INTRODUCTION A LA
PSYCHOPATHOLOGIE COGNITIVE
Alexia Baudouin/Contrôle terminal, résultats expérimentaux que l’on doit présenter (trouver la problématique
notamment), décrire, commenter et interpréter.
I. Introduction
Psychopathologie : études des troubles mentaux de la classification internationale (DSM notamment). On
aborde ces troubles d’un point de vue athéorique, on aborde les troubles à travers le fonctionnement cognitif
(et non pas l’étiologie).
Une liste de symptômes observables = appartenir à la catégorie diagnostique. On distingue des symptômes
obligatoires, et d’autres nécessaires.
Approche objective et descriptive. On parle de nomenclature officielle, qui a une utilité en clinique et en
recherche.
Différents troubles : troubles anxieux, de l’humeur, dissociatifs, liés à la substance, des conduites alimentaires.
Lecture à travers la psychologie cognitive qui a pour objet d’étude des activités psychologiques non
observables. Approche expérimentale, c’est-à-dire qu’on va quantifier le comportement.
Deux approches : une approche structurale (systèmes) et une approche fonctionnelle (processus ou
opérations).
L’objectif est de faire un inventaire des composantes d’une fonction cognitive donnée mais aussi de proposer
des mesures fiables de ces processus et donc pouvoir proposer des modèles théoriques (architecturaux pour
les systèmes ou fonctionnels pour les processus).
La neuropsychologie cognitive a pour objet d’étude l’organisation neurobiologique du cerveau en lien avec la
cognition. Méthodes spécifiques à la neuropsychologie (neuroimagerie ou patients cérébrolésés). Utilisation
de la méthode de double dissociation également. On peut observer des dissociations anatomofonctionnelles
(à partir de lésions) et corrélationnelles (à partir de processus) et neurofonctionnelles (à partir d’activation).
Dichotomie MCT/MLT ; mémoire déclarative/procédurale. Encodage davantage dans le cortex préfrontal
gauche et la récupération à droite.
Application directe : produire un profil cognitif du sujet dans une perspective de comparaison ou de diagnostic
différentiel. Permet de créer une grille de lecture et des outils diagnostics.
Définition de la psychopathologie cognitive : champ d’investigation qui utilise les concepts et les méthodes
de la psychologie et de la neuropsychologie cognitive, pour étudier les dysfonctionnements de la cognition
qui accompagnent les troubles psychiatriques.
Il s’agit d’étudier les dysfonctionnements cognitifs dans le but de comprendre les troubles psychiatriques et
développer de nouvelles méthodes thérapeutiques.
On intègre un niveau intermédiaire entre le niveau clinique et le niveau neurobiologique pour introduire un
niveau d’analyse de nature cognitive.
La nature des dysfonctionnements de traitement de l’information :
- Les déficits cognitifs : incapacité ou baisse de la capacité à réaliser des opérations cognitives.
- Les biais cognitifs : traitement préférentiel de certains types d’informations. Les dépressifs rappellent
mieux des items à connotation négative. Ce n’est pas pour autant un déficit.
Développer de nouvelles méthodes thérapeutiques afin de rectifier les biais cognitifs, limiter les déficits par
la mise en place de stratégies de compensation. C’est ce qu’on appelle la revalidation.
Exemple de la schizophrénie : 80% des patients présentent un dysfonctionnement cognitif, de nombreux
aspects de la cognition sont touchés (mémoire, attention, vitesse motrice). Ces troubles sont fortement
corrélés aux difficultés rencontrées dans la vie quotidienne et aux capacités d’insertion sociale et
professionnelle (30% des troubles fonctionnels sont expliqués par des troubles cognitifs). Postulat : une
amélioration du fonctionnement cognitif peut être profitable aux patients dans leur vie quotidienne.
Que faire ?
- Utilisation des facteurs d’optimisation afin d’améliorer ou de facilité des capacités fonctionnelles.
- Apprentissage de connaissances spécifiques qui exploitent leurs capacités cognitives préservées.
- Aménagement de l’environnement des patients pour un report d’une partie des fonctions déficitaires
sur un support physique.
Cas de la patiente J.G 26 ans, schizophrène qui se plaint de problèmes de mémoire. Méthode du où, quand
quoi ? Questions qui lui permettent de retenir les éléments principaux de l’information sans charger la
mémoire de détails. Bilan cognitif effectué au début de la prise en charge puis un second bilan post-
revalidation. Dans le cas de cette patiente on a pu observer une amélioration des performances mais aussi un
transfert à des épreuves plus écologiques et la vie quotidienne. Avant mémorisation de 27% des informations
puis après 69% lors de la lecture d’un livre.
L’évaluation des fonctions cognitives
Anamnèse, puis choix et la passation des tests (sensibles et en fonction de l’âge, les capacités et le niveau
d’étude du patient).
L’objectif est d’extraire les informations pertinentes sur la plan psychométrique et
cognitif/neuropsychologique afin d’établir un profil de fonctionnement cognitif.
Les échelles d’évaluation
Outil qui cherche à évaluer le comportement d’un individu dans une situation semi standardisée (entretien
ou observation). Il s’agit donc de questionnaires.
Quelles mesures ? Evaluation en termes de présence et/ou d’intensité et/ou de fréquence. De quoi ? Des
comportements ou des symptômes. Les qualités métrologiques d’une échelle d’évaluation :
- Validité : capacité de l’outil à évaluer ce qu’il est censé évaluer (validité de contenu) :
o Validité convergente : corrélations entre l’échelle et un autre outil mesurant le même
construct (concept).
o Validité divergente (ou discrimination) : l’absence de corrélation entre deux outils mesurant
des constructs théoriques différents.
o Validité factorielle : mesure la stabilité factorielle de l’échelle, uni ou multifactorielle (facteur
= regroupement d’items qui représentent des dimensions fondamentales sous-jacentes à la
symptomatologie). Analyse factorielle à établir à travers différents groupes de sujets.
- Fidélité :
o Fidélité inter-juges : obtenir un même résultat par des observateurs différents d’un même
sujet utilisant le même instrument.
o Fidélité test-retest (ou temporelle) : stabilité temporelle = chez un même sujet, la répétition
d’une mesure doit donner le même résultat.
- Sensibilité : discrimination
o Sensibilité inter-individuelle : capacité d’un outil à discriminer différents sujets.
o Sensibilité intra-individuelle : capacité à apprécier des différences chez un même sujet au cours
de mesures répétées.
Distinction entre échelle d’évaluation et échelle de diagnostic. Outils standardisé = mesure quantitative et
qualitative d’un état.
Les thèmes :
- Echelle spécifique à un syndrome (= ensemble de symptômes), ex. la dépression.
- Echelle évaluant un des aspects du syndrome, ex. le ralentissement psychomoteur de la dépression.
Les passations/utilisateur :
- Autoévaluation : échelle destinée à être remplie par le sujet lui-même.
o Avantages : reflète directement le vécu du sujet, économie de temps d’entretien.
o Inconvénients/limites : sujet coopérant, compréhension des formulations, termes, influencée
par des mécanismes psychologiques (déni, exagération…).
- Hétéoévaluation : échelle destinée à être remplie par un observateur externe, suite à un entretien
(directif, semi-directif). Outil plus fidèle, repose sur des éléments cliniques observables
(comportements) et/ou sur les déclarations du sujet.
La mesure (variable) :
- Items variable binaire : deux alternatives (oui/non ; absence/présence).
- Items variable ordinale : plusieurs degrés (échelle de type Likert, fréquence, intensité, gravité).
Dans tous les cas on quantifie les réponses.
Egalement des items rédigés sous forme de phrases, d’affirmations (choisir une parmi plusieurs).
Les principales applications :
- La clinique :
o La symptomatologie : évaluation précise/quantifiable de l’état d’un patient, de son
retentissement, à un moment précis (ex. traitement). Différent du diagnostic et de l’entretien.
Complément d’évaluation clinique.
- La recherche :
o Modèle explicatif : relation de cause à effet.
o Relation entre différents facteurs psychopathologiques.
o Evolution dans le temps de l’état.
o Facteur contrôlé pour créer une population saine.
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