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Les consommateurs canadiens résistent
L’objectif final de toute activité économique étant l’amélioration du
niveau de vie des consommateurs, vérifions le taux d’augmentation des dépenses
réelles de consommation. On constate que les consommateurs canadiens ont
essayé par tous les moyens de maintenir leur niveau de vie (tableau 2) puisque le
taux de croissance des dépenses de consommation a dépassé celui du revenu
personnel disponible de près de 1 %. Ils ont compensé la lenteur du taux de
croissance du revenu personnel disponible réel en réduisant constamment leur
taux d’épargne. Celui-ci est passé d’un sommet de 20,1 % du revenu personnel
disponible à 3,5 % en 2001. Les consommateurs se sont permis de réduire leur
taux d’épargne en partie grâce à l’augmentation de la richesse. La richesse des
ménages est la valeur réelle nette des actifs financiers et des biens immobiliers
(maisons). On parle de valeur nette parce qu’on tient compte des emprunts et de
valeur réelle parce que les données sont corrigées pour tenir compte de l’inflation.
À très long terme cependant, le taux de croissance des dépenses de consommation
doit s’équilibrer avec celui du revenu personnel disponible. Au cours de 40
dernières années, le taux de croissance annuel moyen de ces deux variables
exprimées en valeur nominales a précisément été de 8,2 %. Autrement dit,
maintenant que le taux d’épargne ne peut plus descendre, il faut espérer que le
baisse du fardeau fiscal aidera les consommateurs canadiens à tirer leur épingle du
jeu.
Les Canadiens ont réduit leur taux d’épargne pour contrer
l’alourdissement du fardeau fiscal global qui est passé de 40,2 % du PIB en 1982
à un sommet de 44,3 % en 2000. Il a toutefois légèrement diminué à 43,8 % du
PIB en 2001 (graphique 1). Les consommateurs ont vraiment l’impression d’en
recevoir moins pour leur argent puisque l’assainissement des finances publiques a
doublement frappé les contribuables canadiens. D’une part, le fardeau fiscal a
augmenté et les dépenses totales ont diminué en pourcentage du PIB pour arriver
à dégager un surplus budgétaire. Par ailleurs, l’endettement des administrations
publiques a augmenté le service de la dette tout en diminuant d’autant les
dépenses de programme qui représentent les services fournis à la population. Le
service de la dette est un boulet que l’on traîne malheureusement longtemps après
20 ans Années 80 Années 90
Quelques variables concernant 1982-2001 1982-1991 1992-2001
les consommateurs canadiens
Dépenses réelles de consommation 2.7 2.5 2.8
Revenu personnel disponible réel 1.8 1.7 1.8
Taux d’épargne (moyen) 10.9 14.6 7.1
Valeur réelle nette des ménages 3.0 2.7 3.3
Création d’emplois 1.5 1.3 1.6
(taux de croissance annuel moyen)
Source : Statistique Canada