * = ]−∞ ; 0[ 1 x f (x ) = f (x ) = x n , n ∈ f (x ) = 1 x n I = + * = ]0 ; + ∞[ F (x ) = 2 x + k I= F (x ) = + = x −n , n ∈ , n ≥ 2 I = * = ]0 ; +∞[ ou 1 n +1 x +k n +1 F (x ) = − 1 (n − 1)x n −1 +k = 1 x −n + 1 + k −n + 1 − I = * = ]−∞ ; 0[ f ( x ) = cos x I= F ( x ) = sin x + k f ( x ) = sin x I= F ( x ) = − cos x + k f ( x ) = ex I= F ( x ) = ex + k I = + * = ]0 ; +∞[ F ( x ) = ln x + k f (x ) = 1 x t Opérations et composition Dans le tableau suivant, f, g, u, v sont des fonctions continues sur un intervalle I, les fonctions F et G sont des primitives des fonctions f et g sur I. Les notations α , β , a, b, désignent des nombres réels. et k désigne une constante. Ce tableau est obtenu à partir des propriétés de la dérivation des fonctions obtenues par opérations ou par composition. 30 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 Fonction définie sur I Les primitives sur I f +g F +G + k αf αF + k αf + β g αF + βG + k u ′u 1 2 u +k 2 Remarques 1 n +1 u +k n +1 u ′u n , n ∈ ff ff v′ v 1 − +k v 2 v′ vn = v ′v −n , n ∈ *, n ≥ 2 u′ u − v ne s’annule pas sur I 1 (n − 1)v +k = n −1 1 −n + 1 v +k −n + 1 2 u +k u ′eu eu + k u′ u ln u + k x f ( x ) = ag (ax + b ) x F ( x ) = G (ax + b ) + k v ne s’annule pas sur I La forme est la même que pour u ′u n , n ∈ u est à valeurs strictement positives sur I u est à valeurs strictement positives sur I Pour chercher des primitives, on dispose donc de tous ces résultats, issus de ce qui est connu sur la dérivation, et des indications données par les énoncés des exercices (comme dans la question de l’activité 5). Remarque Il existe des fonctions pour lesquelles on ne peut pas trouver une formule explicite (utilisant les fonctions usuelles précédemment rencontrées et les règles opératoires classiques : addition, multiplication, composition…) pour les primitives, 2 par exemple la fonction définie sur par x e − x . On rencontrera de tels cas en probabilité et en statistiques dans les séquences 8 et 9, mais, en dehors de ces séquences, on évitera ces cas en Terminale. Dans la pratique des utilisateurs des mathématiques, ces cas sont fréquents. On peut alors seulement utiliser des x intégrales car on sait que la fonction définie sur [a ; b ] par x ∫ f (t ) dt est a la primitive de la fonction f qui s’annule en a. On fait alors seulement des calculs approchés d’intégrales, mais heureusement les moyens informatiques permettent maintenant des calculs rapides et d’une très bonne précision. Séquence 7 – MA02 31 © Cned - Académie en ligne 4. Exemples de recherche de primitives Remarques préliminaires t Pour trouver les primitives, il faut bien connaître les formules sur les dérivées. t Quand on a trouvé une primitive, il est prudent de vérifier le résultat en dérivant la primitive obtenue. t Quand on demande une primitive (et non les primitives), on prend souvent k = 0. t On ne trouvera pas toujours une formule du cours qui s’adapte exactement : il faudra souvent choisir une ou plusieurs constantes multiplicatives. Exemple 8 왘 왘 Solution Commentaire Exemple 9 왘 왘 Solution On considère la fonction f définie sur mitive de f sur . On a : f ( x ) = par f ( x ) = x 2 + x + 1. Trouver une pri- ( ) 1 1 1 1 3x 2 + (2x ) + 1, d’où F ( x ) = x 3 + x 2 + x sur 3 2 3 2 (ici, on ne demande qu’une primitive). 1 1 On dit que et sont des constantes multiplicatives. 2 3 3 5 On considère la fonction f définie par f ( x ) = 2 + sur I = ]0 ; +∞[ . Donner x 2x toutes les primitives de f sur I. 3 1 1 , donc les primitives de f sur I sont les fonctions F On a f ( x ) = 2 + 5 2 x x ( ) 3 1 telles que F ( x ) = − + 5 2 x + k , k étant une constante (ici on demande 2 x toutes les primitives). 왘 Exemple 10 왘 Solution On considère la fonction f définie sur toutes les primitives de f sur I. par f ( x ) = 3e3x + 2 − e2x +1. Donner On reconnaît ou on met en évidence la forme u ′eu : f ( x ) = 3e 3x + 2 − Donc les primitives de f sur sont les fonctions F telles que ( ) 1 2x + 1 2e . 2 1 F ( x ) = e 3 x + 2 − e 2x + 1 + k . 2 왘 Exemple 11 왘 32 © Cned - Académie en ligne Solution On considère la fonction f définie sur par f ( x ) = cos x − sin(5x − 4 π ). Déterminer la primitive de f qui s’annule en 0. 1 Comme f ( x ) = cos x + (−5sin(5x − 4 π )) , la primitive cherchée est de la forme 5 1 F ( x ) = sin x + cos(5x − 4 π ) + k , le réel k étant tel que F (0 ) = 0. 5 1 1 −1 Or F (0) = 0 ⇔ sin0 + cos(5 × 0 − 4 π ) + k = 0 ⇔ 0 + × 1+ k = 0 ⇔ k = . 5 5 5 1 1 1 1 Donc F ( x ) = sin x + cos(5x − 4 π ) − = sin x + cos(5x ) − . 5 5 5 5 Séquence 7 – MA02 D Exercices d’apprentissage Exercice 6 Dans chaque cas, déterminer une primitive F de la fonction f sur l’intervalle I. 5 f ( x ) = 5x 4 − 3x 3 − 3x 2 + 4 x + 2 sur I = f ( x ) = sur I = ]0 ; +∞[ 2 x 2 f (x ) = − f ( x ) = ( x + 1)3 sur I = sur I = ]−∞ ; 0[ 3 x 2x + 1 f (x ) = f ( x ) = cos( 2x ) sur . sur I = ]1; +∞[ 2 x +x −2 Exercice 7 Dans chaque cas, sur l’intervalle I, déterminer la primitive F de la fonction f telle que F ( x 0 ) = y 0 . f ( x ) = 2x + 3 I= x0 = 2 y0 = 0 ; f ( x ) = ( x − 1)3 f ( x ) = ex I= x0 = 1 y0 = 2 ; I= x0 = 0 y 0 = −4 ; I = ]0 ; +∞[ x0 = 1 y0 = 2 ; I = ]0 ; +∞[ x0 = 0 y 0 = 1. f (x ) = f (x ) = Exercice 8 1 x 1 3x + 1 Les fonctions suivantes sont toutes définies sur toutes ses primitives sur . f ( x ) = e x + 3e2x + e − x x f (x ) = e 2 + ex Exercice 9 . Pour chacune d’elles, donner 2 f ( x ) = 2x e( x ) f (x ) = ( ) f ( x ) = ex ex + 1 2 1 . ex + 1 Déterminer toutes les primitives de f sur I. f ( x ) = cos x + sin x sur I = f ( x ) = cos( 3x + 2) − sin( 5x − 4 ) sur I = f (x ) = Exercice 10 sin x π sur I = 0 ; . cos x 4 Soit f la fonction définie sur par f ( x ) = x e x . Déterminer la fonction dérivée de f et exprimer f ( x ) en fonction de f ′( x ). En déduire l’expression d’une primitive de f. Exercice 11 Voici les courbes représentatives de quatre fonctions f1, f2 , f3 et f4 . Séquence 7 – MA02 33 © Cned - Académie en ligne O O 1 2 3 4 O O Des primitives de chacune des fonctions dessous. Pour chacune des fonctions f1, représente une de ses primitives. f1, f2 , f3 et f4 sont représentées cif2 , f3 et f4 , indiquer quelle courbe J O O 34 © Cned - Académie en ligne O I Séquence 7 – MA02 a b c d O 4 A Primitives et intégrales d’une fonction continue sur un intervalle Objectifs du chapitre Dans le chapitre 2, on a défini l’intégrale d’une fonction continue et positive sur un intervalle [a ; b ] en utilisant les aires. La notion de primitive vue au chapitre 3 permet de généraliser la définition de l’intégrale aux fonctions continues de signe quelconque sur un intervalle en conservant les propriétés déjà rencontrées. B Activité 6 Pour débuter On rappelle la propriété 10 : soit f une fonction continue et positive sur [a ; b ] et b ∫a f (t ) dt = F (b ) − F (a ). F une de ses primitives. On a alors : On considère ici deux fonctions f et g continues et positives sur un intervalle [a ; b ] . Soit F une primitive de f sur [a ; b ] et G une primitive de g. Démontrer que a b b ∫b (f + g )(t ) dt = ∫a f (t ) dt + ∫a g (t ) dt . a b Soit α un nombre réel, montrer que ∫b (αf )(t ) dt = α ∫a f (t ) dt . Activité 7 Soit f une fonction continue et positive sur un intervalle I. On souhaite pouvoir généraliser la relation de Chasles quel que soit l’ordre des nombres réels a, b et c de l’intervalle I. c On a donc besoin de définir ∫ f (t ) dt la borne c étant inférieure à la borne a. Proposer une définition de a c ∫a f (t ) dt avec c ≤ a. Calculer 1 ∫3 4t 3 dt . j O c i a b Démontrer alors que, pour tous les nombres a, b et c de l’intervalle I, on a : c b b ∫a f ( x ) dx + ∫c f ( x ) dx = ∫a f ( x ) dx . Séquence 7 – MA02 35 © Cned - Académie en ligne C Cours 1. Intégrale d’une fonction continue de signe quelconque Dans le chapitre précédent, on a vu que si f est une fonction continue et positive sur [a ; b ] , b ∫a f (t ) dt = F (b ) − F (a ). Cette égalité va nous servir pour généraliser la notion d’intégrale à des fonctions qui ne sont pas positives sur I. Définition 4 Soit f une fonction continue sur un intervalle I et a et b deux nombres réels de I. Soit F une des primitives de la fonction f sur I. On appelle « intégrale de a à b de la fonction f » le nombre F (b ) − F (a ) et on note b ∫a f (t ) dt = F (b ) − F (a ). Remarques t On rappelle que la fonction f possède une infinité de primitives sur I, mais que la différence F (b ) − F (a ) ne dépend pas de la primitive choisie. t Il n’y a pas ici de condition sur le signe de f (t ) ni sur l’ordre de a et b. t Bien sûr, dans le cas des fonctions positives sur I et lorsque a ≤ b , les définitions 1 et 4 coïncident grâce au théorème 1. t La différence F (b ) − F (a ) est souvent notée [F (t )]a , ce qui se lit « F (t ) pris entre a et b ». b 왘 Exemple 12 왘 Solution Calculer 2 ∫1 −t 2 dt ; La fonction f définie sur 0 ∫ π cost dt . par f (t ) = −t 2 est continue sur et une de ses −t 3 primitives est la fonction f définie par F (t ) = (remarque : la fonction f est 3 une fonction négative). On a : 2 −t 3 −8 −1 −7 − t t = d = − = . ∫1 3 1 3 3 3 2 On a 0 ∫ π cost 2 0 dt = [sint ] π = sin0 − sin π = 0 ; on remarque ici que l’intégration se fait de π à 0, c’est la borne située en bas du symbole d’intégration qui a la plus grande valeur ; on remarque aussi que l’intégrale est nulle mais qu’il ne s’agit pas de l’intégrale de la fonction nulle. 36 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 2. Propriétés On peut maintenant généraliser le théorème 1 à des fonctions dont les valeurs sont de signes quelconques. On en donne un énoncé utilisant la notion de primitive. Théorème 3 Soit f une fonction continue sur [a ; b ] , la fonction G définie sur [a ; b ] par x G : x G ( x ) = ∫ f (t ) dt est la primitive de f qui s’annule en a. a Démonstration Soit F une primitive de f sur [a ; b ]. D’après la définition 4, on a G ( x ) = F ( x ) − F (a ). On en déduit que G est dérivable sur [a ; b ] et que, pour tout x de [a ; b ] , G ′( x ) = F ′( x ) = f ( x ) et G (a ) = F (a ) − F (a ) = 0 : G est bien la primitive de f qui s’annule en a. Dans les propriétés suivantes, les fonctions sont continues sur un intervalle I, les nombres réels a, b et c sont dans I, les nombres α et β sont deux réels quelconques. Propriété 12 a b b a On a : ∫ f (t ) dt = − ∫ f (t ) dt . Démonstration On applique la définition 4 et on obtient : a b ∫b f (t ) dt = F (a ) − F (b ) = − (F (b ) − F (a )) − ∫a f (t ) dt . Propriété 13 On a : Linéarité de l’intégrale a b b ∫ b (αf +βg ) (t ) dt = α ∫ a f (t ) dt +β ∫ a g (t ) dt . Démonstration On procède comme dans l’activité 6. Dans le chapitre 2, la définition de l’intégrale de a à b d’une fonction positive a permis d’établir plusieurs propriétés en utilisant les propriétés des aires. Nous allons ici retrouver ces propriétés dans le cas général, le cas particulier des fonctions positives vous permettant d’en avoir une image géométrique. Propriété 14 a On a : ∫ f (t ) dt = 0. a Séquence 7 – MA02 37 © Cned - Académie en ligne Propriété 15 On a : c Relation de Chasles b b ∫a f ( x ) dx + ∫c f ( x ) dx = ∫a f ( x ) dx . Démonstration On procède comme dans l’activité 7 . Propriété 16 Positivité Soit f une fonction continue et positive sur l’intervalle I. Pour tous nombres b a et b de l’intervalle I tels que a ≤ b , on a alors : 0 ≤ ∫ f ( x ) dx . a Démonstration La démonstration a déjà été faite dans le chapitre 2, puisqu’on se retrouve dans le cas d’une fonction positive. Pour aller plus loin, nous vous proposons ici une deuxième démonstration pour montrer qu’une autre méthode est possible avec la nouvelle définition : comme b ∫a f (t ) dt = F (b ) − F (a ) où F est une fonction dont la dérivée F ′ = f est à valeurs positives, alors la fonction F est croissante sur I et F (b ) − F (a ) est positif car on a supposé que a ≤ b. Remarque La condition a ≤ b est essentielle. Propriété 17 Comparaison Soit f et g deux fonctions continues sur un intervalle I et telles que f ≤ g , c’est-à-dire telles que f ( x ) ≤ g ( x ) pour tout x de I. Soit a et b dans I tels que b b a a a ≤ b , alors ∫ f ( x ) dx ≤ ∫ g ( x ) dx . Démonstration Méthode : on se ramène au cas précédent et on applique la propriété de linéarité. Comme f ( x ) ≤ g ( x ) pour tout x de I, on a aussi 0 ≤ g ( x ) − f ( x ) et on applique la propriété de positivité à la fonction g − f , les nombres a et b vérifiant a ≤ b. Donc 0 ≤ ∫ b a 38 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 ( g ( x ) − f ( x )) dx . b b D’où, d’après la linéarité, 0 ≤ ∫ g ( x ) dx − ∫ f ( x ) dx , soit a b a b ∫a f ( x ) dx ≤ ∫a g ( x ) dx . Remarque Dans cette propriété aussi la condition a ≤ b est essentielle. Remarque Cette propriété sera très utile pour trouver des valeurs approchées d’intégrales de fonctions qu’on ne sait pas intégrer mais qu’on peut encadrer. Définition 5 La valeur moyenne d’une fonction f continue sur un intervalle [a ; b ] est égale au nombre 1 b f (t ) dt . b − a ∫a Propriété 18 Inégalités de la moyenne Soit une fonction f continue sur l’intervalle [a ; b ] avec a ≠ b , et deux nombres m et M tels que, pour tout x de l’intervalle [a ; b ] , on a m ≤ f ( x ) ≤ M . Alors m ≤ µ ≤ M , µ étant la valeur moyenne de la fonction f sur [a ; b ]. Démonstration Elle est analogue à celle faite pour une fonction f positive dans le chapitre 2. 3. Calcul et encadrement d’intégrales a) Les calculs exacts d’intégrales sont faits avec les primitives ou en utilisant les différentes propriétés du cours (linéarité, relation de Chasles…). b) Pour encadrer une intégrale, on utilise la positivité, la propriété de comparaison ou les inégalités de la moyenne. Voici un exemple où on encadre l’intégrale d’une fonction dont on ne connaît pas de primitives mais qui est encadrée par des fonctions polynômes. Séquence 7 – MA02 39 © Cned - Académie en ligne 왘 Exemple 13 On considère les fonctions f, g et h définies sur par : 1 x x2 , ( ) 1, ( ) f (x ) = g x = − + h x = − + 1. 2 2 1+ x 2 Établir que pour tout x appartenant à l’intervalle [0 ; 1] on a : g ( x ) ≤ f ( x ) ≤ h ( x ). En déduire un encadrement de l’intégrale : 1 ∫0f ( x )dx . 왘 Solution Déterminons les valeurs pour lesquelles g ( x ) ≤ f ( x ). t On a : x 1 g ( x ) ≤ f ( x ) ⇔ − + 1≤ 2 1+ x 2 ⇔ (1+ x 2 )( − x + 2) ≤ 2 ⇔ − x 3 + 2x 2 − x + 2 ≤ 2 ⇔ x 3 − 2x 2 + x ≥ 0 ⇔ x ( x 2 − 2x + 1) ≥ 0 ⇔ x ( x − 1)2 ≤ 0. Cette dernière inégalité est toujours vérifiée sur [0 ; 1], d’où : pour tout x de [ 0 ; 1] on a : g ( x ) ≤ f ( x ). t À présent, pour avoir f ( x ) ≤ h ( x ) : x2 ≤ − + 1 ⇔ 2 ≤ ( − x 2 + 2)(1+ x 2 ) ⇔ 0 ≤ − x 4 + x 2 2 2 1+ x 1 soit 0 ≤ x 2 (1− x 2 ) toujours vérifié sur [0 ; 1]. Pour tout x ∈ [0 ; 1] : g ( x ) ≤ f ( x ) ≤ h ( x ) Par la propriété d’encadrement, puisque 0 ≤ 1, on a : 1 1 1 ∫ 0 g ( x )dx ≤ ∫ 0f ( x )dx ≤ ∫ 0 h ( x )dx soit : 1 x 1 1 x ∫ 0 − 2 + 1 dx ≤ ∫ 0f ( x )dx ≤ ∫ 0 − 2 + 1 dx x3 1 x2 1 1 d’où − + x ≤ ∫ f ( x )d x ≤ − + x d’où 0 6 4 0 0 1 1 3 5 ≤∫ dx ≤ . 2 0 4 6 1+ x c) Ce qui a été vu dans le chapitre 2, à propos des calculatrices et des logiciels de calcul formel, s’applique aussi dans le cas général des fonctions continues de signes quelconques. 40 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 5. Utiliser le calcul intégral pour déterminer une aire a) Aire d’un domaine limité par l’axe des abscisses et la courbe représentative d’une fonction Par définition, l’aire du domaine sous la courbe d’une fonction continue positive b définie sur un intervalle [a ; b ] a pour mesure ∫a f (t ) dt en unités d’aire. Soit f une fonction définie sur l’intervalle [a ; b ] , continue et négative sur [a ; b ]. Soit E1 le domaine du plan limité par la courbe Ꮿf représentant f, l’axe des abscisses et les droites d’équation x = a et x = b. Ꮿ–f La symétrie axiale par rapport à l’axe des abscisses donne l’égalité aire(E1) = aire(E2 ) = E2 j b ∫ a −f ( x ) dx u.a. O i où E2 est l’ensemble des points limité par la courbe représentant la fonction −f (qui est positive), l’axe des abscisses et les droites d’équation x = a et x = b. E1 Ꮿf Propriété 19 Soit f une fonction définie et continue sur l’intervalle [a ; b ]. L’aire du domaine E limité par la courbe représentative de f, l’axe des abscisses et b ∫a f (t ) les droites d’équation x = a et x = b mesure dt en unités d’aire. En pratique, on décompose l’intervalle [a ; b ] en une union d’intervalles sur chacun desquels f a un signe constant. 왘 Exemple 14 왘 Solution Soit f la fonction définie sur [ −2 ; 3] par f ( x ) = x 2 − x − 2. Déterminer la mesure en unités d’aire du domaine E limité par la courbe représentative de f, l’axe des abscisses et les droites d’équation x = −2 et x = 3. La fonction f est une fonction du second degré qui a deux racines, –1 et 2, et dont le coefficient de x 2 vaut 1 qui est positif. On sait alors que f (t ) est négatif sur [ −1; 2] et positif ailleurs. j –2 –1 0 i 2 3 La mesure, en unités d’aire, de l’aire du domaine E est donc l’intégrale I : 3 −1 2 3 −2 −2 −1 2 I = ∫ f (t ) dt = ∫ f (t ) dt − ∫ f (t ) dt + ∫ f (t ) dt . Séquence 7 – MA02 41 © Cned - Académie en ligne Une primitive de f est F définie par F (t ) = On a : −1 2 t3 t2 − − 2t . 3 2 3 I = [F (t )]−2 − [F (t )]−1 + [F (t )]2 = (F (−1) − F (−2)) − (F (2) − F (−1)) + (F (3) − F (2)) = Le domaine E a donc pour aire Remarque L’intégrale b ∫a f (t ) dt 49 . 6 49 u.a. 6 est appelée aire algébrique du domaine limité par la courbe de f, l’axe des abscisses et les droites d’équation x = a et x = b , pour une fonction f de signe quelconque, définie et continue sur [a ; b ]. Remarque sur la parité La courbe représentative d’une fonction f définie, continue sur I et paire, est une courbe symétrique par rapport à l’axe des ordonnées. L’interprétation d’une intégrale comme l’« aire sous la courbe » si la fonction f est positive, ou comme une « aire algébrique » si f est de signe quelconque, permet d’obtenir des égalités d’intégrales : −a b ∫a f ( x ) dx = ∫−b f ( x ) dx . On a représenté ici la courbe de la fonction f définie sur ( )( ) par f (x ) = x 2 − 1 x 2 − 4 . –b –a On a aussi : b j b O b ∫−b f ( x ) dx = 2∫0 f ( x ) dx a i pour tout nombre b positif dans I. b) Aire entre deux courbes Propriété 20 Soit f et g deux fonctions définies, continues sur l’intervalle [a ; b ] , telles que, pour tout t de [a ; b ] , f (t ) ≤ g (t ). L’aire du domaine E limité par la courbe représentative de f, celle de g et les droites d’équation x = a et x = b mesure 42 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 b ∫ a (g (t ) − f (t )) dt en unités d’aire. Ꮿg y E Ꮿf 1 Ef j a 0 x i b 1 Démonstration On considère d’abord le cas des fonctions positives. En notant Ef (respectivement Eg ) le domaine situé sous la courbe représentant f, on a : Ef ∪ E = Eg . D’après les propriétés des aires, on obtient ( ) Aire ( Ef ) + Aire ( E ) = Aire Eg , d’où ( ) b b Aire ( E ) = Aire Eg − Aire ( Ef ) = ∫ g (t ) dt − ∫ f (t ) dt u.a. a a Et la linéarité de l’intégrale donne : Aire ( E ) = ∫ b a ( g (t ) − f (t )) dt u.a. Dans le cas où il ne s’agit pas de fonctions positives, pour justifier que l’égalité est la même, on translate les courbes suffisamment dans la direction et le sens du vecteur j pour que les courbes aient tous leurs points d’ordonnées positives. hj j O i On est alors ramené au cas précédent et, la translation conservant les aires, l’aire cherchée est aussi l’aire entre les nouvelles courbes. Le vecteur de la translation est λ j avec λ > 0, les nouvelles courbes ont pour équations y = f ( x ) + λ et y = g ( x ) + λ , et l’aire est : b b ∫a (( g (t ) + λ ) − (f (t ) + λ )) dt u.a. = ∫a ( g (t ) − f (t )) dt u.a. 왘 Exemple 15 On considère un repère orthogonal où l’unité est 1 cm sur l’axe des abscisses et 0, 5 cm sur l’axe des ordonnées. Soit f et g les fonctions définies sur par f ( x ) = x 2 − 3x − 1 et g ( x ) = − x 2 − x + 3. Déterminer, en cm2 , l’aire A du domaine E formé des points M( x ; y ) tels que x est compris entre −1 et 2, et y entre f ( x ) et g ( x ). Séquence 7 – MA02 43 © Cned - Académie en ligne 왘 Solution On commence par étudier la position des deux paraboles en étudiant le signe de la différence f ( x ) − g ( x ). Comme f ( x ) − g ( x ) = 2x 2 − 2x − 4 = 2( x 2 − x − 2), on obtient que cette différence est nulle pour x = −1 et x = 2, et elle est négative entre ces deux valeurs (puisque la parenthèse est un polynôme du second degré pour lequel le coefficient de x 2 est positif). j O i En unités d’aire, l’aire du domaine E est donc mesurée par : x3 x2 2 2 2 2 ∫ −1(g ( x ) − f ( x )) dx = 2 ∫ −1 −x + x + 2 dx = 2− 3 + 2 + 2x ( ) −1 = 9. D’où A = 9 u.a. = 9 × 1× 0, 5 cm2 = 4 , 5 cm2. Remarque D Exercice 12 Si la différence g (t ) − f (t ) n’est pas de signe constant, on décompose l’intervalle [a ; b ] en une union d’intervalles sur chacun desquels le signe est constant. Exercices d’apprentissage Calculer les intégrales suivantes : A = 2 2x 3 d x ; ∫−3 D= e 1 ∫1 x + x π d x ; B = 2 eq dq ; C = 2 1 dt ; E = 1 e −4 x dx ; F= ∫1 t 2 ∫0 ∫−1 e lnt ∫1 t dt . π Exercice 13 On pose I = ∫ cos2 x d x et J = ∫ sin2 x d x . Calculer I + J et I − J. En déduire 0 0 I et J. Exercice 14 Déterminer la valeur moyenne de la fonction f sur l’intervalle [ 0 ; 3] sachant que f ( x ) = e −2x . Exercice 15 Soit f la fonction définie sur ]0 ; + ∞[ par f ( x ) = ln x + 3x 2. ] primitive de la fonction ln sur ]0 ; + ∞[ . [ Vérifier que la fonction G définie sur 0 ; + ∞ par G ( x ) = x ln x − x est une 44 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 Calculer l’intégrale A = Exercice 16 ∫1 (ln x + 3x e 2 ) dx . x2 1 e 2 et soit C sa courbe repré− Soit f la fonction définie sur par f ( x ) = 2π sentative dans un repère orthogonal. y Ꮿ 0,1 0 b 1 x Dire pourquoi la courbe C est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées. Que peut-on en déduire pour les intégrales ? On appelle I( b ) l’intégrale définie par I( b ) = b ∫0 f ( x ) dx où b est un réel positif ou nul. Sur la figure, l’aire colorée mesure I(b ) en unités d’aire. On ne sait pas calculer exactement l’intégrale I(b ). On donne dans le tableau suivant des valeurs approchées de l(b) pour quelques valeurs de b : b 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 I(b) 0,191 46 0,341 34 0,433 20 0,477 25 0,493 79 0,498 65 0,499 77 0,499 97 En déduire des valeurs approchés des intégrales suivantes : 0 2 3,5 −1 −2 1,5 A = ∫ f ( x )dx ; B = ∫ f ( x )dx ; C = ∫ 1 0 −3 −4 f ( x )dx ; D = ∫ f ( x )dx ; E = 1∫ f ( x )dx . Calculer G = Exercice 17 4 ∫ −4 f ( x ) dx et commenter le résultat obtenu. Soit f la fonction définie sur par f ( x ) = ( x + 3)e − x et représentée par la courbe C dans un repère orthonormé. Étudier le sens de variation de f. Déterminer les réels a et b pour que la fonction f définie sur par F ( x ) = (ax + b )e − x soit une primitive de f. Calculer, en unités d’aires, la valeur exacte puis une valeur approchée à 10−2 près par défaut de l’aire du domaine du plan limité par la courbe C , l’axe des abscisses et les droites d’équation x = −3 et x = 4. Séquence 7 – MA02 45 © Cned - Académie en ligne Calculer f ( −2). En déduire que f ( x ) ≤ e2 pour tout réel x. Calculer, en unités d’aires, la valeur exacte puis une valeur approchée à 10−2 près par défaut de l’aire du domaine du plan limité par la courbe C, la droite d’équation y = e2 et les droites d’équation x = −3 et x = 4. Exercice 18 Une valeur moyenne en sciences physiques Un objet se déplace en étant animé d’un mouvement uniformément accéléré. Démontrer que sa vitesse moyenne pendant l’intervalle de temps [t 1 ; t 2 ] est t +t égale à sa vitesse instantanée à l’instant 1 2 . 2 Exercice 19 Un artisan bijoutier fabrique chaque mois un nombre x de bijoux, où x est un entier compris entre 0 et 80. Le coût unitaire de production d’un objet lorsqu’on fabrique x objets est noté f ( x ). La courbe ci-jointe représente la fonction f dans un repère orthogonal. Le coût unitaire est exprimé en euros. f (x) en euros 2040 2000 1400 P 1000 O 200 104 10 20 30 40 50 60 70 80 x 36 Déterminer graphiquement le nombre n de bijoux que l’artisan doit fabriquer pour que le coût de production d’un objet soit minimal. La fonction f est de la forme f ( x ) = x 2 + bx + c . À l’aide d’informations gra- phiques, déterminer b et c. Calculer le coût moyen de production d’un objet lorsque l’artisan fabrique : t 40 bijoux par mois ; t 80 bijoux par mois. 46 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 5 Synthèse A Synthèse de la séquence 1. Aire et intégrale d’une fonction continue et positive sur [a ; b] y ¡ Ꮿ 1 x 1 ua a 0 1 b Définition L’intégrale de a à b d’une fonction f continue et positive sur [a ; b ] est la mesure de l’« aire sous la courbe » en unités d’aire. b aire(E ) = ∫ f ( x ) dx u.a. a Théorème Soit f une fonction continue et positive sur [a ; b ] , la fonction définie sur x [a ; b ] par x ∫a f (t ) dt est dérivable sur [a ; b ] et sa fonction dérivée est la fonction f. 2. Primitives Définition La fonction F est une primitive de la fonction f, continue sur I, si et seulement si f est la fonction dérivée de F sur I. Séquence 7 – MA02 47 © Cned - Académie en ligne Théorème Toute fonction continue sur un intervalle admet des primitives sur cet intervalle. Propriété Soit f une fonction définie et continue sur un intervalle I. Soit x 0 un élément de I et y 0 un nombre réel. Alors il existe une et une seule primitive de f sur I qui prend la valeur y 0 en x 0 . O dét On détermine i lles primitives i iti ddes ffonctions ti usuelles ll par llecture t iinverse ddu ttableau bl des dérivées. Primitive et intégrale Propriété Soit f une fonction continue et positive sur [a ; b ] et F une de ses primitives. On a alors : b ∫a f (t ) dt = F (b ) − F (a ). 3. Primitives et intégrales d’une fonction continue On définit l’intégrale de a à b d’une fonction f continue de signe quelconque en généralisant l’égalité précédente qui sert alors de définition de l’intégrale à partir d’une primitive. Définition Soit f une fonction continue sur un intervalle I et F une de ses primitives sur I, les nombres a et b sont dans I. L’intégrale de a à b de la fonction f est définie par : b ∫a f (t ) dt = F (b ) − F (a ). Théorème Soit f une fonction continue sur [a ; b ] , la fonction G définie sur [a ; b ] par x G : x G ( x ) = ∫ f (t ) dt est la primitive de f qui s’annule en a. a Dans les propriétés suivantes, les fonctions sont continues sur un intervalle I, les nombres réels a, b et c sont dans I, les nombres α et β sont deux réels quelconques. Pour la relation de Chasles, la positivité, les comparaisons et les inégalités de la moyenne, il est utile d’avoir une vision géométrique en pensant aux « aires sous les courbes ». 48 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 Propriétés a b ∫b f (t ) dt = − ∫a f (t ) dt . a b b ∫ b (αf +βg ) (t ) dt = α ∫ a f (t ) dt +β ∫ a g (t ) dt a ∫a f (t ) dt = 0. c b b ∫a f ( x ) dx + ∫c f ( x ) dx = ∫a f ( x ) dx (relation de Chasles). b Pour f ≥ 0 sur I et a ≤ b , on a : ∫ f ( x ) dx ≥ 0 (positivité). a b b Pour f et g telles que f ≤ g et a ≤ b , on a ∫ f ( x ) dx ≤ ∫ g ( x ) dx a a (com- paraison). Définition La valeur moyenne d’une fonction f continue sur un intervalle [a ; b ] est 1 b égale à f (t ) dt . b − a ∫a Inégalités de la moyenne Soit une fonction f continue sur l’intervalle [a ; b ] , et deux nombres m et M tels que, pour tout x de l’intervalle [a ; b ] , on a m ≤ f ( x ) ≤ M . Alors m ≤ µ ≤ M , µ étant la valeur moyenne de la fonction f sur [a ; b ]. 3. Applications Propriété Soit f une fonction définie et continue sur l’intervalle [a ; b ]. L’aire du domaine E limité par la courbe représentative de f, l’axe des abscisses et les droites d’équation x = a et x = b mesure b ∫a f (t ) dt en unités d’aire. Séquence 7 – MA02 49 © Cned - Académie en ligne Aire entre deux courbes Propriété Soit f et g deux fonctions continues sur l’intervalle [a ; b ] , telles que, pour tout t de [a ; b ] , f (t ) ≤ g (t ). L’aire du domaine E limité par la courbe représentative de f, celle de g et les droites d’équation x = a et x = b , mesure b ∫ a (g (t ) − f (t )) dt en unités d’aire. Ꮿg y E Ꮿf 1 Ef j a B Exercice I 0 x i b 1 Exercices de synthèse Soit f la fonction définie sur par f ( x ) = x sin x . Déterminer la fonction dérivée et la fonction dérivée seconde de f. Exprimer f ( x ) en fonction de f ′′( x ). En déduire l’expression d’une primitive de f. Exercice II Lors d’une émission télévisée, les téléspectateurs sont appelés à envoyer des messages téléphoniques par SMS, pendant une durée de 5 minutes. Pendant ces 5 minutes, les appels arrivent avec un débit variable en fonction du temps. Si x est le temps exprimé en minutes, le débit, exprimé en milliers d’appels par minute, est donné par la fonction f telle que : t f ( x ) = −4 x 2 + 8 x pour x ∈[ 0 ; 1] ; t f ( x ) = ln x − x + 5 pour x ∈ [1; 5] . On veut calculer le nombre total d’appels reçus pendant ces 5 minutes, et on admet que ce nombre d’appels est donné par 5 ∫0 f ( x ) dx . Représenter graphiquement la courbe C représentant la fonction f dans un repère orthogonal. Vérifier que la fonction f est continue en 1. 50 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 [ ] a) Donner une primitive F de la fonction f sur 0 ; 1 . b) Calculer l’aire, exprimée en unités d’aire, du domaine limité par la courbe C, l’axe des abscisses et la droite d’équation x = 1. ] [ a) Montrer que la fonction L définie sur 0 ; + ∞ par L( x ) = x ln x − x est une primitive de la fonction ln sur ]0 ; + ∞[ . Donner une primitive G de la fonction f sur [1; 5]. b) Calculer l’aire, exprimée en unités d’aire, du domaine limité par la courbe C, l’axe des abscisses et les droites d’équation x = 1 et x = 5. Déterminer le nombre total d’appels reçus pendant ces 5 minutes. Exercice III La courbe P est la parabole d’équation y = x 2 dans un repère orthonormé O ; i, j . ( ) P a2 A Soit a un nombre réel strictement positif. On note A le point de P d’abscisse a et a M le point de P d’abscisse . 2 On appelle AP la mesure de l’aire, en unités d’aire, du domaine limité par la parabole P et le segment [OA]. (Le domaine est colorié sur la figure.) On note A(OAM) la mesure de l’aire, en unités d’aire, du triangle OAM. Le but de l’exercice est de montrer que le AP est constant lorsque le rapport A(OAM) réel a varie dans ]0 ; + ∞[ . M Quelle est l’équation réduite de la droite (OA) ? On appelle B et K les projetés ortho- 1 j K B gonaux respectifs des points A et M O 1 a i a 2 sur l’axe des abscisses. Exprimer, en fonction de a, la mesure de l’aire, en unités d’aire, des triangles OAB et OMK ainsi que du trapèze ABKM. En déduire A(OAM) en fonction de a. Exprimer AP en fonction de a. Vérifier la propriété annoncée au début. Séquence 7 – MA02 51 © Cned - Académie en ligne Exercice IV Exercice V 1 xn Majorer et minorer l’intégrale I n définie par In = d x pour n de 0 1+ x 2 En déduire que la suite (I n ) converge vers 0. ∫ ∗ . Soit λ un nombre réel strictement positif et C la courbe représentative dans un repère orthogonal de la fonction définie sur [ 0 ; + ∞[ par f (t ) = λe − λt . Calculer, en fonction de λ , l’intégrale 2 ∫0 λe − λt dt . Déterminer, en fonction de λ , l’expression de la fonction F définie sur x − λt 0 ; + ∞ par [ [ Déterminer Exercice VI F ( x ) = ∫ λe dt . 0 lim F ( x ) et en donner une interprétation graphique. x →+∞ On considère la fonction F définie sur x par : F ( x ) = ∫0 1 dt . 1+t 2 Montrer que F est une fonction impaire. Étudier les variations de F. 1 1 Prouver que ∫ dt ≤ 1. 0 1+t 2 x 1 Prouver que, pour x > 1, on a ∫ dt < 1 (on pourra montrer que, pour 1 1+t 2 1 1 tout t ≥ 1, ≤ ). En déduire que F est majorée. 1+ t 2 t 2 À l’aide de la calculatrice, donner des valeurs approchées à 10−1 près de F(0), F(0,25), F(0,5),…, F(1,75) et F(2). [ ] Représenter F sur −2 ; 2 dans un repère orthogonal. Exercice VII Une suite qui converge vers e Pour tout entier naturel n, on définit la fonction fn sur [ 0 ; 1] par f0 ( x ) = e x et, 1 pour n ≠ 0, fn ( x ) = (1− x )n e x (on rappelle que n ! = 1× 2 × 3 × ... × (n − 1) × n , n! et que ce nombre se lit « factorielle n »). Et on pose u = 1f ( x ) d x pour tout n de n 0n Calculer u 0 . ∫ . [ ] Démontrer que, pour tout x de 0 ; 1 , f1′ ( x ) = −f0 ( x ) + f1( x ). En déduire que u1 − u0 = −1 et donner la valeur de u1. [ ] Démontrer que, pour tout x de 0 ; 1 , f 'n +1( x ) = −fn ( x ) + fn +1( x ). En déduire 1 . (n + 1)! En déduire que, pour tout n de que un +1 = un − Montrer que, pour tout n de En déduire que 52 © Cned - Académie en ligne Séquence 7 – MA02 n 1 p! p =1 ,on a : un = e − 1− ∑ . ∗ ∗ , 0 ≤ u n ≤ n 1 lim 1+ ∑ = e. n →+∞ p =1 p ! e −1 . n! Exercice VIII Une moyenne en sciences physiques : l’intensité efficace On considère un courant alternatif dont l’intensité est i (t ) = Im sin(ωt ), l’intensité 2π maximale est Im , sa période T est T = . ω La valeur efficace de l’intensité d’un courant variable est égale à l’intensité du courant continu qui produirait pendant une période le même dégagement de chaleur que le courant variable à travers une résistance R. On note Ie l’intensité efficace. T On a donc : RIe2T = ∫ Ri 2 (t )dt . 0 2 Montrer que Ie est la valeur moyenne de la fonction i 2 sur 0 ; T . [ Calculer T 2 ∫0 sin (ωt ) dt ] I et en déduire que Ie = m . 2 Séquence 7 – MA02 53 © Cned - Académie en ligne