myoadénylate deaminase, en CPTII, et maladie de McArdle), soit jusqu’à 20 fois plus que
dans un groupe témoin [6]. Le même groupe de recherche a mis en évidence l’existence
d’anomalies anatomopathologiques évocatrices de maladie métabolique musculaire diverses
(lipidose, cytopathies mitochondriales…) chez des patients exposés à une statine au cours
d’un essai clinique [7]. De manière remarquable, ces patients étaient symptomatiques au plan
musculaire mais avaient un taux de créatine kinase (CK) normal. Dans notre étude, 33.3% des
patients ayant eu un diagnostic de myopathie génétique avaient été exposés à une statine,
contre 20% chez leurs témoins appariés.
Nos résultats ont été parfaitement confirmés par une étude prospective, qui retrouve dans un
suivi de cohorte de 32225 patients, une multiplication par 2 du risque de myopathie et par 4
du risque de myosite sévère chez des patients exposés aux statines [8].
AUTRES MANIFSTATIONS NEURO-MUSCULAIRES (SLA)
Il nous parait important de rappeler ici que les statines sont également incriminées dans
d’autres manifestations neuro-musculaires : les neuropathies, la sclérose latérale
amyotrophique (SLA) et les tendinopathies.
Neuropathies
Une étude cas-témoin, réalisée chez 1084 malades avec diagnostic de neuropathie idiopathique,
indique un risque relatif de 4,6 (IC95 : 2,1-10) chez les malades traités par statines avec une
augmentation du risque au delà de 2 ans d’exposition [9].
SLA
L’analyse des notifications spontanées de la base de données de pharmacovigilance de l’OMS (à
Uppsala, Suède) en 2007 constitue un signal important sur le lien éventuel entre exposition aux
statines et SLA [10]. Parmi les 43 cas de SLA ou de « SLA-like syndrome », la statine était le seul
médicament suspect dans 34 cas. Les auteurs discutent la rareté de cet effet indésirable nécessitant
d’autres études pour confirmer le signal et proposent l’arrêt de la statine chez tout patient atteint de
maladie neuromusculaire. La HAS recommande d’ailleurs la réévaluation ou l’arrêt du traitement par
statine chez les patients atteints de SLA [11].
Tendinopathies et fibromyalgies
En dehors de l’atteinte musculaire, on évoque de plus en plus le rôle des statines dans la survenue de
tendinopathies. Une enquête nationale de pharmacovigilance a établi l’existence de tendinopathies
avec l'atorvastatine, la fluvastatine, la pravastatine et la simvastatine. D’incidence faible, elles touchent
dans la moitié des cas le tendon d’Achille et peuvent conduire à des ruptures tendineuses. Leur
survenue est généralement précoce et ne semble pas dose-dépendante. Leur mécanisme est obscure,
mais les observations sont assez convaincantes, notamment lorsque l’épreuve de réintroduction a été