Auteur : Béatrice DUBESSY Académie de LYON
Autres tests chimiques classiques utilisés en chimie organique, non proposés ici à la
manipulation des élèves (notamment pour des raisons de sécurité, compte tenu de la toxicité de
certains composés à utiliser).
Amines
Test de Hinsberg (caractéristique de la classe de l’amine) : à quelques gouttes ou quelques grains d’amine à tester,
ajouter une dizaine de gouttes de chlorure de benzènesulfonyle et 1 mL d’eau.
Conclusions :
- si un précipité soluble en milieu basique se forme (ajouter pour cela une solution d’hydroxyde de sodium à
10 %), l’amine est probablement primaire
- si un précipité insoluble en milieu basique se forme (ajouter pour cela une solution d’hydroxyde de sodium
à 10 %), l’amine est probablement secondaire
- si rien ne se passe, l’amine est probablement tertiaire.
Interprétation : le test se fait en deux temps. Tout d’abord, l’amine est soumise au chlorure de benzène sulfonyle.
Seules les amines primaire et secondaire réagissent pour former des sulfamides. La solubilité, en milieu basique, des
sulfamides formés permet ensuite de connaître la classe (primaire ou secondaire) de l’amine.
Comme pour le test de Lucas, ce test ne permet finalement pas de caractériser une amine primaire (sauf si l’in est au
préalable certain que le composé contient une fonction amine).
Esters, nitriles et amides
Dans 1 mL de solution éthanolique d’hydroxylammonium, dissoudre 2 gouttes ou quelques grains d’échantillon.
Ajouter 4 gouttes d’une solution à 20 % d’hydroxyde de sodium. Chauffer près du point d’ébullition environ 2
minutes. Refroidir à température ambiante, puis ajouter 2 mL d’acide chlorhydrique 1mol.L-1 et, si une turbidité
apparaît, 2 mL d’éthanol à 95 %. Ajouter ensuite goutte à goutte une solution aqueuse de chlorure de fer (III) à 5 %
en agitant.
Conclusion : si une coloration violette apparaît, alors le composé contient une fonction ester, amide, nitrile ou un
groupement phénolique. Réaliser alors le test au chlorure de fer(III) pour savoir s’il s’agit éventuellement de
groupements phénoliques (qui pourraient alors masquer des fonctions ester, amide ou nitrile).
Alcènes
Test au dibrome : à une solution de l’échantillon dans du dichlorométhane (ou chloroforme si nécessaire),
additionner goutte à goutte une solution à 5 % de brome dans le tétrachlorométhane.
Conclusion : si les premières gouttes de solution de dibrome sont décolorées au contact de la solution à analyser, puis
que la coloration persiste, alors le composé est insaturé.
Interprétation : le dibrome s’additionne sur la double liaison de l’alcène pour former un dérivé dibromé.
Halogénoalcanes
A 2 mL d’une solution éthanolique de nitrate d’argent, ajouter quelques gouttes ou quelques grains d’échantillon. Si
rien n’apparaît au bout de trois minutes, chauffer le mélange.
Conclusions :
- si un précipité apparaît sans chauffer en moins de deux minutes et ne se dissout pas dans l’acide nitrique,
alors le composé peut être un bromure ou un iodure d’alkyle, ou un chlorure d’alkyle tertiaire.
- si un précipité apparaît après chauffage et ne se dissout pas dans l’acide nitrique (ajouté à froid !), alors le
composé peut être un chlorure d’alkyle primaire ou secondaire.
- si un précipité apparaît et se dissout dans l’acide nitrique, il peut alors s’agir d’un acide carboxylique.
Interprétation : les précipités obtenus sont des précipités d’halogénure d’argent. Ils apparaissent d’autant plus
facilement que le composé à tester contient une liaison carbone-halogène facile à rompre, ce qui dépend à la fois du
type d’halogène et de la nature du carbone lié à cet halogène.