Les mass medias Introduction Dès la fin du XIXème siècle, on commence à s’interroger sur l’influence des médias et de la presse. Les interrogations sur l’influence des médias ne sont pas récentes, mais elle évolue dans le temps. Tarde, Le Bon et Sighele contribuent à l’approche de la "Psychologie des Foules" pour comprendre afin de comprendre cette influence. Les premiers théoriciens, à l’exception de Tarde, considèrent que l’individu dans la foule perd de son autonomie. La propagande est très efficace à cette époque là. Les théories des médias s’inspirent de la "Psychologie des Foules". Elles imaginent un homme faible vis-à-vis des médias. "On ne peut pas contester aux médiateurs une puissance incendiaire à cette page sèche qu’est le public". Il va donc naître des inquiétudes sur l’influence des médias sur la société. De nouveau travaux vont pourtant réfuter la thèse d’un individu faible par rapport aux médias. Ces travaux affirment que l’individu n’est pas soumis, il développe une réflexion. Ainsi, naît des écoles qui critiquent le travail des médias et les industries médiatiques. L’individu peut détourner la publicité. L’usager à la capacité de résister et de se soustraire aux médias. I] L’empirisme américain 1) L’école de Chicago (ou l’écologie humaine) L’école de Chicago réalise en 1829 des travaux qui s’intéressent aux minorités. Ce mouvement n’est pas particulièrement marqué par des philosophes, c'est plutôt un courant de pensé du début du XXème siècle, cependant on peut citer Darwin, Spencer, Mc Kenzie, Park. Les premiers travaux portent sur l’immigration polonaise. On peut situer des livres comme American journal of sociologie qui traite de la sociologie. Le problème des minorités préoccupait l’école de Chicago, et plus particulièrement leur vie urbaine. Il s’est ainsi créer un vaste programme de recherche, dans la ville de Chicago, sur le parcours social des individus. Elle s’interroge sur l’influence des médias, notamment la presse, sur l’individu et plus particulièrement les étranges, du fait de nombreuses publications en langues étrangères. Ainsi, l’école de Chicago étudie plus particulièrement le comportement des différents ethnies, différentes cultures face aux médias. Ils s’intéressent aux différents rapports sociaux, aux interactions entre les personnes qui constituent la trame de la société. Un groupe sociale se gère de la base, des racines ; c'est un système de chaîne où les individus vivent en symbiose, où ils sont interdépendant les uns des autres. Ces derniers sont cependant engagés dans une lutte pour l’espace "struggle for space". C'est une compétition entre les hommes, compétition que la communication permet de en partageant des expériences afin de se relier à la société. Elle est l’intermédiaire entre le niveau sub-structurel [individu] et super-structurel [institution]. 2) L’école fonctionnaliste L’école fonctionnaliste pense les médias comme étant émancipateur pour les individus et qu’ils permettent d’atteindre la démocratie. Ainsi, l’école fonctionnaliste s’interroge sur l’impact des messages sur l’audience. Les pensées de l’école fonctionnalistes évoluent dans le temps. On situe les études sur les médias pendant l’entre-deux guerre, avec l’apparition en 1927 de l’article "Propaganda techniques in the whole world"d’Harold Laswell. Il va penser la communication de masse comme un principe comportemental. Il est avec Ian Pavlov le père du Behaviorisme, doctrine qui dit les médias disposant d’un pouvoir absolu. Ainsi, une cause peut être liée aux effets des médias sur l’individu. Cependant ces effets peuvent être anticipés. Laswell dessine une cible l’individu qui obéit aveuglement à un schéma stimuli-réponse, ce problème peut être abordé de manière élémentaire avec la méthode des 5W. L’école fonctionnaliste s’interroge donc sur l’influence des médias sur l’individu mais d’un point de vue du commanditaire. Laswell va exprimer l’idée selon laquelle la propagande permet l’adhésion des masses, et est ainsi nécessaire à la démocratie. La communication remplit trois fonctions, la surveillance de l’environnement, la coordination des parties sociales et la transmission de l’héritage. Laswell pense que la communication est nécessaire mais interprétée trop basiquement, c'est pour cela que Lazarsfeld y ajoute une fonction de divertissement. Ainsi est crée la "mass communication research", un corps de recherche sur la communication de masse. Les premiers travaux de Lazarsfeld s’opposent à l’école de Chicago en revendiquant la recherche administrative utile aux entreprises de communication. Il initie un courant de réflexion sur l’audience. Il pense que la communication n’est pas bien analysée, elle dépend de plusieurs facteurs. Il s’interroge sur la façon dont les individus se forge une opinion, individus qui sont la cible des messages publicitaires mais qui ont leurs opinions propres. Ainsi, l’abord de la communication est complexe, plus les gens sont informés plus ils vont résister aux messages des médias. Il va développer la théorie du "Two Step Flow" selon laquelle il n’y a pas que les médias qui influencent les individus, mais aussi les leaders d’opinion. Ainsi, Laswell et Lazarsfeld énoncent la théorie des effets directs selon laquelle le processus d communication est logique, donc étudié de façon linéaire. Au sein de l’école fonctionnaliste, Cohen innove avec la théorie des effets limités, avec notamment l’"Agenda Settings". C'est une doctrine qui affirme que les médias ne transmettent plus le message auquel il faut penser, mais ce qui est susceptibles de faire penser les individus au message. Ensuite, vient la théorie des usages et gratifications. Elle initie un nouveau programme de recherche sur les effets des médias. On assiste donc, avec ce courant de pensée, à un retournement de paradigme. Le récepteur n’est plus faible face à un média fort mais il est acteur de la communication. La théorie des usages et gratifications affirme l’existence d’une attente de la part du spectateur. L’usager a la possibilité de résister aux médias. Son comportement se constitue d’une proposition médiatique théorique et son expérience pratique dans la société. II] La critique européenne 1) L’école de Frankfort et les industries culturelles C'est une école de contestation du fonctionnalisme fondé par deux philosophes et sociologues, Théodore Adorno et Max Horkheimer, durant la république de Weimar. C'est un institut de recherche sociale à orientation marxiste. Lors de l’arriver d’Hitler au pouvoir les membres de cette école sont révoqués et se réfugie à l’Université de Columbia. Adorno est alors invité aux Etats-Unis par Lazarsfeld. Ce dernier lui propose de travailler sur les effets culturels des programmes de radio. Cependant cette collaboration prend fin, quelques années plus tard, lorsque Adorno refuse de se plier à la méthodologies imposée par le commanditaire. Les critiquent cherchent des réponses aux questions qu’ils se posent alors que les fonctionnaliste tentent d’apporter des réponses au commanditaires sur ses questions, les fonctionnalistes se font rémunérer pour se service. Adorno et Horkheimer critique la société de consommation qui marchandise la culture. La culture est pervertie par la société consumériste mais surtout par la technique. C'est pour cela que l’école de Frankfort énonce le concept d’industrie culturelle selon laquelle les techniques de reproduction de l’œuvre d’art détruit la création artistique. L’école de Frankfort reproche aux producteurs d’art, d’utiliser la même méthode que les industriels dans la production d’une boite de conserve. Les individus finissent ainsi à ne pas avoir comme culturel ce qui devrait mais les produits dune industrie culturelle. Par exemple, Adorno critique le Jazz. Il affirme qu’il n’est pas un produit culturel mais un produit industriel. Cette idée de la technique qui perverti l’art est aussi posée par Walter Benjamin, dans "L’œuvre d’Art à l’ère de la reproductibilité technique". Lorsque l’on reproduit une œuvre d’art, on transmet son aura [sa signification artistique] mais les techniques de reproductibilités reproduisent une image froide de cette œuvre, qui est alors dénaturée. On produit de plus en plus d’œuvre dont l’unique objectif est la reproduction, ce n’est plus de l’art mais de l’artisanat. Ainsi, pour les philosophe de l’école de Frankfort la technique perverti l’art. Herbert Markus critique la technique dans la société, à travers son œuvre "l’homme unidimensionnelle". L’apparente rationalité technique génère un monde uniformisé. Jürgen Habermas, développe quant à lui, la notion d’espace publique. Pour lui, l’histoire moderne se fait plutôt par la confrontation d’idées. Cela est permit par une discussion publique, mais cette espace meurt avec la formation de partis politique. Ces derniers institutionnalisent cette espace publique et rendent donc plus difficiles ces discussions. La chute de ces espaces publiques correspond à la transformation des structures sociales, le passage à l’Etat-providence qui permet alors l’interaction entre les individus. 2) Le structuralisme C'est un courant de pensée et de recherche qui atteint sont apogée dans les années 1975. Le structuralisme est né de l’hybridation entre la théorie de Shannon et la linguistique. Roman Jakobson fonde la linguistique structurale. Un processus de communication est, selon lui, un moyen de transmission de l’information. Il s’interroge sur la question du langage. Il en décline un certain nombre de fonction, il y a un destinateur [émetteur] net un destinataire [récepteur]. Tout message peut se catégoriser selon deux fonctions, la fonction phatique [gère une relation entre tout individu] et la fonction métalinguistique [façon d’utiliser les mots]. La linguistique structurale est compris dans le structuralisme qui est une façon de concevoir les choses, quelque soit la société, l’ethnie ou la culture étudiée on observe une même structure. Il ne s’interroge pas sur les effets des médias ni la manière de dire mais ce que veut dire le message. La linguistique structurelle analyse le texte selon son fond et non sa forme. On va, aussi, étudier les signes verbaux et non verbaux [sémiologie]. Ferdinand De Saussure affirme qu’il y a deux enveloppes à tout signe linguistique, l’enveloppe externe [signifiant] et l’enveloppe interne [signifié]. Roland Barthes essaie d’élargir cette analyse sur le terrain de l’image et sur celle des mythes que nos sociétés développent. Il remplace les termes de "signifiant et signifié" par "connotation et dénotation". Une publicité contient plusieurs informations et a ainsi plusieurs sens. Un sémiologue peut trouver un sens dans une image mais qui ne sera pas nécessairement le sens que l’on veut transmettre par cette publicité. Plus le structuralisme évolue, moins on va s’intéresser à ce que comprennent les individus du message. Pour Umberto Eco, il n’y a pas de texte sans lecteur, c'est dernier lui donne un sens. Une œuvre littéraire est ouverte dans le sens où c'est le lecteur qui lui donne son sens. Le structuralisme ne se préoccupe pas iniquement de la fonction du langage. Claude Lévi-Strauss élargie le modèle de la linguistique à l’analyse authentique des mythes. Si l’on étudie les mythes, on peut en dégager une trame universelle. Le théâtre, par exemple, est creux sans spectateurs, c'est-à-dire il ne porte pas de sens. Louis Althusser affirme que les hommes sont pris dans les rapports sociaux avant d’y être parti prenant. Face aux pouvoirs de cœrcition, l’individu ne peut échapper à leurs pressions sociologiques. Ces pouvoirs sont légitimés par les individus, il exerce cependant une violence symbolique à laquelle ils ne peuvent échapper. Il écrit dans "Idéologie et appareil idéologique d’Etat" que les médias exercent un pouvoir sur les individus dont ils ne peuvent échapper. Ainsi, les structuralistes pensent l’individu comme ne pouvant pas échapper au poids des structures d’Etat. Les médias sont des appareils idéologique influant auxquelles les individus ne peuvent échapper. Les dominés [individus] ne peuvent échapper au contrôle des dominants [médias de masses]. C'est une vision déterministe du système d’influence. 3) L’école de Birmingham ou les études culturelles [cultural studies] Ils ont une manière de penser les médias de masse qui s’approche des autres écoles de pensée. Les initiateurs des travaux de cette école s’ancrent dans une tradition littéraire anglaise qui se rapproche de l’école de Frankfort. Néanmoins il s’en distingue de part les limites que prend la culture, ce n’est pas la culture des lettrés, mais celle de la classe populaire. Richard Hoggart affirme, à travers "le culte du pauvre", que la vie des gens du peuple n’est pas aussi pauvre que leur littérature le donnerait à penser. Il insiste sur l’identité d’une culture qui ne consiste pas en une pâle imitation des pratiques des classes supérieures. Les individus de classes ne cherchent pas à imiter les classes supérieur ils ont leurs propres cultures. Pour les gens du peuple, la consommation culturelle est une source de plaisir, elle est en rapport avec la vie de tous les jours. On arrive donc à un relativisme de la culture, les individus consomment sans conséquences. Même si la culture de l’individu n’est pas de qualité, elle ne sera pas forcément pauvre. Raymond Williams améliore cette vision de la culture en affirmant qu’elle n’est pas une production externe à la société. Elle ne s’impose pas à tous, elle naît de la société. La culture est construite à partir du social. Stuart Hall construit un modèle texte – lecteur, dans son œuvre "encodage et décodage dans le discours télévisuel" [1973], il s’agit d’analyser ce que les individus comprennent de ce qu’ils regardent. Les médias n’ont plus forcément un impact les individus, du moins pas comme il le veulent. Il y a un filtrage sémiotique de la part des individus, ils construisent une signification à partir de ce qu’ils abordent.