Perspectives de l`économie et des marchés en milieu d`année 2015

Perspectives de l’économie et des marchés en milieu d’année 2015, par
Gaelen Morphet, chef des placements
***Réservé aux courtiers/conseillers***
Vous trouverez ci-dessous un sommaire des opinions exprimées par Placements Empire Vie durant la conférence
téléphonique du 8
juillet
2015.
Les politiques des banques centrales à l’échelle mondiale sont de moins en moins synchronisées : la
Réserve fédérale américaine s’apprête à relever ses taux d’intérêt, tandis que les autres pays développés
maintiennent leurs mesures d’assouplissement quantitatif. L’économie américaine semble avoir rebondi
après avoir fléchi au premier trimestre de 2015 et nous croyons qu’elle est en bonne position pour maintenir
son élan. Les craintes de déflation en zone euro se sont apaisées, grâce à l’imposant programme de
relance mis en œuvre par la Banque centrale européenne (BCE). À la fin juin, les rebondissements
entourant le plan de sauvetage de la Grèce ont entraîné une volatilité extrêmement élevée sur les marchés
financiers mondiaux.
Nouvelles économiques et financières
Le solide rythme de croissance de l’année dernière permettait de croire que les États-Unis feraient
bonne figure au début de 2015. Or, la vigueur du dollar américain, les mauvaises conditions
météorologiques et la grève des ports de la côte ouest ont nui à l’économie au premier trimestre.
L’économie américaine semble avoir rebondi au deuxième trimestre, grâce aux bonnes nouvelles
sur le plan du marché de l’emploi et de l’habitation, de l’équilibre budgétaire, de la balance
commerciale, de la confiance des consommateurs et des dépenses des entreprises qui ont stimulé
la croissance économique. La Réserve fédérale américaine a commencé à préparer les marchés en
vue de sa première hausse des taux d’intérêt depuis près d’une décennie en insistant sur le fait que
le processus de normalisation sera graduel. L’indice S&P 500 a évolué à l’intérieur d’une étroite
fourchette de 3 % pendant la majeure partie du premier semestre. L’indice de rendement total
S&P 500 a subi les contrecoups provoqués par la rupture des négociations sur la dette grecque,
affichant un mince gain de 1,2 % en dollars américains par rapport à la fin de l’année dernière.
Le contexte énergétique mondial s’est transformé depuis novembre dernier, lorsque l’Organisation
des pays exportateurs de pétrole (l’OPEP) a décidé d’abandonner son rôle traditionnel qui consistait
à stimuler les prix en réduisant sa production. Au Canada, les revenus provenant des exportations
de pétrole, de même que les investissements et l’emploi dans le secteur de l’énergie, ont reculé en
raison de la faiblesse des prix du pétrole. Afin de se prémunir contre le risque d’une détérioration de
la croissance économique et de l’inflation, la Banque du Canada (BdC) a abaissé son taux cible du
financement à un jour de 25 points de base lors de sa réunion de janvier 2015. Or, l’incidence
négative de la baisse des prix du pétrole s’est immédiatement fait sentir sur l’économie canadienne.
Celle-ci s’est contractée à un taux annualisé de 0,6 % au premier trimestre. Les actions canadiennes
commencent à perdre leur attrait pour les investisseurs, comme en témoignent les nouvelles sorties
de fonds, et ce, en raison des prix décevants des produits de base et des sombres perspectives
pour le dollar canadien. L’indice composé S&P/TSX a enregistré un gain de 0,9 % pour le premier
semestre de l’année.
En janvier, la BCE a mis en œuvre un programme d’achat d’actifs de 60 milliards d’euros par mois
afin de combattre la déflation et de stimuler la croissance économique. Le programme totalisant
1 100 milliards d’euros a été bien accueilli par les marchés financiers. Les actions européennes et
les obligations souveraines ont connu une forte remontée, alors que l’euro s’est effondré au premier
trimestre. En Europe, la volatilité sur les marchés des actions, des titres à revenu fixe et des
changes s’est considérablement accentuée pendant la majorité du deuxième trimestre, car
l’économie réelle s’est graduellement améliorée et les craintes de déflation se sont estompées dans
la zone euro. Malgré les lourdes pertes causées par les rebondissements entourant le plan de
sauvetage de la Grèce, l’indice Euro Stoxx GR a quand même réussi à inscrire un gain de 13,6 % en
euros.
Au premier trimestre, les taux obligataires mondiaux ont rapidement perdu du terrain, en raison
principalement des évènements en Europe. Les marchés obligataires européens se sont redressés
à la suite de l’annonce du programme d’achat d’actifs par la BCE et les obligations d’État
allemandes de dix ans ont atteint un taux se rapprochant de zéro. La pression à la baisse a fait
fléchir les taux des obligations d’État américaines de dix ans de 43 points de base, et ce, en janvier
seulement. Le changement de politique de la BdC, l’aversion accrue pour le risque de la part des
investisseurs en raison de la faible croissance économique et le net recul des prix du pétrole ont
également exercé une pression à la baisse sur la courbe des taux au Canada. Le marché obligataire
canadien a progressé de 4,6 % en janvier. Au deuxième trimestre, les marchés obligataires
mondiaux ont changé de direction, à la lumière de signes pointant vers une amélioration de
l’économie des pays développés. La perspective d’une première hausse des taux d’intérêt par la
Réserve fédérale américaine a également pesé sur le marché obligataire. Les marchés obligataires
américains et canadiens ont battu en retraite : les taux des obligations d’État de dix ans de chaque
côté de la frontière ont cédé tout le terrain gagné depuis le début de l’année, effaçant pratiquement
tous les gains réalisés au premier trimestre.
Perspectives et positionnement des fonds
Nous sommes d’avis que l’économie américaine est bien placée pour poursuivre sur sa lancée.
L’amélioration soutenue du marché du travail et de l’emploi devrait conduire à une hausse du
nombre d’emplois et des salaires, augmentant du coup le revenu disponible, à l’instar des
économies générées par la faiblesse des prix de l’énergie. Puisque la consommation compte pour
près de 70 % du produit intérieur brut (PIB), cette tendance favorable continuera à stimuler la
croissance aux États-Unis. La Réserve fédérale américaine devrait commencer à relever ses taux
d’intérêt au cours des prochains mois, fort probablement en septembre, car la reprise est en voie de
devenir autonome et est soutenue par la croissance durable du marché de l’habitation, par les
perspectives d’un accroissement des dépenses d’investissement en raison des taux élevés
d’utilisation des capacités de production, ainsi que par l’amélioration de la situation budgétaire. La
politique de la Réserve fédérale continue de favoriser la croissance; sa présidente Janet Yellen a
maintes fois insisté sur le fait que les taux d’intérêt seront relevés graduellement et en fonction des
statistiques économiques. Le ratio C/B prévisionnel de l’indice S&P 500 est légèrement supérieur à
sa moyenne sur 20 ans, mais demeure dans une fourchette raisonnable. Par le passé, la première
hausse des taux d’intérêt au cours d’un cycle de resserrement n’a pas freiné le marché haussier. En
plus des perspectives favorables de croissance des bénéfices, le fait que les ratios bénéfice/cours
des actions soient supérieurs aux taux de rendement des obligations de dix ans laisse croire que les
taux obligataires pourraient augmenter sans nuire aux rendements boursiers. Notre stratégie de
placement continue à tirer parti de l’amélioration de la conjoncture tout en gérant les valorisations et
en mettant l’accent sur la sélection de titres. Nous continuons de surpondérer les actions
américaines.
Même si l’économie canadienne a été davantage malmenée au cours du premier semestre de 2015
que ce qu’avait prévu la BdC, les perspectives demeurent plutôt stables. Au Canada, les
conséquences négatives de la baisse des prix du pétrole semblent s’être fait sentir plus rapidement
que prévu et de façon inégale. L’amélioration du marché de l’emploi et des salaires, les faibles taux
d’intérêt et les conditions de crédit favorables devraient continuer à soutenir les dépenses de
consommation et l’investissement résidentiel. La dépréciation du dollar canadien et le redressement
de l’économie américaine devraient soutenir les secteurs canadiens de la fabrication et des
exportations, ce qui serait profitable à l’ensemble de l’économie canadienne. Depuis janvier,
l’assouplissement des conditions financières a également contribué à soutenir la croissance. La
courbe des taux des obligations du gouvernement du Canada s’est accentuée depuis la réduction
des taux d’intérêt de janvier, ce qui laisse entrevoir une amélioration des perspectives économiques.
Toutefois, l’inflation au Canada est plutôt faible, les dépenses de consommation sont modestes et
les dépenses des entreprises diminuent. Tous ces exemples illustrent la nature encore fragile de la
reprise économique du Canada. Nous continuerons de surveiller la situation de près.
La Réserve fédérale américaine relèvera sans doute ses taux d’intérêt la première fois parce qu’elle
souhaite mettre fin à sa politique de taux d’intérêt à zéro et non pas pour calmer une surchauffe de
l’économie. Nous estimons que la Réserve fédérale continuera à soutenir la croissance en faisant en
sorte que le processus de normalisation des taux d’intérêt se déroule graduellement. Les craintes de
déflation mondiale se sont apaisées, grâce à l’amélioration soutenue de l’économie mondiale.
Certains signes indiquent une accentuation de la reprise économique aux États-Unis, en Europe et
même au Japon. La dissipation des craintes de déflation mondiale a permis de diminuer
considérablement la pression à la baisse sur les taux obligataires, ce qui pourrait s’avérer
problématique pour les titres à revenu fixe. Les taux obligataires à long terme pourraient également
demeurer bas. Nous nous attendons à une volatilité accrue sur les marchés des titres à revenu fixe,
non seulement à cause d’un changement de politique de la Réserve fédérale américaine, mais
également parce que des problèmes de liquidités guettent le marché des titres à revenu fixe. Notre
point de vue à l’égard des titres à revenu fixe demeure prudent. Nous sous-pondérons les titres à
revenu fixe à des fins tactiques.
Ce document comprend de l’information prospective fondée sur l’opinion et les points de vue de Placements Empire Vie Inc. à la date indiquée et
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