L'article 1377 du code de procédure civile dispose que « le tribunal ordonne, dans les
conditions qu'il détermine, la vente par adjudication des biens qui ne peuvent être facilement
partagés ou attribués ». Ce sera le cas si la division peut entrainer la dépréciation des
immeubles, si le morcellement du bien rend l'exploitation onéreuse et mal aisée, si le partage
cause un préjudice aux copartageants, etc...
1- la procédure préalable à l'adjudication
Une fois la vente sur licitation ordonnée, le tribunal désigne un avocat pour déposer le cahier
des conditions de vente. Puis, les indivisaires sont sommés de prendre connaissance de ce
cahier, avant que ne soit fixée la date de l'adjudication (c'est-à-dire, la vente aux enchères).
Toutefois, cette dernière n'intervient pas avant un certain délai pour permettre les visites
préalables et la publicité.
Il appartient au tribunal de déterminer la mise à prix des biens et les conditions essentielles de
la vente. Il peut également prévoir qu'en cas d'enchères déserte, la mise à prix puisse être
revue à la baisse. Le tribunal fixe également les modalités de la publicité relative à la
licitation, et ce de manière relativement libre, le législateur n'ayant pas prévu de modalités
particulières dans cette hypothèse. Ainsi, pour un bien de faible qualité, les frais de publicité
peuvent être réduits afin de s'adapter à la valeur du bien et, à l'inverse, prévoir une importante
publicité pour un bien de grande qualité.
Une fois les modalités de la mise en vente du bien établi, le cahier des charges contenant les
conditions générales de vente est déposé au greffe. Un huissier de justice sera alors chargé de
dresser un procès-verbal de description des biens, d'organiser une ou plusieurs visites et de
relater les diagnostics qui pourront être annexés au cahier déposé.
Les indivisaires doivent être informés au moins un mois avant la date prévue pour
l'adjudication. Chaque indivisaire pourra alors se substituer à l'acquéreur, dans un délai d'un
mois à compter de l'adjudication, par déclaration au greffe. Le but est d'éviter au maximum
qu'un étranger entre dans l'indivision, laquelle est souvent familiale, sans en donner le choix
aux indivisaires.
La licitation obéit au droit commun de la saisie immobilière. Les mêmes règles sont
applicables, qu'il s'agisse du déroulement des enchères, mais également de la capacité
d'enchérir, du titre de vente, etc...
2- la procédure après l'adjudication
Une fois l'adjudication terminée et le délai de surenchère de dix jour écoulé (la surenchère
étant une enchère supérieure au prix auquel le bien a été vendu. Pour être acceptée, elle doit
souvent être d'au moins un dixième de la dernière enchère), l'adjudicataire consignera le prix
entre les mains du notaire. Ce dernier devra alors procéder aux opérations de compte et de
liquidation.
La vente sur licitation n'emportant pas purge des inscriptions, le notaire devra également
prendre en compte les procédures engagées par les créanciers.