Module REA 1/3
Mme BARON CHU juin.2007
LA NOYADE
DEFINITION
Asphyxie aiguë par immersion dans un liquide.
15% des victimes n’inhalent pas d’eau.
1600 à 1800 noyades par an en France + 1200 suicides.
2ème cause de mortalité par accident chez l’enfant.
L’intensité de l’hypoxie conditionne largement le pronostic.
LES CAUSES
1 - incapacité à réagir au stimulus « contact avec l’eau »
Perte de connaissance avant l’immersion :
crises convulsives,
TC,
AVC,
syncopes thermo différentielles,
malaise vagal après traumatisme oculaire ou génital au cours d’un plongeon,
prise de toxiques
TS.
2 - Incapacité à maintenir la tête hors de l’eau
si le sujet ne sait pas nager
épuisement musculaire
Tétraplégie par lésion médullaire cervicale lors d’un plongeon.
3 - noyade en cours de plongée
1ère cause de décès en plongée
plongée libre
Plongée avec bouteille : problème technique ou mauvaise manœuvre
CONSEQUENCES
1 - 2 types de noyades :
Dans 85% des cas, les 1ères gouttes inhalées entraînent un spasme laryngé pendant une à deux minutes. Sous
l’effet de l’hypoxie, il se produit des mouvements de déglutition qui remplissent l’estomac de liquide. Puis le
laryngospasme disparaît et l’eau pénètre dans l’arbre trachéo-bronchique sous l’effet de quelques mouvements
respiratoires persistants.
Dans 15% des cas, le laryngospasme persiste, entraînant une hypoxie par noyade « à poumons secs ».
2 - Conséquences pulmonaires :
OAP lésionnel.
L’eau de mer hypertonique (3 x le plasma) crée une lésion de la membrane alvéolo-capillaire
L’eau douce inactive le surfactant d’où atélectasies diffuses.
Les particules solides contenues dans l’eau entraînent des atélectasies et des complications septiques.
Toutes altérations conduisent à :
une chute considérable de la compliance pulmonaire,
avec zones d’atélectasies,
installation d’un shunt pulmonaire important
tableau de SDRA.
3 - Conséquences secondaires :
La noyade entraîne rapidement une anoxie généralisée. L’anoxie cérébrale conditionne le pronostic.
Les conséquences hémodynamiques sont secondaires à l’hypoxie : instabilité tensionnelle, troubles du
rythme ou de la conduction.
Des troubles hydroélectrolytiques et de la volémie sont secondaires à l’absorption d’eau et d’ions.
Module REA 2/3
L’hypothermie : baisse des performances cardiaques, hypokaliémie, chute du pH sanguin. Effet protecteur
contre l’anoxie cérébrale probable.
Anomalies de la coagulation : thrombopénie, CIVD dues à l’hypoxie, hémolyse, atteinte alvéolocapillaire,
complications septiques.
Insuffisance rénale aiguë secondaire à l’état de choc et à l’hypoxie
SIGNES CLINIQUES
Troubles respiratoires :
De l’encombrement bronchique à la détresse respiratoire aiguë.
Troubles de la conscience :
De l’agitation au coma profond.
Troubles cardio-circulatoires :
Tachycardie, bradycardie, collapsus.
Tous les degrés de gravités peuvent être observés.
4 stades :
aquastress :
pas d’inahalation. Hypothermie, tachycardie, état anxieux.
Petit hypoxie :
inhalation modérée avec cyanose et hyperventilation, tachycardie, râles dans les bases à l’auscultation.
Etat de conscience normal.
Grande hypoxie :
Obnubilation voire coma. Inhalation majeure avec détresse respiratoire importante, tachypnée, cyanose.
Hypothermie profonde. Collapsus cardiovasculaire.
Stade anoxique :
Etat de mort apparente.
Ne pas oublier les lésions associées : rachidiennes ou les signes cliniques propres à la cause de la noyade.
CONDUITE A TENIR EN PREHOSPITALIER
1 - Dans l’eau :
LVA, bouche à bouche, dégager rapidement la victime.
2 - Hors de l’eau :
Bilan clinique rapide :
ventilation
circulation, état neurologique,
lésions traumatiques associées,
heure de début et de fin d’immersion
CONDUITE A TENIR EN PREHOSPITALIER
Aquastress :
rassurer,
réchauffer ;
glycémie à corriger.
Hospitalisation pendant 24h pour surveillance.
Petit hypoxique :
SNG pour vidange de l’estomac.
O2 à haute concentration.
Réchauffer.
Soins intensifs pendant 48h.
Grand hypoxique :
LVA
Oxygénothérapie puis intubation orotrachéale
Ventilation mécanique avec un FiO2 100% et une PEEP à 10cmH2O
Protection thermique +++
Module REA 3/3
Anoxique :
Réanimation d’un arrêt cardio-circulatoire.
Furosémide 0,5 mg/kg chez l’adulte, 1 mg chez l’enfant si râles crépitants à l’auscultation.
PRISE EN CHARGE HOSPITALIERE
Tout noyé, quelque soit le stade de gravité, doit être hospitalisé à cause des complications à distance.
Aquastress :
Surveillance clinique
Biologique : glycémie, gazométrie,alcoolémie toxiques.
Sortie après 24h avec + /- antibiothérapie
Petits hypoxiques :
Soins intensifs pour surveillance
Biologie : iono, NFP, coag, alcoolémie, toxiques, hémoc et prélèvements pulmonaires protégés.
RP à l’entrée, à 6h à 12h.
Surveillance clinique et gazométrique.
Restriction hydrique
Oxygénothérapie
Antibiothérapie contre les Gram- et les anaérobies adaptés.
Si hypoxémie secondaire, VNI.
Grands hypoxiques et anoxiques :
Hospitalisation en réanimation.
Le traitement sera symptomatologique des grandes détresses constatées.
Ventilation artificielle avec PEP.
TTT de l’état de choc : amines vasopressives au PSE, surveillance hémodynamique +++ (Swan-Ganz ou
transoesophagienne).
Atteinte neurologique centrale : restauration de l’hématose, sédation par benzodiazépines et morphiniques
pour limiter les effets de l’œdème cérébral.
Correction des désordres rénaux et métaboliques par diurèse forcée.
Antibiothérapie
Traitements prophylaxiques anti-thrombotique et anti-ulcéreux
CONCLUSION
Accident fréquent avec morbidité et mortalité importante.
Intervalle libre fréquent .
Hospitalisation systématique.
L’atteinte neurologique conditionne le pronostic.
L’atteint respiratoire réalise un tableau de SDRA.
Prévention+++
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