Le master 2 « Troubles de la Cognition et du Langage : psychologie du développement et neuropsychologie » a le plaisir de vous inviter à la conférence de Nicolas FRANCK Le Jeudi 8 Septembre 2016 de 14h à 16h MSHS (Salle des conférences) « La remédiation cognitive : une intervention en faveur du rétablissement dans les troubles mentaux sévères» La remédiation cognitive regroupe différentes techniques rééducatives destinées à réduire l’impact des troubles cognitifs. Sa pertinence découle des conséquences très délétères des troubles cognitifs, qui contribuent fortement à l’altération du pronostic fonctionnel dans la schizophrénie. Elle recourt à des exercices destinés à entraîner les processus altérés ou à favoriser l’acquisition de nouvelles stratégies qui permettent de compenser ces altérations, afin que les bénéfices obtenus lors des séances aient un impact sur la vie quotidienne des patients. Les troubles cognitifs associés à la schizophrénie sont hétérogènes. Ils peuvent toucher différents processus dans le domaine de la neurocognition (attention, mémoire, fonctions exécutives et fonctions visuospatiales), de la métacognition (activité mentale sur son propre fonctionnement) et de la cognition sociale (interprétations causales, reconnaissance des émotions faciales et théorie de l’esprit). Une altération de la métacognition et de la cognition sociale favorise l’expression de manifestations psychotiques : ne pas comprendre quelles sont les émotions exprimées par l’autre ni ce qu’il souhaite peut conduire au développement d’idées inappropriées, voire délirantes, ou à un retrait social devant l’incapacité d’interagir de manière adéquate. Les troubles cognitifs dégradent, directement ou indirectement par le biais des symptômes, l’autonomie des personnes qui en sont atteintes. Déficits cognitifs et incapacité fonctionnelle entretiennent des liens complexes. Les troubles de la cognition sociale et des fonctions exécutives altèrent les relations interpersonnelles. La qualité des échanges sociaux dépend aussi de l’attention, de la vitesse de traitement et de la mémoire de travail. L’attention, la mémoire de travail et la cognition sociale conditionnent l’accès et le maintien dans l’emploi. La reprise d’un emploi rémunéré ou des études après stabilisation clinique dépend de 3 facteurs cognitifs : (1) la mémoire de travail ; (2) l’attention et le traitement perceptif précoce ; (3) la mémoire verbale et la vitesse de traitement. L’impact des troubles neurocognitifs sur le pronostic fonctionnel dépend de la métacognition et de la cognition sociale, des aptitudes concrètes à gérer le quotidien, des compétences sociales générales, des symptômes et de la motivation intrinsèque. Les troubles neurocognitifs sont présents dès le premier épisode psychotique. Il faut les objectiver le plus tôt possible et veiller à ce que la restitution qui fait suite au bilan mette en perspective quels processus sont préservés, afin que le patient puisse s’appuyer dessus pour se rétablir, et lesquels sont altérés, afin qu’il puisse composer avec eux. Pr Nicolas FRANCK, psychiatre, Centre Ressource de réhabilitation psycho-sociale et de remédiation cognitive, CH Le Vinatier & Université Lyon 1 www.remediation-cognitive.org www.centre-ressource-rehabilitation.org Centre de Recherches sur la Cognition et l'Apprentissage (CeRCA) - UMR CNRS 7295 Maison des Sciences de l’Homme et de la Société (MSHS) Bâtiment A5 5, rue Théodore Lefebvre 86000 POITIERS