TRUMP ET L A RÉSERVE FÉDÉRALE AMÉRICAINE LES TAUX S’ENLIGNENT-ILS À L A HAUSSE? SA DI Q S . ADATIA Opinions au 14 decembre 2016 Il y a 8 ans, lorsque la Réserve fédérale américaine a réduit ses taux d’intérêt à presque zéro, le monde était au bord de l’effondrement financier. Il a fallu beaucoup de temps pour remonter la pente. Or, le taux de chômage aux ÉtatsUnis ayant retrouvé un niveau d’avant-crise à 4,6 %, Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale américaine, a affirmé le 14 décembre dernier que l’économie américaine semblait reposer sur des bases solides et a relevé le taux du financement à un jour de la Réserve fédérale américaine de 0,25 % à 0,50 %. La Réserve fédérale américaine a déclaré dans un communiqué que les attentes en matière d’inflation avaient augmenté considérablement et qu’elle avait décidé de se rapprocher de sa cible de 2 %, le taux de chômage étant légèrement à la baisse. Les gouverneurs de la Réserve fédérale américaine sont donc parvenus à un rare consensus et ont indiqué qu’ils prévoyaient augmenter les taux d’intérêt de 0,25 % à trois reprises en 2017. Selon Janet Yellen, la croissance économique a repris depuis le milieu de l’année et la Réserve fédérale américaine s’attend à ce que l’économie continue à bien se porter. La banque centrale des États-Unis n’avait pas augmenté ses taux d’intérêt depuis le 17 décembre 2015, moment où elle a légèrement rehaussé le taux directeur à 0,25 %. Depuis, la Réserve fédérale américaine a clairement fait part de son intention de relever progressivement ses taux d’intérêt. En outre, compte tenu du faible taux de chômage et de la vigueur continue de l’économie américaine, nous croyons que le taux directeur de la Réserve fédérale américaine évaluera dans une fourchette de 1,00 % à 1,25 % d’ici la fin de 2017. Or, comme toujours, cette hypothèse ne s’avérera que si les conditions économiques aux États-Unis et à l’échelle mondiale continuent de s’améliorer. LES RÉPERC USS IONS D’UNE H AUSSE DES TAUX D’ IN TÉ RÊ T Si le marché des obligations commence à escompter les futures hausses des taux d’intérêt, nous pourrions assister à des accès de volatilité des deux côtés de la frontière, la hausse des taux entraînant une baisse des prix des obligations, soit un phénomène auquel nous avons assisté au cours du mois dernier environ. Dans le cas des actions, les 3 principaux indices américains ont atteint des sommets records au cours des dernières semaines. Toutefois, si une reprise de la croissance économique finit par donner lieu à une série de hausses des taux, cela pourrait entraîner une augmentation de la volatilité sur les marchés, les investisseurs liquidant leurs placements en actions. Si la hausse des taux d’intérêt entraîne l’appréciation du dollar américain et diminue les profits sur les revenus étrangers, l’indice S&P 500, qui est composé d’un grand nombre de multinationales américaines, pourrait se retrouver dans une position particulièrement délicate. suite > Pendant que nous attendons de voir comment réagiront les marchés des obligations et des actions, il demeure que l’augmentation du taux directeur de la Réserve fédérale américaine entraînera presque immédiatement une hausse des coûts d’emprunt, notamment des prêts hypothécaires. À ce stade toutefois, nous ne croyons pas qu’elle sera défavorable au marché du logement aux États-Unis, du fait de la pénurie de l’offre et de la richesse des ménages qui atteint presque un niveau record à 89,1 billions de dollars américains1. LE PRO G RAMME DE TR UMP ET L ES TAUX D’ IN TÉ RÊ T Avant même la fermeture des bureaux de scrutin lors des élections américaines, la panique s’est emparée des marchés des contrats à terme sur les actions lorsqu’il a semblé que Trump serait le nouveau président. Cependant, le caractère rassembleur du discours d’acceptation donné par le président désigné au petit matin a renversé la vapeur et le marché a rebondi. Au même moment, la volatilité s’est introduite sur le marché des obligations, celui-ci escomptant une hausse des taux d’intérêt dans la conviction que le programme de Trump visant à stimuler l’économie américaine irait de l’avant. Comme bon nombre de politiciens avant lui, le soir des élections, Trump a adouci ses propos et arrêté de se montrer agressif et a mis davantage l’accent sur un programme plus inclusif. Nous ne sommes donc pas étonnés qu’au cours du mois qui a suivi son élection, les questions de l’immigration, du terrorisme et de l’annulation des ententes commerciales ont été minimisées. De fait, Trump se concentre maintenant sur la relance de l’économie et la diminution des impôts. L’élément clé de son programme de relance de la croissance économique est la promesse du lancement d’un programme de travaux d’infrastructures d’une valeur de 1 billion de dollars2, combiné à de fortes baisses d’impôt à grande échelle, dont la diminution des impôts des entreprises de 35 % à 15 %3. Si de telles mesures sont adoptées, l’équipe économique de Trump estime qu’elles pourraient entraîner une croissance économique annuelle de l’ordre de 3-4 %3. Nous sommes d’avis que les marchés boursiers et l’économie américaine pourraient bien se comporter au cours des six prochains mois et que cette période verra l’arrivée de nouveaux gagnants et perdants (graphique cidessous) dans tous les secteurs économiques. T RUM PO N OM IC S GAGNANTS POTENTIELS PERDANTS POTENTIELS Matières industrielles (p. ex., le minerai de fer, le cuivre) L’or à titre de valeur refuge (à plus court terme) Secteur des services financiers (assouplissement de la réglementation, hausse des taux) Obligations nord-américaines Éléments d’actif liés à l’inflation (à plus long terme) Sociétés de technologies des États-Unis Si l’économie affiche une croissance satisfaisante, la hausse des bénéfices des sociétés pourrait compenser partiellement l’effet défavorable que la hausse des taux d’intérêt est susceptible d’avoir sur les actions. Peut-être avons-nous eu un aperçu de ce que nous réserve l’avenir lorsque Janet Yellen a témoigné devant le Congrès le 17 novembre et a dit que l’économie des États-Unis étant en quasi plein-emploi, le programme de Trump pourrait provoquer une surchauffe et créer de l’inflation, laissant à la Réserve fédérale américaine guère d’autres options que celle de relever les taux d’intérêt. suite > Il est encore néanmoins impossible de prédire l’allure que prendra le programme économique de Trump. D’un côté, les faucons de la finance du parti républicain pourraient s’opposer à certains éléments qui viendraient augmenter le déficit des États-Unis et essayer de freiner le lancement du programme de travaux d’infrastructures de 1 billion de dollars. Or, d’un autre côté, les républicains contrôlant la Maison-Blanche et les deux chambres du Congrès, la majeure partie du programme économique de Trump a de meilleures chances d’être accepté. RÉPERC U SS IONS DE L A H AUSS E DES TAUX D’ IN TÉ RÊ T DE L A RÉ SE RVE F ÉD ÉRA LE AMÉR ICAINE S UR LE CAN ADA La décision de la Réserve fédérale américaine d’augmenter les taux d’intérêt donnera vraisemblablement lieu à une hausse des coûts d’emprunt au Canada, notamment des prêts hypothécaires à taux fixe. Cette hausse est attribuable au fait que les rendements des obligations à 5 et à 10 ans du gouvernement du Canada sont en étroite corrélation avec les obligations correspondantes émises par le gouvernement des États-Unis, lesquelles pourraient partir à la hausse dans un contexte de hausse des taux d’intérêt. La hausse des taux d’intérêt de la Réserve fédérale pourrait également entraîner une augmentation du niveau d’endettement des consommateurs, qui se trouve déjà à un niveau record au Canada. Cela pourrait se traduire par un ralentissement des dépenses de consommation au cours des années à venir. Advenant une telle éventualité, la Banque du Canada, qui a maintenu son taux directeur à 0,5 % lors de sa dernière rencontre du 7 décembre, pourrait songer à réduire ses taux d’intérêt en 2017. Une baisse des taux pourrait permettre d’éviter un atterrissage brutal dans le marché du logement canadien. D’un point de vue positif, le secteur des exportations du Canada pourrait être légèrement avantagé, l’augmentation des taux d’intérêt aux États-Unis, combinée à la faiblesse des taux d’intérêt canadiens renforçant le billet vert par rapport au huard. Dans l’ensemble, nous sommes neutres à l’égard de l’économie canadienne pour les Portefeuilles gérés Granite Sun Life et nous resterons à l’affût des répercussions découlant d’une reprise de la croissance économique aux États-Unis et d’une hausse des taux d’intérêt au Canada. T RU M P ON OM I CS: L’É CO N OM IE CA N A DIE N N E AVANTAGES POTENTIELS INCONVÉNIENTS POTENTIELS Regain de l’économie des États-Unis (augmentation des exportations) Renégociation de l’ALENA Durcissement des accords avec le Mexique Prix du pétrole moins compétitifs Marché du logement (conséquence d’une hausse des taux) Endettement des consommateurs (conséquence d’une hausse des taux) suite > PRU DE N C E LES PORTEFEUILLES GÉRÉS GRANITE SUN LIFE av e c Au cours des prochains mois, nous verrons comment la stratégie de la Réserve fédérale américaine concernant les taux d’intérêt s’articulera par rapport au programme économique de Trump. Si tout va pour le mieux, nous pourrions être témoins d’une combinaison entre l’augmentation de la croissance économique et de la hausse progressive des taux d’intérêt. Il va de soi que le marché, qui est parti à la hausse après le discours d’acceptation rassembleur et la présentation du plan de relance économique de Trump, surveillera tout cela de près. Il demeure néanmoins que si une crise politique devait éclater et venir contrecarrer les plans du président désigné, il est impossible de dire ce qu’il adviendra. Entre-temps, nous restons optimistes à l’égard des actions américaines, mais nous surveillerons ce marché de près. Le présent document contient des renseignements sommaires publiés à titre indicatif par Placements mondiaux Sun Life (Canada) inc. Bien qu’il ait été préparé à partir de sources considérées comme fiables, Placements mondiaux Sun Life (Canada) inc. ne peut en garantir l’exactitude ou l’exhaustivité. Ce document vise à fournir des renseignements généraux qui ne doivent pas être considérés comme des conseils de placement ou des conseils financiers, fiscaux ou juridiques s’appliquant à des cas particuliers. Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et non nécessairement celles de Placements mondiaux Sun Life (Canada) inc. ou de ses filiales. Nota : Les énoncés prospectifs contenus dans ce commentaire, le cas échéant, sont de nature spéculative et aucune décision ne doit être prise sur la foi de ces derniers. Rien ne garantit que les événements envisagés dans ces énoncés auront lieu, ou qu’ils se dérouleront de la manière prévue. Veuillez obtenir l’avis d’un conseiller professionnel avant de prendre une décision en fonction des renseignements qui figurent dans ce document. 1 Réserve fédérale américaine 2 Wall Street Journal, 30 novembre 2016 3 www.donaldjtrump.com/policies/economy/ © Placements mondiaux Sun Life (Canada) inc., 2016. La société Placements mondiaux Sun Life (Canada) inc. est membre du groupe Financière Sun Life.